Presse et revues
24 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-10-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 octobre 1858 25 octobre 1858
Description : 1858/10/25 (A3,N57). 1858/10/25 (A3,N57).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62031036
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/05/2012
LUNDI 25 OCTOBRE. JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 525
On peut voir par les noms que nous venons d'énu-
mérer quelle est la situation considérable des personnes
auxquelles s'est adressé AI. Ferd. de Lesseps. Dans le
commerce, dans la banque , dans l'industrie , dans la
politique ou dans la science , il était impossible de
choisir des notabilités plus hautes et plus certaines.
L'affaire du canal de Suez est d'un tel ordre, en effet,
qu'elle excite les sympathies et les adhésions dans
toutes les classes de la société et dans tous les pays.
Cette première liste sera prochainement suivie d'une
autre qui la complétera. Il est encore quelques villes
importantes en Europe où les correspondants de la
Compagnie universelle n'ont pas été désignés.
ERNEST DESPLACES.
VOYAGE DE M. FERDINAND DE LESSEPS
A BARCELONE.
Le Constitutionnel du 21 octobre public la dépêche
suivante :
Barcelone, 20 octobre (6 heures du soir).
« M. de Lesseps a reçu de la population un accueil en-
thousiaste. Des députations nombreuses sont venues le com-
plimenter à son arrivée. Ce soir aura lieu le grand banquet
offert par le représentant de l'entreprise du percement de
l'isthme de Suez; des sérénades seront données par les so-
ciétés musicales.
) Demain, séance générale à la Bourse, et le soir, ban-
quet offert par les Français résidant à Barcelone. Vendredi
et samedi auront lieu les banquets offerts par le commerce
catalan et par les consuls généraux étrangers. Toutes les
autorités ont concouru à la magnifique réception faite à
M. de Lesseps. ) (Havas-Bullier.)
LE « CONSTITUTIONNEL » ET LE CANAL DE SUEZ.
On lit dans le Constitutionnel du 8 octobre :
« Au moment où l'œuvre du percement de l'isthme de
Suez va se réaliser par une souscription publique, nous
voyons avec plaisir le Times en revenir aux premiers senti-
ments tout favorables qu'il avait exprimés à l'origine du
projet. A deux reprises, il vient d'énoncer une opinion bien-
veillante.; il a fait ressortir avec équité quelques-uns des
avantages de l'entreprise, et cela au cœur même du journal
anglais, dans le Bulletin du commerce et de la Bourse. Cela
fait honneur à sa sagacité. L'instinct si sûr qui guide le
peuple anglais dans le maniement des affaires doit bientôt
dominer, si ce n'est déjà fait, la fausse politique qui tendait
à le détourner de s'associer à cette œuvre. Il comprend
qu'elle s'accomplira de toute façon, et qu'il vaudrait mieux,
sans doute, dans l'intérêt de la Grande-Bretagne, qu'elle
ne se fit pas sans concours. C'est ainsi que nous devons
interpréter le langage du Times. Il suffit de rappeler la
grandeur du projet et l'importance de ses résultats, pour se
convaincre que tel doit être en effet l'avis du journal qui
représente les impressions de la Cité de Londres.
» Le canal maritime qui doit joindre la Méditerranée à
la mer Rouge est le principal élément de l'entreprise. Mais
ce n'est pas le seul, et les autres, même isolés, auraient
encore une grande valeur. La concession faite à notre com-
patriote par le Vice-roi d'Egypte comprend en outre l'ou-
verture d'un canal d'eau douce qui, prenant son origine
dans le Nil, et traversant, pour réjoindre le canal maritime,
un pays autrefois renommé pour son extrême fertilité, la
terre de Gessen, sera utilisé à la fois pour la navigation in-
térieure et pour l'irrigation des terres environnantes. Ces
terres, le Vice-roi les a concédées à la Compagnie.
» Faut-il énoncer ici les avantages de l'exécution du grand
canal maritime? Faut-il supputer les revenus que procurera
la navigation sur ce canal? C'est presque faire injure à l'in-
telligence de nos lecteurs. Les avantages du percement de
l'isthme de Suez, c'est une abréviation de trois mille lieues
sur six mille dans les communications entre l'Europe et les
Indes, par conséquent une économie énorme sur le fret, une
augmentation considérable du nombre des traversées, un
développement du commerce dont il serait difficile d'exagé-
rer la portée. En effet, le canal maritime mettra en rapport
avec l'Europe des foyers d'échanges encore inexploités, et
donnera accès dans ces centres commerciaux non-seulement
aux marines de premier ordre, mais encore aux marines
secondaires, qui ne sortent guère aujourd'hui des limites du
cabotage.
