Presse et revues
24 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-10-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 octobre 1858 25 octobre 1858
Description : 1858/10/25 (A3,N57). 1858/10/25 (A3,N57).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62031036
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/05/2012
538 L'ISTHME DE SUEZ, LUNDI 25 OCTOBRE.
savez déjà, âsavoir, que M. de Lesseps, passant de la théorie
à l'application, va faire un appel direct au public avant la
fin du mois, et déclarer que l'administration de la Compa-
gnie pour le percement de l'isthme de Suez est définitivement
organisée;.
» Un premier appel de 80 millions et la confirmation d'une
immense concession de terrains en Egypte, seraient les pre-
miers actes de ce nouveau fonctionnement. »
Le Télégraphe, Bruxelles, 13 octobre, publie sur l'occupa-
tion de Périm un article qui se termine ainsi :
« Depuis l'occupation de ce rocher, les Anglais se sont at-
tachés, avec leur activité habituelle, à le fortifier. A la pointe
nord-ouest s'élève déjà un fort sur lequel flotte le pavillon
britannique, et dont les canons commandent le passage du
détroit. En ce moment on travaille sur le point le plus élevé
de l'île à la construction d'une caserne et d'un fort, dont la
grosse artillerie protégera le port, en pouvant couvrir la passe
entière de son feu.
» Les Anglais ont établi à Périm une garnison de deux
cents hommes; L'eau douce est fournie abondamment par la
côte africaine. Avec quelques autres travaux complémentaires,
les Anglais auront bientôt rendu Périm imprenable, comme
ils l'ont fait d'Aden, dans le golfe de ce nom, où ils ont dé-
pensé plus de 50 millions en ouvrages de défense. Déjà la
possession d'Aden assurait dans ces parages, à l'Angleterre,
une supériorité menaçante pour l'équilibre des nations; la
possession de Périm achèverait d'assurer, sur ces mers, sa
domination sans partage, car lorsque le canal de Suez sera
exécuté, il pourrait devenir, à un moment donné, un canal
britannique , à l'aide de ce nouveau Gibraltar élevé au milieu
de la mer Rouge : c'est là une éventualité que l'Europe doit
empêcher à tout prix. »
L'Écho universel, la Haye, 14 octobre, reproduit en en-
tier le remarquable article de M. Louis Alloury dans le Jour-
nal des Débats.
On lit dans le Journal de Saint- Quentin, 13 octobre :
«On s'occupe plus que jamais en ce moment de l'entreprise
relative au percement de l'isthme de Suez. Les obstacles qui
s'opposaient à l'exécution de ce gigantesque projet s'aplanis-
sent chaque jour. Toutes les notabilités du commerce et
de l'industrie française se sont empressées de donner leur
adhésion au projet, et nous sommes heureux de voir le
président de la Chambre de commerce de Saint - Quentin
figurer parmi les personnes qui se sont offertes pour repré-
senter les intérêts de la Compagnie qui va se former. De
la part de notre Chambre de commerce, cette intelligente ini-
tiative ne nous étonne pas; car nous savons par expérience
plus que jamais que son concours ne fit défaut aux entreprises
favorables au développement du commerce et de l'industrie.
C'est à cette attitude qu'elle doit de compter parmi les Cham-
bres de commerce les plus compétentes et les plus estimées de
FEmpire. Revenons à l'organisation de l'entreprise. Ainsi que
nous l'écrivait notre correspondant particulier de Paris, M. de
Lesseps ouvrira prochainement dans les formes légales une
souscription publique dont on connaîtra les conditions par
la voie des annonces. On voit que cette œuvre, qui sera ainsi
l'œuvre de tous, marche et grandit. Son succès ne peut donc
être douteux. » Félix RIBEVRE.
Le Messager du Midi, Montpellier, 14 octobre, publie la
correspondance suivante de Barcelone :
Barcelone, 10 octobre.
Il Deux questions ont eu le privilége de fixer l'attention pu-
blique depuis ma dernière lettre : les préparatifs pour la ré-
ception de M. de Lesseps et les prochaines élections aux
Cortès.
» M. Ferdinand de Lesseps écrivit, il y a quelque temps, à
don Antonio Brusi y Ferrer, directeur du Diario di Barcelona
et de la Société catalane générale de crédit, pour lui annoncer
la prochaine constitution de la grande Compagnie ayant pour
objet le percement de l'isthme de Suez; il le nommait mem-
bre fondateur et l'autorisait à recevoir des demandes d'actions
à Barcelone. Cette lettre, publiée par les journaux, fit une
grande sensation dans notre ville; le commerce barcelonais
a su, en effet, comprendre que l'ouverture de ce canal pou-
vait lui rendre ses anciennes relations avec l'Inde et l'Orient,
qu'il perdit par la découverte du cap de Bonne-Espérance. Notre
population a été flattée du choix de M. Brusi, qui est un des
hommes les plus respectables et les plus intelligents de la Ca-
talogne.
