Presse et revues
24 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-10-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 octobre 1858 25 octobre 1858
Description : 1858/10/25 (A3,N57). 1858/10/25 (A3,N57).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62031036
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/05/2012
544 L'ISTHME DE SUEZ. LUNDI 25 OCTOBRE.
A quarante ans de distance, les choses avaient bien
changé; et voici le nombre des navires entrés à Mar-
seille dans les quatre dernières années de la monarchie
de juillet.
Entrées de 1844 : 9,445 navires, 1,037,249 tonn.
; — 1845 : 8,751 — 952,934 —
— 184G : 10,509 — 1,220,830 —
— 1847 : 12,254 — 1,470,227 —
La révolution de février vint tout à coup arrêter cet
essor.
Entrées de 1848 : 6,945 navires, 818,667 tonneaux.
— 1849 : 6,721 — 734,087 —
— 1850: 7,141 — 803,995 —
; — 1851 : 7,118 — 815,802 —
Puis le mouvement qui s'était prononcé dès 1850 n'a
fait que grandir.
Entrées de 1852 : 7,981 navires, 975,989 tonn.
> — 1853: 9,378 — 1,238,234 —
— 1854: 9,130 — 1,158,731 —
— 1855: 10,163 — 1,551,901 —
Nous n'avons pas les chiffres officiels pour 1856 et
1857; mais il est notoire que le mouvement du port de
Marseille ne s'est pas ralenti en quoi que ce soit durant
ces deux dernières années.
D'un autre côté, comme les sorties sont à peu près
égales aux entrées, il faut doubler les chiffres que nous
venons de donner, et pour 1855, par exemple, la somme
des entrées et des sorties a été de 3,055,716 tonneaux.
Dans ces résultats généraux, la marine étrangère
entre pour plus d'un tiers. C'est ainsi qu'en 1854 les
navires étrangers ont été, dans le port de Marseille, au
nombre de
2,834 entrées avec 465,135 tonneaux.
2,959 sorties — 503,528 —
5,793 968,663 —
En 1855, la proportion des navires étrangers a été à
peu près la même :
3,444 entrées avec 767,217 tonneaux.
3,290 sorties — 727,658 —
6,734 1,494,875 —
Les pays avec lesquels Marseille a fait le plus de
transactions en 1855 sont, dans l'ordre de leur impor-
tance :
Angleterre, 391,484 tonneaux, entrées et sorties.
Deux-Siciles, 229,434 — — -
Sardaigne, 209,132 — — -
États-Unis, 193,791 — — -
Espagne, 119,955 — — -
Autriche, 93,230 — — -
Grèce, 79,642 — — -
Suède, 67,422 — — -
Toscane, 40,000 — — -
Rome, 19,039 — — -
Le cabotage ne s'est pas élevé pour Marseille, en
1854, à plus de 567,598 tonneaux, entrées et sorties
comprises. Relativement, ce mouvement est assez faible,
et c'est le petit cabotage, c'est-à-dire le cabotage de la
Méditerranée seule, qui l'absorbe presque en entier.
A la fin de 1854, la marine marseillaise ne se com-
posait que de 851 bâtiments, jaugeant 110,510 ton-
neaux.
Pour le but particulier que nous poursuivons ici,
nous eussions aimé à trouver dans le livre de MM. Ca-
simir Bousquet et Tony Sapet un tableau du commerce
de Marseille avec les mers de l'Asie. Mais sans doute ce
travail spécial n'entrait pas dans le cadre de leurs inves-
tigations. Pour notre part, nous ne saurions suppléer à
cette lacune, tout en la regrettant. Il nous importerait
de savoir quelles sont aujourd'hui les matières princi-
pales que Marseille tire de l'Inde, de l'Australie ou de
la Chine, et celles qu'elle y envoie. Mais, à défaut de
ces renseignements , nous nous bornons à citer un seul
fait qui peut donner quelque idée du développement que
certains articles peuvent recevoir. En 1850, Marseille
n'importait de l'Inde que 3,804 tonneaux de sésame ou
38,045 quintaux métriques. Cette matière première est
immensément utile aux savonneries si justement renom-
mées de Marseille. L'importation s'en est accrue avec
une rapidité vraiment merveilleuse, et, en 1857, elle
s'est montée à 56,306 tonneanx ou 563,060 quintaux
métriques. Il est vrai que l'ensemble du commerce des
graines oléagineuses a augmenté, de 1850 à 1857, de
450,885 quintaux métriques à 1,147,630 q. m. La va-
leur totale de ces graines ne peut pas être portée à moins
de 25 millions de francs pour une année.
MM. C. Bousquet et T. Sapet ont consacré un cha-
pitre spécial (page 334) au percement de l'isthme de
Suez, et aux avantages que Marseille doit en retirer.
Nous remercions les auteurs d'avoir traité ce sujet d'une
manière étendue, et nous sommes tout à fait d'accord
avec eux quand ils indiquent les conséquences inévita-
bles et les bienfaits que notre entreprise produira pour
le commerce du monde et pour le commerce marseillais.
Mais les documents que les auteurs ont cru devoir em-
ployer ne vont pas au delà de l'Avant-projet de MM. Li-
nant-Bey et Mougel-Bey, c'est-à-dire du premier vo-
lume publié par M. Ferd. de Lesseps en 1855. Depuis
lors est intervenu le rapport définitif de la Commission
internationale, et nous eussions désiré que MM. Bous-
quet et Sapet se fussent uniquement servis de ce rapport
pour exposer les conditions techniques dans lesquelles
le canal sera construit. La Commission internationale a
fait des modifications importantes à l'Avant-projet, et il
était essentiel de tenir compte de ces changements, qui
ont simplifié beaucoup les travaux du futur canal.
ERNEST DESPLACES.
