Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-02-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 février 1863 01 février 1863
Description : 1863/02/01 (A8,N159). 1863/02/01 (A8,N159).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203238r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
40 L'ISTHME DE SUEZ,
» ment enfin, en transportant à Timsah la direction de
* ses services des travaux, la Compagnie y établira
» une nouvelle chapelle avec un hôpital pour les mala-
» des, et une école pour les enfants.
» Vous jugerez, je l'espère, monsieur l'abbé, que ces
» mesures prises par la Compagnie dans l'intérêt des
Ji familles de ses ouvriers européens, sont en tout con-
» formes aux désirs exprimés dans la publication qui
»> motive cette lettre. Elles répondent au but que pour-
» suit l'OEuvre des Ecoles d'Orient, et au zèle charita-
» ble que vous déployez dans sa direction.
» C'est à ce double titre que les renseignements qui
» précèdent m'ont paru de nature à vous intéresser, et
» que je me suis fait un devoir de vous les adresser
» en réponse à votre publication.
» Veuillez agréez, monsieur l'abbé, l'expression de
» ma respectueuse considération.
» Le président de la Compagnie universelle
» du canal maritime de Suez,
» F. DE LESSEPS. »
» Cette lettre est une réelle et sérieuse satisfaction
donnée à tous nos associés, particulièrement à ceux
qui, engagés dans cette grande et belle entreprise du
canal maritime, nous manifestaient le désir de voir
des établissements hospitaliers à Pord-Saïd, Timsah,
Suez et Aden.
» Port-Saïd et Timsah seront suffisamment pourvus
pour les besoins du moment. Nous avons tout lieu d'es-
pérer que Suez sera traité non moins généreusement
par la Compagnie à laquelle cette ville a donné son
nom.
» Reste la ville d'Aden, qui, n'étant pas sur le par-
cours du canal, ne saurait réclamer les mêmes privi-
léges que les villes précédentes, et qu'il ne faudrait
cependant pas délaisser. — Notre OEuvre continuera,
comme c'est son devoir, à soutenir et à développer sur
cette station importante des établissements vivement
réclamés par plusieurs personnes charitables, qui nous
remettent chaque jour dans ce but leurs généreuses
offrandes.
» Si nos ressources le permettent, nous dirigerons
en même temps nos efforts sur Djeddah, ainsi qu'il nous
a été demandé par M. le préfet apostolique de l'Arabie.
D'après ce témoin vénérable, — « quelques chrétiens
» sont venus s'établir à Djeddah , depuis le massacre
» qui eut lieu il y a quatre ans ; et leur petit nombre
» doit augmenter à mesure qu'avancera le percement
< du grand canal maritime. »
» On n'ignore pas que Djeddah offre sur la mer
Rouge, près de la Mecque, entre Suez et Aden, un port
très-fréquenté par les voyageurs d'Afrique, d'Asie et
l'Europe. A ce titre cette ville mérite une sérieuse at-
tention
» Plaise à Dieu que de nouveaux collaborateurs se
présentent encore, à côté des fondateurs de la Compa-
gnie de Suez, pour ouvrir à Djeddah, Aden et sur tout
le littoral de la mer Rouge, des établissements chari-
tables qui permettent aux travailleurs de bonne vo-
3s.",,-
~ltJ<::~-.
lonté de pousser les conquêtes du catholicisme tou-
jours plus loin, jusqu'aux extrémités de l'Orient.
» Le directeur général de VOEuvre des Ecoles
d'Orient,
» L'abbé SOUBIRANNK. »
L'ARTICLE DE LA FRANCE.
Etat actuel des travaux du canal de Suez.
(Suite et fin. — Voir le n° du 15 janvier.)
