Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-10-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 octobre 1858 10 octobre 1858
Description : 1858/10/10 (A3,N56). 1858/10/10 (A3,N56).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203102s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/10/2012
DIMANCHE 10 OCTOBRE.
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS.
501
pu reprendre le cours habituel de ses travaux et la vie
active qu'exigeait l'accomplissement de ses fonctions
d'inspecteur général des chemins de fer de l'empire
d'Autriche.
L'été dernier, il avait pu rendre une dernière visite à
son domaine de Primeiro dans le Tyrol; et tout récem-
ment, il se trouvait à Trieste, à la réunion générale des
ingénieurs allemands pour l'industrie des chemins de
fer. Il y avait même fait un discours sur le canal de Suez.
C'est aussi à notre entreprise qu'il a consacré ses der-
niers efforts. Déjà frappé du mal qui devait l'emporter,
il se releva pour faire une seconde réponse à M. Stéphen-
son. Cette réponse, qui est comme son testament d'ingé-
nieur, a paru dans la Gazette autrichienne, et nous la
donnerons à nos lecteurs, pour leur montrer quel a été
jusqu'au moment suprême le dévouement de M. de
, Négrelli.
La Commission internationale et notre entreprise font
en lui une:perte cruelle. M. de Négrelli, à peine âgé de 57
ans, pouvait nous être conservé de longues années encore,
et continuer à nous rendre de bien précieux services.
Malgré son titre officiel, gage de la haute confiance que
mettait en lui son gouvernement, M. de Négrelli avait
passé la meilleure partie de sa vie à faire des construc-
tions hydrauliques de tout genre, canaux, ponts, jetées,
digues, etc. Il avait prouvé sa rare habileté par une foule
de ces travaux dans le royaume lombardo-vénitien. Il
s'y était distingué de bonne heure, et c'était là qu'il
avait fait sa carrière. -,
On sait que M. de Négrelli s'était occupé depuis lon-
gues années de la jonction des deux mers par un canal
qui pût donner passage aux plus gros navires. Dès 1846,
il formait j avec M. Stéphenson et M. Paulin Talabot
cette société d'études dont le résultat principal a été le
beau travail de M. Bourdaloue , constatant le niveau de
la mer Rouge et de la Méditerranée. On connaît le pro-
jet de M. Paulin Talabot, qui a proposé le tracé indirect
c'est-à-dire un canal allant de Suez au Caire, et du Caire
à Alexandrie, et alimenté par les eaux du Nil.
M. de Négrelli avait été frappé tout d'abord des diffi-
cultés insurmontables que présentait ce projet, et sans
combattre publiquement les idées de son collaborateur,
il n'avait jamais songé qu'au tracé direct allant de Suez
à Péluse. C'est dans cette intention qu'il s'était chargé,
pour sa part personnelle dans l'association , de diriger
les sondages de la rade de Péluse, où, selon lui, le canal
devait déboucher. Aussi lorsqu'en 1855, il vint rejoindre
la Commission internationale à Alexandrie, il put mon-
trer à ses nouveaux collègues ses cartes et ses plans de
1847, où la ligne du canal maritime était à peu près
celle qui a été définitivement adoptée.
Depuis cette époque, et pendant les trois années de
notre lutte laborieuse, M. de Négrelli n'avait pas cessé
de nous seconder avec un zèle qui ne s'est jamais dé-
menti. Nos lecteurs ont pu juger de son rare talent par
les communications qu'il a bien voulu faire à notre jour-
nal , à la Société de géographie de Vienne, à l'Académie
des sciences de la même ville, et dernièrement encore
par sa lettre à M. Stéphenson.
A ces qualités spéciales, M. de Négrelli en joignait
d'autres qui lui conciliaient l'estime et l'affection de tous
ceux qui le connaissaient. Plein de douceur et de poli-
tesse bienveillante, d'un commerce admirablement sûr,
c'était un homme excellent en même temps qu'un homme
très-distingué.
Mais nous ne voulons pas aujourd'hui en dire davan-
tage. Nous reparlerons bientôt de lui, quand nous au-
rons rassemblé sur sa vie les détails nécessaires.
En moins de deux ans, la Commission internationale
a fait trois pertes bien notables : M. Rendel, puis
M. Lieussou, et maintenant M. de Négrelli.
Barthélémy Saint-Hilaire.
OUVERTURE DE LA CHINE.
TRAITÉ DE TIEN-TSIN.
