Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-02-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 février 1863 15 février 1863
Description : 1863/02/15 (A8,N160). 1863/02/15 (A8,N160).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032395
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MEËS. 5*7
des corvées comme l'annonce d'une réforme heureuse
qui mettra tous les ouvriers levés pour le service pu-
blic en Egypte sur le pied des contingents qui sont
employés au canal de Suez, et qui, recevant un salaire
suffisant, les soins médicaux et des aliments sains, re-
tournent dans leur village avec un petit pécule après
l'accomplissement d'un service utile au pays et profi-
table à chaque travailleur en particulier.
» L. BOMFÀCE. •
LA FORCE DES FAITS.
The Illustrated london News, l'un des recueils heb-
domadaires les plus importants de la Grande-Breta-
gne, a publié, dans son numéro du 31 janvier, cinq
jolies gravures représentant des vues de l'isthme de
Suez. Il a accompagné ces gravures d'une courte
relation de voyage, écrite par son correspondant
d'Egypte, à l'appui et comme explication des des-
sins qu'il envoyait.
Nous avons été peu habitué jusqu'à ce jour à ren-
contrer dans la presse anglaise la loyauté et l'im-
partialité. Nous recueillons donc , avec une satis-
faction que nous ne dissimulerons point, la relation
donnée par la feuille illustrée de Londres. L'Illustrated
London News a plus d'une fois attaqué le canal de
Suez. Si nous nous rappelions ses articles de 18-9,
de 1861, nous serions peut-être en droit de dire que
les travaux ont été jugés et appréciés par un enne-
mi. Mais loin de nous la pensée de faire la plus pe-
tite récrimination. Nous ne sommes point de ceux
qui demandent à l'erreur de persister parce qu'elle
s'est une fois produite ; à l'attaque, de se continuer
parce qu'elle s'est un jour élevée.
Le correspondant de t'Illustrated London News a
envoyé à cette feuille ses impressions ; le journal
anglais leur a donné asile. C'est là une preuve de
bonne foi, sinon de bon vouloir, à laquelle nous ne
devons point rester indifférent. Nos lecteurs, une fois
de plus encore, pourront, par cet article, contrôler
la véracité et la sûreté de toutes nos allégations
personnelles, qui, au surplus, constatons-le, n'ont
jamais été démenties.
Remarquons, en passant, que le correspondant n'a
pas craint de se nommer. C'est une chose étrange
que de voir se cacher sous le voile de l'anonyme,
comme s'ils avaient peur d'endosser la responsabilité
de leurs assertions, ceux qui, comme le correspon-
dant du Times, par exemple, cherchent à critiquer
ou diminuer l'importance des travaux déjà exécutés,
tandis que tous ceux qui en constatent la valeur,
qui proclament bien haut que la Compagnie a fait
de grandes choses, qu'elle atteint son but, et que le
monde est en droit de fonder sur elle les plus légi-
times espérances, n'hésitent pas, .à quelque nation
qu'ils appartiennent, anglais ou français, autrichiens
ou italiens, américains ou arabes, à sanctionner leurs
déclarations ou leurs écrits de l'autorité de leur nom,
quelque élevée que soit leur fortune ou leur position
publique.
Il y a dans ce fait seul tout un enseignement, et,
sans autres observations, nous traduisons textuelle-
ment l'article de VIllustrated London News, regret-
tant vivement de ne pouvoir y joindre une reproduc-
tion des gravures accompagnant le texte original.
ERNEST DESPLACES.
Le canal de Suez.
« Les travaux qui se rattachent à cette gigantesque
entreprise ont tant attiré l'attention depuis peu, que la
courte relation d'une récente visite qui leur a été faite,
accompagnée de plusieurs dessins montrant les progrès
des travaux, ne peut manquer d'offrir au public quelque
intérêt. Indépendamment de l'ouverture de la rigole
ou tranchée du canal de navigation entre les lacs Men-
zaleh et Timsah, dont notre journal a dernièrement
rendu compte, les efforts de la Compagnie ont eu pour
but d'établir un canal plus étroit, qui doit approvision-
ner d'eau douce Port-Saïd, entrée du canal maritime
projeté sur la Méditerranée, et Suez, son extrémité op-
posée.
