Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-02-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 février 1863 15 février 1863
Description : 1863/02/15 (A8,N160). 1863/02/15 (A8,N160).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032395
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
52 L'ISTHME DE SUEZ,
pas renouveler tous les mois les ouvriers comme cela
se pratiquait, parce qu'il croyait que c'était leur
faire 'perdre trop de temps, et qu'il donnerait des
ordres pour que le contingent actuel fût maintenu.
» Les premiers actes d'Ismaïl-Pacha ont obtenu
l'approbation unanime de la population, et notam-
ment "des Européens. -
Nous avons et nous devons avoir toute confiance
dans le bon vouloir et dans les généreuses disposi-
tions du nouveau chef du gouvernement égyptien.
Le canal de Suez, dans un avenir prochain, verra ses
eaux sillonnées par les navires. Grâce à lui, s'élè-
vera sur les bords de la Méditerranée, sur le même
rivage qui a vu la splendeur de Pélûse, un port qui
semble destiné à devenir l'un des plus importants
de ces côtes, et où se presse dès maintenant une po-
pulation de quatre à cinq mille âmes, dont les quatre
cinquièmes sont indigènes; en même temps qu'à son
autre extrémité, la ville de Suez, emprisonnée jus-
qu'à ce jour dans les murailles du désert que lui fait
son manque d'eau douce, verra son importance
grandir, et sa population prendre de nouveaux dé-
veloppements' par les bienfaits de l'alimentation du
canal d'eau douce.
Enfin, Timsah, capitale du désert, s'élèvera au
centre de ce pays transformé par la science et l'in-
dustrie. Le commerce de tous les pays, de toutes les
nations, du Nord comme du Midi, de l'Occident
comme de l'Orient, y aura ses comptoirs; et, suivant
les destinées du canal, vivant de sa vie, s'enrichis-
sant avec lui, trait d'union de deux mondes, em-
pruntant à l'un et à l'autre les éléments de sa for-
tune, donnant asile, dans son port, aux navires de
tous les pavillons, Timsah, reliée au centre de l'E-
gypte par un canal navigable, donnant la main à
l'Europe par Port-Saïd, à l'extrême Orient par Suez,
verra tous les produits affluer dans son sein, et,
sans être l'égale sans doute d'Alexandrie ou du
Caire, qu'ont consacrés les siècles, n'en sera pas
moins l'un des plus beaux fleurons de la couronne
vice-royale égyptienne.
ERNEST DESPLACES.
CHRONIQUE DE L'ISTHME.
Les travaux, pendant tout le courant du mois de
janvier, ont toujours marché avec une régularité qui
ne laisse rien à désirer.
Le lor février, nous annoncions que le canal mari-
time avait atteint la ville de Toussoum, et que le
canal d'eau douce était exécuté sur un espace de
15 kilomètres au-delà de Nefiche. Nous pouvons, dès
maintenant, signaler de nouveaux progrès.
Le canal maritime a dépassé Toussoum, se diri-
geant versiez lacs Amers parleSérapéum, et le canal
d'eau douce, pro^ngé de 5 nouveaux kilomètres,
se trouvait porté, aux dates de nos dernières lettres,
à 20 kilomètres de Nefiche. Au moment où nous écri-
vons, il doit, suivant toutes les probabilités, avoir
atteint les lacs Amers pour les contourner.
Les ouvriers ne font pas défaut. Ils travaillent avec
le même entrain et la même gaieté. Une lettre de
Tell-el-Kebir nous apprend que, dans les derniers
jours de janvier, on entendait du chàteau de l'Ouady
les cris et les chants des contingents montants, se
rendant sur la ligne du canal d'eau douce ou sur
celle du canal maritime. « Avant-hier, nous écrit un
de nos correspondants de Timsah, sous la date du
2 février, les feux qui éclairaient de tous les côtés
les campements de vingt mille travailleurs, offraient
un spectacle magique du haut de la colline de
Toussoum. »
La tranquillité la plus grande n'a jamais cessé de
régner sur tous les chantiers. Nous dirons plus : les
rapports entre indigènes et Européens n'ont jamais
été plus cordiaux et plus amicaux. Les contingents
arrivent non-seulement sans répugnance, mais même
avec plaisir, car on sait bien maintenant dans toute
l'Egypte que la Compagnie rétribue le travail à sa
valeur.
M. Ferdinand de Lesseps, au surplus, se multiplie
avec cette activité et cette énergie que tout le monde
lui connaît. Aujourd'hui à Port-Saïd, demain à Tim-
sah, après-demain à Damiette, au Caire ou à Ale-
xandrie, il semble être partout à la fois, imprimant
à chacun son impulsion, conciliant, commandant,
ordonnant, aimé des Européens, honoré des indi-
gènes.
M. Ferdinand de Lesseps, qui était à Kantara le
17 janvier, s'est empressé, sur la nouvelle des pro-
grès de la maladie et de la mort de S. A. Mohammed-
Saïd, de se rendre au Caire. Dès les premiers jours
de l'avènement du nouveau vice-roi il a eu l'hon-
neur d'être reçu par S. A. Ismaïl-Pacha, qui lui a
donné les assurances les plus satisfaisantes, l'infor-
mant que rien ne serait changé dans son gouvernement
par rapport au canal de Suez. De fait, nous pouvons
constater que les choses marchent absolument comme
auparavant.
S. A. R. Mgr le duc de Brabant a visité la ligne des
travaux jusqu'à Timsah et Suez. Partie du Caire pour
cette excursion le 24 janvier, Son Altesse Royale
était de retour à la fin du mois. Elle a exprimé à
M. Ferdinand de Lesseps toute sa sympathie pour
l'œuvre et toute son admiration pour les résultats
obtenus, en termes les plus flatteurs et les plus ho-
norables pour le président de la Compagnie.
pas renouveler tous les mois les ouvriers comme cela
se pratiquait, parce qu'il croyait que c'était leur
faire 'perdre trop de temps, et qu'il donnerait des
ordres pour que le contingent actuel fût maintenu.