On lit en tète de la partie non-officièlle du Moniteur
universel du 22 septembre :
« L'expédition envoyée en Chine a atteint le but que se
proposait l'Empereur. D'une part, pleine satisfaction est
donnée à des griefs légitimes , et le châtiment infligé au ma-
gistrat coupable du meurtre du père Chapdelaine sera rendu
public dans toute la Chine; de l'autre, un traité signé presque
aux portes de Pékin assure à notre commerce et à nos mis-
sionnaires un libre accès au sein du Céleste Empire. Les bar-
rières séculaires qui retenaient encore dans l'isolement du
reste du monde un territoire peuplé de près de 300 millions
d'habitants sont définitivement renversées; la Chine est com-
plètement ouverte et ne saurait plus, à l'avenir, se soustraire
à l'action du mouvement civilisateur.
» C'est le 27 juin dernier que le baron Gros a signé le
traité de Tien-tsin. Pour en apprécier toute la valeur, il ne
faut pas oublier quels étaient jusqu'à ce jour les rapports des
puissances occidentales avec la Chine, et combien étaient
limités les avantages qui en résultaient.
» La guerre entre l'Angleterre et la Chine avait abouti, en
1842, à la conclusion d'un traité qui, plaçant à certains
égards les barbares de l'Occident sur le même pied que les
sujets du royaume du milieu, leur ouvrait certains ports,
leur accordait des garanties pour leur commerce et leurs per-
sonnes, et créait les premiers éléments d'un droit inter-
national jusqu'alors inconnu en Chine. Par la convention de
1844, la France s'assura le bénéfice de ces diverses clauses ;
et de plus elle obtint que l'Empereur rendît un édit qui révo-
quait les peines portées contre les Chinois chrétiens. Assuré-
ment c'étaient là des concessions importantes ; il devait en
résulter, dans l'esprit des Chinois, une notion plus claire de
la puissance de la France, qu'on ne connaissait guère à Pékin
que par le vague souvenir que les récits des missionnaires y
avaient laissé de la grandeur de Louis XIV, et depuis par le
retentissement du nom de Napoléon.
» L'édit de tolérance transportait en outre en Chine notre
protectorat traditionnel du catholicisme, en l'étendant au
christianisme en général. Mais si ce premier succès avait une
incontestable valeur, il faut reconnaître pourtant que l'accès
qui nous était accordé sur le territoire de la Chine, restreint
à cinq ports, ne constituait qu'une concession insuffisante. Il
est à remarquer aussi que la mesure prise en faveur des
chrétiens chinois par l'édit de Tao-kouang n'avait pas le ca-
ractère d'un acte synallagmatique, et qu'émanant unique-
ment de la volonté impériale, cet acte n'avait point la force
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS.
501
pu reprendre le cours habituel de ses travaux et la vie
active qu'exigeait l'accomplissement de ses fonctions
d'inspecteur général des chemins de fer de l'empire
d'Autriche.
L'été dernier, il avait pu rendre une dernière visite à
son domaine de Primeiro dans le Tyrol; et tout récem-
ment, il se trouvait à Trieste, à la réunion générale des
ingénieurs allemands pour l'industrie des chemins de
fer. Il y avait même fait un discours sur le canal de Suez.
C'est aussi à notre entreprise qu'il a consacré ses der-
niers efforts. Déjà frappé du mal qui devait l'emporter,
il se releva pour faire une seconde réponse à M. Stéphen-
son. Cette réponse, qui est comme son testament d'ingé-
nieur, a paru dans la Gazette autrichienne, et nous la
donnerons à nos lecteurs, pour leur montrer quel a été
jusqu'au moment suprême le dévouement de M. de
, Négrelli.
La Commission internationale et notre entreprise font
en lui une:perte cruelle. M. de Négrelli, à peine âgé de 57
ans, pouvait nous être conservé de longues années encore,
et continuer à nous rendre de bien précieux services.
Malgré son titre officiel, gage de la haute confiance que
mettait en lui son gouvernement, M. de Négrelli avait
passé la meilleure partie de sa vie à faire des construc-
tions hydrauliques de tout genre, canaux, ponts, jetées,
digues, etc. Il avait prouvé sa rare habileté par une foule
de ces travaux dans le royaume lombardo-vénitien. Il
s'y était distingué de bonne heure, et c'était là qu'il
avait fait sa carrière. -,
On sait que M. de Négrelli s'était occupé depuis lon-
gues années de la jonction des deux mers par un canal
qui pût donner passage aux plus gros navires. Dès 1846,
il formait j avec M. Stéphenson et M. Paulin Talabot
cette société d'études dont le résultat principal a été le
beau travail de M. Bourdaloue , constatant le niveau de
la mer Rouge et de la Méditerranée. On connaît le pro-
jet de M. Paulin Talabot, qui a proposé le tracé indirect
c'est-à-dire un canal allant de Suez au Caire, et du Caire
à Alexandrie, et alimenté par les eaux du Nil.
