Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-02-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 février 1863 01 février 1863
Description : 1863/02/01 (A8,N159). 1863/02/01 (A8,N159).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203238r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
42 L'ISTHME DE SUEZ,
suelle des déblais s'était élevée entre 500,000 et 550,000
mètres cube3, et toute cette longue rigole, réduction
du futur grand canal, était creusée.
» C'est dans ces conditions que l'on a pu, au mois
de novembre 1862, introduire les eaux de la Méditerra-
née dans le lac Timsah. Le 18 novembre, l'inauguration
de ce premier travail a été célébrée, à Timsah, par
M. de Lesseps, le président fondateur de cette belle en-
treprise. Tous nos journaux ont fait connaître au pu-
blic cet important événement, qui résout le problème
du trajet dn canal de Port-Saïd à Timsah, et ne peut
plus laisser de doute sur le succès définitif de l'oeuvre,
puisque dans les temps anciens un canal a quatre fois
fonctionné entre le lac Timsah et la mer Rouge, c'est-
à-dire sur la dernière partie de la ligne.
» En résumé, le parcours de la rigole maritime na-
vigable est établi actuellement sur les 66 premiers ki-
lomètres formant, avec le parcours du lac Timsah, un
total de 74 à 75 kilomètres. Il ne reste plus à prolonger
cette rigole que sur les 36 kilomètres qui séparent le
lac Timsah de Suez, et qui sont répartis comme suit :
12 kilomètres du lac Timsah aux lacs Amers, et 24 des
lacs Amers à Suez. Cette dernière portion est presque
partout au niveau même de la mer. Tel est l'objet de
la Compagnie actuelle, 1862-1863.
» Le lac Timsah, qui sépare maintenant la partie du
tracé déjà sillonnée par le petit canal maritime, de
l'autre partie en voie d'exécution, est destiné à servir
de port intérieur. Une ville s'élève déjà sur ses bords ;
on y compte vingt Ilots de maisons. Cette ville, qui
prendra le nom du lac Timsah, se bâtit sur des plans
arrêtés à l'avance. De larges boulevards plantés d'ar-
bres, des rues.longées de vérandas continues, en font une
ville à la fois européenne et orientale.
- » A quelques kilomètres de Timsah, se trouve le vil-
lage arabe du seuil, qui compte une population de
2,000 âmes. On y trouve une église catholique, une
mosquée et de nombreux ateliers de toute espèce.
» Des constructions importantes ont été élevées éga-
lement à Kantara et à Ferdane. Sur la première sec-
tion des travaux que nous venons de parcourir, le voya-
geur rencontre donc cinq villes ou villages : Port-Saïd,
Kantara, Ferdane, El-Guisr, Timsah.
» Il nous reste à parler du canal d'eau douce. Ce ca-
nal est ouvert, depuis le mois de janvier 1862, jusqu'à
Timsah; il porte barques et bateaux; il a sa flotte et
ses marins. Quand on perd de vue le canal, les gran-
des voiles latines, que l'on aperçoit de loin, semblent
creuser leur sillon à travers la terre.
» De sa prise de Ras-el-Ouady, jusqu'au lac Timsah,
où il aboutit actuellement, le canal d'eau douce à 35
kilomètres de long, avec une pente de 0,n,478 ; sa lar-
geur au fond est de l-,10, et de 12m,50 à la ligne d'eau,
avec P',20 de profondeur. Il a nécessité un déblai de
plus d'un million de mètres cubes. Sept mille fellahs
l'ont creusé dans l'espace de neuf mois. Il emprunte
son eau au Nil, par l'intermédiaire du canal de Zaga-
zig, auquel il se relie à son origine, à Ras-el-Ouady.
à Le canal d'eau douce rend plusieurs services. En
premier lieu, il porte au centre de l'isthme les vivres
et les approvisionnements nécessaires à la masse des
travailleurs ; il se combine, en quelque sorte, dans ce
but avec le canal maritime qui aboutit, de l'autre côté,
à Timsah. Ensuite il assure aux travailleurs toute
l'eau potable dont ils ont besoin, en quelque quantité
que ce soit. Enfin, il arrose les terres, proverbialement
fertiles, dont se compose la vallée de Gessen, entre
Ras-el-Ouady et le lac Timsah.
» Une ligne télégraphique longe ce canal dans tout
son parcours.
o On continue, dans la campagne actuelle (1862-63),
le creusement de ce canal jusqu'à Suez, concurremment
avec les travaux de la deuxième section du canal mari-
time, et, dans cette dernière partie, il est destiné à
rendre les plus utiles services.
