Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-02-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 février 1863 01 février 1863
Description : 1863/02/01 (A8,N159). 1863/02/01 (A8,N159).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203238r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
34 L'ISTHME DE SUEZ,
'Arcliipel et le long des côtes de Syrie, il fit, par lui-
même, le rude apprentissage de la discipline mili-
taire qu'il devait plus tard maintenir avec fermeté
dans ses troupes de terre et de mer.
En 1854, il était grand-amiral de la flotte, quand,
le 13 juillet, il fut appelé au trône par la mort
d'Abbas-Pacha, dont le règne venait de peser d'une
façon désastreuse, mais heureusement courte, sur
es destinées de l'Égypte.
Mohammed-Saïd succédait à son neveu Abbas-Pa-
cha en qualité de fils survivant le plus âgé de Mé-
hémet-Ali, et en vertu du firman de 1841 qui déclare
le gouvernement de l'Egypte héréditaire dans la fa-
mille de Méhémet-Ali par ordre de primogéniture.
Quelques tentatives de révolte, inspirées par le parti
fanatique et rétrograde, dirigées par le vieux Kiaiah,
Elfy-Bey, furent promptement et facilement étouffées,
et le nouveau vice-roi, souverain du pays sans con-
testation, reconnu par toutes les puissances qui n'i-
gnoraient ni ses tendances libérales, ni les qualités
de sa haute intelligence, se rendit immédiatement à
Constantinople pour y faire hommage de son investi-
ture au sultan, son suzerain.
Saïd-Pacha reçut de la Porte l'accueil le plus
sympathique. Tl sut gagner la confiance de tous les
membres influents du divan. Les sentiments de fidé-
lité dont il venait témoigner furent au surplus,
mis de suite à l'épreuve.
La guerre qui avait éclaté l'année précédente en-
tre la Turquie et la Russie était encore à son début.
Abbas-Pacha avait prêté au sultan le concours de
ses soldats et de ses marins. Les navires égyptiens
avaient partagé le sort de la flotte ottomane détruite
à Sinope par l'amiral Nachimow, et les bataillons
du vice-roi avaient héroïquement défendu Silistrie.
La position de la Turquie était critique; de nouveaux
renforts étaient nécessaires : Mohammed-Saïd, dès
son retour à Alexandrie, se hâta d'équiper et d'ex-
pédier un nouveau contingent armé de dix mille hom-
mes qui, pendant toute la campagne de Crimée et
particulièrement à Eupatoria, figurèrent avec hon-
neur près des troupes françaises et anglaises. Ce
contingent fut, pendant toute la durée de son service,
entretenu et soldé par le Trésor égyptien.
En même temps, Mohammed-Saïd consacrait tous
ses efforts à apporter de réelles améliorations dans
le gouvernement qui lui était échu.
Il n'hésita pas à accorder amnistie pleine et
entière à Elfy-Bey et à toutes les personnes compro-
mises dans sa tentative de résistance. Cette preuve
de concorde et de conciliation était d'un heureux
présage pour l'avenir.
Une autre mesure importante signala les débuts
de son administration. A la fin de 1854, il interdit
l'introduction des esclaves dans toutes les provinces
placées sous ses ordres. Dès ce moment, il avait ré-
solu d'abolir complètement et définitivement l'escla-
vage des noirs au lieu même de son origine : un
premier pas était fait. Deux ans après, 1856, il com-
pléta son projet en libérant tout ce qui restait d'es-
claves, et en prenant les mesures nécessaires pour
empêcher la servitude de renaître, sous quelque forme
que ce fût.
La paix rendue à l'Orient en 1856 permit à Saïd-
Pacha d'introduire dans ses Etats des réformes dont
l'influence bienfaisante ne peut être discutée. L'un
de ses premiers soins fut d'abolir les monopoles, et
de rendre aux fellahs la pleine liberté de la culture
et du commerce. Il distribua aux cultivateurs tous
les terrains disponibles, les partageant entre les cheiks
de village et les chefs de famille. L'impôt en nature
fut transformé en impôt en argent. Cette transfor-
mation heureuse a en même temps allégé les popu-
lations et donné au Trésor une sensible augmentation
de revenu : aussi l'agriculture égyptienne est-elle
parvenue, dans ses dernières années, à un degré
d'aisance et même de richesse qu'elle n'avait jamais
atteint.
