Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-02-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 février 1863 01 février 1863
Description : 1863/02/01 (A8,N159). 1863/02/01 (A8,N159).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203238r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 43
passé, dans le même temps, sur les lieux des travaux;
sur un nombre aussi considérable, on n'a eu à consta-
ter que vingt-trois décès.
» La prochaine campagne donne les plus grandes
espérances. La haute intelligence du vice-roi d'Egypte,
qui, en 1862, est venu visiter la France, les encoura-
gements qu'il prodigue à tout ce qui peut introduire la
civilisation dans son pays, à tout ce qui facilite les re-
lations industrielles et commerciales, le bon esprit qui
règne parmi les ouvriers, l'ordre qui préside à leur di-
rection, grâce au zèle des administrateurs de la Com-
pagnie et à la fermeté d'Ismaïl-Bey, toutes ces causes
font entrevoir dans un avenir prochain l'exécution
complète d'une admirable pensée, et d'une œuvre gi-
gantesque qui sera l'une des gloires de notre siècle.
» Louis FIGUIER. »
1E COMMERCE DES SOIES.
Les industries spéciales commencent à se préoc-
cuper des avantages que le canal maritime de Suez
est appelé à leur donner dans un avenir prochain.
Marseille, Trieste, Ancône, et les autres villes du lit-
toral méditerranéen. sont déjà depuis long-temps, on
le sait, entrées dans le mouvement et se préparent,
en agrandissant ou en améliorant leurs ports, à l'exten-
sion espérée de leur commerce. D'un autre côté, la
nouvelle de l'entrée des eaux de la Méditerranée au
lac Timsah a eu son retentissement à Lyon. Les soies
de la Chine et du Japon, dont l'usage s'accroît tous
les jours, ne parviennent dans les mains de nos habi-
les fabricants que grevées de frais considérables. La
majeure partie passe par Londres.
Le Moniteur des soies, en appelant l'attention du
commerce lyonnais sur les mesures qu'il doit pren-
dre en vue des facilités d'approvisionnement que le
canal de Suez va amener, insiste, dans un article
que nous reproduisons, sur la nécessité de posséder
de vastes docks dans la métropole de la soierie, où la
matière première viendrait s'entreposer pour l'avan-
tage de tous, producteurs, expéditeurs, fabricants.
En 1859-1860, la Chine expédiait 66,000 balles; en
1861-1862, 76,000 balles, ce qui présentait une aug-
mentation de 10,000 balles ; c'est là un commerce à
son début. Le Japon seul produit 130,000 balles par
an. Le jour où les soies arriveront directement, sans
transbordement, de Shang-Haï ou de Nangasaki à
Marseille, pour être dirigées de suite sur Lyon, sans
frais de consignation ou d'intermédiaires, le com-
merce des soies de l'extrême Orient prendra néces-
sairement une extension dont l'avenir seul dira le
dernier mot.
Voici l'article du Moniteur des soies :
ERNEST DESPLACES
« Une nouvelle de la plus haute importance pour 10
commerce de notre place, et qui a passé presque ina-
perçue, nous est parvenue ces jours-ci ; nous voulons
parler de l'isthme de Suez. Les eaux de la Méditerra-
née coulent à cette heure-ci dans le lac Timsah. L'œu-
vre gigantesque entreprise avec tant de courage et
poursuivie avec tant de persévérance, est donc plus
qu'à moitié accomplie, et on est en droit aujourd'hui
d'espérer qu'avant deux ou trois ans, grâce à l'énergi-
que impulsion qui préside à la direction de cette en-
treprise, tous les travaux seront terminés, et que la
jonction des deux mers sera désormais un fait ac-
compli.
» Nul ne peut dire quelles seront alors les consé-
quences politiques et commerciales de ce grand évé-
nement. Mais il nous est permis, et nous devons même
chercher à nous rendre compte des conditions dans
lesquelles va se trouver le commerce de Lyon, lorsque,
par le percement de l'isthme de Suez, il va se trouver
pour ainsi dire face à face avec tout l'extrême Orient.