» Ajoutez à ces motifs de satisfaction les sympathies per-
sonnelles que M. de Lesseps a laissées parmi nous quand il
fut consul de Franca dans notre ville; aussi la souscription
a-t-elle obtenu un plein succès. D'après des données que je
crois pouvoir garantir, on assure que Barcelone offrira toute
la somme réservée à l'Espagne.
« A la nouvelle de la prochaine arrivée de M. de Lesseps,
on a commencé aussitôt les préparatifs pour le recevoir digne-
ment. La junte de commerce fait orner ses salons pour lui
donner un banquet; les Français résidant ici lui en préparent
un autre, et les sociétés chorales, ainsi que les meilleurs or-
chestres , font les répétitions d'une grande sérénade. )
Le Nouvelliste de Marseille du 9 octobre a remarqué,
comme nous, les articles que le Times a publiés sur l'orga-
nisation financière de l'entreprise du canal de Suez, et voici
ce qu'il en dit :
« Le Times, qui a parfois de bons moments, se montre de-
puis quelque temps favorable au projet de percement de
l'isthme de Suez; il n'en pouvait être autrement de la part
d'un journal qui se constitue l'organe des opinions et des in-
térêts de sa nation ; or, les avantages que l'Angleterre doit
recueillir d'une telle entreprise sont trop évidents, ils ont été
trop bien appréciés dans les principaux centres commerciaux
ou manufacturiers de la Grande-Bretagne pour que le Times,
après quelques accès de mauvaise humeur, ne se rendit pas
à l'évidence et ne suivît pas le courant de l'opinion.
» Un autre journal, le Morning-Chronicle, reconnaît qu'en
dehors du gouvernement anglais, tous les autres pays sont
déterminés à voir exécuter le canal de Suez, et il en donne
pour preuve ce fait que les États européens ont déjà souscrit
presque toutes les sommes demandées pour achever cette
grande entreprise. « traduit l'article
Le Nouvelliste de Marseille du 10 octobre traduit l'article
remarquable du Morning-Chronicle. Nous avons donné plus
haut cet article, dont nos lecteurs ont pu juger.
Le Nouvelliste de Marseille du 13 octobre publie l'article
suivant :
« Est-il vrai que les Anglais veulent louer Périm? Si cela
est, il faut les féliciter de reconnaître enfin la différence qui
existe entre le tien et le mien. Ordinairement ils n'étaient pas
si réservés ni si scrupuleux; et, quand quelque chose leur
convenait, ils savaient bien se l'approprier en vertu d'un droit
qu'on découvre toujours lorsqu'on est le plus fort.
» Garder Périm sans prétendre en être propriétaire, payer
au Sultan une redevance, comme l'on fait à un suzerain,
c'est un progrès, c'est montrer une grande déférence pour
les principes de moralité qui ont, depuis la restauration de
l'Empire, prévalu dans la politique générale de l'Europe.
savez déjà, âsavoir, que M. de Lesseps, passant de la théorie
à l'application, va faire un appel direct au public avant la
fin du mois, et déclarer que l'administration de la Compa-
gnie pour le percement de l'isthme de Suez est définitivement
organisée;.
» Un premier appel de 80 millions et la confirmation d'une
immense concession de terrains en Egypte, seraient les pre-
miers actes de ce nouveau fonctionnement. »
Le Télégraphe, Bruxelles, 13 octobre, publie sur l'occupa-
tion de Périm un article qui se termine ainsi :
« Depuis l'occupation de ce rocher, les Anglais se sont at-
tachés, avec leur activité habituelle, à le fortifier. A la pointe
nord-ouest s'élève déjà un fort sur lequel flotte le pavillon
britannique, et dont les canons commandent le passage du
détroit. En ce moment on travaille sur le point le plus élevé
de l'île à la construction d'une caserne et d'un fort, dont la
grosse artillerie protégera le port, en pouvant couvrir la passe
entière de son feu.
» Les Anglais ont établi à Périm une garnison de deux
cents hommes; L'eau douce est fournie abondamment par la
côte africaine. Avec quelques autres travaux complémentaires,
les Anglais auront bientôt rendu Périm imprenable, comme
ils l'ont fait d'Aden, dans le golfe de ce nom, où ils ont dé-
pensé plus de 50 millions en ouvrages de défense. Déjà la
possession d'Aden assurait dans ces parages, à l'Angleterre,
une supériorité menaçante pour l'équilibre des nations; la
possession de Périm achèverait d'assurer, sur ces mers, sa
domination sans partage, car lorsque le canal de Suez sera
exécuté, il pourrait devenir, à un moment donné, un canal
britannique , à l'aide de ce nouveau Gibraltar élevé au milieu
de la mer Rouge : c'est là une éventualité que l'Europe doit
empêcher à tout prix. »
L'Écho universel, la Haye, 14 octobre, reproduit en en-
tier le remarquable article de M. Louis Alloury dans le Jour-
nal des Débats.