» Au 20 mars 1862, les bâtiments et abris érigés par
la Compagnie sur la ligne des opérations couvraient
une étendue de 50,000 mètres carrés.
» Mais les installations de la Compagnie en dehors
de l'isthme ne sont pas moins importantes. A Da-
miette, les magasins qui lui appartiennent occupent
une superficie de 10 hectares sur les bords du Nil. A
Boulac, port du Caire, elle possède d'autres magasins
d'une superficie de 10,000 mètres carrés. Les approvi-
sionnements de Port-Saïd et de la ligne jusqu'à Fer-
dane viennent de Damiette par le lac Menzaleh, tandis
que ceux du seuil et des stations environnantes vien-
nent de Boulac par le Nil et le canal d'eau douce.
» Enfin, près d'Alexandrie, au Mex, l'entreprise ex-
ploite une magnifique carrière de pierres qui, transpor-
tées par mer à Port-Saïd, servent principalement à l'é-
tablissement des jetées. Ici, on pourrait se croire au
centre d'une exploitation européenne.
» La disposition des habitations réservées aux em-
ployés et aux ouvriers, l'organisation des magasins, le
matériel, tout y est européen. La jetée est constamment
sillonnée par les wagons qui vont et viennent des car-
rières aux grues d'embarquement. Des mines forées à
l'aide de l'a ide chlorhydrique, chargées d'une poudre
au nitrate de soude fabriquée sur les lieux, et allumées
par l'étincelle électrique, détachent des flancs du co-
teau des masses énormes de rochers. Ces pierres sont
transportées sur les jetées par les chemins de fer, sou-
levées par les grues et chargées sur des navires d'une
jauge de 150 à 200 tonneaux. Elles sont ensuite dirigées
sur les jetées de Port-Saïd.
» Tel est l'ensemble des travaux qui ont été exécu-
tés ou qui s'exécutent dans l'isthme.
» Depuis le commencement des travaux, la salubrité
de l'isthme n'a cessé d'être constatée par des faits in-
contestables ; la santé générale des ouvriers a été très-
satisfaisante, grâce aux soins dévoués et journaliers du
service médical constitué par la Compagnie. Du mois
de mars 1861 au mois de mars 1862, la population eu-
ropéenne de l'isthme a été de 1,250 habitants environ,
et la mortalité n'a été que de 20 personnes, ce qui fait
1,60 pour 100, tandis que cette proportion est en France
de 2,43 pour 100, 120,933 individus de race arabe ont
suelle des déblais s'était élevée entre 500,000 et 550,000
mètres cube3, et toute cette longue rigole, réduction
du futur grand canal, était creusée.
» C'est dans ces conditions que l'on a pu, au mois
de novembre 1862, introduire les eaux de la Méditerra-
née dans le lac Timsah. Le 18 novembre, l'inauguration
de ce premier travail a été célébrée, à Timsah, par
M. de Lesseps, le président fondateur de cette belle en-
treprise. Tous nos journaux ont fait connaître au pu-
blic cet important événement, qui résout le problème
du trajet dn canal de Port-Saïd à Timsah, et ne peut
plus laisser de doute sur le succès définitif de l'oeuvre,
puisque dans les temps anciens un canal a quatre fois
fonctionné entre le lac Timsah et la mer Rouge, c'est-
à-dire sur la dernière partie de la ligne.
» En résumé, le parcours de la rigole maritime na-
vigable est établi actuellement sur les 66 premiers ki-
lomètres formant, avec le parcours du lac Timsah, un
total de 74 à 75 kilomètres. Il ne reste plus à prolonger
cette rigole que sur les 36 kilomètres qui séparent le
lac Timsah de Suez, et qui sont répartis comme suit :
12 kilomètres du lac Timsah aux lacs Amers, et 24 des
lacs Amers à Suez. Cette dernière portion est presque
partout au niveau même de la mer. Tel est l'objet de
la Compagnie actuelle, 1862-1863.
» Le lac Timsah, qui sépare maintenant la partie du
tracé déjà sillonnée par le petit canal maritime, de
l'autre partie en voie d'exécution, est destiné à servir
de port intérieur. Une ville s'élève déjà sur ses bords ;
on y compte vingt Ilots de maisons. Cette ville, qui
prendra le nom du lac Timsah, se bâtit sur des plans
arrêtés à l'avance. De larges boulevards plantés d'ar-
bres, des rues.longées de vérandas continues, en font une
ville à la fois européenne et orientale.
- » A quelques kilomètres de Timsah, se trouve le vil-
lage arabe du seuil, qui compte une population de
2,000 âmes. On y trouve une église catholique, une
mosquée et de nombreux ateliers de toute espèce.
