Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-02-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 février 1863 15 février 1863
Description : 1863/02/15 (A8,N160). 1863/02/15 (A8,N160).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032395
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
60 L'ISTHME DE SUEZ,
visiter par plusieurs de leurs élèves les plus distin-
gués, et où les peuples viennent se mesurer pacifi-
quement et sans autre but que de faire progresser
l'industrie ou la science. Enfin il a jeté un coup
d'œil sur l'ensemble des travaux des deux associa-
tions dans le courant de l'année 1862 , et sur les
résultats qu'elles ont obtenus et dont elles sont en
droit de se glorifier ; et après avoir constaté les
développements nouveaux que les cours ont dû
prendre devant l'affluence des auditeurs chaque jour
plus nombreux, il a rappelé les conférences qui ont
été faites, sous les auspices de l'association polytech-
nique, par M. Ferdinand de Lesseps, aux mois de
juin et juillet derniers, dans l'amphithéâtre de l'É-
cole de médecine.
La spécialité de notre recueil ne nous permet point
de reproduire le discours de M. le ministre et celui
de M. Perdonnet. Nous le regrettons. Mais nous dé-
tacherons de celui de M. Perdonnet les paroles
pleines de sympathie et de cœur qu'il a données à
M. Ferdinand de Lesseps et à l'œuvre du percement
de l'isthme de Suez, paroles qui ont été couvertes
par les acclamations unanimes: de l'assemblée.
ERNEST DESPLACES.
« Nos conférences, Messieurs, a dit M. Perdonnet, ont
obtenu un succès éclatant, un succès qui a dépassé de
beaucoup celui des conférences de l'année dernière.
Des hommes de premier mérite, d'une réputation euro-
péenne, ont répondu à notre appel avec un zèle, un
dévouement dont nous ne saurions trop les remercier,
et le public qui, avide de leur parole, s'est pressé dans
le grand amphithéâtre de l'École de médecine, et qui
les a accompagnés de ses applaudissements jusqu'au-
delà des portes, le public, bien mieux que nous, leur a
témoigné sa reconnaissance.
» Parmi ces conférences, Messieurs, et il en est qui
ont présenté un caractère particulier, je veux parler de
celles de M. Ferdinand de Lesseps. Ce n'est pas le
professeur seulement qu'on est venu entendre dans
ces conférences, c'est aussi et surtout le représentant
de la France à l'étranger, celui qui l'a fait aimer au-
tant que respecter à Barcelone, comme à Tunis, comme
en Egypte, comme partout ailleurs, que l'on est venu
acclamer: celui qui, avec un courage, une énergie, une
persévérance indomptables, a lutté contre les obstacles
de toute nature suscités par de mauvaises passions,
par une odieuse jalousie au percement de l'isthme de
Suez; c'est pour s'associer, de cœur au moins, à cette
grande œuvre qui bientôt, j'ose le prédire, contribuera
puissamment au mariage de tous les peuples, que la
foule s'est précipitée aux leçons de M. de Lesseps.
Trois fois, Messieurs, trois fois le grand amphithéâtre
de l'Ecole de médecine, qui contient quinze cents au-
diteurs, s'est rempli, et cependant la curiosité du
public n'a pas été satisfaite. Plusieurs milliers de per-
sonnes ont vu les portes de l'Ecole se refermer devant
elles. à
COUP D'ŒIL HISTORIQUE
SUR LES
Relations commerciales, anciennes et modernes,
DE
L'Europe avec l'Asie centrale.
(Suite. — Voir le n° du 1er février.)
« L'Europe devenue tributaire du marché de Londres
pour tous les produits asiatiques qu'elle ne pouvait se
procurer par d'autres voies, devait longuement subir la
loi qui lui était imposée, loi d'autant plus dure, que
tous les marchés de l'Asie centrale et méridionale, avec
leurs cinq cents millions de consommateurs, restaient
hermétiquement fermés à l'industrie du continent euro-
péen. Enfin, la Russie, puissance à la fois européenne
et asiatique, sut la première se soustraire à un joug
qui lui était souverainement onéreux, en allant cher-
cher, à leurs sources mêmes, les produits qu'elle ne
recevait que de seconde main.
