Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-02-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 février 1863 01 février 1863
Description : 1863/02/01 (A8,N159). 1863/02/01 (A8,N159).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203238r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 97
omme par ses résultats pour illustrer deux règnes,
celui du promoteur de l'œuvre et celui de l'exécu-
teur dernier.
ERNEST DESPLACES.
CHRONIQUE DE L'ISTHME.
Nous avons reçu à Paris, le 21 janvier, la dépê-
che télégraphique suivante, datée d'Alexandrie :
« Les nouveaux contingents du mois se rendent
» aux travaux qui continueront avec vigueur sans
» interruption. »
D'un autre côté les journaux quotidiens du 24 jan-
vier ont publié une dépêche télégraphique confir-
mant celle que nous avons reçue nous-même et que
voici :
« Le Caire, 22 janvier.
» On annonce que les travaux du canal de Suez
» ne subiront aucune interruption. Des convois
» d'ouvriers sont partis hier, comme d'habitude,
» pour se rendre aux chantiers de l'isthme. Les me-
» sures prises par le nouveau vice-roi rencontrent.
» l'approbatiou générale. »
Enfin, le Moniteur universel, dans le bulletin de son
numéro du 25, dit en des termes identiques :
« Une dépêche du Caire, 22 janvier, assure que les
» travaux du canal de Suez ne subiront aucune in-
» terruption, et que des convois d'ouvriers sont par-
» tis comme d'habitude pour se rendre aux chan-
» tiers de l'isthme. )
Les travaux, qui se poursuivent sur toute la ligne
de Port-Saïd à Suez, sont trop avancés aujourd'hui
pour que des événements quels qu'ils soient, pensons-
nous, puissent les arrêter ou même les entraver.
Nous n'avons pas douté un instant que S. A. Ismaïl-
Pacha ne fût dans l'intention de les couvrir d'une
protection au moins égale à celle de son prédéces-
seur, et notre confiance dans l'avenir, s'appuyant sur
les vues éclairées que tout le monde s'accorde à
prêter au nouveau vice-roi, et sur l'importance uni-
verselle des intérêts engagés, n'est ni moins assurée
ni moins vive.
S. A. Ismaïl-Pacha a résolu d'abolir les corvées en
Egypte. Nous applaudissons à cette mesure, appe-
lée peut-être à régénérer le pays. L'entreprise du
canal de Suez a toujours répudié le travail sans ré-
tribution, le travail de la corvée. Quoi qu'en aient
dit certains organes de la rancune britannique, les
contingents venus dans l'isthme ont reçu, sans excep-
tion et directement, le salaire qui leur était dû. Les
ouvriers ne feront pas plus défaut sur les chantiers
en 1863 et 1864, qu'ils n'ont fait défaut en 1861 et
1862.
Le Constitutionnel a fait ressortir avec une justesse
de vue et une netteté qui ne laissent rien à désirer
les différences essentielles qui existent entre les cor-
vées et les contingents, et parfaitement expliqué la
portée des paroles de M. le consul général de France
en Egypte, à S. A. le vice-roi, et celle de la réponse
de Son Altesse. Nous faisons suivre notre chronique
de cet article du Constitutionnel qui donne notre pen-
sée entière.
Nos dernières correspondances d'Egypte sont datées
d'Alexandrie, le 19 janvier, et de Timsah, le 16.
Celles d'Alexandrie ne nous transmettent, sur l'a-
vénement au trône d'Ismaïl-Pacha, que des détails
encore très-sommaires, et on ne s'en étonnera pas.
Le télégraphe nous en a fourni de plus complets, et
surtout de plus récents. Nous les avons utilisés dans
l'article qui précède.
Nos lettres de Timsah nous informent que les tra-
vaux de la prolongation du canal d'eau douce conti
nuent à s'exécuter dans d'excellentes conditions. La
section de ce canal est terminée jusqu'à Toussoum,
et est fort avancée pendant plusieurs kilomètres au
delà. Les berges, qui semblent faites au cordeau, sont
d'une solidité remarquable. Un chemin de halage a
été ménagé pour empêcher la dégradation des talus.
De son embranchement près de Nefiche jusqu'à Tous-
soum, le canal suit actuellement un parcours de
15 kilomètres avec une largeur de 12 mètres. Les
campements ont été portés au Sérapéum, et les ou-
vriers doivent être échelonnés depuis Toussoum jus-
qu'aux lacs Amers, où l'on parviendra dans un
court délai.
Le canal maritime a été, de son côté, prolongé
jusqu'au pied de Toussoum. Les berges, sur ce
point, sont établies à leur largeur définitive de
56 mètres.
Le lac Timsah reçoit, avec une régularité constante,
les eaux de la Méditerranée. Le bassin est déjà à
moitié plein; elles montent tous les jours, et elles
auront couvert bientôt, à 6 mètres de profondeur,
une superficie de 2,000 hectares. « On est stupéfait,
1) ajoute notre correspondant, de voir toutes ces eaux,
» toutes ces constructions, tout ce mouvement dans
» un désert aride. »
Abd-el-Kader. ainsi que nous l'annoncions dans
notre dernier numéro, s'est rendu de Samanouth à
Damiette, et de Damiette à Port-Saïd par le lac Men.
zaleh. Il était accompagné de plusieurs arabes al-
gériens. Les ingénieurs de la Compagnie lui ont fait
les honneurs de la ville nouvelle; puis il s'est em-
barqué sur le canal maritime. A El-Guisr, le 7 jan-
vier, il a été reçu par M. l'inspecteur de l'intendance,
qu'un séjour de douze années en Egypte a familia-
risé avec la langue arabe, et par l'ingénieur de la
Compagnie. Après avoir visité la ville d'El-Guisr e
omme par ses résultats pour illustrer deux règnes,
celui du promoteur de l'œuvre et celui de l'exécu-
teur dernier.
