Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-01-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 janvier 1863 15 janvier 1863
Description : 1863/01/15 (A8,N158). 1863/01/15 (A8,N158).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203237b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
18 L'ISTHME DE SUEZ,
grands événements du monde, et, pour peu que le
mouvement qu'on nous signale d'Egypte continue,
l'isthme deviendra l'itinéraire de tous les voyages
ayant un but scientifique ou économique.
Nos lecteurs savert que sir Henry Bulwer, ambas-
sadeur d'Angleterre à Constantinople, est allé visiter
l'Egypte ; il devait assister à la cérémonie d'inaugu-
ration de l'arrivée des eaux de la Méditerranée dans
le lac Timsah, mais l'état de sa santé l'a empêché
d'accomplir ce projet. Retenu à Alexandrie, sir
Henry était parti quelques jours après pour la haute
Egypte, avec l'intention de s'assurer plus tard par
ses propres yeux de l'état d'avancement du cana!.
Vers le 14 décembre, M. Ferd. de Lesseps se ren-
dait au Caire, où il rejoignait l'honorable représen-
tant britannique, et ils partaient ensemble immédia-
tement pour Timsah.
La suite de l'ambassadeur était composée de deux
secrétaires, du commandant du vaisseau de guerre
anglais le Trident, qui avait porté sir Henry Bulwer
en Egypte, et doit le ramener à Constantinople, et
des personnes attachées à son service.
Parmi les autres personnes qui s'étaient jointes à sir
Henry Bulwer et à M. Ferdinand de Lesseps, nous cite-
rons M. Saunders, gérant du consulat général d'An-
gleterre en Égypte; M. West, consul anglais à Suez';
M. Grace, voyageur anglais; M. D.-A. Lange, agent
de la Compagnie en Angleterre ; M. Schreiner, consul
général d'Autriche; M. Bosenoy, de Vienne; le prince
d'Arenberg; le docteur Burger-Bey; le comte d'Haus-
sonville et son nls ; le comte de Choiseul ; M. Desjar-
dins, savant français; M. Paul Merruau, secrétaire
général de la Compagnie; MM. Delamalle et de
Chancel, membres du conseil d'administration de la
Compagnie.
L'ambassadeur, guidé par M. de Lesseps, qui s'était
fait un devoir de lui faire les honneurs du désert, a
successivement parcouru toute la ligne des travaux,
en descendant le canal d'eau douce, de Zagazig à
Timsah, en suivant le canal maritime de Timsah à
Port-Saïd, et en allant aboutir à Damiette par le lac
Menzaleh.
Dans cette tournée, le directeur général des tra-
vaux, les ingénieurs des diverses circonscriptions, les
principaux employés de la Compagnie sont successi-
vement venus au-devant de lui, et se sont mis à sa
disposition pour toutes les questions qu'il pourrait
leur adresser.
Sir Henry Bulwer en a successivement interrogé
plusieurs, et s'est montré constamment satisfait de la
netteté avec laquelle il lui a été répondu, comme de
l'empressement dont il a été l'objet.
Les détails de l'excursion ont été publiés par deux
journaux, le Constitutionnel et VIndépendance belge. Nous
n'avons rien à ajouter à ces relations, qui se complè-
tent l'une par l'autre, rien à en retrancher. Nous les
donnons à la suite de notre chronique, et nous nous y
référons.
Les paroles prononcées par sir Henry Bulwer à
Damiette, et citées par le journal belge, sont pour
nous, nous ne le cacherons pas, d'un bon augure.
Sur ce terrain de l'isthme, qu'on a pu craindre un
instant devenir un motif de discorde ou de désunion
entre l'Angleterre et la France, le noble ambassadeur
a fait un appel à la paix, à la confiance. Il a proclamé
son vœu «pour le maintien de cette alliance pacifique,
capable seule d'assurer la sécurité de l'Europe et du
monde. »
Les désirs de l'ambassadeur d'Angleterre sont trop
conformes à nos plus chères aspirations pour que nous
n'en prenions pas acte.
