Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-02-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 février 1863 01 février 1863
Description : 1863/02/01 (A8,N159). 1863/02/01 (A8,N159).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203238r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
44 L'ISTHME DE SUEZt
Pénitents-de-la-Groix, déjà trop exigu, malgré l'ordre
admirable qui règne dans toutes les branches du ser-
vice, puisse jamais répondre aux besoins d'une pareille
situation.
d Où sont donc les entrepôts qu'on prépare pour re-
cevoir toutes ces soies? Des constructions dans le genre
des Docks de Marseille ne s'improvisent pas, et ne sor-
tent pas ae dessous terre comme par enchantement.
• » D'un autre côté, si ces soies ne trouvent pas dans
notre cité '* des entrepôts convenables, comme à Lon-
dres et à Marseille, si elles sont chargées de frais inu-
tiles, si elles n'ont pas les mêmes facilités d'écoule-
ment qu'ailleurs, il est à craindre qu'elles ne s'accli-
matent là où elles trouveront de suite les conditions
les plus favorables.
» Nous ne demandons pas que le gouvernement, qui
vient de dépenser plusieurs millions pour préserver
notre ville du fléau des inondations, fasse, dans ce but,
de nouveaux sacrifices, nous ne demandons pas non
plus qu'on fasse porter au budget de la cité, déjà si
chargé, tout le poids d'une pareille entreprise; mais on
peut demander que les capitaux du commerce lyon-
nais, si puissants, si nombreux, qui ont créé presque
toutes les usines à gaz des villes de l'Italie et' de l'Es-
pagne, qui vivifient tant d'entreprises étrangères, sans
aucun intérêt pour Lyon, se chargent eux-mêmes de
mettre à exécution l'entreprise qui intéresse plus qu'au-
une autre l'industrie de notre cité.
» Nous espérons que Lyon suivra l'exempl6 de Bor-
deaux, qui va consacrer un capital de 12 millions pour
la construction de ses Docks, et que nous ne resterons
pas en arrière du Havre, de Marseille, de Bordeaux et
de tant d'autres villes.
D Que ces entrepôts se construisent, qu'ils s'organi-
sent, que la barrière qui sépare aujourd'hui les deux
hémisphères tombe. et Lyon pourra dire à ces 2 ou
300,000 balles, que l'extrême Orient sera probablement
alors en mesure de nous expédier : « Venez, nous pou-
» vons vous offrir des entrepôts aussi vastes que ceux
de Marseille, aussi bien organisés et présentant les
» mêmes facilités que ceux de Londres ; venez, vous
» trouverez, en outre, sur notre place (ce que vous ne
» trouverez nulle part ailleurs au même degré ) des
» fabricants consommés dans l'art d'employer toute
» espèce de matières, et une pléiade d'ouvriers habitués
* à surmonter par leur intelligence et leur patience,
* toutes les difficultés que présente la mise en œuvre
* des matières même les plus inférieures. )
» Ce jour là, Lyon occupera réellement, dans le
monde commercial, le rang que la Providence lui a
assigné par sa position géographique; ce jour-là, un
champ immense, illimité, sera ouvert au génie de ses
habitants ! »
COUP D'ŒIL HISTORIQUE
SUR LES
Relations commerciales, anciennes et modernes,
DE
L'Europe avec l'Asie centrale.
« Le grand événement qui préoccupe en ce moment tous les esprits,
même à côté de la politique contemporaine, le percement de
l'isthme de Suez, nous a valu, de la part d'un ami aussi distin-
gué par sa plume que par son caractère, des détails curieux sur
les travaux exécutés à Timsah, et surtout une étude précieuse
sur le commerce ancien et moderne de l'Europe avec l'extrême
Orient. Au moment où la Chine ouvre ses portes, il est intéres-
sant pour l'indùstrie lyonnaise de jeter un coup d'œil sur les
relations commerciales de nos pères avec cet empire inconnu.
