Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-02-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 février 1863 01 février 1863
Description : 1863/02/01 (A8,N159). 1863/02/01 (A8,N159).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203238r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 41
avril 1861, par exemple, la population de Port Saïd s'é-
levait à peine à 1,000 habitants, parmi lesquels on
comptait 300 à 350 Européens; un an après, en avril
1862, on pouvait y compter, 1,000 Européens et 2 ou
3,000 Arabes. Actuellement, on évalue la population
entière de la ville à 5,000 habitants, dont 1,200 Euro-
péens.
» Si maintenant nous quittons la ville même pour
suivre le tracé du canal, nous verrons que de Port-
Saïd à El-Ferdane, c'est-à-dire sur une étendue de 52
kilomètres, ce parcours est toujours couvert d'eau dans
le lac Menzaleh, tandis qu'il n'est submergé que
pendant une partie de l'année (à la fin de la crue du
Nil), à travers le lac Ballah. Par suite de cette cir-
constance, le creusement de la première partie du par-
cours du canal, qui se trouve dans le lac Menzaleh
même, a rencontré de sérieux obstacles. Il était diffi-
cile de faire des déblais à sec sur un sol constamment
imprégné d'eau, et, d'un autre côté, les déblais à la
drague étaient impraticables, à cause du peu de pro-
fondeur de ces eaux.
» Pour vaincre ces difficultés, on subdivisa le tra-
vail, en établissant un premier campement à Ras el-
Ech, c'est-à-direl à 16 kilomètres de Port-Saïd; un second
à Kantara, entre les lacs Menzaleh et Ballah ; un troi-
sième à El-Ferdane, au pied du seuil d'El-Guisr. Alors
on commença à creuser, non le véritable canal qui a
56 mètres de large, mais une simple rigole maritime
d'une largeur de 8 mètres et d'une profondeur de 1 m,2o.
Cette rigole fut creusée entre Port-Saïd et El-Ech, et
successivement continuée par Kantara jusqu'à El-Fer-
dane. Outre qu'elle était le commencement même du
canal projeté, elle était tout d'abord indispensable
pour le ravitaillement continuel des campements du
désert, et elle constiluait une voie de transport écono-
mique, donnant passage aux embarcations et aux cha-
lands.
» Dès le mois de mai 1861, Port-Saïd et Kantara com-
muniquaient par cette voie ; au mois de décembre sui-
vant, la prolongation jusqu'à El-Ferdane était livrée à
la circulation. Plusieurs points ont été ensuite appro-
fondis et élargis, et un pareil travail s'accomplit main-
tenant sur toute la ligne du tracé. Plusieurs dragues
ont été, à cet effet, échelonnées dans le parcours à
travers le lac Menzaleh. Leurs déblais, transportés par
des chalands, ou versés directement sur les bords, for-
ment sur ce parcours une berge, de chaque côté du
canal, de 2 mètres d'élévation. L'écartement, entre
chacune de ces berges, est de 56 mètres. Cet immense
travail est maintenant terminé jusqu'à El-Ferdane, et
l'œil du voyageur peut, de ce dernier point, embras-
ser, jusqu'à Port-Saïd, la ligne de développement du
futur canal dans ses proportions définitives.
» L'établissement immédiat des berges a eu l'avan-
tage d'isoler le canal dans sa traversée des lacs Men-
zaleh et Ballah, et de le mettre à l'abri des crues qu'y
causent l'inondation périodique du Nil ou les invasions
de la mer.
M Indépendamment de ce premier chenal tracé le
long de la rive égyptienne occidentale,, un autre che-
nal de 20 mètres de large et de lm,50 de profondeur,
est à peu près achevé du côté de la rive asiatique ou
orientale. Il servira à donner plus de facilité au passage
des embarcations qui prendront cette rive pour se diri-
ger dans le désert, tandis que, dans le chenal opposé,
les dragues seront employées sans gêner la naviga-
tion, et sans lui opposer elles-mêmes un obstacle. Les
deux rigoles qui communiquent entre elles par plu-
sieurs tranchées transversales, seront successivement
réunies, et ce travail formera le canal définitif.
» Le campement d'El-Ferdane est situé au pied def
dunes de ce nom, auquelles fait suite le seuil d'El-
Guisr. Ce dernier seuil est un plateau ondulé d'environ
8 à 9 kilomètres d'étendue. Sa plus grande hauteur
s'élève, en un endroit seulement, à 19 mètres au-dessus
du niveau de la mer; elle descend, dans sa partie la
plus basse, jusqu'à Im,47. Sa hauteur moyenn" est de
10m,50. Celle des dunes de Ferdane n'est que de 4 mè-
tres.