Nous nous sommes toujours appliqué à calmer la
défiance, à détruire les susceptibilités exagéréés. Aux
attaques de quelques hommes politiques, aux accu-
sations de quelques journaux, nous n'avons cessé
d'opposer la vérité, en appelant des insinuations aux
faits, des craintes aux garanties offertes. Nous espé-
rons que l'excursion de sir Henry Bulwer aux travaux
du désert nous rendra notre tâche plus facile.
M. Ferdinand de Lesseps lui a déclaré que son but
était de maintenir fermement le caractère universel
de l'entreprise. Nous ne doutons point que l'ambassa-
deur de la Grande-Bretagne ne transmette à son gou-
vernement l'assurance formelle donnée par le prési-
dent et fondateur de l'entreprise.
Notre plus vif désir serait de voir l'Angleterre et la
France s'unir sans jalousie ni arrière-pensée pour la
civilisation de l'Orient, pour la prospérité du com-
merce, et confondre si bien leurs intérêts, qu'il n'y
ait plus, suivant les expressions de sir Henry Bulwer,
« de différence entre un Anglais et un Français sur
le sol éloigné de l'Oriont. »
On comprend la portée d'une semblable déclara-
tion émanant de l'ambassadeur de la Grande Breta-
gne à Constantinople, quand elle est faite à propos
d'une entreprise aussi universelle et aussi pure de
tout nationalisme exclusif que celle du canal de Suez.
Du reste, les rapports les plus affectueux, l'échange
des courtoisies les plus amicales, n'ont cessé, dans
le cours du voyage, d'exister entre le président de la
Compagnie et son hôte illustre, et les diverses per-
sonnes qui s'étaient jointes à eux.
Sir Henry Bulwer s'est rendu de Damiette à Alexan-
drie, où l'attendait un banquet qui lui était offert
par la colonie anglaise de cette ville. Dans ce
banquet, l'ambassadeur a pu plus librement dé-
ployer toute l'éloquence de sa parole. — Il a mani-
festé de nouveau toute sa reconnaissance de l'ac-
cueil qu'il avait reçu pendant sa visite au canal de
Suez, ainsi que sa sympathie et son admiration
pour la persévérance de M. Ferdinand de Lesseps.
grands événements du monde, et, pour peu que le
mouvement qu'on nous signale d'Egypte continue,
l'isthme deviendra l'itinéraire de tous les voyages
ayant un but scientifique ou économique.
Nos lecteurs savert que sir Henry Bulwer, ambas-
sadeur d'Angleterre à Constantinople, est allé visiter
l'Egypte ; il devait assister à la cérémonie d'inaugu-
ration de l'arrivée des eaux de la Méditerranée dans
le lac Timsah, mais l'état de sa santé l'a empêché
d'accomplir ce projet. Retenu à Alexandrie, sir
Henry était parti quelques jours après pour la haute
Egypte, avec l'intention de s'assurer plus tard par
ses propres yeux de l'état d'avancement du cana!.
Vers le 14 décembre, M. Ferd. de Lesseps se ren-
dait au Caire, où il rejoignait l'honorable représen-
tant britannique, et ils partaient ensemble immédia-
tement pour Timsah.
La suite de l'ambassadeur était composée de deux
secrétaires, du commandant du vaisseau de guerre
anglais le Trident, qui avait porté sir Henry Bulwer
en Egypte, et doit le ramener à Constantinople, et
des personnes attachées à son service.
Parmi les autres personnes qui s'étaient jointes à sir
Henry Bulwer et à M. Ferdinand de Lesseps, nous cite-
rons M. Saunders, gérant du consulat général d'An-
gleterre en Égypte; M. West, consul anglais à Suez';
M. Grace, voyageur anglais; M. D.-A. Lange, agent
de la Compagnie en Angleterre ; M. Schreiner, consul
général d'Autriche; M. Bosenoy, de Vienne; le prince
d'Arenberg; le docteur Burger-Bey; le comte d'Haus-
sonville et son nls ; le comte de Choiseul ; M. Desjar-
dins, savant français; M. Paul Merruau, secrétaire
général de la Compagnie; MM. Delamalle et de
Chancel, membres du conseil d'administration de la
Compagnie.