L'histoire se rappellera surtout les grands travaux
d'utilité publique que Mohammed-Saïd a fait entre-
prendre, qu'il a protégés ou patronnés. C'est sous
son administration qu'on a continué les travaux du
barrage du Nil, commencés par Méhémet-Ali, et que
se sont exécutés la prolongation du chemin de fer
du Delta au Caire et du Caire à la mer Rouge, le
chemin de fer de Tantah à Samanoud, l'embranche-
ment de Benha à Zagazig. L'Egypte lui doit le ba-
lisage et l'éclairage du port d'Alexandrie, le curage
du canal Mahmoudiéh avec route latérale, l'établisse-
ment du télégraphe électrique sous-marin qui relie
l'Egypte à l'Europe, la création de la Compagnie
maritime de la Medjidieh, etc., etc.
Dans un autre ordre d'idées, nous rappellerons les
efforts que Saïd-Pacha n'a cessé de faire pour amé-
liorer l'instruction, qui est la base de toute civilisa-
tion. Par ses soins, un conseil composé des person-
nages les plus éclairés du pays a été chargé de diriger
les écoles primaires, où sont librement enseignées la
lecture et l'écriture arabes, ainsi que l'arithmétique.
Dans les écoles secondaires, on enseigne le turc, la
géographie, l'histoire, les mathématiques et le des-
sin. L'École de médecine instituée par Méhémet-Ali a
été réorganisée. Enfin, il n'a cessé d'encourager les
expéditions aux sources du Nil; et l'Egypte a été
dotée, par ses soins, d'un musée, déjà riche, où
viennent s'entasser, sous la direction d'un de nos sa-
vants compatriotes, M. Mariette, les trésors de l'an-
tiquité égyptienne, encore si peu explorés.
Mais ce qui fera la gloire du règne de Mohammed-
'Arcliipel et le long des côtes de Syrie, il fit, par lui-
même, le rude apprentissage de la discipline mili-
taire qu'il devait plus tard maintenir avec fermeté
dans ses troupes de terre et de mer.
En 1854, il était grand-amiral de la flotte, quand,
le 13 juillet, il fut appelé au trône par la mort
d'Abbas-Pacha, dont le règne venait de peser d'une
façon désastreuse, mais heureusement courte, sur
es destinées de l'Égypte.
Mohammed-Saïd succédait à son neveu Abbas-Pa-
cha en qualité de fils survivant le plus âgé de Mé-
hémet-Ali, et en vertu du firman de 1841 qui déclare
le gouvernement de l'Egypte héréditaire dans la fa-
mille de Méhémet-Ali par ordre de primogéniture.
Quelques tentatives de révolte, inspirées par le parti
fanatique et rétrograde, dirigées par le vieux Kiaiah,
Elfy-Bey, furent promptement et facilement étouffées,
et le nouveau vice-roi, souverain du pays sans con-
testation, reconnu par toutes les puissances qui n'i-
gnoraient ni ses tendances libérales, ni les qualités
de sa haute intelligence, se rendit immédiatement à
Constantinople pour y faire hommage de son investi-
ture au sultan, son suzerain.
Saïd-Pacha reçut de la Porte l'accueil le plus
sympathique. Tl sut gagner la confiance de tous les
membres influents du divan. Les sentiments de fidé-
lité dont il venait témoigner furent au surplus,
mis de suite à l'épreuve.
La guerre qui avait éclaté l'année précédente en-
tre la Turquie et la Russie était encore à son début.
Abbas-Pacha avait prêté au sultan le concours de
ses soldats et de ses marins. Les navires égyptiens
avaient partagé le sort de la flotte ottomane détruite
à Sinope par l'amiral Nachimow, et les bataillons
du vice-roi avaient héroïquement défendu Silistrie.
