Presse et revues
32 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-11-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 novembre 1858 10 novembre 1858
Description : 1858/11/10 (A3,N58). 1858/11/10 (A3,N58).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203104m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/05/2012
MERCREDI 10 NOVEMBRE. JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 559
s'empressent de se joindre à nous dans cette circonstance. Il
est bon que Maurice se fasse connaître des pays lointains,
auxquels se trouvent liées ses destinées matérielles. Pour ar-
river à ce but, nous devons profiter de toutes les occasions
favorables de faire entendre notre voix, et de faire apprécier
notre importance industrielle et commerciale , dix fois plus
considérable aujourd'hui qu'elle ne l'était autrefois.
» Nous n'avons pas, au surplus, la prétention de penser que
les délibérations de nos Chambres d'agriculture et de com-
merce puissent être d'un très-grand poids dans la solution de
la question purement politique désormais de l'isthme de Suez.
Néanmoins, au point de vue des combinaisons matérielles de
cette gigantesque entreprise et des revenus qu'elle pourra
fournir, il est évident que le mouvement maritime de notre
île et les 150,000 tonneaux de sucre que nous expédierons en
Europe par la mer Rouge, à l'aide de 6 ou 700 bâtiments,
chaque année, sont des faits d'une assez grande valeur par
eux-mêmes, pour que des hommes éminemment supérieurs,
comme ceux placés à la tête de la Compagnie du canal égyp-
tien, ne s'empressent pas d'en tenir compte pour leurs cal-
culs, et de savoir gré par conséquent à nos Chambres de com-
merce et d'agriculture , d'avoir appelé leur attention sur la
situation et sur les nombreuses ressources de notre colonie. »
G. WAGEXER.
NOUVELLES D'ÉGYPTE.
(Correspondance particulière de /'ISTHME DE SUEZ.)
Alexandrie, 18 octobre 1858.
Je n'ai rien absolument d'intéressant à vous signaler de-
puis ma dernière lettre. Nous n'avons eu aucun nouveau pas-
sage de troupes anglaises se rendant aux Indes à travers l'E-
gypte, et rien ne s'est produit dans le pays digne de vous
être raconté.
La santé publique continue à être parfaite.
Le Vice-roi a quitté le Caire depuis plusieurs jours, et il
s'est rendu à Kankah avec quelques troupes; on dit que Son
Altesse a l'intention de former un camp dans cette localité.
Kankah est situé à cinq lieues environ du Caire, sur la fron-
tière du désert. Sous le règne de Méhémet-Ali, ce lieu fut
célèbre par un certain nombre d'établissements civils et mili-
taires que Méhémet-Ali y avait installés; et c'est là où plu-
sieurs des princes de la famille ottomane royale firent leur
éducation.
On travaille toujours avec activité à l'achèvement du
chemin de fer du Caire à Suez; mais on ne pense pas que ce
chemin puisse être livré à la circulation avant encore un
bon mois.
Alexandrie, 28 octobre 1858.
J'ai à vous donner une triste nouvelle; c'est la mort
d'Aralkel-Bey, chrétien, comme vous le savez, à qui le Vice-
roi avait confié, lors de son voyage à Kartoum, la difficile
mission d'administrer ce pays et à qui Son Altesse avait
donné les instructions si paternelles et si sages qui ont été
publiées.
La mort d'Aralkel-Bey est une perte qui devra être vive-
ment sentie. Il était sincèrement attaché et dévoué au Vice-
roi, et il joignait une extrême bonté à une grande fermeté
de caractère et à un grand fond de justice. Personne n'était
plus capable que lui de travailler avec succès à l'extinction
des préjugés et à l'amélioration du pays qu'il était charge 1
d'administrer.
Son Altesse est, dit-on, attendue à Alexandrie, où elle
passera quelques jours; puis elle se dirigera, à ce qu'il pa-
raît, vers la haute Egypte.
Pour extraits : ERNEST DESPLACES.
REVUE DE LA PRESSE.
Le principal événement du moment dans la presse fran-
çaise et dans celle de l'étranger, c'est l'ouverture de la sous-
cription destinée à constituer définitivement la Compagnie
universelle du canal de Suez. Tous les journaux du continent
applaudissent avec ensemble à cette résolution et lui recon-
naissent tous les caractères de l'opportunité et de la maturité.