» Le canal d'eau douce, sur lequel nous appelons en
ce moment toute l'attention de nos lecteurs, commence
à Zagazig et reçoit son contingent d'eau du canal d'El-
Mashrafieh, qui dérive directement du Nil, à un endroit
situé à quelques milles nord du Caire. De Zagazig à
Tell-el-Kebir, la Compagnie a simplement approfondi
et réparé le canal existant de l'Ouady (la vallée), l'an-
cien Arsinoë. Ce n'est qu'à Tell-el-Kebir qu'on peut dire
qu'ont commencé les travaux de la Compagnie. Le
nouveau canal a une largeur de 20 pieds à sa ligne
d'eau et une profondeur de 6 pieds. Il est terminé et
ouvert à la navigation jusqu'au lac Timsah, où il se
divise en deux branches dont chacune, prenant une
direction opposée, doit suivre une ligne parallèle au
canal maritime Le travail est pressé avec vigueur, et
il y a lieu d'espérer qu'avant la fin de cette année
Suez sera abondamment pourvue d'eau douce.
» Les résultats provenant de l'ouverture de ce canal
à travers l'Ouady-Toumilah se reconnaissent déjà dans
toutes les directions. Une grande portion de terre qui,
il y a quelques mois à peine, présentait un aspect lu-
gubre et inculte, est arrivée aujourd'hui déjà à un haut
degré de culture. Chaque inondation accroîtra considé-
rablement ce territoire déjà plein de valeur, et, avec
un entretien très-ordinaire, il rapportera d'ici à quelques
années tout le capital qu'on a dépensé pour lui.
» Comme exemple de ce qu'on peut obtenir par une
culture bien entendue, le district de Ras-el-Ouady, que
la Compagnie a récemment acheté de S. A. le vice-roi,
et dont 2,000 acres seulement étaient cultivés lors de la
saison dernière, a été si bien transformé, que 5,000
des corvées comme l'annonce d'une réforme heureuse
qui mettra tous les ouvriers levés pour le service pu-
blic en Egypte sur le pied des contingents qui sont
employés au canal de Suez, et qui, recevant un salaire
suffisant, les soins médicaux et des aliments sains, re-
tournent dans leur village avec un petit pécule après
l'accomplissement d'un service utile au pays et profi-
table à chaque travailleur en particulier.
» L. BOMFÀCE. •
LA FORCE DES FAITS.
The Illustrated london News, l'un des recueils heb-
domadaires les plus importants de la Grande-Breta-
gne, a publié, dans son numéro du 31 janvier, cinq
jolies gravures représentant des vues de l'isthme de
Suez. Il a accompagné ces gravures d'une courte
relation de voyage, écrite par son correspondant
d'Egypte, à l'appui et comme explication des des-
sins qu'il envoyait.
Nous avons été peu habitué jusqu'à ce jour à ren-
contrer dans la presse anglaise la loyauté et l'im-
partialité. Nous recueillons donc , avec une satis-
faction que nous ne dissimulerons point, la relation
donnée par la feuille illustrée de Londres. L'Illustrated
London News a plus d'une fois attaqué le canal de
Suez. Si nous nous rappelions ses articles de 18-9,
de 1861, nous serions peut-être en droit de dire que
les travaux ont été jugés et appréciés par un enne-
mi. Mais loin de nous la pensée de faire la plus pe-
tite récrimination. Nous ne sommes point de ceux
qui demandent à l'erreur de persister parce qu'elle
s'est une fois produite ; à l'attaque, de se continuer
parce qu'elle s'est un jour élevée.
Le correspondant de t'Illustrated London News a
envoyé à cette feuille ses impressions ; le journal
anglais leur a donné asile. C'est là une preuve de
bonne foi, sinon de bon vouloir, à laquelle nous ne
devons point rester indifférent. Nos lecteurs, une fois
de plus encore, pourront, par cet article, contrôler
la véracité et la sûreté de toutes nos allégations
personnelles, qui, au surplus, constatons-le, n'ont
jamais été démenties.
