Presse et revues
24 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-10-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 octobre 1858 25 octobre 1858
Description : 1858/10/25 (A3,N57). 1858/10/25 (A3,N57).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62031036
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/05/2012
LUNDI 25 OCTOBRE. JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 539
Avec de tels procédés, l'Angleterre n'inspirera plus de dé-
fiance, et un jour viendra où l'on ne discutera plus avec elle
sur la valeur de ses titres de possession. Elle tient à occuper
Périm, pourquoi cela? Périm ne lui est pas d'une grande
utilité si le canal de Suez n'est pas ouvert. C'est au contraire
une position avantageuse, si le percement de l'isthme a lieu.
Son désir de se fixer dans cette position prouverait donc que
le projet de M. de Lesseps est sur le point de se réaliser. Si
l'on doit déduire cette conséquence du fait signalé, nous ne
nous plaindrons pas du succès qu'obtiendrait la mission de
lord Redcliffe; car il nous importe peu que les Anglais
s'établissent dans un nouveau Gibraltar, persuadés que nous
sommes de l'impuissance à laquelle ils seraient condamnés
le jour où ils chercheraient à humilier les pavillons des
nations maritimes ou à confisquer à leur profit la liberté du
commerce.
» Faisons le canal de Suez, c'est le point essentiel; le reste
est seulement accessoire et s'arrangera sous l'empire de
circonstances qui ne peuvent être prévues, mais qu'il est
permis de pressentir. » BLANCHARD.
L'Écho de lEst, Bar-le-Duc, le 6 octobre, dit dans une
correspondance particulière :
Les amis de M. de Lesseps poursuivent très-activement
l'organisation en France d'une association spécialement af-
fectée à l'entreprise de l'isthme de Suez. En général les per-
sonnes qui dans les départements se mettent à la tête de
l'œuvre sont prises parmi les propriétaires les plus notables
et les plus considérés. »
Un très-grand nombre de journaux de départements ont
répété l'article du Constitutionnel que nous avons publié
nous-même en tête de notre dernier numéro.
D'autre journaux ont annoncé l'ouverture de la souscrip-
tion dans diverses localités par les soins des présidents de
Chambres de commerce.
La Constitution, Auxerre, 9 octobre, annonce l'organi-
sation financière de la Compagnie universelle de Suez dans
un article qui commence ainsi :
« Il semble que les résistances doivent croître en raison
directe de la grandeur des conceptions humaines. De toutes
les entreprises enregistrées par l'histoire, il n'en est pas qui
puisse être comparée au projet de percement de l'isthme de
Suez. L'exécution de ce plan surhumain ajoutera une mer-
veille sans égale anx merveilles déjà connues. Le canal qui
doit réunir deux mers, rapprocher de trois mille lieues deux
continents, ouvrir une nouvelle voie maritime au commerce
et à la navigation du monde, sera le monument le plus gran-
diose que le génie du monde puisse léguer aux siècles à
venir. Et que d'obstacles cependant ce projet n'a-t-il pas
rencontrés dès les premiers jours! Quelles luttes n'a-t-il pas
provoquées ! Il ne fallait pas moins que l'ardente et inébran-
lable conviction de M. de Lesseps, que la persévérance infati-
gable dont il a fait preuve, pour ne pas l'abandonner mille
fois.
» Mais le promoteur de cette vaste entreprise ne s'est pas
découragé un seul instant, il a constamment marché en
avant; et le projet a fait tous les jours un pas vers sa réali-
sation, en dépit des résistances intéressées ou des contradic-
tions aveugles. Aujourd'hui s'ouvre une ère toute nouvelle.
Les difficultés se sont sensiblement aplanies , les résistances
se sont effacées, et M. de Lesseps voit luire un horizon plus
serein. L opinion publique s'est prononcée avec enthousiasme
pour cette entreprise internationale, dans laquelle la civilisa-
tion, le commerce, la navigation, la fortune des peuples en
un mot, ont tout à gagner.
» Un immense concert d'encouragements, auquel s'est as-
sociée la presse des deux hémisphères, s'est élevé du sein
des Chambres de commerce, de tous les États européens,
des Conseils généraux de France et de tous les congrès scien-
tifiques, commerciaux et industriels. L'élan était irrésistible.
Le percement de l'isthme de Suez est aujourd'hui le vœu de
l'Europe. »
L'auteur donne ici des détails connus sur le tracé du canal
et sur ses revenus ; puis il poursuit :
« L'oeuvre si habilement provoquée et si énergiqueme-nt
défendue par M. Ferdinand de Lesseps marche heureuse-
ment à grands pas vers sa solution. En présence des nou-
veaux et éclatants témoignages de sympathie qui lui sont
prodigués, en présence des encouragements moraux et finan-
ciers qui viennent lui prêter si ouvertement main forte au-
jourd'hui, il est hors de doute que dans un avenir peu
éloigné un canal aura réuni la Méditerranée à la mer Rouge.