Les derniers documents communiqués à ce propos au public
par M. Ferdinand de Lesseps et l'annonce de la souscription
ont été accueillis par tous les organes de la publicité avec une
satisfaction et un empressement remarquables. Il nous fau-
drait nommer tous les journaux de Paris et des départements ,
presque tous ceux de l'Europe pour rendre à chacun de ces
dévouements intelligents l'hommage qu'il mérite. Jamais en-
treprise industrielle n'a obtenu une publicité aussi spontanée,
aussi universelle, et jamais la discussion de la presse, avec
plus de constance et de soin, n'a étudié, approfondi, élucidé
les questions de toute espèce se rattachant à un intérêt gé-
néral.
Dominés par les limites de notre cadre, nous regrettons
d'être réduits à choisir parmi les actes de concours et de
confiance que la presse européenne nous adresse de toutes
parts.
Le Morning-Chronicle du 21 octobre revient dans les ter-
mes suivants sur l'état actuel de la question du canal de Suez
en Angleterre :
« Il y a quelques années, une grande divergence d'opi-
nions s'était produite entre le gouvernement anglais et d'au-
tres nations de l'Europe au sujet du projet du canal de Suez.
Il y a cependant une influence beaucoup plus grande que celle
des gouvernements. C'est la puissance qui leur donne l'exis-
tence, qui contrôle leurs actes et qui décrète leur institution,
nous voulons parler de l'opinion publique intelligente et clai-
rement exprimée. C'est à cette opinion publique, manifestée
d'une manière non équivoque dans de nombreux meetings des
classes commerciales de l'Angleterre en faveur du canal de
Suez, que le gouvernement turc doit demander un appui effi-
cace dans la poursuite de cette grande œuvre. Nous sommes
heureux de voir que M. Ferd. de Lesseps a enfin parfaitement
compris la différence entre le simple Ipse dixit d'un homme
politique inconsistant comme lord Palmerston, et les opinions
calmes et réfléchies des classes commerçantes de l'Angleterre.
L'ancien premier ministre possède tous les défauts insépara-
bles de cette profession diplomatique dont les membres ont,
pendant tant d'années, cherché leurs inspirations dans son
génie. Lord Palmerston a, dans sa longue carrière, rencontré
tant d'intrigants, tant de disciples de Talleyrand et
prodigieux complot contre les Cives romani, dont il s'est con-
stitué le protecteur. Il ne croit à rien de ce qui n'est pas An-
glais; et il est convaincu que rien de bon ne peut venir d'un
autre pays; il «accepte la situation » dans laquelle il trouve
nos relations avec la France; mais jamais il ne donne cordia-
lement son adhésion à la politique du gouvernement fran-
çais.
s'empressent de se joindre à nous dans cette circonstance. Il
est bon que Maurice se fasse connaître des pays lointains,
auxquels se trouvent liées ses destinées matérielles. Pour ar-
river à ce but, nous devons profiter de toutes les occasions
favorables de faire entendre notre voix, et de faire apprécier
notre importance industrielle et commerciale , dix fois plus
considérable aujourd'hui qu'elle ne l'était autrefois.
» Nous n'avons pas, au surplus, la prétention de penser que
les délibérations de nos Chambres d'agriculture et de com-
merce puissent être d'un très-grand poids dans la solution de
la question purement politique désormais de l'isthme de Suez.
Néanmoins, au point de vue des combinaisons matérielles de
cette gigantesque entreprise et des revenus qu'elle pourra
fournir, il est évident que le mouvement maritime de notre
île et les 150,000 tonneaux de sucre que nous expédierons en
Europe par la mer Rouge, à l'aide de 6 ou 700 bâtiments,
chaque année, sont des faits d'une assez grande valeur par
eux-mêmes, pour que des hommes éminemment supérieurs,
comme ceux placés à la tête de la Compagnie du canal égyp-
tien, ne s'empressent pas d'en tenir compte pour leurs cal-
culs, et de savoir gré par conséquent à nos Chambres de com-
merce et d'agriculture , d'avoir appelé leur attention sur la
situation et sur les nombreuses ressources de notre colonie. »
G. WAGEXER.
NOUVELLES D'ÉGYPTE.
(Correspondance particulière de /'ISTHME DE SUEZ.)
Alexandrie, 18 octobre 1858.
Je n'ai rien absolument d'intéressant à vous signaler de-
puis ma dernière lettre. Nous n'avons eu aucun nouveau pas-
sage de troupes anglaises se rendant aux Indes à travers l'E-
gypte, et rien ne s'est produit dans le pays digne de vous
être raconté.
La santé publique continue à être parfaite.
Le Vice-roi a quitté le Caire depuis plusieurs jours, et il
s'est rendu à Kankah avec quelques troupes; on dit que Son
Altesse a l'intention de former un camp dans cette localité.
