Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-02-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 février 1863 15 février 1863
Description : 1863/02/15 (A8,N160). 1863/02/15 (A8,N160).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032395
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
58 L'ISTHME DE SUEZ,
acres productibles sont, dit-on, le résultat des amélio-
rations produites cette année par les irrigations, ce
qui présente un accroissement de 150 0/0 sur l'année
dernière.
» Il faudra plus de temps dans l'intérieur pour que le
sol soit suffisamment préparé à recevoir les cultures.
Pour le moment, quelques petites moissons sont faites
par les Bédouins, qui ne s'occupent que de les recueillir,
puis vont porter leurs pas dans d'autres contrées. La
Compagnie parait être en excellents rapports avec ces
tribus, et comme elle a détruit l'injustice du système
de labour, tous les laboureurs sont bien soignés, et,
comme chacun peut le voir, ne paraissent nullement
misérables.
» Les illustrations qui paraissent avec cet article dans
le numéro de cette semaine, sont dues au crayon de
M. Frédérick George, du Caire, qui nous les a adressées
en y joignant les détails d'une excursion faite par lui,
le mois dernier, sur le canal d'eau douce :
« Ayant reçu de M. le comte Sala, inspecteur géné-
ral de la Compagnie, la faveur d'une lettre de recom-
mandation pour les agents résidant sur la route, je ne
perdis pas de temps à faire mes préparatifs, et je me
dirigeai de suite sur Benha, une station à 29 milles du
Caire, sur la ligne d'Alexandrie, accompagné de mes
amis ; je suivis alors un embranchement allant à Za-
gazig, mon but, à environ 40 milles du Caire.
» Arrivés à ce qu'on appelle la station, mais où l'on
ne peut rien voir autre que des montagnes de balles de
coton attendant le moment du départ, nous finîmes à
la longue par sortir de la gare du chemin de fer, et
nous pûmes respirer librement et regarder autour de
nous.
» Zagazig est une ville importante, et dans cette
saison il s'y fait un mouvement commercial considé-
rable. Fendant la foule pressée dans les bazars, nous
franchîmes trois ponts jetés sur autant de canaux qui
se réunissent à cet endroit, et donnent à la pittoresque
vieille ville un aspect tout vénitien. Sa position cen-
trale et ses communications directes avec Alexandrie,
par chemin de fer et par canaux, ont depuis peu accru
son importance. Il y a, près de la ville et dans la ville,
plusieurs factoreries pour la préparation du coton ; une
d'elles appartient à nos compatriotes estimés, MM.Acland,
Mitchell et Mustaple. Nous y courûmes et heureusement
à temps pour prendre part d'un excellent dîner. Etant
restaurés, nous allâmes trouver M. Wilkinson, l'agent
de la Compagnie à Zagazig, qui mit gracieusement à
notre disposition une barque et un dromadaire pour la
remorquer en cas de besoin.
» Nous eûmes le bonheur d'être rejoints par une per-
sonne attachée à la Compagnie, M. Papanot, qui fit
route avec nous jusqu'à Timsah, et à l'obligeance du-
quel nous devons les plus précieuses informations re-
cueillies dans notre excursion.
» Tout étant disposé, nous primes congé des agents
et de nos amis, et partîmes à 2 heures après-midi.
» Tantôt poussés par une brise légère, tantôt remor-
qués, nous atteignîmes Tell-el-Kebir, la première station,
à la tombée de la nuit, ayant pu examiner sur notre
chemin beaucoup de charmants paysages et quelques
villages industrieux, parmi lesquels je ne dois pas ou-
blier Abou-Hamad, où la Compagnie a remplacé un
vieux pout massif en pierre, construit du temps de Mé-
hémet-Ali, par un pont mobile en bois d'un usage plus
commode. Çà et là passaient des groupes de femmes
allant remplir leurs cruches d'eau, des hommes arro-
sant la terre au moyen du simple « shadoof » ou seaux
suspendus sur un balancier. Cette partie de la vallée
est très-fertile et bien peuplée.
» Voyant qu'il serait impossible de continuer notre
voyage de nuit, attendu qu'il n'y avait pas de lune,
nous nous arrêtâmes à Tell-el-Kebir, à un petit hôtel
fort propre. La Compagnie y a récemment créé de
très-beaux jardins qui fournissent aux employés des
travaux des légumes et des fruits en abondance. Il y a
aussi là un pont mobile semblable à celui d'Abou-
Hamad.