Remarquons, en passant, que le correspondant n'a
pas craint de se nommer. C'est une chose étrange
que de voir se cacher sous le voile de l'anonyme,
comme s'ils avaient peur d'endosser la responsabilité
de leurs assertions, ceux qui, comme le correspon-
dant du Times, par exemple, cherchent à critiquer
ou diminuer l'importance des travaux déjà exécutés,
tandis que tous ceux qui en constatent la valeur,
qui proclament bien haut que la Compagnie a fait
de grandes choses, qu'elle atteint son but, et que le
monde est en droit de fonder sur elle les plus légi-
times espérances, n'hésitent pas, .à quelque nation
qu'ils appartiennent, anglais ou français, autrichiens
ou italiens, américains ou arabes, à sanctionner leurs
déclarations ou leurs écrits de l'autorité de leur nom,
quelque élevée que soit leur fortune ou leur position
publique.
Il y a dans ce fait seul tout un enseignement, et,
sans autres observations, nous traduisons textuelle-
ment l'article de VIllustrated London News, regret-
tant vivement de ne pouvoir y joindre une reproduc-
tion des gravures accompagnant le texte original.
ERNEST DESPLACES.
Le canal de Suez.
« Les travaux qui se rattachent à cette gigantesque
entreprise ont tant attiré l'attention depuis peu, que la
courte relation d'une récente visite qui leur a été faite,
accompagnée de plusieurs dessins montrant les progrès
des travaux, ne peut manquer d'offrir au public quelque
intérêt. Indépendamment de l'ouverture de la rigole
ou tranchée du canal de navigation entre les lacs Men-
zaleh et Timsah, dont notre journal a dernièrement
rendu compte, les efforts de la Compagnie ont eu pour
but d'établir un canal plus étroit, qui doit approvision-
ner d'eau douce Port-Saïd, entrée du canal maritime
projeté sur la Méditerranée, et Suez, son extrémité op-
posée.
» Le canal d'eau douce, sur lequel nous appelons en
ce moment toute l'attention de nos lecteurs, commence
à Zagazig et reçoit son contingent d'eau du canal d'El-
Mashrafieh, qui dérive directement du Nil, à un endroit
situé à quelques milles nord du Caire. De Zagazig à
Tell-el-Kebir, la Compagnie a simplement approfondi
et réparé le canal existant de l'Ouady (la vallée), l'an-
cien Arsinoë. Ce n'est qu'à Tell-el-Kebir qu'on peut dire
qu'ont commencé les travaux de la Compagnie. Le
nouveau canal a une largeur de 20 pieds à sa ligne
d'eau et une profondeur de 6 pieds. Il est terminé et
ouvert à la navigation jusqu'au lac Timsah, où il se
divise en deux branches dont chacune, prenant une
direction opposée, doit suivre une ligne parallèle au
canal maritime Le travail est pressé avec vigueur, et
il y a lieu d'espérer qu'avant la fin de cette année
Suez sera abondamment pourvue d'eau douce.
» Les résultats provenant de l'ouverture de ce canal
à travers l'Ouady-Toumilah se reconnaissent déjà dans
toutes les directions. Une grande portion de terre qui,
il y a quelques mois à peine, présentait un aspect lu-
gubre et inculte, est arrivée aujourd'hui déjà à un haut
degré de culture. Chaque inondation accroîtra considé-
rablement ce territoire déjà plein de valeur, et, avec
un entretien très-ordinaire, il rapportera d'ici à quelques
années tout le capital qu'on a dépensé pour lui.
» Comme exemple de ce qu'on peut obtenir par une
culture bien entendue, le district de Ras-el-Ouady, que
la Compagnie a récemment acheté de S. A. le vice-roi,
et dont 2,000 acres seulement étaient cultivés lors de la
saison dernière, a été si bien transformé, que 5,000
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