ERNEST DESPLACES.
CHRONIQUE DE L'ISTHME.
Nous avons reçu à Paris, le 21 janvier, la dépê-
che télégraphique suivante, datée d'Alexandrie :
« Les nouveaux contingents du mois se rendent
» aux travaux qui continueront avec vigueur sans
» interruption. »
D'un autre côté les journaux quotidiens du 24 jan-
vier ont publié une dépêche télégraphique confir-
mant celle que nous avons reçue nous-même et que
voici :
« Le Caire, 22 janvier.
» On annonce que les travaux du canal de Suez
» ne subiront aucune interruption. Des convois
» d'ouvriers sont partis hier, comme d'habitude,
» pour se rendre aux chantiers de l'isthme. Les me-
» sures prises par le nouveau vice-roi rencontrent.
» l'approbatiou générale. »
Enfin, le Moniteur universel, dans le bulletin de son
numéro du 25, dit en des termes identiques :
« Une dépêche du Caire, 22 janvier, assure que les
» travaux du canal de Suez ne subiront aucune in-
» terruption, et que des convois d'ouvriers sont par-
» tis comme d'habitude pour se rendre aux chan-
» tiers de l'isthme. )
Les travaux, qui se poursuivent sur toute la ligne
de Port-Saïd à Suez, sont trop avancés aujourd'hui
pour que des événements quels qu'ils soient, pensons-
nous, puissent les arrêter ou même les entraver.
Nous n'avons pas douté un instant que S. A. Ismaïl-
Pacha ne fût dans l'intention de les couvrir d'une
protection au moins égale à celle de son prédéces-
seur, et notre confiance dans l'avenir, s'appuyant sur
les vues éclairées que tout le monde s'accorde à
prêter au nouveau vice-roi, et sur l'importance uni-
verselle des intérêts engagés, n'est ni moins assurée
ni moins vive.
S. A. Ismaïl-Pacha a résolu d'abolir les corvées en
Egypte. Nous applaudissons à cette mesure, appe-
lée peut-être à régénérer le pays. L'entreprise du
canal de Suez a toujours répudié le travail sans ré-
tribution, le travail de la corvée. Quoi qu'en aient
dit certains organes de la rancune britannique, les
contingents venus dans l'isthme ont reçu, sans excep-
tion et directement, le salaire qui leur était dû. Les
ouvriers ne feront pas plus défaut sur les chantiers
en 1863 et 1864, qu'ils n'ont fait défaut en 1861 et
1862.
Le Constitutionnel a fait ressortir avec une justesse
de vue et une netteté qui ne laissent rien à désirer
les différences essentielles qui existent entre les cor-
vées et les contingents, et parfaitement expliqué la
portée des paroles de M. le consul général de France
en Egypte, à S. A. le vice-roi, et celle de la réponse
de Son Altesse. Nous faisons suivre notre chronique
de cet article du Constitutionnel qui donne notre pen-
sée entière.
Nos dernières correspondances d'Egypte sont datées
d'Alexandrie, le 19 janvier, et de Timsah, le 16.
Celles d'Alexandrie ne nous transmettent, sur l'a-
vénement au trône d'Ismaïl-Pacha, que des détails
encore très-sommaires, et on ne s'en étonnera pas.
Le télégraphe nous en a fourni de plus complets, et
surtout de plus récents. Nous les avons utilisés dans
l'article qui précède.
Nos lettres de Timsah nous informent que les tra-
vaux de la prolongation du canal d'eau douce conti
nuent à s'exécuter dans d'excellentes conditions. La
section de ce canal est terminée jusqu'à Toussoum,
et est fort avancée pendant plusieurs kilomètres au
delà. Les berges, qui semblent faites au cordeau, sont
d'une solidité remarquable. Un chemin de halage a
été ménagé pour empêcher la dégradation des talus.
De son embranchement près de Nefiche jusqu'à Tous-
soum, le canal suit actuellement un parcours de
15 kilomètres avec une largeur de 12 mètres. Les
campements ont été portés au Sérapéum, et les ou-
vriers doivent être échelonnés depuis Toussoum jus-
qu'aux lacs Amers, où l'on parviendra dans un
court délai.
Le canal maritime a été, de son côté, prolongé
jusqu'au pied de Toussoum. Les berges, sur ce
point, sont établies à leur largeur définitive de
56 mètres.
Le lac Timsah reçoit, avec une régularité constante,
les eaux de la Méditerranée. Le bassin est déjà à
moitié plein; elles montent tous les jours, et elles
auront couvert bientôt, à 6 mètres de profondeur,
une superficie de 2,000 hectares. « On est stupéfait,
1) ajoute notre correspondant, de voir toutes ces eaux,
» toutes ces constructions, tout ce mouvement dans
» un désert aride. »
Abd-el-Kader. ainsi que nous l'annoncions dans
notre dernier numéro, s'est rendu de Samanouth à
Damiette, et de Damiette à Port-Saïd par le lac Men.
zaleh. Il était accompagné de plusieurs arabes al-
gériens. Les ingénieurs de la Compagnie lui ont fait
les honneurs de la ville nouvelle; puis il s'est em-
barqué sur le canal maritime. A El-Guisr, le 7 jan-
vier, il a été reçu par M. l'inspecteur de l'intendance,
qu'un séjour de douze années en Egypte a familia-
risé avec la langue arabe, et par l'ingénieur de la
Compagnie. Après avoir visité la ville d'El-Guisr e
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