» Tous les ateliers nécessaires à la grande entre-
prise ainsi commencée, furent bientôt installés à Port-
Saïd. On vit successivement s'élever une scierie à va-
peur, une fonderie, un atelier d'ajustage, une chau-
dronnerie, des forges, une menuiserie un atelier de
charpente, des machines distillatoires, des boulange-
ries, etc. On établit ensuite des voies ferrées, pour
transporter les matériaux, après le débarquement, sur
l'appontement, qui venaient de ce point vers la terre et
se dirigeaient vers les divers chantiers. Tous ces travaux
furent poussés avec une telle activité que, dès le mois
de janvier 1861, on comptait à Port-Saïd treize voies de
fer d'un parcours total de 4,500 mètres. Du 1er mars
1861 au 1er mars 1862, 260 navires y avaient débarqué
plus de 40,000 tonnes de matériaux de toute espèce.
o L'appontement de débarquement, dont nous venons
de parler, étant devenu insuffisant, on construisit en
mer, à 1,500 mètres du rivage , un îlot de 60
mètres de long sur 20 mètres de tai-ge ; il était formé
de pieux en fer enfoncés dans le sol et recouverts d'une
plate-forme. Deux grues à vapeur furent installées sur
cet Hot artificiel. Les pierres qu'on y apportait étaient
aussitôt immergées, en sorte qu'au bout de très-peu
de temps, les pieux de fer, soutenant le pont de l'îlot,
furent entièrement masqués. On s'occupe, maintenant,
de joindre cet îlot à l'ancien appontement partant de
terre, en jetant les blocs de pierre dans cette direction.
Dès que cette sorte de digue sera construite, la jetée
occidentale de Port-Saïd sera exécutée sur une longueur
de 1,500 mètres.
D Le port proprement dit a été l'objet de travaux
importants. Plusieurs bassins ont été creusés ; l'un
d'eux, le bassin de l'arsenal, a un développement d'au
moins 150 mètres de long sur 125 de large ; sa profon-
deur est d'environ 2 mètres. L'échange des matériaux
se fait entre les divers ateliers, par des voies ferrées
et par un canal qui les relie. Enfin, le montage des
dragues s'effectue dans le bassin de l'arsenal.
» Quant à la ville même de Port-Saïd;, elle prend
chaque jour de plus grands développements. Elle est
bâtie entre le lac Menzaleh et la mer, dans une sorte
de terre-plein établi sur pilotis à 2m,50 au-dessus du
niveau de la mer. Les remblais ont été opérés en par-
tie avec le produit des dragages sur une étendue
d'environ 55,000 mètres carrés. A mesure que les habi-
tations se construisent, des travailleurs les occupent,
tandis qu'à côté se multiplient les gourbis arabes. En
» ment enfin, en transportant à Timsah la direction de
* ses services des travaux, la Compagnie y établira
» une nouvelle chapelle avec un hôpital pour les mala-
» des, et une école pour les enfants.
» Vous jugerez, je l'espère, monsieur l'abbé, que ces
» mesures prises par la Compagnie dans l'intérêt des
Ji familles de ses ouvriers européens, sont en tout con-
» formes aux désirs exprimés dans la publication qui
»> motive cette lettre. Elles répondent au but que pour-
» suit l'OEuvre des Ecoles d'Orient, et au zèle charita-
» ble que vous déployez dans sa direction.
» C'est à ce double titre que les renseignements qui
» précèdent m'ont paru de nature à vous intéresser, et
» que je me suis fait un devoir de vous les adresser
» en réponse à votre publication.
» Veuillez agréez, monsieur l'abbé, l'expression de
» ma respectueuse considération.
» Le président de la Compagnie universelle
» du canal maritime de Suez,
» F. DE LESSEPS. »
» Cette lettre est une réelle et sérieuse satisfaction
donnée à tous nos associés, particulièrement à ceux
qui, engagés dans cette grande et belle entreprise du
canal maritime, nous manifestaient le désir de voir
des établissements hospitaliers à Pord-Saïd, Timsah,
Suez et Aden.
» Port-Saïd et Timsah seront suffisamment pourvus
pour les besoins du moment. Nous avons tout lieu d'es-
pérer que Suez sera traité non moins généreusement
par la Compagnie à laquelle cette ville a donné son
nom.
» Reste la ville d'Aden, qui, n'étant pas sur le par-
cours du canal, ne saurait réclamer les mêmes privi-
léges que les villes précédentes, et qu'il ne faudrait
cependant pas délaisser. — Notre OEuvre continuera,
comme c'est son devoir, à soutenir et à développer sur
cette station importante des établissements vivement
réclamés par plusieurs personnes charitables, qui nous
remettent chaque jour dans ce but leurs généreuses
offrandes.