» La Chine seule a expédié, dans la campagne de
1859-1860, 66,000 balles; dans celle de 1860-1861, 83,000,
et dans celle de 1861-1862, 76,000, ce qui fait envi-
ron une moyenne de 70 à 75,000 balles. Toutes ces soies
proviennent des deux ou trois provinces qui avoisinent
Shang-Haï; mais personne ne sait encore les quantités
que peuvent fournir les autres provinces, comme, par
exemple, la province de Sze-Tschuen, dont nous com-
mençons à recevoir des soies jaunes et dont la popula-
tion, d'après le dernier recensement officiel, s'élève à
21 millions d'habitants.
» Les exportations du Japon, dont deux ports seule-
ment sont ouverts au commerce européen, n'ont pas
dépassé, jusqu'à présent, 10 à 12,000 balles; elles at-
teindront probablement, cette année-ci, 15,000 balles.
Mais on sait déjà, par des renseignements corroborés
par les négociants qui ont eu le plus de relations avec
ce pays, que la production approximative du Japon
s'élève au moins à 130,000 balles, soit 4,500,000 kilos,
production qui dépasse celle de la France et de l'Italie
réunies. Nous ne parlons pas des 30 ou 40,000 balles
que produisent les Indes et qui, avec les récoltes pres-
que mensuelles de ce pays, peuvent se multiplier indé-
finiment.
» En présence de ces richesses immenses que pos-
sède l'extrême Orient, de ces 2 ou 300,000 balles d'une
valeur de 6 à 800 millions qui sont aujourd'hui à 6,000
lieues de nous, mais qui, dans deux ans, ne seront plus
qu'à 3,000 lieues, qui, jusqu'à présent, par la force des
choses, ne peuvent nous parvenir que chargées de frais
énormes, et après avoir passé en majeure partie par
Londres, mais qui, dans deux ans aussi, vont forcé-
ment transiter dans notre ville, il est bien permis de
se demander quelles sont les mesures que prend le
commerce lyonnais pour se préparer à cette grande
révolution, quels sont les entrepôts qu'il prépare pour
recevoir tant de richesses, et enfin quels sont les
avantages et les facilités qu'il pense offrir pour retenir
dans son sein tant d'éléments de travail et de puissance
commerciale ?
» Avec la meilleure volonté, il est impossible d'es-
pére que le local d u Dock des soies, situé place des
passé, dans le même temps, sur les lieux des travaux;
sur un nombre aussi considérable, on n'a eu à consta-
ter que vingt-trois décès.
» La prochaine campagne donne les plus grandes
espérances. La haute intelligence du vice-roi d'Egypte,
qui, en 1862, est venu visiter la France, les encoura-
gements qu'il prodigue à tout ce qui peut introduire la
civilisation dans son pays, à tout ce qui facilite les re-
lations industrielles et commerciales, le bon esprit qui
règne parmi les ouvriers, l'ordre qui préside à leur di-
rection, grâce au zèle des administrateurs de la Com-
pagnie et à la fermeté d'Ismaïl-Bey, toutes ces causes
font entrevoir dans un avenir prochain l'exécution
complète d'une admirable pensée, et d'une œuvre gi-
gantesque qui sera l'une des gloires de notre siècle.
» Louis FIGUIER. »
1E COMMERCE DES SOIES.
Les industries spéciales commencent à se préoc-
cuper des avantages que le canal maritime de Suez
est appelé à leur donner dans un avenir prochain.
Marseille, Trieste, Ancône, et les autres villes du lit-
toral méditerranéen. sont déjà depuis long-temps, on
le sait, entrées dans le mouvement et se préparent,
en agrandissant ou en améliorant leurs ports, à l'exten-
sion espérée de leur commerce. D'un autre côté, la
nouvelle de l'entrée des eaux de la Méditerranée au
lac Timsah a eu son retentissement à Lyon. Les soies
de la Chine et du Japon, dont l'usage s'accroît tous
les jours, ne parviennent dans les mains de nos habi-
les fabricants que grevées de frais considérables. La
majeure partie passe par Londres.
Le Moniteur des soies, en appelant l'attention du
commerce lyonnais sur les mesures qu'il doit pren-
dre en vue des facilités d'approvisionnement que le
canal de Suez va amener, insiste, dans un article
que nous reproduisons, sur la nécessité de posséder
de vastes docks dans la métropole de la soierie, où la
matière première viendrait s'entreposer pour l'avan-
tage de tous, producteurs, expéditeurs, fabricants.