» On peut apprécier, par ces chiffres, l'importance du
nombre des mètres cubes qu'il y aura à enlever sur ce
point, pour y établir plus tard le véritable canal ma-
ritime qui aura 56 mètres de largeur et 8 mètres de
profondeur.
» Ces dimensions, surtout celle de la profondeur,
paraîtront peut-être insuffisantes. Il n'en est rien pour-
tant. Les plus grands bâtiments de la Compagnie pé
ninsulaire et orientale qui font, quatre fois par mois,
la navigation entre la Chine, les Indes et Suez, ne ca-
lent pas plus de 6 à Tf mètres. C'est, du reste, la pro-
fondeur de la plupart des ports du monde; et, comme
les bâtiments doivent stationner dans les ports pour y
opérer leurs chargements et leurs déchargements, tan-
dis qu'ils ne doivent que parcourir le canal maritime 1
il était inutile de donner à ce canal une profondeur
plus grande que celle des ports.
» La largeur de 56 mètres est aussi très-suffisante. Les
plus grands bateaux à vapeur à roues ont, avec leurs
tambours, 17 mètres au plus de largeur ; les bâtiments
à hélice sont beaucoup moins larges. Deux vaisseaux
du plus fort tonnage pourront donc se croiser en lais-
sant entre eux un intervalle au moins égal à leur
largeur.
» Dès la campagne de 1860-1831, les dunes et le seuil
furent attaqués ; mais le travail prit son entier déve-
loppement pendant la campagne de 1861-1862. Dix
mille hommes, puis quinze mille, puis enfin vingt
mille et vingt-cinq mille, furent alors concentrés sur
ce point de l'isthme. Avec la pioche égyptienne et la
couffe (sorte de panier dans lequel on transporte la
terre), les fellahs ont, dans l'espace de quelques mois,
percé le seuil en entier.
» Toutefois, il ne s'agissait encore, comme nous l'a-
vons dit, que d'ouvrir une petite voie navigable : elle
devait avoir ici 2 mètres de profondeur sur une lar-
geur de 15 mètres. Le seuil, depuis les dunes de Fer-
dane jusqu'au lac. Timsah, fut divisé en six chantiers.
Vers la un de la dernière campagne, la moyenne men-
avril 1861, par exemple, la population de Port Saïd s'é-
levait à peine à 1,000 habitants, parmi lesquels on
comptait 300 à 350 Européens; un an après, en avril
1862, on pouvait y compter, 1,000 Européens et 2 ou
3,000 Arabes. Actuellement, on évalue la population
entière de la ville à 5,000 habitants, dont 1,200 Euro-
péens.
» Si maintenant nous quittons la ville même pour
suivre le tracé du canal, nous verrons que de Port-
Saïd à El-Ferdane, c'est-à-dire sur une étendue de 52
kilomètres, ce parcours est toujours couvert d'eau dans
le lac Menzaleh, tandis qu'il n'est submergé que
pendant une partie de l'année (à la fin de la crue du
Nil), à travers le lac Ballah. Par suite de cette cir-
constance, le creusement de la première partie du par-
cours du canal, qui se trouve dans le lac Menzaleh
même, a rencontré de sérieux obstacles. Il était diffi-
cile de faire des déblais à sec sur un sol constamment
imprégné d'eau, et, d'un autre côté, les déblais à la
drague étaient impraticables, à cause du peu de pro-
fondeur de ces eaux.
» Pour vaincre ces difficultés, on subdivisa le tra-
vail, en établissant un premier campement à Ras el-
Ech, c'est-à-direl à 16 kilomètres de Port-Saïd; un second
à Kantara, entre les lacs Menzaleh et Ballah ; un troi-
sième à El-Ferdane, au pied du seuil d'El-Guisr. Alors
on commença à creuser, non le véritable canal qui a
56 mètres de large, mais une simple rigole maritime
d'une largeur de 8 mètres et d'une profondeur de 1 m,2o.
Cette rigole fut creusée entre Port-Saïd et El-Ech, et
successivement continuée par Kantara jusqu'à El-Fer-
dane. Outre qu'elle était le commencement même du
canal projeté, elle était tout d'abord indispensable
pour le ravitaillement continuel des campements du
désert, et elle constiluait une voie de transport écono-
mique, donnant passage aux embarcations et aux cha-
lands.
