Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-02-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 février 1863 15 février 1863
Description : 1863/02/15 (A8,N160). 1863/02/15 (A8,N160).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032395
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. S9
enchantés. La ville de Timsah est appelée à devenir une
station définitive, et elle a déjà acquis les proportions
d'une ville d'Europe digne d'attention. Plusieurs mil-
liers de fellahs sont occupés aux travaux de la conti-
nuation du canal d'eau douce vers je nord, la branche
méditerranéenne.
» La gravure représentant une vue générale de la
ville et des travaux peut donner une légère idée du
mouvement qui y règne maintenant. Les rues sont ad-
mirablement tracées, les maisons solidement bâties en
pierres. A l'extrême gauche du dessin, les mâts des
bâtiments, dans le lointain, indiquent la position du dé-
barcadère ou bureau du transit. L'objet le plus en vue
est le chalet de M. de Lesseps, dans le style des chalets
suisses. Les grands bâtiments sont les résidences des
ingénieurs et du chef de campement ; plus loin, sur la
droite, nous voyons les cafés, salles de billards, etc., et
nous arrivons aux magasins de la Compagnie au milieu
d'une foule de détails, tels que chameaux venant ou
partant, hommes criant et marchands empressés. Plus
loin est le bâtiment qui contient la machine à vapeur
qui alimente d'eau la ville d'El-Guisr, au moyen de
tuyaux en poterie. La maison la plus proche, qu'on voit
donnant sur la rue, appartient au chef du campement,
qui a reçu sir Henry Bulwer lors de sa récente visite.
D La vue du lac est prise des montagnes sablonneu-
ses qui s'étendent entre la ville et le désert. Ses bords
sont couverts d'une épaisse broussaille d'arbrisseaux
d'un genre particulier au désert. On s'en sert pour faire
du feu. L'eau est très-amère au goût. Le lac a reçu le
nom de Timsah (crocodile), je ne sais pourquoi, car il
est évident que si ces amphibies tentaient d'y établir
leurs quartiers, ils y seraient promptement détruits.
» Le canal est continué dans un espace de près d'un
mille au-delà de la ville, et tout est prêt pour son ou-
verture sur ce parcours. Tout l'ouvrage, depuis Tell-el-
Kebir, est consciencieusement fait, et toutes les précau-
tions ont été prises pour éviter les éboulements ou les
engorgements. Les bords s'élèvent graduellement; un
gazon d'essence mexicaine y a été semé de chaque
côté et promet de très-bien pousser. Il a pour but de
préserver les deux rives des détériorations à redouter
du passage continuel des barques.
» Sir H. Bulwer était attendu à Timsah aujourd'hui,
18, au coucher du soleil ; nous restons quelque temps,
mais n'apercevant aucune trace des embarcations, nous
poussons jusqu'à El-Guisr, éloigné d'environ une heure
et demie, et où nous sommes ravis de trouver un hôtel
bien éclairé et d'une apparence très-confortable. Le
propriétaire nous conduit à nos chambres, et va prépa-
rer quelques-uns de ces rafraîchissements si importants
dans le désert, où l'air vif vous donne un véritable ap-
pétit de loup. L'hôtel a un salon public, une salle de
billard, et semble bien fréquenté. Les prix en sont
modestes. Les Européens de la classe intelligente et
aisée, formant l'état-major de l'entreprise, semblent
nombreux à El-Guisr, mais ils seront sans doute très-
prochainement envoyés diriger d'autres travaux. Mon
excellent ami, M. Papanot, me présenta à diverses
personnes attachées aux travaux, qui m'entourèrent de
bienveillance et d'égards,
) La communauté d'El-Guisr a organisé un club, et
possède, entre autres choses dignes de remarques, un
musée admirablement établi, qui contient différentes
variétés de dépouilles de serpents, de fossiles et de cu-
riosités découvertes lors des fouilles. Une salle de lec-
ture bien dirigée est attachée au club, et tout semble
témoigner de l'esprit et de l'intelligence de ses
membres.
» M. Viller, l'ingénieur en chef de cette section, nous
reçut avec la plus grande aménité, et, sur notre de-
mande, nous fit donner des dromadaires pour la traver-
sée du désert de Suez.