« Des mers qui existent à la surface du globe, au-
cune ne possède un caractère d'individualité aussi re-
marquable que la Méditerranée. Admirable instrument
des vues de la Providence, ce bassin, unique au monde
semble avoir été construit tout exprès, dit M. de Cham-
pagny, dans son livre des Césars, pour être témoin de
l'accomplissement des plus grandes destinées du genre
humain. Nulle part, sur une surface d'une égale éten-
due, ne se sont accomplis d'aussi prodigieux événe-
ments. Ses eaux ont vu se livrer des batailles où se
jouait le sort du monde; ses bords ont vu s'élever et
déchoir des empires, des royaumes, des républiques,
et il n'en est pas un qui ne conserve quelques grandes
mémoires d'hommes ou de choses.
» A ne la considérer qu'au point de vue physique,
nous lui retrouvons, et à un degré non moins saillant,
ce même caractère d'individualité. Elle est la mer cen-
trale par excellence, et pénètre plus avant qu'aucune
autre dans le cœur même du continent. Par elle, les
climats les plus divers, les races les plus éloignées, les
produits les plus variés de la terre se rapprochent et
se touchent ; le noir fils de Cham, le Grec ou le Celte
enfant de Japhet, l'Arabe ou l'Hébreu descendant de
Sem, les trois parties du monde antique, en un mot,
sont par ce merveilleux anneau qui les met en com-
munication, à quelques journées l'une de l'autre. Dans
ces conditions, toutes providentiellement exception-
les, la Méditerranée dut être et fut en effet le premier
océan sillonné par les navigateurs. Les Phéniciens sont
les premiers que nous y trouvions y dominant en maî-
tres ; on ignore quels peuples les y précédèrent. A la
destruction de Carthage, la navigation se partagea
entre les diverses cités de l'Italie et de la grande
Grèce, rangées autour du bassin méditerranéen, et dont
les plus riches et les plus puissantes étaient celles qui
se baignaient de plus près dans ses flots.
» La nécessité, pour les Romains, de protéger leurs
possessions en Asie, en Afrique et en Europe, les ren-
dit habiles navigateurs : la flotte de Fréjus et celle de
Misène parcouraient incessamment la grande artère de
l'empire, portant à l'Europe ou à la Syrie les ordres ou
les envoyés de César. Mais adonnés systématiquement
à la guerre, ils abhorraient le trafic : c'était là chez
eux une maxime d'État. Ils consommaient et ne pro-
duisaient pas ; d'où. il résultait que le commerce ne dé-
Pénitents-de-la-Groix, déjà trop exigu, malgré l'ordre
admirable qui règne dans toutes les branches du ser-
vice, puisse jamais répondre aux besoins d'une pareille
situation.
d Où sont donc les entrepôts qu'on prépare pour re-
cevoir toutes ces soies? Des constructions dans le genre
des Docks de Marseille ne s'improvisent pas, et ne sor-
tent pas ae dessous terre comme par enchantement.
• » D'un autre côté, si ces soies ne trouvent pas dans
notre cité '* des entrepôts convenables, comme à Lon-
dres et à Marseille, si elles sont chargées de frais inu-
tiles, si elles n'ont pas les mêmes facilités d'écoule-
ment qu'ailleurs, il est à craindre qu'elles ne s'accli-
matent là où elles trouveront de suite les conditions
les plus favorables.
» Nous ne demandons pas que le gouvernement, qui
vient de dépenser plusieurs millions pour préserver
notre ville du fléau des inondations, fasse, dans ce but,
de nouveaux sacrifices, nous ne demandons pas non
plus qu'on fasse porter au budget de la cité, déjà si
chargé, tout le poids d'une pareille entreprise; mais on
peut demander que les capitaux du commerce lyon-
nais, si puissants, si nombreux, qui ont créé presque
toutes les usines à gaz des villes de l'Italie et' de l'Es-
pagne, qui vivifient tant d'entreprises étrangères, sans
aucun intérêt pour Lyon, se chargent eux-mêmes de
mettre à exécution l'entreprise qui intéresse plus qu'au-
une autre l'industrie de notre cité.
» Nous espérons que Lyon suivra l'exempl6 de Bor-
deaux, qui va consacrer un capital de 12 millions pour
la construction de ses Docks, et que nous ne resterons
pas en arrière du Havre, de Marseille, de Bordeaux et
de tant d'autres villes.
