Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-11-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 novembre 1858 10 novembre 1858
Description : 1858/11/10 (A3,N58). 1858/11/10 (A3,N58).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203104m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/05/2012
558 L'ISTHME DE SUEZ, MERCREDI 10 NOVEMBRE.
vrir sous de plus éclatants auspices et de plus magnifiques
promesses.
- ERNEST DESPLACES.
L'ILE MAURICE ET LE CANAL DE SUEZ.
Le Cernêen, journal de l'île Maurice, dans son nu-
méro du 25 septembre dernier, publie l'article suivant
trop important pour n'être point reproduit en entier.
Le mouvement favorable à l'isthme de Suez s'accentue
de l'autre côté de la mer Rouge. Les Chambres de com-
merce et d'agriculture de notre ancienne Ile-de-France
se préparent à faire écho aux Chambres de commerce
françaises et à celles de la Grande-Bretagne. La presse
de l'Inde, la presse de l'Australie, ont déjà depuis long-
temps saisi leur public des mêmes idées. Comment donc
le gouvernement anglais pourrait-il plus longtemps ré-
sister aux vœux de son propre commerce, aux besoins
démontrés de ses plus opulentes colonies? Les Titans
eux-mêmes désespéreraient de cette lutte inégale.
L'article du Cernéen est remarquable aussi à un autre
point de vue. Il fait ressortir les énormes bénéfices que
le raccourcissement de la navigation ne peut pas man-
quer de fournir au passage nouveau ; et là-dessus il nous
offre un argument et un chiffre propres à frapper tous
les esprits. Il porte à 1,100,000 tonneaux, tant à l'en-
trée qu'à la sortie, le mouvement maritime de Maurice
pour l'année 1857. Si une seule île perdue en quelque
sorte dans les immensités de l'océan Indien présente
des résultats commerciaux aussi considérables, que faut-
il attendre d'un passage qui doit être la route néces-
saire de la navigation entre l'Occident et l'Orient, c'est-
à-dire entre deux mondes!
Sur cette grande question, laissons parler le Cernéen:
« Les Chambres de commerce et d'agriculture ont l'intention
de se réunir très-prochainement, nous dit-on, pour s'occuper
de la question du percement de l'isthme de Suez. A l'exemple
des Chambres de commerce de Londres, Liverpool, Man-
chester, Birmingham, Edimbourg, Glascow, Dublin et Cork,
et de tant d'autres villes manufacturières et commerçantes de
la Grande-Bretagne et d'Irlande, nos Chambres d'agriculture
et de commerce ont eu la pensée de formuler, elles aussi, au
point de vue des intérêts généraux de Maurice, des vœux en
faveur de la magnifique entreprise du Canal des deux mers.
» Cette idée est excellente, et nous y applaudissons très-sin-
cèrement. Nos deux Chambres comptent parmi leurs mem-
bres des hommes de véritable intelligence et de progrès, qui
ont compris que notre colonie, si heureusement située par la
nature et par la fortune au milieu du grand courant politique
et commercial de l'océan Indien, ne devait pas rester silen-
cieuse et en arrière, pour ainsi dire, dans cette question si
grave d'une résolution complète et très-prochaine dans le
commerce maritime du globe.
» Sous ce rapport, le rôle réservé à Maurice, dans un avenir
sans doute très-rapproché, nous paraît, en effet, plus im-
portant qu'on ne le pense généralement.
» L'action politique et commerciale de l'Europe ne se porte
plus aujourd'hui, comme dans les derniers siècles, presque
exclusivement autour de l'océan Atlantique. Elle revient à la
Méditerranée, jadis le centre de l'histoire ancienne et du
moyen âge. Mais, en même temps, une mer toute nouvelle,
la plus grande de toutes, le Grand Océan, devient la base du
développement humain. Le changement qui s'y est opéré de-
puis plusieurs années est vraiment prodigieux. Une nouvelle
vie renaît sur ses bords et dans toutes ses îles. Le cap de
Bonne-Espérance étend de jour en jour la civilisation au cœur
de l'Afrique méridionale. L'Australie se peuple de millions
d'habitants et fonde de solides et fières colonies. Les Indes
néerlandaises augmentent leurs richesses productrices et com-
merciales. La Chine, grâce aux efforts combinés de l'Angle-
terre et de la France, vient d'admettre la diplomatie euro-
péenne à Péking; et l'immense péninsule indienne, bien
qu'encore ébranlée par la plus terrible des révolutions inté-
rieures, verra renaître avant longtemps et se régulariser pour
ainsi dire, sous les mains habiles de sa nouvelle administra-
tion métropolitaine, cette influence colossale qu'elle exerce
depuis plus de deux siècles dans les affaires matérielles du
monde.
