Presse et revues
32 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-11-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 novembre 1858 10 novembre 1858
Description : 1858/11/10 (A3,N58). 1858/11/10 (A3,N58).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203104m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/05/2012
MERCREDI 10 NOVEMBRE. JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS.. 553
» Le Capitaine Général, le Gouverneur Civil, Mgr l'Évêque et
le Corrégidor ont fait visite à M. de Lesseps, qui l'a rendue,
quelques minutes avant son départ, à Mgr levêque, dont il
n'avait pas encore pris congé.
» Il était trois heures de l'après-midi quand M. de Lesseps
est parti par le chemin de fer de l'Est, accompagné par
M. Brusi et quelques autres amis. A la gare, il a été reçu par
MM. Biada et Sicars, directeurs du chemin de fer. Le dernier
a salué l'illustre voyageur, en disant que l'entreprise repré-
sentée par lui s'associait tous les vœux de Barcelone pour la
prompte et heureuse solution de la question du canal de Suez.
Il a mis ensuite à la disposition de M. de Lesseps une voiture-
salon.
» Devant la gare et dans les salles se trouvaient un grand
nombre ds personnes qui attendaient M. de Lesseps pour lui
serrer encore une fois la main et lui souhaiter un bon voyage.
n L'histoire des quatre derniers jours, dit le.Diario, fera
époque dans les annales de Barcelone. M. Ferd. de Lesseps,
qui à chaque instant a trouvé dans notre belle ville une seconde
patrie, s'en retourne avec un souvenir aussi agréable qu'im-
périssable de l'accueil flatteur et enthousiaste qui lui a été fait.
Que la Providence couronne ses efforts constants par les plus
heureux succès! c'est le vœu sincère que nous faisons en lui
souhaitant un heureux voyage. »
INCIDENTS DIVERS.
« Le jour de son départ, dit le Diario du 24, une commis-
sion de la Chambre, composée de M. le vice-président et de
deux membres, est venue prendre congé de M. de Lesseps,
en lui présentant l'adresse que nous reproduisons ci-dessous,
et en lui faisant hommage de deux des principales œuvres de
notre grand Campmany, magnifiquement reliées. Voici le texte
de l'adresse :
u Très-excellent Monsieur,
» La Chambre de commerce de Barcelone a l'honneur de
» vous offrir un exemplaire des Mémoires historiques de Bar-
* celone et du Livre du consulat, par don Antonio Campmany,
» comme témoignage cordial d'estime, déconsidération, de
» sympathie et de reconnaissance.
» Qui plus que l'infatigable promoteur du grand projet du
» dix-neuvième siècle, de la canalisation de l'isthme de Suez,
» qui doit rendre aux ports de la Méditerranée leur ancienne
» splendeur, serait digne que la Chambre lui confie le saint
» recueil des traditions maritimes de la ville qui, à la simple
» annonce de cette entreprise glorieuse, a senti revivre en ses
» veines le sang qui la nourrissait, pour dompter la mer,
» comme dans ses meilleures époques de gloire et de puis-
» sance?
» Veuillez accepter l'offre de ces brillantes pages de l'illustre
n Campmany, ne fût-ce que comme un signal qu'à sa voix va
» renaître dans Barcelone cette généreuse ardeur qui fit que
» nos représentants s'écrièrent dans l'assemblée des Cortès
» où il fut question de la conquête de Majorque : « Nous ne 1
» voulons pas que les autres villes contribuent à ces arme-
» ments ! a
» Ce serait une jactance ridicule que de répéter aujourd'hui
» ces paroles, à l'occasion d'une entreprise que l'on a raison
» d'appeler universelle ; mais aujourd'hui, comme alors, elles
» seraient une vérité les paroles qui précédèrent cette phrase.
» Comme Pedro Gony au roi don Jaime, la Chambre vous
» dit : « Monsieur, toute la ville de Barcelone remercie Dieu
» de la bonne pensée qu'il vous a inspirée et que nous
» avons la confiance de voir réalisée à votre satisfaction.
» Toutes les choses, navires et équipages, que possède Bar-
» celone, sont à votre service pour cette expédition glorieuse,
» en l'honneur de Dieu ; et nous, nous voulons nous conduire
D de telle façon que vous restiez toujours reconnaissant de
» notre service, a
» Dieu vous garde de nombreuses années!
» Barcelone, le 23 octobre 1858.
» Le vice-président, MIGUEL BIADA.
y Le secrétaire, RAFAEL MASO ESPEJO. »
» La Chambre de commerce a eu également la galanterie
d'envoyer à M. de Lesseps le magnifique dessus de table qui
figurait au banquet, dans les salons de la Bourse.
» La Société économique de Barcelone des Amis de la paix,
réunie en séance ordinaire, a résolu, à l'unanimité, de nom-
mer M. de Lesseps membre honoraire, et tous les assistants
se sont rendus après la séance chez M. Brusi y Ferer, pour
avoir le plaisir de saluer et de féliciter M. de Lesseps, en lui
faisant connaître cette nomination.