D Dans l'après-midi, une nombreuse compagnie arriva
à El-Guisr, se composant de sir Henry Bulwer, de sa
suite et de M. Ferdinand de Lesseps, qui l'accompa-
gnait, et à qui je fus présenté. Ce gentleman me fit
l'honneur de me présenter à son tour à son excellence
l'ambassadeur. On avait préparé à El-Guisr un diner
auquel tout le cortége prit part, et nous y fûmes in-
vités. La réunion visita ensuite les objets les plus in.
téressants et reprit son yoyage, se dirigeant par eau
vers Port-Saïd. De grands et confortables bâtiments
remorqués par des dromadaires, avaient été préparés
pour les visiteurs.
D Le temps ne nous permettant pas d'aller du côté
de Port-Saïd, nous nous déterminâmes à traverser le
désert de Suez, et prîmes congé, non sans de vifs re-
grets, des bons amis qui n'avaient rien épargné de
leurs peines pour nous rendre l'excursion aussi agréable
que possible. »
L'ASSOCIATION POLYTECHNIQUE ET M. FERDINAND DE LESSEPS.
Dimanche 8 février, les associations polytechnique
et philotechnique décernaient à leurs meilleurs élè-
ves, dans l'enceinte du cirque de l'Impératrice, aux
Champs-Élysées, les récompenses qu'avaient méritées
leur travail et leur assiduité aux cours. La salle
était pleine jusqu'aux combles. La réunion était pré-
sidée par M. le ministre de l'instruction publique et
des cultes qui, dans un discours brillant et chaleu-
reusement accueilli, s'est appliqué à faire ressortir
toute l'importance de l'instruction pour la classe ou-
vrière, et les bienfaits que des associations telles
que les associations polytechnique et philotechnique
sont appelées à répandre dans le peuple.
Après M. le ministre, M. Perdonnet, président de
l'association polytechnique, directeur de l'école cen-
trale, avec cette éloquence du cœur qui a rendu sa
parole si populaire, a montré, dans une improvisa-
tion bien des fois interrompue par de vifs et cor-
diaux applaudissements, la nécessité du travail et
de l'instruction pour tous, et les enseignements que
les nations trouvent dans ces grandes expositions
universelles, comme celle de Londres, que les asso-
ciations polytechnique et philotechnique ont pu faire
enchantés. La ville de Timsah est appelée à devenir une
station définitive, et elle a déjà acquis les proportions
d'une ville d'Europe digne d'attention. Plusieurs mil-
liers de fellahs sont occupés aux travaux de la conti-
nuation du canal d'eau douce vers je nord, la branche
méditerranéenne.
» La gravure représentant une vue générale de la
ville et des travaux peut donner une légère idée du
mouvement qui y règne maintenant. Les rues sont ad-
mirablement tracées, les maisons solidement bâties en
pierres. A l'extrême gauche du dessin, les mâts des
bâtiments, dans le lointain, indiquent la position du dé-
barcadère ou bureau du transit. L'objet le plus en vue
est le chalet de M. de Lesseps, dans le style des chalets
suisses. Les grands bâtiments sont les résidences des
ingénieurs et du chef de campement ; plus loin, sur la
droite, nous voyons les cafés, salles de billards, etc., et
nous arrivons aux magasins de la Compagnie au milieu
d'une foule de détails, tels que chameaux venant ou
partant, hommes criant et marchands empressés. Plus
loin est le bâtiment qui contient la machine à vapeur
qui alimente d'eau la ville d'El-Guisr, au moyen de
tuyaux en poterie. La maison la plus proche, qu'on voit
donnant sur la rue, appartient au chef du campement,
qui a reçu sir Henry Bulwer lors de sa récente visite.
D La vue du lac est prise des montagnes sablonneu-
ses qui s'étendent entre la ville et le désert. Ses bords
sont couverts d'une épaisse broussaille d'arbrisseaux
d'un genre particulier au désert. On s'en sert pour faire
du feu. L'eau est très-amère au goût. Le lac a reçu le
nom de Timsah (crocodile), je ne sais pourquoi, car il
est évident que si ces amphibies tentaient d'y établir
leurs quartiers, ils y seraient promptement détruits.