En 1859-1860, la Chine expédiait 66,000 balles; en
1861-1862, 76,000 balles, ce qui présentait une aug-
mentation de 10,000 balles ; c'est là un commerce à
son début. Le Japon seul produit 130,000 balles par
an. Le jour où les soies arriveront directement, sans
transbordement, de Shang-Haï ou de Nangasaki à
Marseille, pour être dirigées de suite sur Lyon, sans
frais de consignation ou d'intermédiaires, le com-
merce des soies de l'extrême Orient prendra néces-
sairement une extension dont l'avenir seul dira le
dernier mot.
Voici l'article du Moniteur des soies :
ERNEST DESPLACES
« Une nouvelle de la plus haute importance pour 10
commerce de notre place, et qui a passé presque ina-
perçue, nous est parvenue ces jours-ci ; nous voulons
parler de l'isthme de Suez. Les eaux de la Méditerra-
née coulent à cette heure-ci dans le lac Timsah. L'œu-
vre gigantesque entreprise avec tant de courage et
poursuivie avec tant de persévérance, est donc plus
qu'à moitié accomplie, et on est en droit aujourd'hui
d'espérer qu'avant deux ou trois ans, grâce à l'énergi-
que impulsion qui préside à la direction de cette en-
treprise, tous les travaux seront terminés, et que la
jonction des deux mers sera désormais un fait ac-
compli.
» Nul ne peut dire quelles seront alors les consé-
quences politiques et commerciales de ce grand évé-
nement. Mais il nous est permis, et nous devons même
chercher à nous rendre compte des conditions dans
lesquelles va se trouver le commerce de Lyon, lorsque,
par le percement de l'isthme de Suez, il va se trouver
pour ainsi dire face à face avec tout l'extrême Orient.
» La Chine seule a expédié, dans la campagne de
1859-1860, 66,000 balles; dans celle de 1860-1861, 83,000,
et dans celle de 1861-1862, 76,000, ce qui fait envi-
ron une moyenne de 70 à 75,000 balles. Toutes ces soies
proviennent des deux ou trois provinces qui avoisinent
Shang-Haï; mais personne ne sait encore les quantités
que peuvent fournir les autres provinces, comme, par
exemple, la province de Sze-Tschuen, dont nous com-
mençons à recevoir des soies jaunes et dont la popula-
tion, d'après le dernier recensement officiel, s'élève à
21 millions d'habitants.
» Les exportations du Japon, dont deux ports seule-
ment sont ouverts au commerce européen, n'ont pas
dépassé, jusqu'à présent, 10 à 12,000 balles; elles at-
teindront probablement, cette année-ci, 15,000 balles.
Mais on sait déjà, par des renseignements corroborés
par les négociants qui ont eu le plus de relations avec
ce pays, que la production approximative du Japon
s'élève au moins à 130,000 balles, soit 4,500,000 kilos,
production qui dépasse celle de la France et de l'Italie
réunies. Nous ne parlons pas des 30 ou 40,000 balles
que produisent les Indes et qui, avec les récoltes pres-
que mensuelles de ce pays, peuvent se multiplier indé-
finiment.
» En présence de ces richesses immenses que pos-
sède l'extrême Orient, de ces 2 ou 300,000 balles d'une
valeur de 6 à 800 millions qui sont aujourd'hui à 6,000
lieues de nous, mais qui, dans deux ans, ne seront plus
qu'à 3,000 lieues, qui, jusqu'à présent, par la force des
choses, ne peuvent nous parvenir que chargées de frais
énormes, et après avoir passé en majeure partie par
Londres, mais qui, dans deux ans aussi, vont forcé-
ment transiter dans notre ville, il est bien permis de
se demander quelles sont les mesures que prend le
commerce lyonnais pour se préparer à cette grande
révolution, quels sont les entrepôts qu'il prépare pour
recevoir tant de richesses, et enfin quels sont les
avantages et les facilités qu'il pense offrir pour retenir
dans son sein tant d'éléments de travail et de puissance
commerciale ?
» Avec la meilleure volonté, il est impossible d'es-
pére que le local d u Dock des soies, situé place des
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