Kankah est situé à cinq lieues environ du Caire, sur la fron-
tière du désert. Sous le règne de Méhémet-Ali, ce lieu fut
célèbre par un certain nombre d'établissements civils et mili-
taires que Méhémet-Ali y avait installés; et c'est là où plu-
sieurs des princes de la famille ottomane royale firent leur
éducation.
On travaille toujours avec activité à l'achèvement du
chemin de fer du Caire à Suez; mais on ne pense pas que ce
chemin puisse être livré à la circulation avant encore un
bon mois.
Alexandrie, 28 octobre 1858.
J'ai à vous donner une triste nouvelle; c'est la mort
d'Aralkel-Bey, chrétien, comme vous le savez, à qui le Vice-
roi avait confié, lors de son voyage à Kartoum, la difficile
mission d'administrer ce pays et à qui Son Altesse avait
donné les instructions si paternelles et si sages qui ont été
publiées.
La mort d'Aralkel-Bey est une perte qui devra être vive-
ment sentie. Il était sincèrement attaché et dévoué au Vice-
roi, et il joignait une extrême bonté à une grande fermeté
de caractère et à un grand fond de justice. Personne n'était
plus capable que lui de travailler avec succès à l'extinction
des préjugés et à l'amélioration du pays qu'il était charge 1
d'administrer.
Son Altesse est, dit-on, attendue à Alexandrie, où elle
passera quelques jours; puis elle se dirigera, à ce qu'il pa-
raît, vers la haute Egypte.
Pour extraits : ERNEST DESPLACES.
REVUE DE LA PRESSE.
Le principal événement du moment dans la presse fran-
çaise et dans celle de l'étranger, c'est l'ouverture de la sous-
cription destinée à constituer définitivement la Compagnie
universelle du canal de Suez. Tous les journaux du continent
applaudissent avec ensemble à cette résolution et lui recon-
naissent tous les caractères de l'opportunité et de la maturité.
Les derniers documents communiqués à ce propos au public
par M. Ferdinand de Lesseps et l'annonce de la souscription
ont été accueillis par tous les organes de la publicité avec une
satisfaction et un empressement remarquables. Il nous fau-
drait nommer tous les journaux de Paris et des départements ,
presque tous ceux de l'Europe pour rendre à chacun de ces
dévouements intelligents l'hommage qu'il mérite. Jamais en-
treprise industrielle n'a obtenu une publicité aussi spontanée,
aussi universelle, et jamais la discussion de la presse, avec
plus de constance et de soin, n'a étudié, approfondi, élucidé
les questions de toute espèce se rattachant à un intérêt gé-
néral.
Dominés par les limites de notre cadre, nous regrettons
d'être réduits à choisir parmi les actes de concours et de
confiance que la presse européenne nous adresse de toutes
parts.
Le Morning-Chronicle du 21 octobre revient dans les ter-
mes suivants sur l'état actuel de la question du canal de Suez
en Angleterre :
« Il y a quelques années, une grande divergence d'opi-
nions s'était produite entre le gouvernement anglais et d'au-
tres nations de l'Europe au sujet du projet du canal de Suez.
Il y a cependant une influence beaucoup plus grande que celle
des gouvernements. C'est la puissance qui leur donne l'exis-
tence, qui contrôle leurs actes et qui décrète leur institution,
nous voulons parler de l'opinion publique intelligente et clai-
rement exprimée. C'est à cette opinion publique, manifestée
d'une manière non équivoque dans de nombreux meetings des
classes commerciales de l'Angleterre en faveur du canal de
Suez, que le gouvernement turc doit demander un appui effi-
cace dans la poursuite de cette grande œuvre. Nous sommes
heureux de voir que M. Ferd. de Lesseps a enfin parfaitement
compris la différence entre le simple Ipse dixit d'un homme
politique inconsistant comme lord Palmerston, et les opinions
calmes et réfléchies des classes commerçantes de l'Angleterre.
L'ancien premier ministre possède tous les défauts insépara-
bles de cette profession diplomatique dont les membres ont,
pendant tant d'années, cherché leurs inspirations dans son
génie. Lord Palmerston a, dans sa longue carrière, rencontré
tant d'intrigants, tant de disciples de Talleyrand et
prodigieux complot contre les Cives romani, dont il s'est con-
stitué le protecteur. Il ne croit à rien de ce qui n'est pas An-
glais; et il est convaincu que rien de bon ne peut venir d'un
autre pays; il «accepte la situation » dans laquelle il trouve
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