» Le canal est continué dans un espace de près d'un
mille au-delà de la ville, et tout est prêt pour son ou-
verture sur ce parcours. Tout l'ouvrage, depuis Tell-el-
Kebir, est consciencieusement fait, et toutes les précau-
tions ont été prises pour éviter les éboulements ou les
engorgements. Les bords s'élèvent graduellement; un
gazon d'essence mexicaine y a été semé de chaque
côté et promet de très-bien pousser. Il a pour but de
préserver les deux rives des détériorations à redouter
du passage continuel des barques.
» Sir H. Bulwer était attendu à Timsah aujourd'hui,
18, au coucher du soleil ; nous restons quelque temps,
mais n'apercevant aucune trace des embarcations, nous
poussons jusqu'à El-Guisr, éloigné d'environ une heure
et demie, et où nous sommes ravis de trouver un hôtel
bien éclairé et d'une apparence très-confortable. Le
propriétaire nous conduit à nos chambres, et va prépa-
rer quelques-uns de ces rafraîchissements si importants
dans le désert, où l'air vif vous donne un véritable ap-
pétit de loup. L'hôtel a un salon public, une salle de
billard, et semble bien fréquenté. Les prix en sont
modestes. Les Européens de la classe intelligente et
aisée, formant l'état-major de l'entreprise, semblent
nombreux à El-Guisr, mais ils seront sans doute très-
prochainement envoyés diriger d'autres travaux. Mon
excellent ami, M. Papanot, me présenta à diverses
personnes attachées aux travaux, qui m'entourèrent de
bienveillance et d'égards,
) La communauté d'El-Guisr a organisé un club, et
possède, entre autres choses dignes de remarques, un
musée admirablement établi, qui contient différentes
variétés de dépouilles de serpents, de fossiles et de cu-
riosités découvertes lors des fouilles. Une salle de lec-
ture bien dirigée est attachée au club, et tout semble
témoigner de l'esprit et de l'intelligence de ses
membres.
» M. Viller, l'ingénieur en chef de cette section, nous
reçut avec la plus grande aménité, et, sur notre de-
mande, nous fit donner des dromadaires pour la traver-
sée du désert de Suez.
D Dans l'après-midi, une nombreuse compagnie arriva
à El-Guisr, se composant de sir Henry Bulwer, de sa
suite et de M. Ferdinand de Lesseps, qui l'accompa-
gnait, et à qui je fus présenté. Ce gentleman me fit
l'honneur de me présenter à son tour à son excellence
l'ambassadeur. On avait préparé à El-Guisr un diner
auquel tout le cortége prit part, et nous y fûmes in-
vités. La réunion visita ensuite les objets les plus in.
téressants et reprit son yoyage, se dirigeant par eau
vers Port-Saïd. De grands et confortables bâtiments
remorqués par des dromadaires, avaient été préparés
pour les visiteurs.
D Le temps ne nous permettant pas d'aller du côté
de Port-Saïd, nous nous déterminâmes à traverser le
désert de Suez, et prîmes congé, non sans de vifs re-
grets, des bons amis qui n'avaient rien épargné de
leurs peines pour nous rendre l'excursion aussi agréable
que possible. »
L'ASSOCIATION POLYTECHNIQUE ET M. FERDINAND DE LESSEPS.
Dimanche 8 février, les associations polytechnique
et philotechnique décernaient à leurs meilleurs élè-
ves, dans l'enceinte du cirque de l'Impératrice, aux
Champs-Élysées, les récompenses qu'avaient méritées
leur travail et leur assiduité aux cours. La salle
était pleine jusqu'aux combles. La réunion était pré-
sidée par M. le ministre de l'instruction publique et
des cultes qui, dans un discours brillant et chaleu-
reusement accueilli, s'est appliqué à faire ressortir
toute l'importance de l'instruction pour la classe ou-
vrière, et les bienfaits que des associations telles
que les associations polytechnique et philotechnique
sont appelées à répandre dans le peuple.
Après M. le ministre, M. Perdonnet, président de
l'association polytechnique, directeur de l'école cen-
trale, avec cette éloquence du cœur qui a rendu sa
parole si populaire, a montré, dans une improvisa-
tion bien des fois interrompue par de vifs et cor-
diaux applaudissements, la nécessité du travail et
de l'instruction pour tous, et les enseignements que
les nations trouvent dans ces grandes expositions
universelles, comme celle de Londres, que les asso-
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