RÉCEPTION A MATARO.
« En arrivant à Mataro, M. de Lesseps a trouvé à la sta-
tion du chemin de fer les élèves du collége de Valldemia,
qui, avec leur directeur en tête et accompagnés de la popula-
tion de la ville, étaient venus lui présenter leurs félicitations.
» Après deux discours prononcés par deux élèves, M. de
Lesseps, embrassant ces jeunes gens, les remercia de cette
manifestation, en exprimant les espérances que l'Espagne
pouvait fonder sur une jeunesse studieuse dont les sympathies
s'associaient avec tant de chaleur aux entreprises qui devaient
favoriser la cause de la civilisation.
» M. de Lesseps remonta en voiture, au milieu des accla-
mations les -plus vives et des vivat dont il donna le signal
pour la Catalogne et pour l'Espagne. »
(Diario du 25 octobre.)
RÉCEPTION A GIRONE.
(( Hier lundi, à deux heures du matin, l'illustre M. Ferdi-
nand de Lesseps passait par cette ville, se rendant en France.
Malgré l'inopportunité de l'heure, et quoiqu'il ne pût s'ar-
rêter qu'un instant, il fut salué à son arrivée par une foule
nombreuse, à la tête de laquelle se trouvait le digne Gouver-
neur de Girone, qui lui adressa la parole, en lui exprimant
l'admiration et l'estime que s'était acquises, dans tous les pays
civilisés, l'auteur du projet qui devait unir les deux mers, et
avec elles les peuples de l'Orient et de l'Occident. Agréable-
ment surpris d'une réception qui se peut bien qualifier de
spontanée, M. de Lesseps répondit en termes affectueux à la
distinction dont il était l'objet, exprimant sa gratitude à toutes
les personnes présentes, attribuant tous les hommages dont
il était comblé non à sa personne, mais à l'idée hautement
civilisatrice qu'il avait projetée, et qu'il mènerait à fin avec
l'aide de Dieu.
» Interrogé ensuite par quelques assistants sur les difficultés
de la construction et les avantages de l'entreprise, il satisfit à
ces questions avec la condescendance et la foi qui le distin-
guent, et prit congé au bout d'une demi-heure, en assurant
qu'il garderait un souvenir éternel de Girone; qu'appuyé,
comme il l'était, par l'opinion publique de toute l'Europe,
rien désormais ne pouvait lui paraiire difficile. La musique
du régiment d'Aragon lui donnait, en même temps, une sé-
rénade. Cette scène était éclairée par des torches portées par
les employés de la municipalité. » (Diario du 26 octobre.)
L'EMPIRE DES IDÉES.
Sous ce titre, un des brillants écrivains de l'Espagne, don
» Le Capitaine Général, le Gouverneur Civil, Mgr l'Évêque et
le Corrégidor ont fait visite à M. de Lesseps, qui l'a rendue,
quelques minutes avant son départ, à Mgr levêque, dont il
n'avait pas encore pris congé.
» Il était trois heures de l'après-midi quand M. de Lesseps
est parti par le chemin de fer de l'Est, accompagné par
M. Brusi et quelques autres amis. A la gare, il a été reçu par
MM. Biada et Sicars, directeurs du chemin de fer. Le dernier
a salué l'illustre voyageur, en disant que l'entreprise repré-
sentée par lui s'associait tous les vœux de Barcelone pour la
prompte et heureuse solution de la question du canal de Suez.
Il a mis ensuite à la disposition de M. de Lesseps une voiture-
salon.
» Devant la gare et dans les salles se trouvaient un grand
nombre ds personnes qui attendaient M. de Lesseps pour lui
serrer encore une fois la main et lui souhaiter un bon voyage.
n L'histoire des quatre derniers jours, dit le.Diario, fera
époque dans les annales de Barcelone. M. Ferd. de Lesseps,
qui à chaque instant a trouvé dans notre belle ville une seconde
patrie, s'en retourne avec un souvenir aussi agréable qu'im-
périssable de l'accueil flatteur et enthousiaste qui lui a été fait.
Que la Providence couronne ses efforts constants par les plus
heureux succès! c'est le vœu sincère que nous faisons en lui
souhaitant un heureux voyage. »
INCIDENTS DIVERS.
« Le jour de son départ, dit le Diario du 24, une commis-
sion de la Chambre, composée de M. le vice-président et de
deux membres, est venue prendre congé de M. de Lesseps,
en lui présentant l'adresse que nous reproduisons ci-dessous,
et en lui faisant hommage de deux des principales œuvres de
notre grand Campmany, magnifiquement reliées. Voici le texte
de l'adresse :
u Très-excellent Monsieur,
» La Chambre de commerce de Barcelone a l'honneur de
» vous offrir un exemplaire des Mémoires historiques de Bar-
* celone et du Livre du consulat, par don Antonio Campmany,
» comme témoignage cordial d'estime, déconsidération, de
» sympathie et de reconnaissance.