» Ce canal portera l'industrie, le commerce, l'agricul-
ture, etc., c'est-à-dire la fertilité et la richesse là où il n'y a
encore que désert et stérilité. Ce canal contribuera à l'ac-
croissement de la prospérité intérieure de l'Égypte, comme
au développement du commerce maritime de l'Europe; cette
voie sera, en un mot, pour le monde entier un puissant élé-
ment de civilisation et de richesse. Le canal de Suez fera la
gloire d'un siècle, et de la réalisation de ce gigantesque pro-
jet rejaillira le plus grand éclat sur l'homme qui fut assez
courageux pour n'en pas désespérer, et sur la nation dont
l'appui ne lui fit jamais défaut. » A. ROUILLÉ.
Le Journal de Seine-et-Marne, Meaux, 8 octobre, a
reproduit le vœu du Congrès scientifique de France en faveur
du canal de Suez, sur la proposition de l'honorable M. Ba-
rufifi.
Il a reproduit aussi la note du Constitutionnel sur la con-
stitution financière de la Compagnie universelle.
Le Journal du Havre du Il octobre reproduit l'article
remarquable du Journal des Débats que nous donnons nous-
même un peu plus haut.
Le Courrier de Lyon du Il octobre reproduit l'article du
Morning-Chronicle que nous avons traduit en entier, et que
nos lecteurs viennent d'apprécier.
Le Journal de la Meurthe, Nancy, le 11 octobre, l'a re-
produit également.
On lit dans le Courrier du Havre, 8 octobre ;
« Il nous est bien souvent arrivé, dans ce journal, de blâ-
mer vivement et de déclarer profondément inintelligente l'op-
position que l'Angleterre, poussée par lord Palmerston et la
partie la plus exclusive de la presse anglaise, fait au projet
de percement de l'isthme de Suez. Nous n'avons rien à ré-
tracter de ce blâme ; seulement nous devons, aujourd'hui
que la question semble marcher à grands pas vers une solu-
tion , établir une distinction qui rendra plus claire encore la
position de l'Angleterre dans cette affaire.
» Envisagée au point de vue politique, l'opposition de
l'Angleterre au percement de l'isthme de Suez est profondé-
ment inintelligente; car un raccourcissement de trois mille
lieues dans la distance de six mille lieues qui sépare la mé-
tropole anglaise de ses possessions indiennes n'est certes pas
à dédaigner.
» Mais en est-il de même de son intérêt mercantile ? Exa-
minons. Dans l'état actuel des choses, si l'on excepte les pas-
sagers qui peuvent dépenser une somme assez forte pour
prendre la route à travers l'isthme, les dépêches et les mar-
chandises de très-grand prix, la presque totalité de l'inter-
Avec de tels procédés, l'Angleterre n'inspirera plus de dé-
fiance, et un jour viendra où l'on ne discutera plus avec elle
sur la valeur de ses titres de possession. Elle tient à occuper
Périm, pourquoi cela? Périm ne lui est pas d'une grande
utilité si le canal de Suez n'est pas ouvert. C'est au contraire
une position avantageuse, si le percement de l'isthme a lieu.
Son désir de se fixer dans cette position prouverait donc que
le projet de M. de Lesseps est sur le point de se réaliser. Si
l'on doit déduire cette conséquence du fait signalé, nous ne
nous plaindrons pas du succès qu'obtiendrait la mission de
lord Redcliffe; car il nous importe peu que les Anglais
s'établissent dans un nouveau Gibraltar, persuadés que nous
sommes de l'impuissance à laquelle ils seraient condamnés
le jour où ils chercheraient à humilier les pavillons des
nations maritimes ou à confisquer à leur profit la liberté du
commerce.
» Faisons le canal de Suez, c'est le point essentiel; le reste
est seulement accessoire et s'arrangera sous l'empire de
circonstances qui ne peuvent être prévues, mais qu'il est
permis de pressentir. » BLANCHARD.
L'Écho de lEst, Bar-le-Duc, le 6 octobre, dit dans une
correspondance particulière :
Les amis de M. de Lesseps poursuivent très-activement
l'organisation en France d'une association spécialement af-
fectée à l'entreprise de l'isthme de Suez. En général les per-
sonnes qui dans les départements se mettent à la tête de
l'œuvre sont prises parmi les propriétaires les plus notables
et les plus considérés. »
Un très-grand nombre de journaux de départements ont
répété l'article du Constitutionnel que nous avons publié
nous-même en tête de notre dernier numéro.
D'autre journaux ont annoncé l'ouverture de la souscrip-
tion dans diverses localités par les soins des présidents de
Chambres de commerce.