On lit dans le Journal de Saint- Quentin, 13 octobre :
«On s'occupe plus que jamais en ce moment de l'entreprise
relative au percement de l'isthme de Suez. Les obstacles qui
s'opposaient à l'exécution de ce gigantesque projet s'aplanis-
sent chaque jour. Toutes les notabilités du commerce et
de l'industrie française se sont empressées de donner leur
adhésion au projet, et nous sommes heureux de voir le
président de la Chambre de commerce de Saint - Quentin
figurer parmi les personnes qui se sont offertes pour repré-
senter les intérêts de la Compagnie qui va se former. De
la part de notre Chambre de commerce, cette intelligente ini-
tiative ne nous étonne pas; car nous savons par expérience
plus que jamais que son concours ne fit défaut aux entreprises
favorables au développement du commerce et de l'industrie.
C'est à cette attitude qu'elle doit de compter parmi les Cham-
bres de commerce les plus compétentes et les plus estimées de
FEmpire. Revenons à l'organisation de l'entreprise. Ainsi que
nous l'écrivait notre correspondant particulier de Paris, M. de
Lesseps ouvrira prochainement dans les formes légales une
souscription publique dont on connaîtra les conditions par
la voie des annonces. On voit que cette œuvre, qui sera ainsi
l'œuvre de tous, marche et grandit. Son succès ne peut donc
être douteux. » Félix RIBEVRE.
Le Messager du Midi, Montpellier, 14 octobre, publie la
correspondance suivante de Barcelone :
Barcelone, 10 octobre.
Il Deux questions ont eu le privilége de fixer l'attention pu-
blique depuis ma dernière lettre : les préparatifs pour la ré-
ception de M. de Lesseps et les prochaines élections aux
Cortès.
» M. Ferdinand de Lesseps écrivit, il y a quelque temps, à
don Antonio Brusi y Ferrer, directeur du Diario di Barcelona
et de la Société catalane générale de crédit, pour lui annoncer
la prochaine constitution de la grande Compagnie ayant pour
objet le percement de l'isthme de Suez; il le nommait mem-
bre fondateur et l'autorisait à recevoir des demandes d'actions
à Barcelone. Cette lettre, publiée par les journaux, fit une
grande sensation dans notre ville; le commerce barcelonais
a su, en effet, comprendre que l'ouverture de ce canal pou-
vait lui rendre ses anciennes relations avec l'Inde et l'Orient,
qu'il perdit par la découverte du cap de Bonne-Espérance. Notre
population a été flattée du choix de M. Brusi, qui est un des
hommes les plus respectables et les plus intelligents de la Ca-
talogne.
» Ajoutez à ces motifs de satisfaction les sympathies per-
sonnelles que M. de Lesseps a laissées parmi nous quand il
fut consul de Franca dans notre ville; aussi la souscription
a-t-elle obtenu un plein succès. D'après des données que je
crois pouvoir garantir, on assure que Barcelone offrira toute
la somme réservée à l'Espagne.
« A la nouvelle de la prochaine arrivée de M. de Lesseps,
on a commencé aussitôt les préparatifs pour le recevoir digne-
ment. La junte de commerce fait orner ses salons pour lui
donner un banquet; les Français résidant ici lui en préparent
un autre, et les sociétés chorales, ainsi que les meilleurs or-
chestres , font les répétitions d'une grande sérénade. )
Le Nouvelliste de Marseille du 9 octobre a remarqué,
comme nous, les articles que le Times a publiés sur l'orga-
nisation financière de l'entreprise du canal de Suez, et voici
ce qu'il en dit :
« Le Times, qui a parfois de bons moments, se montre de-
puis quelque temps favorable au projet de percement de
l'isthme de Suez; il n'en pouvait être autrement de la part
d'un journal qui se constitue l'organe des opinions et des in-
térêts de sa nation ; or, les avantages que l'Angleterre doit
recueillir d'une telle entreprise sont trop évidents, ils ont été
trop bien appréciés dans les principaux centres commerciaux
ou manufacturiers de la Grande-Bretagne pour que le Times,
après quelques accès de mauvaise humeur, ne se rendit pas
à l'évidence et ne suivît pas le courant de l'opinion.
» Un autre journal, le Morning-Chronicle, reconnaît qu'en
dehors du gouvernement anglais, tous les autres pays sont
déterminés à voir exécuter le canal de Suez, et il en donne
pour preuve ce fait que les États européens ont déjà souscrit
presque toutes les sommes demandées pour achever cette
grande entreprise. « traduit l'article
Le Nouvelliste de Marseille du 10 octobre traduit l'article
remarquable du Morning-Chronicle. Nous avons donné plus
haut cet article, dont nos lecteurs ont pu juger.
Le Nouvelliste de Marseille du 13 octobre publie l'article
suivant :
« Est-il vrai que les Anglais veulent louer Périm? Si cela
est, il faut les féliciter de reconnaître enfin la différence qui
existe entre le tien et le mien. Ordinairement ils n'étaient pas
si réservés ni si scrupuleux; et, quand quelque chose leur
convenait, ils savaient bien se l'approprier en vertu d'un droit
qu'on découvre toujours lorsqu'on est le plus fort.
» Garder Périm sans prétendre en être propriétaire, payer
au Sultan une redevance, comme l'on fait à un suzerain,
c'est un progrès, c'est montrer une grande déférence pour
les principes de moralité qui ont, depuis la restauration de
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