M. de Négrelli avait été frappé tout d'abord des diffi-
cultés insurmontables que présentait ce projet, et sans
combattre publiquement les idées de son collaborateur,
il n'avait jamais songé qu'au tracé direct allant de Suez
à Péluse. C'est dans cette intention qu'il s'était chargé,
pour sa part personnelle dans l'association , de diriger
les sondages de la rade de Péluse, où, selon lui, le canal
devait déboucher. Aussi lorsqu'en 1855, il vint rejoindre
la Commission internationale à Alexandrie, il put mon-
trer à ses nouveaux collègues ses cartes et ses plans de
1847, où la ligne du canal maritime était à peu près
celle qui a été définitivement adoptée.
Depuis cette époque, et pendant les trois années de
notre lutte laborieuse, M. de Négrelli n'avait pas cessé
de nous seconder avec un zèle qui ne s'est jamais dé-
menti. Nos lecteurs ont pu juger de son rare talent par
les communications qu'il a bien voulu faire à notre jour-
nal , à la Société de géographie de Vienne, à l'Académie
des sciences de la même ville, et dernièrement encore
par sa lettre à M. Stéphenson.
A ces qualités spéciales, M. de Négrelli en joignait
d'autres qui lui conciliaient l'estime et l'affection de tous
ceux qui le connaissaient. Plein de douceur et de poli-
tesse bienveillante, d'un commerce admirablement sûr,
c'était un homme excellent en même temps qu'un homme
très-distingué.
Mais nous ne voulons pas aujourd'hui en dire davan-
tage. Nous reparlerons bientôt de lui, quand nous au-
rons rassemblé sur sa vie les détails nécessaires.
En moins de deux ans, la Commission internationale
a fait trois pertes bien notables : M. Rendel, puis
M. Lieussou, et maintenant M. de Négrelli.
Barthélémy Saint-Hilaire.
OUVERTURE DE LA CHINE.
TRAITÉ DE TIEN-TSIN.
On lit en tète de la partie non-officièlle du Moniteur
universel du 22 septembre :
« L'expédition envoyée en Chine a atteint le but que se
proposait l'Empereur. D'une part, pleine satisfaction est
donnée à des griefs légitimes , et le châtiment infligé au ma-
gistrat coupable du meurtre du père Chapdelaine sera rendu
public dans toute la Chine; de l'autre, un traité signé presque
aux portes de Pékin assure à notre commerce et à nos mis-
sionnaires un libre accès au sein du Céleste Empire. Les bar-
rières séculaires qui retenaient encore dans l'isolement du
reste du monde un territoire peuplé de près de 300 millions
d'habitants sont définitivement renversées; la Chine est com-
plètement ouverte et ne saurait plus, à l'avenir, se soustraire
à l'action du mouvement civilisateur.
» C'est le 27 juin dernier que le baron Gros a signé le
traité de Tien-tsin. Pour en apprécier toute la valeur, il ne
faut pas oublier quels étaient jusqu'à ce jour les rapports des
puissances occidentales avec la Chine, et combien étaient
limités les avantages qui en résultaient.
» La guerre entre l'Angleterre et la Chine avait abouti, en
1842, à la conclusion d'un traité qui, plaçant à certains
égards les barbares de l'Occident sur le même pied que les
sujets du royaume du milieu, leur ouvrait certains ports,
leur accordait des garanties pour leur commerce et leurs per-
sonnes, et créait les premiers éléments d'un droit inter-
national jusqu'alors inconnu en Chine. Par la convention de
1844, la France s'assura le bénéfice de ces diverses clauses ;
et de plus elle obtint que l'Empereur rendît un édit qui révo-
quait les peines portées contre les Chinois chrétiens. Assuré-
ment c'étaient là des concessions importantes ; il devait en
résulter, dans l'esprit des Chinois, une notion plus claire de
la puissance de la France, qu'on ne connaissait guère à Pékin
que par le vague souvenir que les récits des missionnaires y
avaient laissé de la grandeur de Louis XIV, et depuis par le
retentissement du nom de Napoléon.
» L'édit de tolérance transportait en outre en Chine notre
protectorat traditionnel du catholicisme, en l'étendant au
christianisme en général. Mais si ce premier succès avait une
incontestable valeur, il faut reconnaître pourtant que l'accès
qui nous était accordé sur le territoire de la Chine, restreint
à cinq ports, ne constituait qu'une concession insuffisante. Il
est à remarquer aussi que la mesure prise en faveur des
chrétiens chinois par l'édit de Tao-kouang n'avait pas le ca-
ractère d'un acte synallagmatique, et qu'émanant unique-
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