» Dans ce but, elle améliora et activa chez elle les
communications fluviales intérieures , ouvrit de nou-
velles routes au commerce, l'encouragea par l'établis-
sement de foires périodiques, et la prévoyante sollici-
tude du gouvernement ne tarda pas à être couronnée
d'heureux succès.
» Confinant d'un côté au Céleste Empire et de l'autre
à la Perse, les circonstances locales et géographiques
se réunissaient pour favoriser ses vues. En fait, pen-
dant que le marché de Kiakhta, entrepôt du commerce
entre la Russie et la Chine, pourvoit la Russie du thé
nécessaire à sa consommation, les caravanes de Tiflis, *
d'Orembourg et d'Astrakan se concentrant à Nijni-No-
vogorod, viennent verser au cœur même de l'empire
les précieuses productions de l'Orient. Un ancien con-
sul en Russie a bien voulu me communiquer le tableau,
exactement dressé, des produits de toutes sortes origi-
naires de l'Asie, de la Chine, de l'Asie centrale et du
Caucase, apportés, vendus ou échangés à la foire de
Nijni (ou Nixni) Novogorod, du 25 juillet 1854 au 12
septembre suivant. Le nombre, la variété et la valeur
de ces marchandises atteignent des chiffres fabuleux.
D En présence des résultats obtenus par la Russie,
l'esprit d'industrie et de spéculation de notre continent
se tourna vers elle, et ne compta point en vain sur sa
large et généreuse intelligence des intérêts commer-
ciaux européens : elle consentit à lui servir d'intermé-
diaire entre l'Europe et l'Asie centrale. Les objets ma-
nufacturés de la France et de l'Allemagne pénétrèrent
en Chine par Kiakhta et arrivèrent en Perse par la
Crimée, le Caucase et la Géorgie. Ainsi commença un
mouvement auquel les commerçants anglais eux-
mêmes ne restèrent point étrangers. Ils y prirent une
part des plus actives du moment où ils eurent expéri-
menté les avantages que leur offrait un trafic plus di-
rect et plus sûr.
» Mais une mesure imprévue vint fatalement chan-
ger cet état de choses. En 1831, un ukase impérial
prohiba le transit ouvert d'Odessa à Redout-Kalé,
échelle située sur la rive opposée de la mer Noire, com-
muniquant avec Tiflis, où la Franceavait précédemment
visiter par plusieurs de leurs élèves les plus distin-
gués, et où les peuples viennent se mesurer pacifi-
quement et sans autre but que de faire progresser
l'industrie ou la science. Enfin il a jeté un coup
d'œil sur l'ensemble des travaux des deux associa-
tions dans le courant de l'année 1862 , et sur les
résultats qu'elles ont obtenus et dont elles sont en
droit de se glorifier ; et après avoir constaté les
développements nouveaux que les cours ont dû
prendre devant l'affluence des auditeurs chaque jour
plus nombreux, il a rappelé les conférences qui ont
été faites, sous les auspices de l'association polytech-
nique, par M. Ferdinand de Lesseps, aux mois de
juin et juillet derniers, dans l'amphithéâtre de l'É-
cole de médecine.
La spécialité de notre recueil ne nous permet point
de reproduire le discours de M. le ministre et celui
de M. Perdonnet. Nous le regrettons. Mais nous dé-
tacherons de celui de M. Perdonnet les paroles
pleines de sympathie et de cœur qu'il a données à
M. Ferdinand de Lesseps et à l'œuvre du percement
de l'isthme de Suez, paroles qui ont été couvertes
par les acclamations unanimes: de l'assemblée.
ERNEST DESPLACES.
« Nos conférences, Messieurs, a dit M. Perdonnet, ont
obtenu un succès éclatant, un succès qui a dépassé de
beaucoup celui des conférences de l'année dernière.
Des hommes de premier mérite, d'une réputation euro-
péenne, ont répondu à notre appel avec un zèle, un
dévouement dont nous ne saurions trop les remercier,
et le public qui, avide de leur parole, s'est pressé dans
le grand amphithéâtre de l'École de médecine, et qui
les a accompagnés de ses applaudissements jusqu'au-
delà des portes, le public, bien mieux que nous, leur a
témoigné sa reconnaissance.