» Si nos ressources le permettent, nous dirigerons
en même temps nos efforts sur Djeddah, ainsi qu'il nous
a été demandé par M. le préfet apostolique de l'Arabie.
D'après ce témoin vénérable, — « quelques chrétiens
» sont venus s'établir à Djeddah , depuis le massacre
» qui eut lieu il y a quatre ans ; et leur petit nombre
» doit augmenter à mesure qu'avancera le percement
< du grand canal maritime. »
» On n'ignore pas que Djeddah offre sur la mer
Rouge, près de la Mecque, entre Suez et Aden, un port
très-fréquenté par les voyageurs d'Afrique, d'Asie et
l'Europe. A ce titre cette ville mérite une sérieuse at-
tention
» Plaise à Dieu que de nouveaux collaborateurs se
présentent encore, à côté des fondateurs de la Compa-
gnie de Suez, pour ouvrir à Djeddah, Aden et sur tout
le littoral de la mer Rouge, des établissements chari-
tables qui permettent aux travailleurs de bonne vo-
3s.",,-
~ltJ<::~-.
lonté de pousser les conquêtes du catholicisme tou-
jours plus loin, jusqu'aux extrémités de l'Orient.
» Le directeur général de VOEuvre des Ecoles
d'Orient,
» L'abbé SOUBIRANNK. »
L'ARTICLE DE LA FRANCE.
Etat actuel des travaux du canal de Suez.
(Suite et fin. — Voir le n° du 15 janvier.)
» Tous les ateliers nécessaires à la grande entre-
prise ainsi commencée, furent bientôt installés à Port-
Saïd. On vit successivement s'élever une scierie à va-
peur, une fonderie, un atelier d'ajustage, une chau-
dronnerie, des forges, une menuiserie un atelier de
charpente, des machines distillatoires, des boulange-
ries, etc. On établit ensuite des voies ferrées, pour
transporter les matériaux, après le débarquement, sur
l'appontement, qui venaient de ce point vers la terre et
se dirigeaient vers les divers chantiers. Tous ces travaux
furent poussés avec une telle activité que, dès le mois
de janvier 1861, on comptait à Port-Saïd treize voies de
fer d'un parcours total de 4,500 mètres. Du 1er mars
1861 au 1er mars 1862, 260 navires y avaient débarqué
plus de 40,000 tonnes de matériaux de toute espèce.
o L'appontement de débarquement, dont nous venons
de parler, étant devenu insuffisant, on construisit en
mer, à 1,500 mètres du rivage , un îlot de 60
mètres de long sur 20 mètres de tai-ge ; il était formé
de pieux en fer enfoncés dans le sol et recouverts d'une
plate-forme. Deux grues à vapeur furent installées sur
cet Hot artificiel. Les pierres qu'on y apportait étaient
aussitôt immergées, en sorte qu'au bout de très-peu
de temps, les pieux de fer, soutenant le pont de l'îlot,
furent entièrement masqués. On s'occupe, maintenant,
de joindre cet îlot à l'ancien appontement partant de
terre, en jetant les blocs de pierre dans cette direction.
Dès que cette sorte de digue sera construite, la jetée
occidentale de Port-Saïd sera exécutée sur une longueur
de 1,500 mètres.
D Le port proprement dit a été l'objet de travaux
importants. Plusieurs bassins ont été creusés ; l'un
d'eux, le bassin de l'arsenal, a un développement d'au
moins 150 mètres de long sur 125 de large ; sa profon-
deur est d'environ 2 mètres. L'échange des matériaux
se fait entre les divers ateliers, par des voies ferrées
et par un canal qui les relie. Enfin, le montage des
dragues s'effectue dans le bassin de l'arsenal.
» Quant à la ville même de Port-Saïd;, elle prend
chaque jour de plus grands développements. Elle est
bâtie entre le lac Menzaleh et la mer, dans une sorte
de terre-plein établi sur pilotis à 2m,50 au-dessus du
niveau de la mer. Les remblais ont été opérés en par-
tie avec le produit des dragages sur une étendue
d'environ 55,000 mètres carrés. A mesure que les habi-
tations se construisent, des travailleurs les occupent,
tandis qu'à côté se multiplient les gourbis arabes. En
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