Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-10-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 octobre 1858 25 octobre 1858
Description : 1858/10/25 (A3,N57). 1858/10/25 (A3,N57).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62031036
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/05/2012
540 L'ISTHME DE SUEZ, LUNDI 25 OCTOBRE.
course commerciale entre l'Inde, la Chine, l'Australie et
l'Europe, se fait en doublant le cap de Bonne-Espérance. Un
négociant de Calcutta, de Canton, de Sydney, qui envoie une
cargaison en Europe, se demande dans quel marché il la
consignera, et neuf fois sur dix la réponse est : En Angleterre,
par l'excellente raison qu'une fois le navire arrivé aux atter-
rages d'Europe, par la parallèle du détroit de Gibraltar, la
distance qui le sépare des côtes d'Angleterre n'est guère plus
considérable que celle qui le sépare de tout autre grand mar-
ché continental, Marseille, Bordeaux ou le Havre. Dans une
telle occurrence, la préférence est donnée au marché le plus
considérable et dont les relations avec toutes les parties du
continent sont les plus anciennes.
» Avec la route par le cap de Bonne-Espérance, Londres
reste pour longtemps encore le marché principal des produits
de l'Inde, de la Chine et de l'Australie.
» Mais que l'isthme de Suez soit ouvert à la navigation
maritime et livre passage aux plus grands chinamen et india-
men, avec une abréviation de parcours de moitié, soit des
traversées moyennes d'un mois et demi au lieu de traversées
de trois mois, alors la question change du tout au tout. Le
négociant dont nous parlions tantôt calcule qu'en prenant la
voie de Suez, ses marchandises seront rendues beaucoup plus
vite sur les marchés d'Europe; que cette avance lui donne un
avantage décidé sur ses concurrents qui s'obstineraient à
suivre les vieux errements. Pour peu qu'il soit intelligent, il
acheminera donc ses cargaisons voie de Suez.
» Mais ici se représente la question du port de destination.
Continuera-t-il à consigner à Londres des marchandises dont
les trois quarts au moins sont destinées au marché continen-
tal , alors que le navire qui les porte passera en vue des grands
marchés continentaux de Gènes, Barcelone et Marseille ? Alors
que ces villes (la dernière surtout) se trouvent liées à tous les
centres de consommation européenne jusqu'à Varsovie, et
bientôt jusqu'à Pétersbourg, par une ligne non interrompue
de chemins de fer ?
» Les mêmes motifs qui empêchaient les navires expédiés
de l'Inde par le cap de Bonne-Espérance d'entrer dans la
Méditerranée par le détroit de Gibraltar existeront pour que
les navires expédiés par voie de Suez ne sortent pas de la
Méditerranée pour aller porter leurs cargaisons dans les ports
de l'Océan. Si donc le canal maritime de Suez se crée, l'An-
gleterre ne recevra plus, dans un temps donné, de l'océan
Indien, que les marchandises destinées à sa consommation
intérieure, et cessera d'être le grand entrepôt des produits de
l'Inde et de la Chine. Or, c'est ce commerce d'entrepôt qui a
fait Londres ce qu'il est. Il n'y a donc pas lieu de s'étonner
que l'égoïsme du commerçant anglais se montre peu disposé
à applaudir une œuvre qui doit, tôt ou tard, déposséder l'An-
gleterre d'un monopole qui a été la principale source de la
prodigieuse richesse à laquelle elle est parvenue. »
E. MOUTTET.
Nous remercions le Courrier du Havre de la sympathie
qu'il ne cesse de nous montrer; mais nous ne pouvons par-
tager ses opinions. Le commerce anglais doit être regardé,
dans cette question de concurrence, comme le meilleur juge.
Or, on sait que dix-huit meetings ont déclaré unanimement
que l'ouverture de l'isthme de Suez serait d'une immense uti-
?'té pour le commerce britannique. Nous préférons les croire;
et il n'est pas possible que les meetings se soient trompés dans
un problème de ce genre.
L'Union de la Sarthe, le Mans, 7 octobre, consacre un
long article à l'organisation financière et à la question écono-
mique du canal de Suez.
Le Messager du Midi, Marseille, 12 octobre, publie une
lettre remarquable sur le canal de Suez que lui adresse
M. L. Reynaud, ancien député et ancien maire de Cette, qui
a bien voulu accepter la mission de représenter dans cette
dernière ville la Compagnie universelle.
Nous voudrions que l'espace nous permît de reproduire
la lettre tout entière de M. L. Reynaud; mais nous devons
nous borner à remercier M. L. Reynaud de la sympathie si
active qu'il veut bien montrer pour notre grande entreprise.
Le Messager de la Manche, Saint-Lô, 16 octobre, consacre
un long article de M. H. Larivière à l'organisation financière
de la Compagnie universelle du canal de Suez.
Le Messager de la Manche contenait quelques jours aupara-
vant un excellent article de M. Charles Wolf sur la nouvelle
attitude de la presse anglaise et du Times en particulier.