» On y trouve une station télégraphique en commu-
nication avec toutes les stations sur la ligne des tra-
vaux. On se sert du système français, du télégraphe à
cadran de Bréguet. Le préposé voulut bien nous en
expliquer le mécanisme.
» Après avoir quitté Tell-el-Kebir à la pointe du jour,
nous poursuivîmes agréablement notre route à travers
les travaux de la Compagnie. Quatre heures de navi-
gation noua menèrent à la station du fac Maxamah.
Le lac est petit, mais très-poissonneux, et semble fré-
quenté par des troupes nombreuses de coqs et d'oies
sauvages. On peut y faire une chasse abondante. Un
héron solitaire s'envola des arbrisseaux qui couvrent
une partie de la surface du lac. Peu de temps avant, on
y avait aperçu une variété de flamand.
» Notre arrêt suivant eut lieu à Ramsès, station de la
Compagnie et emplacement d'une ancienne ville. Dans
une excavation, nous vîmes un bloc de granit représen-
tant Ramsès 1er assis au milieu des dieux. La partie pos-
térieure de la pierre est couverte d'hiéroglyphes dans
un très-mauvais état. Le tout a été très-négligé, mais
la Compagnie a pris des mesures pour la conservation
de cette relique du temps passé. La Compagnie a élevé
à Ramsès des établissements considérables pour bri-
queteries, la matière première s'y trouvant de qualité
supérieure. Un résident de cet endroit me fournit toutes
les explications désirables et me donna une hospitalité
charmante. Il y avait encore beaucoup à voir, mais le
temps pressait, et nous dûmes nous rembarquer pour
Timsah, que nous atteignîmes au coucher du soleil.
» Comme l'embarcadère est à peu près situé à une
heure de chemin de la ville, on nous donna des dro-
madaires, et nous arrivâmes promptement à notre des-
tination, où nous fûmes accueillis avec la plus grande
bienveillance par M. Leconte, chef du campement de
Timsah, qui mit ses logements à notre disposition et
nous fit préparer un bon dîner. Le matin suivant,
ce monsieur nous conduisit partout où il y avait quel-
que chose d'intéressant à voir, et par le fait nous fûmes
acres productibles sont, dit-on, le résultat des amélio-
rations produites cette année par les irrigations, ce
qui présente un accroissement de 150 0/0 sur l'année
dernière.
» Il faudra plus de temps dans l'intérieur pour que le
sol soit suffisamment préparé à recevoir les cultures.
Pour le moment, quelques petites moissons sont faites
par les Bédouins, qui ne s'occupent que de les recueillir,
puis vont porter leurs pas dans d'autres contrées. La
Compagnie parait être en excellents rapports avec ces
tribus, et comme elle a détruit l'injustice du système
de labour, tous les laboureurs sont bien soignés, et,
comme chacun peut le voir, ne paraissent nullement
misérables.
» Les illustrations qui paraissent avec cet article dans
le numéro de cette semaine, sont dues au crayon de
M. Frédérick George, du Caire, qui nous les a adressées
en y joignant les détails d'une excursion faite par lui,
le mois dernier, sur le canal d'eau douce :
« Ayant reçu de M. le comte Sala, inspecteur géné-
ral de la Compagnie, la faveur d'une lettre de recom-
mandation pour les agents résidant sur la route, je ne
perdis pas de temps à faire mes préparatifs, et je me
dirigeai de suite sur Benha, une station à 29 milles du
Caire, sur la ligne d'Alexandrie, accompagné de mes
amis ; je suivis alors un embranchement allant à Za-
gazig, mon but, à environ 40 milles du Caire.
» Arrivés à ce qu'on appelle la station, mais où l'on
ne peut rien voir autre que des montagnes de balles de
coton attendant le moment du départ, nous finîmes à
la longue par sortir de la gare du chemin de fer, et
nous pûmes respirer librement et regarder autour de
nous.