» Qui plus que l'infatigable promoteur du grand projet du
» dix-neuvième siècle, de la canalisation de l'isthme de Suez,
» qui doit rendre aux ports de la Méditerranée leur ancienne
» splendeur, serait digne que la Chambre lui confie le saint
» recueil des traditions maritimes de la ville qui, à la simple
» annonce de cette entreprise glorieuse, a senti revivre en ses
» veines le sang qui la nourrissait, pour dompter la mer,
» comme dans ses meilleures époques de gloire et de puis-
» sance?
» Veuillez accepter l'offre de ces brillantes pages de l'illustre
n Campmany, ne fût-ce que comme un signal qu'à sa voix va
» renaître dans Barcelone cette généreuse ardeur qui fit que
» nos représentants s'écrièrent dans l'assemblée des Cortès
» où il fut question de la conquête de Majorque : « Nous ne 1
» voulons pas que les autres villes contribuent à ces arme-
» ments ! a
» Ce serait une jactance ridicule que de répéter aujourd'hui
» ces paroles, à l'occasion d'une entreprise que l'on a raison
» d'appeler universelle ; mais aujourd'hui, comme alors, elles
» seraient une vérité les paroles qui précédèrent cette phrase.
» Comme Pedro Gony au roi don Jaime, la Chambre vous
» dit : « Monsieur, toute la ville de Barcelone remercie Dieu
» de la bonne pensée qu'il vous a inspirée et que nous
» avons la confiance de voir réalisée à votre satisfaction.
» Toutes les choses, navires et équipages, que possède Bar-
» celone, sont à votre service pour cette expédition glorieuse,
» en l'honneur de Dieu ; et nous, nous voulons nous conduire
D de telle façon que vous restiez toujours reconnaissant de
» notre service, a
» Dieu vous garde de nombreuses années!
» Barcelone, le 23 octobre 1858.
» Le vice-président, MIGUEL BIADA.
y Le secrétaire, RAFAEL MASO ESPEJO. »
» La Chambre de commerce a eu également la galanterie
d'envoyer à M. de Lesseps le magnifique dessus de table qui
figurait au banquet, dans les salons de la Bourse.
» La Société économique de Barcelone des Amis de la paix,
réunie en séance ordinaire, a résolu, à l'unanimité, de nom-
mer M. de Lesseps membre honoraire, et tous les assistants
se sont rendus après la séance chez M. Brusi y Ferer, pour
avoir le plaisir de saluer et de féliciter M. de Lesseps, en lui
faisant connaître cette nomination.
RÉCEPTION A MATARO.
« En arrivant à Mataro, M. de Lesseps a trouvé à la sta-
tion du chemin de fer les élèves du collége de Valldemia,
qui, avec leur directeur en tête et accompagnés de la popula-
tion de la ville, étaient venus lui présenter leurs félicitations.
» Après deux discours prononcés par deux élèves, M. de
Lesseps, embrassant ces jeunes gens, les remercia de cette
manifestation, en exprimant les espérances que l'Espagne
pouvait fonder sur une jeunesse studieuse dont les sympathies
s'associaient avec tant de chaleur aux entreprises qui devaient
favoriser la cause de la civilisation.
» M. de Lesseps remonta en voiture, au milieu des accla-
mations les -plus vives et des vivat dont il donna le signal
pour la Catalogne et pour l'Espagne. »
(Diario du 25 octobre.)
RÉCEPTION A GIRONE.
(( Hier lundi, à deux heures du matin, l'illustre M. Ferdi-
nand de Lesseps passait par cette ville, se rendant en France.
Malgré l'inopportunité de l'heure, et quoiqu'il ne pût s'ar-
rêter qu'un instant, il fut salué à son arrivée par une foule
nombreuse, à la tête de laquelle se trouvait le digne Gouver-
neur de Girone, qui lui adressa la parole, en lui exprimant
l'admiration et l'estime que s'était acquises, dans tous les pays
civilisés, l'auteur du projet qui devait unir les deux mers, et
avec elles les peuples de l'Orient et de l'Occident. Agréable-
ment surpris d'une réception qui se peut bien qualifier de
spontanée, M. de Lesseps répondit en termes affectueux à la
distinction dont il était l'objet, exprimant sa gratitude à toutes
les personnes présentes, attribuant tous les hommages dont
il était comblé non à sa personne, mais à l'idée hautement
civilisatrice qu'il avait projetée, et qu'il mènerait à fin avec
l'aide de Dieu.
» Interrogé ensuite par quelques assistants sur les difficultés
de la construction et les avantages de l'entreprise, il satisfit à
ces questions avec la condescendance et la foi qui le distin-
guent, et prit congé au bout d'une demi-heure, en assurant
qu'il garderait un souvenir éternel de Girone; qu'appuyé,
comme il l'était, par l'opinion publique de toute l'Europe,
rien désormais ne pouvait lui paraiire difficile. La musique
du régiment d'Aragon lui donnait, en même temps, une sé-
rénade. Cette scène était éclairée par des torches portées par
les employés de la municipalité. » (Diario du 26 octobre.)
L'EMPIRE DES IDÉES.
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