Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-01-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 janvier 1863 15 janvier 1863
Description : 1863/01/15 (A8,N158). 1863/01/15 (A8,N158).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203237b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 25
à Lesseps, nous savons que sir Henry Bulwer et ses
» honorables compagnons ne peuvent mettre un instant
D en doute l'approbation sans réserve qu'une pareille
» entreprise eût reçue de nous, si elle eût eu à sa tête
» un homme de sa nation. J'appelle de tous mes vœux
» la fusion de tous les intérêts en un seul, celui de
* l'Europe, le concours de toutes les nations vers un
» but, celui de la civilisation ; enfin, j'appelle des sou-
D haits les plus ardents le maintien de cette alliance,
» que toutes les oppositions aveugles ont attaquée de-
» puis quinze ans, et que tous les pouvoirs ont consa-
» crée en rendant, par ce fait, successivement hom-
» mage à la politique qui les a précédés. )
« Les paroles suivantes sont extraites fidèlement de
la réponse de sir Henry Bulwer : « Je ne dirai pas,
Il comme un célèbre politique, que la parole a été donnée
à l'homme pour cacher sa pensée, mais que le si-
» lence est permis au diplomate pour ne pas l'exprimer
» tout entière. Nous avons ici un sentiment commun,
notre reconnaissance personnelle envers M. de Lesseps,
» c'est celui de voir la France et l'Angleterre étroite-
-ment unies comme par le passé. Le maintien de cette
» alliance pacifique, capable seule d'assurer la sécurité
de l'Europe et du monde, a été le but constant de ma
» longue carrière politique et reste le vœu le plus sin-
* cère de mon cœur. Mon désir le plus vif est qu'on ne
» fasse plus de différence entre un Anglais et un Fran-
» çaissur le sol éloigné de l'Orient, que ces distinctions
» s'affaiblissent sans que le patriotisme en souffre, et
» qu'en présence des grands intérêts de l'avenir, il n'y
* ait plus en ce pays que des Européens. D
» M. de Lesseps a remercié sir Henry et a déclaré que
son but était de maintenir le caractère universel de
l'entreprise ; qu'il croyait l'avoir déjà prouvé, mais que
l'avenir le prouverait mieux encore, et que si quelque
malentendu était survenu par défaut de renseignements,
il espérait que les gouvernements européens, mieux in-
formés, finiraient par s'entendre.
Voici le document dont il est question dans la let-
tre qu précède :
« On a exprimé bien souvent, en Angleterre et même
en Egypte, des doutes sur la suffisance du capital de la
Compagnie pour l'exécution des travaux qui lui restent
à effectuer. Un journal d'Alexandrie a publié à ce sujet
une série d'articles et donné beaucoup de chiffres que
les journaux anglais ont invoqués tout dernièrement
pour atténuer l'effet produit en Europe par la nouvelle
de l'introduction des eaux de la Méditerranée dans le
lac Timsah. Le Times attribue ces renseignements à un
ancien ingénieur de la Compagnie qui aurait, dit-il, été
renvoyé, mais qui, m'assure-t-on, est réellement dé-
missionnaire par suite d'incapacité. Quoi qu'il en soit de
l'origioe de ces publications plus ou moins apocryphes,
on peut à bon droit douter de leur sincérité. Je dois,
en ce qui me concerne, leur opposer les évaluations
suivantes, dont je suis à même de vous garantir la
parfaite exactitude.
» Les dépenses de toute nature faites jusqu'à ce
jourpar la Compagnie, s'élèvent, en chiffres ronds,
à fr. 50,000,000
» Pour extraire de cette somme la dépense
réellement applicable aux travaux, il faut
déduire :
» 1° L'acquisition de diverses propriétés qui
rentrent dans l'actif réalisable, telles que la
propriété de la vallée de Gessen, dite de
l'Ouady, les magasins du Caire et ceux de
Damiette, soit au total fr. 2,250,000
» 2° Les intérêts payés aux ac-
tionnaires pour la somme cou-
verte par le produit des place-
ment des fonds 8,000,000
» 3° Le gros matériel, navires,
dragues, machines, etc 8,000,000
» 4° Les maisons d'habitation
et constructions diverses 2,500,000
Total.fr. 20,750,000 20/750,000
» La dépense effective pour travaux et
frais généraux, le personnel d'administra-
tion et la première installation, s'élève
donc à fr. 29,250,000
» En chiffres ronds, 30,000,000.