» Quant aux revenus, ils sont basés sur les droits de pas-
sage dans le canal à raison de dix francs par tonneau. On sait
que ce chiffre a eu l'assentiment des associations commer-
ciales anglaises réunies en meetings à l'époque du voyage de
M. de Lesseps dans les principales villes de l'Angleterre. Or,
le tonnage des navires qui doublent aujourd'hui le cap de
Bonne-Espérance dépasse quatre millions de tonneaux; il
tend à s'accroître chaque jour, et l'ouverture du canal don-
nera à cette augmentation de nouveaux éléments et une
nouvelle impulsion. Toutefois, pour tenir le calcul des reve-
nus de l'entreprise au-dessous de toutes les probabilités, au-
dessous de toutes les certitudes, on les établit sur trois mil-
lions de tonneaux seulement, et l'on obtient un produit de
trente millions. f
» Mais il faut ajouter les revenus provenant de la mise en
culture des terres concédées dans la vallée de Gessen, et qui
comprennent cent trente-trois mille hectares! Sur cette éten-
due, soixante-trois mille hectares seront immédiatement
cultivables après l'exécution du canal d'eau douce; soixante-
dix mille pourront être boisés ou couverts de constructions.
Ainsi, l'oeuvre de la prospérité intérieure de l'Egypte se pour-
suivra naturellement en même temps que l'ouverture du
passage entre les deux mers. Sans empiéter sur le domaine
de l'imagination, on a le droit de se représenter, dès aujour-
d'hui, ce que sera bientôt ce désert, qui n'attend qu'un peu
d'eau pour reverdir et refleurir. Le commerce intérieur qui
viendra se croiser près du. grand canal maritime avec les
plus puissants éléments de la navigation et du commerce de
l'Europe, de l'Asie et de l'Amérique, attirera les populations
sur son passage, sans que la Compagnie ait rien à faire pour
les y amener. Elles se formeront en groupes de cultivateurs,
d'ouvriers, de manœuvres, et il est permis, tout en restant
dans les bornes du positif, de se représenter des villes, des
établissements créés pour les besoins de la marine et du
commerce, des villages de cultivateurs et des terres couvertes
de moissons sur le sol abandonné aujourd'hui qu'arrosera le
canal d'eau douce. La location des terres et des prises d'eau
pour irrigation donnera un produit du 10 millions par an.
» Une entreprise, constituée au capital de 200 millions,
qui assure, au lllininulll, un revenu de quarante millions et
On peut voir par les noms que nous venons d'énu-
mérer quelle est la situation considérable des personnes
auxquelles s'est adressé AI. Ferd. de Lesseps. Dans le
commerce, dans la banque , dans l'industrie , dans la
politique ou dans la science , il était impossible de
choisir des notabilités plus hautes et plus certaines.
L'affaire du canal de Suez est d'un tel ordre, en effet,
qu'elle excite les sympathies et les adhésions dans
toutes les classes de la société et dans tous les pays.
Cette première liste sera prochainement suivie d'une
autre qui la complétera. Il est encore quelques villes
importantes en Europe où les correspondants de la
Compagnie universelle n'ont pas été désignés.
ERNEST DESPLACES.
VOYAGE DE M. FERDINAND DE LESSEPS
A BARCELONE.
Le Constitutionnel du 21 octobre public la dépêche
suivante :
Barcelone, 20 octobre (6 heures du soir).
« M. de Lesseps a reçu de la population un accueil en-
thousiaste. Des députations nombreuses sont venues le com-
plimenter à son arrivée. Ce soir aura lieu le grand banquet
offert par le représentant de l'entreprise du percement de
l'isthme de Suez; des sérénades seront données par les so-
ciétés musicales.
) Demain, séance générale à la Bourse, et le soir, ban-
quet offert par les Français résidant à Barcelone. Vendredi
et samedi auront lieu les banquets offerts par le commerce
catalan et par les consuls généraux étrangers. Toutes les
autorités ont concouru à la magnifique réception faite à
M. de Lesseps. ) (Havas-Bullier.)
LE « CONSTITUTIONNEL » ET LE CANAL DE SUEZ.