» Dès le mois de mai 1861, Port-Saïd et Kantara com-
muniquaient par cette voie ; au mois de décembre sui-
vant, la prolongation jusqu'à El-Ferdane était livrée à
la circulation. Plusieurs points ont été ensuite appro-
fondis et élargis, et un pareil travail s'accomplit main-
tenant sur toute la ligne du tracé. Plusieurs dragues
ont été, à cet effet, échelonnées dans le parcours à
travers le lac Menzaleh. Leurs déblais, transportés par
des chalands, ou versés directement sur les bords, for-
ment sur ce parcours une berge, de chaque côté du
canal, de 2 mètres d'élévation. L'écartement, entre
chacune de ces berges, est de 56 mètres. Cet immense
travail est maintenant terminé jusqu'à El-Ferdane, et
l'œil du voyageur peut, de ce dernier point, embras-
ser, jusqu'à Port-Saïd, la ligne de développement du
futur canal dans ses proportions définitives.
» L'établissement immédiat des berges a eu l'avan-
tage d'isoler le canal dans sa traversée des lacs Men-
zaleh et Ballah, et de le mettre à l'abri des crues qu'y
causent l'inondation périodique du Nil ou les invasions
de la mer.
M Indépendamment de ce premier chenal tracé le
long de la rive égyptienne occidentale,, un autre che-
nal de 20 mètres de large et de lm,50 de profondeur,
est à peu près achevé du côté de la rive asiatique ou
orientale. Il servira à donner plus de facilité au passage
des embarcations qui prendront cette rive pour se diri-
ger dans le désert, tandis que, dans le chenal opposé,
les dragues seront employées sans gêner la naviga-
tion, et sans lui opposer elles-mêmes un obstacle. Les
deux rigoles qui communiquent entre elles par plu-
sieurs tranchées transversales, seront successivement
réunies, et ce travail formera le canal définitif.
» Le campement d'El-Ferdane est situé au pied def
dunes de ce nom, auquelles fait suite le seuil d'El-
Guisr. Ce dernier seuil est un plateau ondulé d'environ
8 à 9 kilomètres d'étendue. Sa plus grande hauteur
s'élève, en un endroit seulement, à 19 mètres au-dessus
du niveau de la mer; elle descend, dans sa partie la
plus basse, jusqu'à Im,47. Sa hauteur moyenn" est de
10m,50. Celle des dunes de Ferdane n'est que de 4 mè-
tres.
» On peut apprécier, par ces chiffres, l'importance du
nombre des mètres cubes qu'il y aura à enlever sur ce
point, pour y établir plus tard le véritable canal ma-
ritime qui aura 56 mètres de largeur et 8 mètres de
profondeur.
» Ces dimensions, surtout celle de la profondeur,
paraîtront peut-être insuffisantes. Il n'en est rien pour-
tant. Les plus grands bâtiments de la Compagnie pé
ninsulaire et orientale qui font, quatre fois par mois,
la navigation entre la Chine, les Indes et Suez, ne ca-
lent pas plus de 6 à Tf mètres. C'est, du reste, la pro-
fondeur de la plupart des ports du monde; et, comme
les bâtiments doivent stationner dans les ports pour y
opérer leurs chargements et leurs déchargements, tan-
dis qu'ils ne doivent que parcourir le canal maritime 1
il était inutile de donner à ce canal une profondeur
plus grande que celle des ports.
» La largeur de 56 mètres est aussi très-suffisante. Les
plus grands bateaux à vapeur à roues ont, avec leurs
tambours, 17 mètres au plus de largeur ; les bâtiments
à hélice sont beaucoup moins larges. Deux vaisseaux
du plus fort tonnage pourront donc se croiser en lais-
sant entre eux un intervalle au moins égal à leur
largeur.
» Dès la campagne de 1860-1831, les dunes et le seuil
furent attaqués ; mais le travail prit son entier déve-
loppement pendant la campagne de 1861-1862. Dix
mille hommes, puis quinze mille, puis enfin vingt
mille et vingt-cinq mille, furent alors concentrés sur
ce point de l'isthme. Avec la pioche égyptienne et la
couffe (sorte de panier dans lequel on transporte la
terre), les fellahs ont, dans l'espace de quelques mois,
percé le seuil en entier.
» Toutefois, il ne s'agissait encore, comme nous l'a-
vons dit, que d'ouvrir une petite voie navigable : elle
devait avoir ici 2 mètres de profondeur sur une lar-
geur de 15 mètres. Le seuil, depuis les dunes de Fer-
dane jusqu'au lac. Timsah, fut divisé en six chantiers.
Vers la un de la dernière campagne, la moyenne men-
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