» Pour notre île, isolée par le fait de la nature au milieu de
ce vaste Océan, et mise en relations incessantes, à l'aide de la
vapeur, avec les magnifiques pays qui l'environnent, il est
évident qu'elle protitera, dans une large mesure, des progrès
de toutes sortes qui vont s'accomplir dans ces mêmes con-
trées. Par le moyen du canal de Suez , elle deviendra le centre
obligé de tout le mouvement maritime et commercial des mers
de l'Inde, de la Chine, de l'Australie et de l'Afrique orien-
tale.
» Aujourd'hui, l'Angleterre seule n'expédie pas moins, cha-
que année, de 2,080 bâtiments à voiles au delà du cap de
Bonne-Espérance. Sur ce nombre, plus de 700 navires ont
visité notre île en 1857. De son côté, la France, dont le com-
merce maritime augmente également de jour en jour, a di-
rigé l'année dernière 740 bâtiments vers nos parages; et
parmi ces nombreux navires naviguant aujourd'hui dans nos
mers, 305 sont entrés au Port-Louis. On peut dire hardiment
qu'en moyenne le commerce maritime de Maurice ne repré-
sente pas moins de 1,100 bâtiments, jaugeant ensemble
550,000 tonneaux, à l'entrée, et par conséquent à peu près
le double pour l'entrée et la sortie réunies. Un tel mouvement
s'explique par le chiffre important de notre population, qui
ne compte pas moins de 190,000 âmes; par celui de notre
alimentation, entièrement importée des pays d'Europe et de
l'Inde; par le chiffre non moins considérable de notre pro-
duction', qui atteindra cette année près de 250 millions de
livres de sucre.
» Lorsque l'on considère que presque tout ce mouvement
maritime s'opère aujourd'hui sur notre île, en passant par la
voie si longue et si chanceuse du cap de Bonne-Espérance,
on se demande ce que nous pouvons être en droit d'espérer,
sous ce rapport, dès que les eaux de la mer Rouge et de la
Méditerranée se trouveront confondues à Suez? que tout le
commerce du midi de l'Espagne, de l'Italie, de l'Autriche et
de la Russie méridionale, concentré jusqu'à présent dans les
limites étroites de la mer Noire et des Dardanelles, de l'Adria-
tique et du détroit de Gibraltar, franchira le canal de Suez
pour se répandre sur les bords et au milieu de l'Océan in-
dien? Il est évident qu'à cette époque Maurice comptera par
deux et trois mille les navires de toutes les nations qui visi-
teront ses rivages, et que ses ressources se multiplieront en-
core plus par la promptitude et la facilité de ses échanges
avec les grands centres de la civilisation européenne.
» Pour notre part, nous appelons de tous nos vœux la réali-
sation de ce véritable bienfait; et nous ne doutons pas que les
Chambres de commerce et d'agriculture de notre colonie ne
vrir sous de plus éclatants auspices et de plus magnifiques
promesses.
- ERNEST DESPLACES.
L'ILE MAURICE ET LE CANAL DE SUEZ.
Le Cernêen, journal de l'île Maurice, dans son nu-
méro du 25 septembre dernier, publie l'article suivant
trop important pour n'être point reproduit en entier.
Le mouvement favorable à l'isthme de Suez s'accentue
de l'autre côté de la mer Rouge. Les Chambres de com-
merce et d'agriculture de notre ancienne Ile-de-France
se préparent à faire écho aux Chambres de commerce
françaises et à celles de la Grande-Bretagne. La presse
de l'Inde, la presse de l'Australie, ont déjà depuis long-
temps saisi leur public des mêmes idées. Comment donc
le gouvernement anglais pourrait-il plus longtemps ré-
sister aux vœux de son propre commerce, aux besoins
démontrés de ses plus opulentes colonies? Les Titans
eux-mêmes désespéreraient de cette lutte inégale.
L'article du Cernéen est remarquable aussi à un autre
point de vue. Il fait ressortir les énormes bénéfices que
le raccourcissement de la navigation ne peut pas man-
quer de fournir au passage nouveau ; et là-dessus il nous
offre un argument et un chiffre propres à frapper tous
les esprits. Il porte à 1,100,000 tonneaux, tant à l'en-
trée qu'à la sortie, le mouvement maritime de Maurice
pour l'année 1857. Si une seule île perdue en quelque
sorte dans les immensités de l'océan Indien présente
des résultats commerciaux aussi considérables, que faut-
il attendre d'un passage qui doit être la route néces-
saire de la navigation entre l'Occident et l'Orient, c'est-
à-dire entre deux mondes!
Sur cette grande question, laissons parler le Cernéen:
« Les Chambres de commerce et d'agriculture ont l'intention
de se réunir très-prochainement, nous dit-on, pour s'occuper
de la question du percement de l'isthme de Suez. A l'exemple
des Chambres de commerce de Londres, Liverpool, Man-
chester, Birmingham, Edimbourg, Glascow, Dublin et Cork,
et de tant d'autres villes manufacturières et commerçantes de
la Grande-Bretagne et d'Irlande, nos Chambres d'agriculture
et de commerce ont eu la pensée de formuler, elles aussi, au
point de vue des intérêts généraux de Maurice, des vœux en
faveur de la magnifique entreprise du Canal des deux mers.