La Constitution, Auxerre, 9 octobre, annonce l'organi-
sation financière de la Compagnie universelle de Suez dans
un article qui commence ainsi :
« Il semble que les résistances doivent croître en raison
directe de la grandeur des conceptions humaines. De toutes
les entreprises enregistrées par l'histoire, il n'en est pas qui
puisse être comparée au projet de percement de l'isthme de
Suez. L'exécution de ce plan surhumain ajoutera une mer-
veille sans égale anx merveilles déjà connues. Le canal qui
doit réunir deux mers, rapprocher de trois mille lieues deux
continents, ouvrir une nouvelle voie maritime au commerce
et à la navigation du monde, sera le monument le plus gran-
diose que le génie du monde puisse léguer aux siècles à
venir. Et que d'obstacles cependant ce projet n'a-t-il pas
rencontrés dès les premiers jours! Quelles luttes n'a-t-il pas
provoquées ! Il ne fallait pas moins que l'ardente et inébran-
lable conviction de M. de Lesseps, que la persévérance infati-
gable dont il a fait preuve, pour ne pas l'abandonner mille
fois.
» Mais le promoteur de cette vaste entreprise ne s'est pas
découragé un seul instant, il a constamment marché en
avant; et le projet a fait tous les jours un pas vers sa réali-
sation, en dépit des résistances intéressées ou des contradic-
tions aveugles. Aujourd'hui s'ouvre une ère toute nouvelle.
Les difficultés se sont sensiblement aplanies , les résistances
se sont effacées, et M. de Lesseps voit luire un horizon plus
serein. L opinion publique s'est prononcée avec enthousiasme
pour cette entreprise internationale, dans laquelle la civilisa-
tion, le commerce, la navigation, la fortune des peuples en
un mot, ont tout à gagner.
» Un immense concert d'encouragements, auquel s'est as-
sociée la presse des deux hémisphères, s'est élevé du sein
des Chambres de commerce, de tous les États européens,
des Conseils généraux de France et de tous les congrès scien-
tifiques, commerciaux et industriels. L'élan était irrésistible.
Le percement de l'isthme de Suez est aujourd'hui le vœu de
l'Europe. »
L'auteur donne ici des détails connus sur le tracé du canal
et sur ses revenus ; puis il poursuit :
« L'oeuvre si habilement provoquée et si énergiqueme-nt
défendue par M. Ferdinand de Lesseps marche heureuse-
ment à grands pas vers sa solution. En présence des nou-
veaux et éclatants témoignages de sympathie qui lui sont
prodigués, en présence des encouragements moraux et finan-
ciers qui viennent lui prêter si ouvertement main forte au-
jourd'hui, il est hors de doute que dans un avenir peu
éloigné un canal aura réuni la Méditerranée à la mer Rouge.
» Ce canal portera l'industrie, le commerce, l'agricul-
ture, etc., c'est-à-dire la fertilité et la richesse là où il n'y a
encore que désert et stérilité. Ce canal contribuera à l'ac-
croissement de la prospérité intérieure de l'Égypte, comme
au développement du commerce maritime de l'Europe; cette
voie sera, en un mot, pour le monde entier un puissant élé-
ment de civilisation et de richesse. Le canal de Suez fera la
gloire d'un siècle, et de la réalisation de ce gigantesque pro-
jet rejaillira le plus grand éclat sur l'homme qui fut assez
courageux pour n'en pas désespérer, et sur la nation dont
l'appui ne lui fit jamais défaut. » A. ROUILLÉ.
Le Journal de Seine-et-Marne, Meaux, 8 octobre, a
reproduit le vœu du Congrès scientifique de France en faveur
du canal de Suez, sur la proposition de l'honorable M. Ba-
rufifi.
Il a reproduit aussi la note du Constitutionnel sur la con-
stitution financière de la Compagnie universelle.
Le Journal du Havre du Il octobre reproduit l'article
remarquable du Journal des Débats que nous donnons nous-
même un peu plus haut.
Le Courrier de Lyon du Il octobre reproduit l'article du
Morning-Chronicle que nous avons traduit en entier, et que
nos lecteurs viennent d'apprécier.
Le Journal de la Meurthe, Nancy, le 11 octobre, l'a re-
produit également.
On lit dans le Courrier du Havre, 8 octobre ;
« Il nous est bien souvent arrivé, dans ce journal, de blâ-
mer vivement et de déclarer profondément inintelligente l'op-
position que l'Angleterre, poussée par lord Palmerston et la
partie la plus exclusive de la presse anglaise, fait au projet
de percement de l'isthme de Suez. Nous n'avons rien à ré-
tracter de ce blâme ; seulement nous devons, aujourd'hui
que la question semble marcher à grands pas vers une solu-
tion , établir une distinction qui rendra plus claire encore la
position de l'Angleterre dans cette affaire.
» Envisagée au point de vue politique, l'opposition de
l'Angleterre au percement de l'isthme de Suez est profondé-
ment inintelligente; car un raccourcissement de trois mille
lieues dans la distance de six mille lieues qui sépare la mé-
tropole anglaise de ses possessions indiennes n'est certes pas
à dédaigner.
» Mais en est-il de même de son intérêt mercantile ? Exa-
minons. Dans l'état actuel des choses, si l'on excepte les pas-
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prendre la route à travers l'isthme, les dépêches et les mar-
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