D Que ces entrepôts se construisent, qu'ils s'organi-
sent, que la barrière qui sépare aujourd'hui les deux
hémisphères tombe. et Lyon pourra dire à ces 2 ou
300,000 balles, que l'extrême Orient sera probablement
alors en mesure de nous expédier : « Venez, nous pou-
» vons vous offrir des entrepôts aussi vastes que ceux
de Marseille, aussi bien organisés et présentant les
» mêmes facilités que ceux de Londres ; venez, vous
» trouverez, en outre, sur notre place (ce que vous ne
» trouverez nulle part ailleurs au même degré ) des
» fabricants consommés dans l'art d'employer toute
» espèce de matières, et une pléiade d'ouvriers habitués
* à surmonter par leur intelligence et leur patience,
* toutes les difficultés que présente la mise en œuvre
* des matières même les plus inférieures. )
» Ce jour là, Lyon occupera réellement, dans le
monde commercial, le rang que la Providence lui a
assigné par sa position géographique; ce jour-là, un
champ immense, illimité, sera ouvert au génie de ses
habitants ! »
COUP D'ŒIL HISTORIQUE
SUR LES
Relations commerciales, anciennes et modernes,
DE
L'Europe avec l'Asie centrale.
« Le grand événement qui préoccupe en ce moment tous les esprits,
même à côté de la politique contemporaine, le percement de
l'isthme de Suez, nous a valu, de la part d'un ami aussi distin-
gué par sa plume que par son caractère, des détails curieux sur
les travaux exécutés à Timsah, et surtout une étude précieuse
sur le commerce ancien et moderne de l'Europe avec l'extrême
Orient. Au moment où la Chine ouvre ses portes, il est intéres-
sant pour l'indùstrie lyonnaise de jeter un coup d'œil sur les
relations commerciales de nos pères avec cet empire inconnu.
« Des mers qui existent à la surface du globe, au-
cune ne possède un caractère d'individualité aussi re-
marquable que la Méditerranée. Admirable instrument
des vues de la Providence, ce bassin, unique au monde
semble avoir été construit tout exprès, dit M. de Cham-
pagny, dans son livre des Césars, pour être témoin de
l'accomplissement des plus grandes destinées du genre
humain. Nulle part, sur une surface d'une égale éten-
due, ne se sont accomplis d'aussi prodigieux événe-
ments. Ses eaux ont vu se livrer des batailles où se
jouait le sort du monde; ses bords ont vu s'élever et
déchoir des empires, des royaumes, des républiques,
et il n'en est pas un qui ne conserve quelques grandes
mémoires d'hommes ou de choses.
» A ne la considérer qu'au point de vue physique,
nous lui retrouvons, et à un degré non moins saillant,
ce même caractère d'individualité. Elle est la mer cen-
trale par excellence, et pénètre plus avant qu'aucune
autre dans le cœur même du continent. Par elle, les
climats les plus divers, les races les plus éloignées, les
produits les plus variés de la terre se rapprochent et
se touchent ; le noir fils de Cham, le Grec ou le Celte
enfant de Japhet, l'Arabe ou l'Hébreu descendant de
Sem, les trois parties du monde antique, en un mot,
sont par ce merveilleux anneau qui les met en com-
munication, à quelques journées l'une de l'autre. Dans
ces conditions, toutes providentiellement exception-
les, la Méditerranée dut être et fut en effet le premier
océan sillonné par les navigateurs. Les Phéniciens sont
les premiers que nous y trouvions y dominant en maî-
tres ; on ignore quels peuples les y précédèrent. A la
destruction de Carthage, la navigation se partagea
entre les diverses cités de l'Italie et de la grande
Grèce, rangées autour du bassin méditerranéen, et dont
les plus riches et les plus puissantes étaient celles qui
se baignaient de plus près dans ses flots.
» La nécessité, pour les Romains, de protéger leurs
possessions en Asie, en Afrique et en Europe, les ren-
dit habiles navigateurs : la flotte de Fréjus et celle de
Misène parcouraient incessamment la grande artère de
l'empire, portant à l'Europe ou à la Syrie les ordres ou
les envoyés de César. Mais adonnés systématiquement
à la guerre, ils abhorraient le trafic : c'était là chez
eux une maxime d'État. Ils consommaient et ne pro-
duisaient pas ; d'où. il résultait que le commerce ne dé-
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