D Si l'on recherche quelle peut être l'importance de
la somme qui reste encore à dépenser, on arrive aux
résultats suivants :
» Le creusement du canal à la profondeur de 8 mè-
tres, sur une largeur de 56 mètres à la ligne d'eau, né.
cessite un déblai de 50,000,000 de mètres cubes, dont
20,000,000 à sec et 30,000,000 sous l'eau.
» Les déblais à sec s'effectuent depuis un an à la
tâche, au prix moyen de 40 centimes Des traités de
dragage, également à la tâche, sont passés par la Com-
pagnie à 35 et 40 centimes.
D En considérant tous les travaux faits jusqu'à ce
jour comme de simples travaux préparatoires, et en
supposant que les frais généraux augmentent de plus
du double le prix du mètre cube effectivement payé
aux tâcherons ; en admettant, en un mot, qu'il y ait à
opérer soit à sec, soit sous l'eau, un déblai total de
50,000,000 de mètres cubes, au prix excessif de 1 franc,
la dépense qui reste à faire pour les terrassements se
rait de 50,000,000 de francs.
D La dépense des ports est évaluée dans les devis de
la Commission internationale à fr. 25,000,000
» En supposant cette dépense des ports
doublée, ce qui est hors de toute prévision 25,000,000
D On arrive, pour la dépense totale à ef-
fectuer, à un chiffre de 100,000,000
somme bien inférieure à celles dont dispose la Com-
pagnie.
» Quant au temps qui peut être nécessaire pour ache-
ver les travaux, on peut également l'apprécier aujour-
d'hui avec certitude.
» Le nombre des ouvriers travaillant sur les chan-
à Lesseps, nous savons que sir Henry Bulwer et ses
» honorables compagnons ne peuvent mettre un instant
D en doute l'approbation sans réserve qu'une pareille
» entreprise eût reçue de nous, si elle eût eu à sa tête
» un homme de sa nation. J'appelle de tous mes vœux
» la fusion de tous les intérêts en un seul, celui de
* l'Europe, le concours de toutes les nations vers un
» but, celui de la civilisation ; enfin, j'appelle des sou-
D haits les plus ardents le maintien de cette alliance,
» que toutes les oppositions aveugles ont attaquée de-
» puis quinze ans, et que tous les pouvoirs ont consa-
» crée en rendant, par ce fait, successivement hom-
» mage à la politique qui les a précédés. )
« Les paroles suivantes sont extraites fidèlement de
la réponse de sir Henry Bulwer : « Je ne dirai pas,
Il comme un célèbre politique, que la parole a été donnée
à l'homme pour cacher sa pensée, mais que le si-
» lence est permis au diplomate pour ne pas l'exprimer
» tout entière. Nous avons ici un sentiment commun,
notre reconnaissance personnelle envers M. de Lesseps,
» c'est celui de voir la France et l'Angleterre étroite-
-ment unies comme par le passé. Le maintien de cette
» alliance pacifique, capable seule d'assurer la sécurité
de l'Europe et du monde, a été le but constant de ma
» longue carrière politique et reste le vœu le plus sin-
* cère de mon cœur. Mon désir le plus vif est qu'on ne
» fasse plus de différence entre un Anglais et un Fran-
» çaissur le sol éloigné de l'Orient, que ces distinctions
» s'affaiblissent sans que le patriotisme en souffre, et
» qu'en présence des grands intérêts de l'avenir, il n'y
* ait plus en ce pays que des Européens. D
» M. de Lesseps a remercié sir Henry et a déclaré que
son but était de maintenir le caractère universel de
l'entreprise ; qu'il croyait l'avoir déjà prouvé, mais que
l'avenir le prouverait mieux encore, et que si quelque
malentendu était survenu par défaut de renseignements,
il espérait que les gouvernements européens, mieux in-
formés, finiraient par s'entendre.