L'ambassadeur, guidé par M. de Lesseps, qui s'était
fait un devoir de lui faire les honneurs du désert, a
successivement parcouru toute la ligne des travaux,
en descendant le canal d'eau douce, de Zagazig à
Timsah, en suivant le canal maritime de Timsah à
Port-Saïd, et en allant aboutir à Damiette par le lac
Menzaleh.
Dans cette tournée, le directeur général des tra-
vaux, les ingénieurs des diverses circonscriptions, les
principaux employés de la Compagnie sont successi-
vement venus au-devant de lui, et se sont mis à sa
disposition pour toutes les questions qu'il pourrait
leur adresser.
Sir Henry Bulwer en a successivement interrogé
plusieurs, et s'est montré constamment satisfait de la
netteté avec laquelle il lui a été répondu, comme de
l'empressement dont il a été l'objet.
Les détails de l'excursion ont été publiés par deux
journaux, le Constitutionnel et VIndépendance belge. Nous
n'avons rien à ajouter à ces relations, qui se complè-
tent l'une par l'autre, rien à en retrancher. Nous les
donnons à la suite de notre chronique, et nous nous y
référons.
Les paroles prononcées par sir Henry Bulwer à
Damiette, et citées par le journal belge, sont pour
nous, nous ne le cacherons pas, d'un bon augure.
Sur ce terrain de l'isthme, qu'on a pu craindre un
instant devenir un motif de discorde ou de désunion
entre l'Angleterre et la France, le noble ambassadeur
a fait un appel à la paix, à la confiance. Il a proclamé
son vœu «pour le maintien de cette alliance pacifique,
capable seule d'assurer la sécurité de l'Europe et du
monde. »
Les désirs de l'ambassadeur d'Angleterre sont trop
conformes à nos plus chères aspirations pour que nous
n'en prenions pas acte.
Nous nous sommes toujours appliqué à calmer la
défiance, à détruire les susceptibilités exagéréés. Aux
attaques de quelques hommes politiques, aux accu-
sations de quelques journaux, nous n'avons cessé
d'opposer la vérité, en appelant des insinuations aux
faits, des craintes aux garanties offertes. Nous espé-
rons que l'excursion de sir Henry Bulwer aux travaux
du désert nous rendra notre tâche plus facile.
M. Ferdinand de Lesseps lui a déclaré que son but
était de maintenir fermement le caractère universel
de l'entreprise. Nous ne doutons point que l'ambassa-
deur de la Grande-Bretagne ne transmette à son gou-
vernement l'assurance formelle donnée par le prési-
dent et fondateur de l'entreprise.
Notre plus vif désir serait de voir l'Angleterre et la
France s'unir sans jalousie ni arrière-pensée pour la
civilisation de l'Orient, pour la prospérité du com-
merce, et confondre si bien leurs intérêts, qu'il n'y
ait plus, suivant les expressions de sir Henry Bulwer,
« de différence entre un Anglais et un Français sur
le sol éloigné de l'Oriont. »
On comprend la portée d'une semblable déclara-
tion émanant de l'ambassadeur de la Grande Breta-
gne à Constantinople, quand elle est faite à propos
d'une entreprise aussi universelle et aussi pure de
tout nationalisme exclusif que celle du canal de Suez.
Du reste, les rapports les plus affectueux, l'échange
des courtoisies les plus amicales, n'ont cessé, dans
le cours du voyage, d'exister entre le président de la
Compagnie et son hôte illustre, et les diverses per-
sonnes qui s'étaient jointes à eux.
Sir Henry Bulwer s'est rendu de Damiette à Alexan-
drie, où l'attendait un banquet qui lui était offert
par la colonie anglaise de cette ville. Dans ce
banquet, l'ambassadeur a pu plus librement dé-
ployer toute l'éloquence de sa parole. — Il a mani-
festé de nouveau toute sa reconnaissance de l'ac-
cueil qu'il avait reçu pendant sa visite au canal de
Suez, ainsi que sa sympathie et son admiration
pour la persévérance de M. Ferdinand de Lesseps.
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