La Correspondance générale de l'industrie, Paris, 7 oc-
tobre , contient un très-bon article de M. H. Larivière sur la
constitution de la Compagnie universelle et sur les revenus
probables du canal de Suez.
L'Industrie, Paris, 9 octobre, annonce aussi l'ouverture
prochaine de la souscription pour le canal de Suez.
Le Monde industriel, Paris, 10 octobre, répète en entier
l'article que nous donnons plus haut de M. P. Dubois, dans
le Constitutionnel.
Le Journal des villes et des campagnes, Paris, 12 octobre,
publie un article de M. Bédel sur l'isthme de Suez. L'auteur
se borne à annoncer, d'après le Journal des Débats, la phase
nouvelle dans laquelle est entrée notre grande entreprise, et
il se propose de revenir bientôt sur ce sujet.
La Patrie du 13 octobre donne dans sa chronique, signée
Henri d'Audigier, un extrait de notre article sur M. de Né-
grelli :
u Le journal l'Isthme de Suez consacre un article touchant à
la mémoire de M. de Négrelli, ce noble ingénieur autrichien
qui avait étudié avec tant d'ardeur le projet de percement de
l'isthme, et qui vient de mourir à Vienne au moment où la
chère pensée de toute sa vie est sur le point de s'accomplir.
Toutes les fois qu'une grande et utile entreprise se prépare,
on voit ainsi quelques-uns des hommes qui ont le plus contri-
bué à son succès quitter la vie au moment de recevoir le prix
de leurs efforts. Il y a toujours quelque Moïse qui conduit le
peuple de Dieu jusqu'aux frontières de la terre promise, et qui
doit mourir sur le mont Nébo, lorsqu'il touche au terme du
voyage.
» Deux autres hommes de cœur qui s'étaient dévoués à
l'œuvre immense de M. de Lesseps ont également succombé
au moment de récolter ce qu'ils avaient semé. En moins de
deux ans, la Commission internationale a fait trois pertes
bien notables : M. Rendel, puis M. Lieussou, enfin M. de
Négrelli.
n Ces trois hommes auront l'honneur d'avoir attaché leur
nom à l'un des plus grands travaux de notre époque ; mais ils
méritaient de vivre pour entendre le concert de louanges que
l'Europe entière décerne à leur zèle, et pour voir le triomphe
prochain de leur utile pensée. «
On lit dans le Siècle, Paris, 7 octobre 1858 :
« Le Wanderer annonce que le chevalier Négrelli, un des
ingénieurs les plus distingués d'Autriche, et qui s'est vivement
intéressé au percement de l'isthme de Suez , est mort le 1er oc.
tobre à Vienne. »
Le Siècle et la Patrie ont répété la note du Constitutionnel
qui figurait en tète de notre dernier numéro, sur l'organisa-
tion financière de la Compagnie universelle du canal de Suez.
course commerciale entre l'Inde, la Chine, l'Australie et
l'Europe, se fait en doublant le cap de Bonne-Espérance. Un
négociant de Calcutta, de Canton, de Sydney, qui envoie une
cargaison en Europe, se demande dans quel marché il la
consignera, et neuf fois sur dix la réponse est : En Angleterre,
par l'excellente raison qu'une fois le navire arrivé aux atter-
rages d'Europe, par la parallèle du détroit de Gibraltar, la
distance qui le sépare des côtes d'Angleterre n'est guère plus
considérable que celle qui le sépare de tout autre grand mar-
ché continental, Marseille, Bordeaux ou le Havre. Dans une
telle occurrence, la préférence est donnée au marché le plus
considérable et dont les relations avec toutes les parties du
continent sont les plus anciennes.
» Avec la route par le cap de Bonne-Espérance, Londres
reste pour longtemps encore le marché principal des produits
de l'Inde, de la Chine et de l'Australie.
» Mais que l'isthme de Suez soit ouvert à la navigation
maritime et livre passage aux plus grands chinamen et india-
men, avec une abréviation de parcours de moitié, soit des
traversées moyennes d'un mois et demi au lieu de traversées
de trois mois, alors la question change du tout au tout. Le
négociant dont nous parlions tantôt calcule qu'en prenant la
voie de Suez, ses marchandises seront rendues beaucoup plus
vite sur les marchés d'Europe; que cette avance lui donne un
avantage décidé sur ses concurrents qui s'obstineraient à
suivre les vieux errements. Pour peu qu'il soit intelligent, il
acheminera donc ses cargaisons voie de Suez.
» Mais ici se représente la question du port de destination.
Continuera-t-il à consigner à Londres des marchandises dont
les trois quarts au moins sont destinées au marché continen-
tal , alors que le navire qui les porte passera en vue des grands
marchés continentaux de Gènes, Barcelone et Marseille ? Alors
que ces villes (la dernière surtout) se trouvent liées à tous les
centres de consommation européenne jusqu'à Varsovie, et
bientôt jusqu'à Pétersbourg, par une ligne non interrompue
de chemins de fer ?