La position de la Turquie était critique; de nouveaux
renforts étaient nécessaires : Mohammed-Saïd, dès
son retour à Alexandrie, se hâta d'équiper et d'ex-
pédier un nouveau contingent armé de dix mille hom-
mes qui, pendant toute la campagne de Crimée et
particulièrement à Eupatoria, figurèrent avec hon-
neur près des troupes françaises et anglaises. Ce
contingent fut, pendant toute la durée de son service,
entretenu et soldé par le Trésor égyptien.
En même temps, Mohammed-Saïd consacrait tous
ses efforts à apporter de réelles améliorations dans
le gouvernement qui lui était échu.
Il n'hésita pas à accorder amnistie pleine et
entière à Elfy-Bey et à toutes les personnes compro-
mises dans sa tentative de résistance. Cette preuve
de concorde et de conciliation était d'un heureux
présage pour l'avenir.
Une autre mesure importante signala les débuts
de son administration. A la fin de 1854, il interdit
l'introduction des esclaves dans toutes les provinces
placées sous ses ordres. Dès ce moment, il avait ré-
solu d'abolir complètement et définitivement l'escla-
vage des noirs au lieu même de son origine : un
premier pas était fait. Deux ans après, 1856, il com-
pléta son projet en libérant tout ce qui restait d'es-
claves, et en prenant les mesures nécessaires pour
empêcher la servitude de renaître, sous quelque forme
que ce fût.
La paix rendue à l'Orient en 1856 permit à Saïd-
Pacha d'introduire dans ses Etats des réformes dont
l'influence bienfaisante ne peut être discutée. L'un
de ses premiers soins fut d'abolir les monopoles, et
de rendre aux fellahs la pleine liberté de la culture
et du commerce. Il distribua aux cultivateurs tous
les terrains disponibles, les partageant entre les cheiks
de village et les chefs de famille. L'impôt en nature
fut transformé en impôt en argent. Cette transfor-
mation heureuse a en même temps allégé les popu-
lations et donné au Trésor une sensible augmentation
de revenu : aussi l'agriculture égyptienne est-elle
parvenue, dans ses dernières années, à un degré
d'aisance et même de richesse qu'elle n'avait jamais
atteint.
L'histoire se rappellera surtout les grands travaux
d'utilité publique que Mohammed-Saïd a fait entre-
prendre, qu'il a protégés ou patronnés. C'est sous
son administration qu'on a continué les travaux du
barrage du Nil, commencés par Méhémet-Ali, et que
se sont exécutés la prolongation du chemin de fer
du Delta au Caire et du Caire à la mer Rouge, le
chemin de fer de Tantah à Samanoud, l'embranche-
ment de Benha à Zagazig. L'Egypte lui doit le ba-
lisage et l'éclairage du port d'Alexandrie, le curage
du canal Mahmoudiéh avec route latérale, l'établisse-
ment du télégraphe électrique sous-marin qui relie
l'Egypte à l'Europe, la création de la Compagnie
maritime de la Medjidieh, etc., etc.
Dans un autre ordre d'idées, nous rappellerons les
efforts que Saïd-Pacha n'a cessé de faire pour amé-
liorer l'instruction, qui est la base de toute civilisa-
tion. Par ses soins, un conseil composé des person-
nages les plus éclairés du pays a été chargé de diriger
les écoles primaires, où sont librement enseignées la
lecture et l'écriture arabes, ainsi que l'arithmétique.
Dans les écoles secondaires, on enseigne le turc, la
géographie, l'histoire, les mathématiques et le des-
sin. L'École de médecine instituée par Méhémet-Ali a
été réorganisée. Enfin, il n'a cessé d'encourager les
expéditions aux sources du Nil; et l'Egypte a été
dotée, par ses soins, d'un musée, déjà riche, où
viennent s'entasser, sous la direction d'un de nos sa-
vants compatriotes, M. Mariette, les trésors de l'an-
tiquité égyptienne, encore si peu explorés.
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