» Des constructions importantes ont été élevées éga-
lement à Kantara et à Ferdane. Sur la première sec-
tion des travaux que nous venons de parcourir, le voya-
geur rencontre donc cinq villes ou villages : Port-Saïd,
Kantara, Ferdane, El-Guisr, Timsah.
» Il nous reste à parler du canal d'eau douce. Ce ca-
nal est ouvert, depuis le mois de janvier 1862, jusqu'à
Timsah; il porte barques et bateaux; il a sa flotte et
ses marins. Quand on perd de vue le canal, les gran-
des voiles latines, que l'on aperçoit de loin, semblent
creuser leur sillon à travers la terre.
» De sa prise de Ras-el-Ouady, jusqu'au lac Timsah,
où il aboutit actuellement, le canal d'eau douce à 35
kilomètres de long, avec une pente de 0,n,478 ; sa lar-
geur au fond est de l-,10, et de 12m,50 à la ligne d'eau,
avec P',20 de profondeur. Il a nécessité un déblai de
plus d'un million de mètres cubes. Sept mille fellahs
l'ont creusé dans l'espace de neuf mois. Il emprunte
son eau au Nil, par l'intermédiaire du canal de Zaga-
zig, auquel il se relie à son origine, à Ras-el-Ouady.
à Le canal d'eau douce rend plusieurs services. En
premier lieu, il porte au centre de l'isthme les vivres
et les approvisionnements nécessaires à la masse des
travailleurs ; il se combine, en quelque sorte, dans ce
but avec le canal maritime qui aboutit, de l'autre côté,
à Timsah. Ensuite il assure aux travailleurs toute
l'eau potable dont ils ont besoin, en quelque quantité
que ce soit. Enfin, il arrose les terres, proverbialement
fertiles, dont se compose la vallée de Gessen, entre
Ras-el-Ouady et le lac Timsah.
» Une ligne télégraphique longe ce canal dans tout
son parcours.
o On continue, dans la campagne actuelle (1862-63),
le creusement de ce canal jusqu'à Suez, concurremment
avec les travaux de la deuxième section du canal mari-
time, et, dans cette dernière partie, il est destiné à
rendre les plus utiles services.
» Au 20 mars 1862, les bâtiments et abris érigés par
la Compagnie sur la ligne des opérations couvraient
une étendue de 50,000 mètres carrés.
» Mais les installations de la Compagnie en dehors
de l'isthme ne sont pas moins importantes. A Da-
miette, les magasins qui lui appartiennent occupent
une superficie de 10 hectares sur les bords du Nil. A
Boulac, port du Caire, elle possède d'autres magasins
d'une superficie de 10,000 mètres carrés. Les approvi-
sionnements de Port-Saïd et de la ligne jusqu'à Fer-
dane viennent de Damiette par le lac Menzaleh, tandis
que ceux du seuil et des stations environnantes vien-
nent de Boulac par le Nil et le canal d'eau douce.
» Enfin, près d'Alexandrie, au Mex, l'entreprise ex-
ploite une magnifique carrière de pierres qui, transpor-
tées par mer à Port-Saïd, servent principalement à l'é-
tablissement des jetées. Ici, on pourrait se croire au
centre d'une exploitation européenne.
» La disposition des habitations réservées aux em-
ployés et aux ouvriers, l'organisation des magasins, le
matériel, tout y est européen. La jetée est constamment
sillonnée par les wagons qui vont et viennent des car-
rières aux grues d'embarquement. Des mines forées à
l'aide de l'a ide chlorhydrique, chargées d'une poudre
au nitrate de soude fabriquée sur les lieux, et allumées
par l'étincelle électrique, détachent des flancs du co-
teau des masses énormes de rochers. Ces pierres sont
transportées sur les jetées par les chemins de fer, sou-
levées par les grues et chargées sur des navires d'une
jauge de 150 à 200 tonneaux. Elles sont ensuite dirigées
sur les jetées de Port-Saïd.
» Tel est l'ensemble des travaux qui ont été exécu-
tés ou qui s'exécutent dans l'isthme.
» Depuis le commencement des travaux, la salubrité
de l'isthme n'a cessé d'être constatée par des faits in-
contestables ; la santé générale des ouvriers a été très-
satisfaisante, grâce aux soins dévoués et journaliers du
service médical constitué par la Compagnie. Du mois
de mars 1861 au mois de mars 1862, la population eu-
ropéenne de l'isthme a été de 1,250 habitants environ,
et la mortalité n'a été que de 20 personnes, ce qui fait
1,60 pour 100, tandis que cette proportion est en France
de 2,43 pour 100, 120,933 individus de race arabe ont
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