On lit dans le Constitutionnel du 8 octobre :
« Au moment où l'œuvre du percement de l'isthme de
Suez va se réaliser par une souscription publique, nous
voyons avec plaisir le Times en revenir aux premiers senti-
ments tout favorables qu'il avait exprimés à l'origine du
projet. A deux reprises, il vient d'énoncer une opinion bien-
veillante.; il a fait ressortir avec équité quelques-uns des
avantages de l'entreprise, et cela au cœur même du journal
anglais, dans le Bulletin du commerce et de la Bourse. Cela
fait honneur à sa sagacité. L'instinct si sûr qui guide le
peuple anglais dans le maniement des affaires doit bientôt
dominer, si ce n'est déjà fait, la fausse politique qui tendait
à le détourner de s'associer à cette œuvre. Il comprend
qu'elle s'accomplira de toute façon, et qu'il vaudrait mieux,
sans doute, dans l'intérêt de la Grande-Bretagne, qu'elle
ne se fit pas sans concours. C'est ainsi que nous devons
interpréter le langage du Times. Il suffit de rappeler la
grandeur du projet et l'importance de ses résultats, pour se
convaincre que tel doit être en effet l'avis du journal qui
représente les impressions de la Cité de Londres.
» Le canal maritime qui doit joindre la Méditerranée à
la mer Rouge est le principal élément de l'entreprise. Mais
ce n'est pas le seul, et les autres, même isolés, auraient
encore une grande valeur. La concession faite à notre com-
patriote par le Vice-roi d'Egypte comprend en outre l'ou-
verture d'un canal d'eau douce qui, prenant son origine
dans le Nil, et traversant, pour réjoindre le canal maritime,
un pays autrefois renommé pour son extrême fertilité, la
terre de Gessen, sera utilisé à la fois pour la navigation in-
térieure et pour l'irrigation des terres environnantes. Ces
terres, le Vice-roi les a concédées à la Compagnie.
» Faut-il énoncer ici les avantages de l'exécution du grand
canal maritime? Faut-il supputer les revenus que procurera
la navigation sur ce canal? C'est presque faire injure à l'in-
telligence de nos lecteurs. Les avantages du percement de
l'isthme de Suez, c'est une abréviation de trois mille lieues
sur six mille dans les communications entre l'Europe et les
Indes, par conséquent une économie énorme sur le fret, une
augmentation considérable du nombre des traversées, un
développement du commerce dont il serait difficile d'exagé-
rer la portée. En effet, le canal maritime mettra en rapport
avec l'Europe des foyers d'échanges encore inexploités, et
donnera accès dans ces centres commerciaux non-seulement
aux marines de premier ordre, mais encore aux marines
secondaires, qui ne sortent guère aujourd'hui des limites du
cabotage.
» Quant aux revenus, ils sont basés sur les droits de pas-
sage dans le canal à raison de dix francs par tonneau. On sait
que ce chiffre a eu l'assentiment des associations commer-
ciales anglaises réunies en meetings à l'époque du voyage de
M. de Lesseps dans les principales villes de l'Angleterre. Or,
le tonnage des navires qui doublent aujourd'hui le cap de
Bonne-Espérance dépasse quatre millions de tonneaux; il
tend à s'accroître chaque jour, et l'ouverture du canal don-
nera à cette augmentation de nouveaux éléments et une
nouvelle impulsion. Toutefois, pour tenir le calcul des reve-
nus de l'entreprise au-dessous de toutes les probabilités, au-
dessous de toutes les certitudes, on les établit sur trois mil-
lions de tonneaux seulement, et l'on obtient un produit de
trente millions. f
» Mais il faut ajouter les revenus provenant de la mise en
culture des terres concédées dans la vallée de Gessen, et qui
comprennent cent trente-trois mille hectares! Sur cette éten-
due, soixante-trois mille hectares seront immédiatement
cultivables après l'exécution du canal d'eau douce; soixante-
dix mille pourront être boisés ou couverts de constructions.
Ainsi, l'oeuvre de la prospérité intérieure de l'Egypte se pour-
suivra naturellement en même temps que l'ouverture du
passage entre les deux mers. Sans empiéter sur le domaine
de l'imagination, on a le droit de se représenter, dès aujour-
d'hui, ce que sera bientôt ce désert, qui n'attend qu'un peu
d'eau pour reverdir et refleurir. Le commerce intérieur qui
viendra se croiser près du. grand canal maritime avec les
plus puissants éléments de la navigation et du commerce de
l'Europe, de l'Asie et de l'Amérique, attirera les populations
sur son passage, sans que la Compagnie ait rien à faire pour
les y amener. Elles se formeront en groupes de cultivateurs,
d'ouvriers, de manœuvres, et il est permis, tout en restant
dans les bornes du positif, de se représenter des villes, des
établissements créés pour les besoins de la marine et du
commerce, des villages de cultivateurs et des terres couvertes
de moissons sur le sol abandonné aujourd'hui qu'arrosera le
canal d'eau douce. La location des terres et des prises d'eau
pour irrigation donnera un produit du 10 millions par an.
» Une entreprise, constituée au capital de 200 millions,
qui assure, au lllininulll, un revenu de quarante millions et
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