Le Gérant, ERNEST DESPLACES.
PARIS. TYPOGRAPHIE DE HENRI PLON, IMPRIMEUR DE L'EIIPEREUR, RUE GARANCIÈRE, 8.
A quarante ans de distance, les choses avaient bien
changé; et voici le nombre des navires entrés à Mar-
seille dans les quatre dernières années de la monarchie
de juillet.
Entrées de 1844 : 9,445 navires, 1,037,249 tonn.
; — 1845 : 8,751 — 952,934 —
— 184G : 10,509 — 1,220,830 —
— 1847 : 12,254 — 1,470,227 —
La révolution de février vint tout à coup arrêter cet
essor.
Entrées de 1848 : 6,945 navires, 818,667 tonneaux.
— 1849 : 6,721 — 734,087 —
— 1850: 7,141 — 803,995 —
; — 1851 : 7,118 — 815,802 —
Puis le mouvement qui s'était prononcé dès 1850 n'a
fait que grandir.
Entrées de 1852 : 7,981 navires, 975,989 tonn.
> — 1853: 9,378 — 1,238,234 —
— 1854: 9,130 — 1,158,731 —
— 1855: 10,163 — 1,551,901 —
Nous n'avons pas les chiffres officiels pour 1856 et
1857; mais il est notoire que le mouvement du port de
Marseille ne s'est pas ralenti en quoi que ce soit durant
ces deux dernières années.
D'un autre côté, comme les sorties sont à peu près
égales aux entrées, il faut doubler les chiffres que nous
venons de donner, et pour 1855, par exemple, la somme
des entrées et des sorties a été de 3,055,716 tonneaux.
Dans ces résultats généraux, la marine étrangère
entre pour plus d'un tiers. C'est ainsi qu'en 1854 les
navires étrangers ont été, dans le port de Marseille, au
nombre de
2,834 entrées avec 465,135 tonneaux.
2,959 sorties — 503,528 —
5,793 968,663 —
En 1855, la proportion des navires étrangers a été à
peu près la même :
3,444 entrées avec 767,217 tonneaux.
3,290 sorties — 727,658 —
6,734 1,494,875 —
Les pays avec lesquels Marseille a fait le plus de
transactions en 1855 sont, dans l'ordre de leur impor-
tance :
Angleterre, 391,484 tonneaux, entrées et sorties.
Deux-Siciles, 229,434 — — -
Sardaigne, 209,132 — — -
États-Unis, 193,791 — — -
Espagne, 119,955 — — -
Autriche, 93,230 — — -
Grèce, 79,642 — — -
Suède, 67,422 — — -
Toscane, 40,000 — — -
Rome, 19,039 — — -
Le cabotage ne s'est pas élevé pour Marseille, en
1854, à plus de 567,598 tonneaux, entrées et sorties
comprises. Relativement, ce mouvement est assez faible,
et c'est le petit cabotage, c'est-à-dire le cabotage de la
Méditerranée seule, qui l'absorbe presque en entier.
A la fin de 1854, la marine marseillaise ne se com-
posait que de 851 bâtiments, jaugeant 110,510 ton-
neaux.
Pour le but particulier que nous poursuivons ici,
nous eussions aimé à trouver dans le livre de MM. Ca-
simir Bousquet et Tony Sapet un tableau du commerce
de Marseille avec les mers de l'Asie. Mais sans doute ce
travail spécial n'entrait pas dans le cadre de leurs inves-
tigations. Pour notre part, nous ne saurions suppléer à
cette lacune, tout en la regrettant. Il nous importerait
de savoir quelles sont aujourd'hui les matières princi-
pales que Marseille tire de l'Inde, de l'Australie ou de
la Chine, et celles qu'elle y envoie. Mais, à défaut de
ces renseignements , nous nous bornons à citer un seul
fait qui peut donner quelque idée du développement que
certains articles peuvent recevoir. En 1850, Marseille
n'importait de l'Inde que 3,804 tonneaux de sésame ou
38,045 quintaux métriques. Cette matière première est
immensément utile aux savonneries si justement renom-
mées de Marseille. L'importation s'en est accrue avec
une rapidité vraiment merveilleuse, et, en 1857, elle
s'est montée à 56,306 tonneanx ou 563,060 quintaux
métriques. Il est vrai que l'ensemble du commerce des
graines oléagineuses a augmenté, de 1850 à 1857, de
450,885 quintaux métriques à 1,147,630 q. m. La va-
leur totale de ces graines ne peut pas être portée à moins
de 25 millions de francs pour une année.
MM. C. Bousquet et T. Sapet ont consacré un cha-
pitre spécial (page 334) au percement de l'isthme de
Suez, et aux avantages que Marseille doit en retirer.
Nous remercions les auteurs d'avoir traité ce sujet d'une
manière étendue, et nous sommes tout à fait d'accord
avec eux quand ils indiquent les conséquences inévita-
bles et les bienfaits que notre entreprise produira pour
le commerce du monde et pour le commerce marseillais.
Mais les documents que les auteurs ont cru devoir em-
ployer ne vont pas au delà de l'Avant-projet de MM. Li-
nant-Bey et Mougel-Bey, c'est-à-dire du premier vo-
lume publié par M. Ferd. de Lesseps en 1855. Depuis
lors est intervenu le rapport définitif de la Commission
internationale, et nous eussions désiré que MM. Bous-
quet et Sapet se fussent uniquement servis de ce rapport
pour exposer les conditions techniques dans lesquelles
le canal sera construit. La Commission internationale a
fait des modifications importantes à l'Avant-projet, et il
était essentiel de tenir compte de ces changements, qui
ont simplifié beaucoup les travaux du futur canal.
ERNEST DESPLACES.
Le Gérant, ERNEST DESPLACES.
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