» Parmi ces conférences, Messieurs, et il en est qui
ont présenté un caractère particulier, je veux parler de
celles de M. Ferdinand de Lesseps. Ce n'est pas le
professeur seulement qu'on est venu entendre dans
ces conférences, c'est aussi et surtout le représentant
de la France à l'étranger, celui qui l'a fait aimer au-
tant que respecter à Barcelone, comme à Tunis, comme
en Egypte, comme partout ailleurs, que l'on est venu
acclamer: celui qui, avec un courage, une énergie, une
persévérance indomptables, a lutté contre les obstacles
de toute nature suscités par de mauvaises passions,
par une odieuse jalousie au percement de l'isthme de
Suez; c'est pour s'associer, de cœur au moins, à cette
grande œuvre qui bientôt, j'ose le prédire, contribuera
puissamment au mariage de tous les peuples, que la
foule s'est précipitée aux leçons de M. de Lesseps.
Trois fois, Messieurs, trois fois le grand amphithéâtre
de l'Ecole de médecine, qui contient quinze cents au-
diteurs, s'est rempli, et cependant la curiosité du
public n'a pas été satisfaite. Plusieurs milliers de per-
sonnes ont vu les portes de l'Ecole se refermer devant
elles. à
COUP D'ŒIL HISTORIQUE
SUR LES
Relations commerciales, anciennes et modernes,
DE
L'Europe avec l'Asie centrale.
(Suite. — Voir le n° du 1er février.)
« L'Europe devenue tributaire du marché de Londres
pour tous les produits asiatiques qu'elle ne pouvait se
procurer par d'autres voies, devait longuement subir la
loi qui lui était imposée, loi d'autant plus dure, que
tous les marchés de l'Asie centrale et méridionale, avec
leurs cinq cents millions de consommateurs, restaient
hermétiquement fermés à l'industrie du continent euro-
péen. Enfin, la Russie, puissance à la fois européenne
et asiatique, sut la première se soustraire à un joug
qui lui était souverainement onéreux, en allant cher-
cher, à leurs sources mêmes, les produits qu'elle ne
recevait que de seconde main.
» Dans ce but, elle améliora et activa chez elle les
communications fluviales intérieures , ouvrit de nou-
velles routes au commerce, l'encouragea par l'établis-
sement de foires périodiques, et la prévoyante sollici-
tude du gouvernement ne tarda pas à être couronnée
d'heureux succès.
» Confinant d'un côté au Céleste Empire et de l'autre
à la Perse, les circonstances locales et géographiques
se réunissaient pour favoriser ses vues. En fait, pen-
dant que le marché de Kiakhta, entrepôt du commerce
entre la Russie et la Chine, pourvoit la Russie du thé
nécessaire à sa consommation, les caravanes de Tiflis, *
d'Orembourg et d'Astrakan se concentrant à Nijni-No-
vogorod, viennent verser au cœur même de l'empire
les précieuses productions de l'Orient. Un ancien con-
sul en Russie a bien voulu me communiquer le tableau,
exactement dressé, des produits de toutes sortes origi-
naires de l'Asie, de la Chine, de l'Asie centrale et du
Caucase, apportés, vendus ou échangés à la foire de
Nijni (ou Nixni) Novogorod, du 25 juillet 1854 au 12
septembre suivant. Le nombre, la variété et la valeur
de ces marchandises atteignent des chiffres fabuleux.
D En présence des résultats obtenus par la Russie,
l'esprit d'industrie et de spéculation de notre continent
se tourna vers elle, et ne compta point en vain sur sa
large et généreuse intelligence des intérêts commer-
ciaux européens : elle consentit à lui servir d'intermé-
diaire entre l'Europe et l'Asie centrale. Les objets ma-
nufacturés de la France et de l'Allemagne pénétrèrent
en Chine par Kiakhta et arrivèrent en Perse par la
Crimée, le Caucase et la Géorgie. Ainsi commença un
mouvement auquel les commerçants anglais eux-
mêmes ne restèrent point étrangers. Ils y prirent une
part des plus actives du moment où ils eurent expéri-
menté les avantages que leur offrait un trafic plus di-
rect et plus sûr.
» Mais une mesure imprévue vint fatalement chan-
ger cet état de choses. En 1831, un ukase impérial
prohiba le transit ouvert d'Odessa à Redout-Kalé,
échelle située sur la rive opposée de la mer Noire, com-
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