» Cette idée est excellente, et nous y applaudissons très-sin-
cèrement. Nos deux Chambres comptent parmi leurs mem-
bres des hommes de véritable intelligence et de progrès, qui
ont compris que notre colonie, si heureusement située par la
nature et par la fortune au milieu du grand courant politique
et commercial de l'océan Indien, ne devait pas rester silen-
cieuse et en arrière, pour ainsi dire, dans cette question si
grave d'une résolution complète et très-prochaine dans le
commerce maritime du globe.
» Sous ce rapport, le rôle réservé à Maurice, dans un avenir
sans doute très-rapproché, nous paraît, en effet, plus im-
portant qu'on ne le pense généralement.
» L'action politique et commerciale de l'Europe ne se porte
plus aujourd'hui, comme dans les derniers siècles, presque
exclusivement autour de l'océan Atlantique. Elle revient à la
Méditerranée, jadis le centre de l'histoire ancienne et du
moyen âge. Mais, en même temps, une mer toute nouvelle,
la plus grande de toutes, le Grand Océan, devient la base du
développement humain. Le changement qui s'y est opéré de-
puis plusieurs années est vraiment prodigieux. Une nouvelle
vie renaît sur ses bords et dans toutes ses îles. Le cap de
Bonne-Espérance étend de jour en jour la civilisation au cœur
de l'Afrique méridionale. L'Australie se peuple de millions
d'habitants et fonde de solides et fières colonies. Les Indes
néerlandaises augmentent leurs richesses productrices et com-
merciales. La Chine, grâce aux efforts combinés de l'Angle-
terre et de la France, vient d'admettre la diplomatie euro-
péenne à Péking; et l'immense péninsule indienne, bien
qu'encore ébranlée par la plus terrible des révolutions inté-
rieures, verra renaître avant longtemps et se régulariser pour
ainsi dire, sous les mains habiles de sa nouvelle administra-
tion métropolitaine, cette influence colossale qu'elle exerce
depuis plus de deux siècles dans les affaires matérielles du
monde.
» Pour notre île, isolée par le fait de la nature au milieu de
ce vaste Océan, et mise en relations incessantes, à l'aide de la
vapeur, avec les magnifiques pays qui l'environnent, il est
évident qu'elle protitera, dans une large mesure, des progrès
de toutes sortes qui vont s'accomplir dans ces mêmes con-
trées. Par le moyen du canal de Suez , elle deviendra le centre
obligé de tout le mouvement maritime et commercial des mers
de l'Inde, de la Chine, de l'Australie et de l'Afrique orien-
tale.
» Aujourd'hui, l'Angleterre seule n'expédie pas moins, cha-
que année, de 2,080 bâtiments à voiles au delà du cap de
Bonne-Espérance. Sur ce nombre, plus de 700 navires ont
visité notre île en 1857. De son côté, la France, dont le com-
merce maritime augmente également de jour en jour, a di-
rigé l'année dernière 740 bâtiments vers nos parages; et
parmi ces nombreux navires naviguant aujourd'hui dans nos
mers, 305 sont entrés au Port-Louis. On peut dire hardiment
qu'en moyenne le commerce maritime de Maurice ne repré-
sente pas moins de 1,100 bâtiments, jaugeant ensemble
550,000 tonneaux, à l'entrée, et par conséquent à peu près
le double pour l'entrée et la sortie réunies. Un tel mouvement
s'explique par le chiffre important de notre population, qui
ne compte pas moins de 190,000 âmes; par celui de notre
alimentation, entièrement importée des pays d'Europe et de
l'Inde; par le chiffre non moins considérable de notre pro-
duction', qui atteindra cette année près de 250 millions de
livres de sucre.
» Lorsque l'on considère que presque tout ce mouvement
maritime s'opère aujourd'hui sur notre île, en passant par la
voie si longue et si chanceuse du cap de Bonne-Espérance,
on se demande ce que nous pouvons être en droit d'espérer,
sous ce rapport, dès que les eaux de la mer Rouge et de la
Méditerranée se trouveront confondues à Suez? que tout le
commerce du midi de l'Espagne, de l'Italie, de l'Autriche et
de la Russie méridionale, concentré jusqu'à présent dans les
limites étroites de la mer Noire et des Dardanelles, de l'Adria-
tique et du détroit de Gibraltar, franchira le canal de Suez
pour se répandre sur les bords et au milieu de l'Océan in-
dien? Il est évident qu'à cette époque Maurice comptera par
deux et trois mille les navires de toutes les nations qui visi-
teront ses rivages, et que ses ressources se multiplieront en-
core plus par la promptitude et la facilité de ses échanges
avec les grands centres de la civilisation européenne.
» Pour notre part, nous appelons de tous nos vœux la réali-
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