Voici le document dont il est question dans la let-
tre qu précède :
« On a exprimé bien souvent, en Angleterre et même
en Egypte, des doutes sur la suffisance du capital de la
Compagnie pour l'exécution des travaux qui lui restent
à effectuer. Un journal d'Alexandrie a publié à ce sujet
une série d'articles et donné beaucoup de chiffres que
les journaux anglais ont invoqués tout dernièrement
pour atténuer l'effet produit en Europe par la nouvelle
de l'introduction des eaux de la Méditerranée dans le
lac Timsah. Le Times attribue ces renseignements à un
ancien ingénieur de la Compagnie qui aurait, dit-il, été
renvoyé, mais qui, m'assure-t-on, est réellement dé-
missionnaire par suite d'incapacité. Quoi qu'il en soit de
l'origioe de ces publications plus ou moins apocryphes,
on peut à bon droit douter de leur sincérité. Je dois,
en ce qui me concerne, leur opposer les évaluations
suivantes, dont je suis à même de vous garantir la
parfaite exactitude.
» Les dépenses de toute nature faites jusqu'à ce
jourpar la Compagnie, s'élèvent, en chiffres ronds,
à fr. 50,000,000
» Pour extraire de cette somme la dépense
réellement applicable aux travaux, il faut
déduire :
» 1° L'acquisition de diverses propriétés qui
rentrent dans l'actif réalisable, telles que la
propriété de la vallée de Gessen, dite de
l'Ouady, les magasins du Caire et ceux de
Damiette, soit au total fr. 2,250,000
» 2° Les intérêts payés aux ac-
tionnaires pour la somme cou-
verte par le produit des place-
ment des fonds 8,000,000
» 3° Le gros matériel, navires,
dragues, machines, etc 8,000,000
» 4° Les maisons d'habitation
et constructions diverses 2,500,000
Total.fr. 20,750,000 20/750,000
» La dépense effective pour travaux et
frais généraux, le personnel d'administra-
tion et la première installation, s'élève
donc à fr. 29,250,000
» En chiffres ronds, 30,000,000.
D Si l'on recherche quelle peut être l'importance de
la somme qui reste encore à dépenser, on arrive aux
résultats suivants :
» Le creusement du canal à la profondeur de 8 mè-
tres, sur une largeur de 56 mètres à la ligne d'eau, né.
cessite un déblai de 50,000,000 de mètres cubes, dont
20,000,000 à sec et 30,000,000 sous l'eau.
» Les déblais à sec s'effectuent depuis un an à la
tâche, au prix moyen de 40 centimes Des traités de
dragage, également à la tâche, sont passés par la Com-
pagnie à 35 et 40 centimes.
D En considérant tous les travaux faits jusqu'à ce
jour comme de simples travaux préparatoires, et en
supposant que les frais généraux augmentent de plus
du double le prix du mètre cube effectivement payé
aux tâcherons ; en admettant, en un mot, qu'il y ait à
opérer soit à sec, soit sous l'eau, un déblai total de
50,000,000 de mètres cubes, au prix excessif de 1 franc,
la dépense qui reste à faire pour les terrassements se
rait de 50,000,000 de francs.
D La dépense des ports est évaluée dans les devis de
la Commission internationale à fr. 25,000,000
» En supposant cette dépense des ports
doublée, ce qui est hors de toute prévision 25,000,000
D On arrive, pour la dépense totale à ef-
fectuer, à un chiffre de 100,000,000
somme bien inférieure à celles dont dispose la Com-
pagnie.
» Quant au temps qui peut être nécessaire pour ache-
ver les travaux, on peut également l'apprécier aujour-
d'hui avec certitude.
» Le nombre des ouvriers travaillant sur les chan-
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