» Les mêmes motifs qui empêchaient les navires expédiés
de l'Inde par le cap de Bonne-Espérance d'entrer dans la
Méditerranée par le détroit de Gibraltar existeront pour que
les navires expédiés par voie de Suez ne sortent pas de la
Méditerranée pour aller porter leurs cargaisons dans les ports
de l'Océan. Si donc le canal maritime de Suez se crée, l'An-
gleterre ne recevra plus, dans un temps donné, de l'océan
Indien, que les marchandises destinées à sa consommation
intérieure, et cessera d'être le grand entrepôt des produits de
l'Inde et de la Chine. Or, c'est ce commerce d'entrepôt qui a
fait Londres ce qu'il est. Il n'y a donc pas lieu de s'étonner
que l'égoïsme du commerçant anglais se montre peu disposé
à applaudir une œuvre qui doit, tôt ou tard, déposséder l'An-
gleterre d'un monopole qui a été la principale source de la
prodigieuse richesse à laquelle elle est parvenue. »
E. MOUTTET.
Nous remercions le Courrier du Havre de la sympathie
qu'il ne cesse de nous montrer; mais nous ne pouvons par-
tager ses opinions. Le commerce anglais doit être regardé,
dans cette question de concurrence, comme le meilleur juge.
Or, on sait que dix-huit meetings ont déclaré unanimement
que l'ouverture de l'isthme de Suez serait d'une immense uti-
?'té pour le commerce britannique. Nous préférons les croire;
et il n'est pas possible que les meetings se soient trompés dans
un problème de ce genre.
L'Union de la Sarthe, le Mans, 7 octobre, consacre un
long article à l'organisation financière et à la question écono-
mique du canal de Suez.
Le Messager du Midi, Marseille, 12 octobre, publie une
lettre remarquable sur le canal de Suez que lui adresse
M. L. Reynaud, ancien député et ancien maire de Cette, qui
a bien voulu accepter la mission de représenter dans cette
dernière ville la Compagnie universelle.
Nous voudrions que l'espace nous permît de reproduire
la lettre tout entière de M. L. Reynaud; mais nous devons
nous borner à remercier M. L. Reynaud de la sympathie si
active qu'il veut bien montrer pour notre grande entreprise.
Le Messager de la Manche, Saint-Lô, 16 octobre, consacre
un long article de M. H. Larivière à l'organisation financière
de la Compagnie universelle du canal de Suez.
Le Messager de la Manche contenait quelques jours aupara-
vant un excellent article de M. Charles Wolf sur la nouvelle
attitude de la presse anglaise et du Times en particulier.
La Correspondance générale de l'industrie, Paris, 7 oc-
tobre , contient un très-bon article de M. H. Larivière sur la
constitution de la Compagnie universelle et sur les revenus
probables du canal de Suez.
L'Industrie, Paris, 9 octobre, annonce aussi l'ouverture
prochaine de la souscription pour le canal de Suez.
Le Monde industriel, Paris, 10 octobre, répète en entier
l'article que nous donnons plus haut de M. P. Dubois, dans
le Constitutionnel.
Le Journal des villes et des campagnes, Paris, 12 octobre,
publie un article de M. Bédel sur l'isthme de Suez. L'auteur
se borne à annoncer, d'après le Journal des Débats, la phase
nouvelle dans laquelle est entrée notre grande entreprise, et
il se propose de revenir bientôt sur ce sujet.
La Patrie du 13 octobre donne dans sa chronique, signée
Henri d'Audigier, un extrait de notre article sur M. de Né-
grelli :
u Le journal l'Isthme de Suez consacre un article touchant à
la mémoire de M. de Négrelli, ce noble ingénieur autrichien
qui avait étudié avec tant d'ardeur le projet de percement de
l'isthme, et qui vient de mourir à Vienne au moment où la
chère pensée de toute sa vie est sur le point de s'accomplir.
Toutes les fois qu'une grande et utile entreprise se prépare,
on voit ainsi quelques-uns des hommes qui ont le plus contri-
bué à son succès quitter la vie au moment de recevoir le prix
de leurs efforts. Il y a toujours quelque Moïse qui conduit le
peuple de Dieu jusqu'aux frontières de la terre promise, et qui
doit mourir sur le mont Nébo, lorsqu'il touche au terme du
voyage.
» Deux autres hommes de cœur qui s'étaient dévoués à
l'œuvre immense de M. de Lesseps ont également succombé
au moment de récolter ce qu'ils avaient semé. En moins de
deux ans, la Commission internationale a fait trois pertes
bien notables : M. Rendel, puis M. Lieussou, enfin M. de
Négrelli.
n Ces trois hommes auront l'honneur d'avoir attaché leur
nom à l'un des plus grands travaux de notre époque ; mais ils
méritaient de vivre pour entendre le concert de louanges que
l'Europe entière décerne à leur zèle, et pour voir le triomphe
prochain de leur utile pensée. «
On lit dans le Siècle, Paris, 7 octobre 1858 :
« Le Wanderer annonce que le chevalier Négrelli, un des
ingénieurs les plus distingués d'Autriche, et qui s'est vivement
intéressé au percement de l'isthme de Suez , est mort le 1er oc.
tobre à Vienne. »
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