» Zagazig est une ville importante, et dans cette
saison il s'y fait un mouvement commercial considé-
rable. Fendant la foule pressée dans les bazars, nous
franchîmes trois ponts jetés sur autant de canaux qui
se réunissent à cet endroit, et donnent à la pittoresque
vieille ville un aspect tout vénitien. Sa position cen-
trale et ses communications directes avec Alexandrie,
par chemin de fer et par canaux, ont depuis peu accru
son importance. Il y a, près de la ville et dans la ville,
plusieurs factoreries pour la préparation du coton ; une
d'elles appartient à nos compatriotes estimés, MM.Acland,
Mitchell et Mustaple. Nous y courûmes et heureusement
à temps pour prendre part d'un excellent dîner. Etant
restaurés, nous allâmes trouver M. Wilkinson, l'agent
de la Compagnie à Zagazig, qui mit gracieusement à
notre disposition une barque et un dromadaire pour la
remorquer en cas de besoin.
» Nous eûmes le bonheur d'être rejoints par une per-
sonne attachée à la Compagnie, M. Papanot, qui fit
route avec nous jusqu'à Timsah, et à l'obligeance du-
quel nous devons les plus précieuses informations re-
cueillies dans notre excursion.
» Tout étant disposé, nous primes congé des agents
et de nos amis, et partîmes à 2 heures après-midi.
» Tantôt poussés par une brise légère, tantôt remor-
qués, nous atteignîmes Tell-el-Kebir, la première station,
à la tombée de la nuit, ayant pu examiner sur notre
chemin beaucoup de charmants paysages et quelques
villages industrieux, parmi lesquels je ne dois pas ou-
blier Abou-Hamad, où la Compagnie a remplacé un
vieux pout massif en pierre, construit du temps de Mé-
hémet-Ali, par un pont mobile en bois d'un usage plus
commode. Çà et là passaient des groupes de femmes
allant remplir leurs cruches d'eau, des hommes arro-
sant la terre au moyen du simple « shadoof » ou seaux
suspendus sur un balancier. Cette partie de la vallée
est très-fertile et bien peuplée.
» Voyant qu'il serait impossible de continuer notre
voyage de nuit, attendu qu'il n'y avait pas de lune,
nous nous arrêtâmes à Tell-el-Kebir, à un petit hôtel
fort propre. La Compagnie y a récemment créé de
très-beaux jardins qui fournissent aux employés des
travaux des légumes et des fruits en abondance. Il y a
aussi là un pont mobile semblable à celui d'Abou-
Hamad.
» On y trouve une station télégraphique en commu-
nication avec toutes les stations sur la ligne des tra-
vaux. On se sert du système français, du télégraphe à
cadran de Bréguet. Le préposé voulut bien nous en
expliquer le mécanisme.
» Après avoir quitté Tell-el-Kebir à la pointe du jour,
nous poursuivîmes agréablement notre route à travers
les travaux de la Compagnie. Quatre heures de navi-
gation noua menèrent à la station du fac Maxamah.
Le lac est petit, mais très-poissonneux, et semble fré-
quenté par des troupes nombreuses de coqs et d'oies
sauvages. On peut y faire une chasse abondante. Un
héron solitaire s'envola des arbrisseaux qui couvrent
une partie de la surface du lac. Peu de temps avant, on
y avait aperçu une variété de flamand.
» Notre arrêt suivant eut lieu à Ramsès, station de la
Compagnie et emplacement d'une ancienne ville. Dans
une excavation, nous vîmes un bloc de granit représen-
tant Ramsès 1er assis au milieu des dieux. La partie pos-
térieure de la pierre est couverte d'hiéroglyphes dans
un très-mauvais état. Le tout a été très-négligé, mais
la Compagnie a pris des mesures pour la conservation
de cette relique du temps passé. La Compagnie a élevé
à Ramsès des établissements considérables pour bri-
queteries, la matière première s'y trouvant de qualité
supérieure. Un résident de cet endroit me fournit toutes
les explications désirables et me donna une hospitalité
charmante. Il y avait encore beaucoup à voir, mais le
temps pressait, et nous dûmes nous rembarquer pour
Timsah, que nous atteignîmes au coucher du soleil.
» Comme l'embarcadère est à peu près situé à une
heure de chemin de la ville, on nous donna des dro-
madaires, et nous arrivâmes promptement à notre des-
tination, où nous fûmes accueillis avec la plus grande
bienveillance par M. Leconte, chef du campement de
Timsah, qui mit ses logements à notre disposition et
nous fit préparer un bon dîner. Le matin suivant,
ce monsieur nous conduisit partout où il y avait quel-
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