» Les premiers actes d'Ismaïl-Pacha ont obtenu
l'approbation unanime de la population, et notam-
ment "des Européens. -
Nous avons et nous devons avoir toute confiance
dans le bon vouloir et dans les généreuses disposi-
tions du nouveau chef du gouvernement égyptien.
Le canal de Suez, dans un avenir prochain, verra ses
eaux sillonnées par les navires. Grâce à lui, s'élè-
vera sur les bords de la Méditerranée, sur le même
rivage qui a vu la splendeur de Pélûse, un port qui
semble destiné à devenir l'un des plus importants
de ces côtes, et où se presse dès maintenant une po-
pulation de quatre à cinq mille âmes, dont les quatre
cinquièmes sont indigènes; en même temps qu'à son
autre extrémité, la ville de Suez, emprisonnée jus-
qu'à ce jour dans les murailles du désert que lui fait
son manque d'eau douce, verra son importance
grandir, et sa population prendre de nouveaux dé-
veloppements' par les bienfaits de l'alimentation du
canal d'eau douce.
Enfin, Timsah, capitale du désert, s'élèvera au
centre de ce pays transformé par la science et l'in-
dustrie. Le commerce de tous les pays, de toutes les
nations, du Nord comme du Midi, de l'Occident
comme de l'Orient, y aura ses comptoirs; et, suivant
les destinées du canal, vivant de sa vie, s'enrichis-
sant avec lui, trait d'union de deux mondes, em-
pruntant à l'un et à l'autre les éléments de sa for-
tune, donnant asile, dans son port, aux navires de
tous les pavillons, Timsah, reliée au centre de l'E-
gypte par un canal navigable, donnant la main à
l'Europe par Port-Saïd, à l'extrême Orient par Suez,
verra tous les produits affluer dans son sein, et,
sans être l'égale sans doute d'Alexandrie ou du
Caire, qu'ont consacrés les siècles, n'en sera pas
moins l'un des plus beaux fleurons de la couronne
vice-royale égyptienne.
ERNEST DESPLACES.
CHRONIQUE DE L'ISTHME.
Les travaux, pendant tout le courant du mois de
janvier, ont toujours marché avec une régularité qui
ne laisse rien à désirer.
Le lor février, nous annoncions que le canal mari-
time avait atteint la ville de Toussoum, et que le
canal d'eau douce était exécuté sur un espace de
15 kilomètres au-delà de Nefiche. Nous pouvons, dès
maintenant, signaler de nouveaux progrès.
Le canal maritime a dépassé Toussoum, se diri-
geant versiez lacs Amers parleSérapéum, et le canal
d'eau douce, pro^ngé de 5 nouveaux kilomètres,
se trouvait porté, aux dates de nos dernières lettres,
à 20 kilomètres de Nefiche. Au moment où nous écri-
vons, il doit, suivant toutes les probabilités, avoir
atteint les lacs Amers pour les contourner.
Les ouvriers ne font pas défaut. Ils travaillent avec
le même entrain et la même gaieté. Une lettre de
Tell-el-Kebir nous apprend que, dans les derniers
jours de janvier, on entendait du chàteau de l'Ouady
les cris et les chants des contingents montants, se
rendant sur la ligne du canal d'eau douce ou sur
celle du canal maritime. « Avant-hier, nous écrit un
de nos correspondants de Timsah, sous la date du
2 février, les feux qui éclairaient de tous les côtés
les campements de vingt mille travailleurs, offraient
un spectacle magique du haut de la colline de
Toussoum. »
La tranquillité la plus grande n'a jamais cessé de
régner sur tous les chantiers. Nous dirons plus : les
rapports entre indigènes et Européens n'ont jamais
été plus cordiaux et plus amicaux. Les contingents
arrivent non-seulement sans répugnance, mais même
avec plaisir, car on sait bien maintenant dans toute
l'Egypte que la Compagnie rétribue le travail à sa
valeur.
M. Ferdinand de Lesseps, au surplus, se multiplie
avec cette activité et cette énergie que tout le monde
lui connaît. Aujourd'hui à Port-Saïd, demain à Tim-
sah, après-demain à Damiette, au Caire ou à Ale-
xandrie, il semble être partout à la fois, imprimant
à chacun son impulsion, conciliant, commandant,
ordonnant, aimé des Européens, honoré des indi-
gènes.
M. Ferdinand de Lesseps, qui était à Kantara le
17 janvier, s'est empressé, sur la nouvelle des pro-
grès de la maladie et de la mort de S. A. Mohammed-
Saïd, de se rendre au Caire. Dès les premiers jours
de l'avènement du nouveau vice-roi il a eu l'hon-
neur d'être reçu par S. A. Ismaïl-Pacha, qui lui a
donné les assurances les plus satisfaisantes, l'infor-
mant que rien ne serait changé dans son gouvernement
par rapport au canal de Suez. De fait, nous pouvons
constater que les choses marchent absolument comme
auparavant.
S. A. R. Mgr le duc de Brabant a visité la ligne des
travaux jusqu'à Timsah et Suez. Partie du Caire pour
cette excursion le 24 janvier, Son Altesse Royale
était de retour à la fin du mois. Elle a exprimé à
M. Ferdinand de Lesseps toute sa sympathie pour
l'œuvre et toute son admiration pour les résultats
obtenus, en termes les plus flatteurs et les plus ho-
norables pour le président de la Compagnie.
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