Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-10-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 octobre 1858 25 octobre 1858
Description : 1858/10/25 (A3,N57). 1858/10/25 (A3,N57).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62031036
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/05/2012
à 3-6 L'ISTHME DE SUEZ, LUNDI 25 OCTOBRE.
d'appeler l'attention du gouvernement sur l'archipel de la
Sonde, où la race anglo-saxonne possède déjà un excellent
pied-à-terre dans là possession de sir James Brooke, dont
nous venons de parler :
a Bien que situées sur la grande route du commerce, dit la
feuille anglaise, ces îles et péninsules immenses sont à peu
près inconnues dans leur intérieur. Le microcosme d'un va-
peur oriental prête bien l'oreille à des histoires de chiens
volants, de serpents prodigieux et d'une population de canni-
bales; mais le passager a le regard tourné vers sa destination
et donne peu de pensées à ces pays primitifs qu'il rencontre
sur sa route. Et cependant il longe les limites d'un empire
futur, qui, dans un avenir peu éloigné, est destiné à prendre
une place dans l'histoire du monde. Un pays où il y a du
charbon et des métaux en abondance, où le sol est d'une fer-
tilité fabuleuse, où la pluie et le soleil alternent dans toute
l'année, ne peut manquer d'acquérir une grande importance
politique et financière entre les mains de possesseurs civilisés.
Tout le commerce de l'extrême Orient passe à travers les
chemins qui séparent ces fragments d'un coin de terre brisé
en morceaux, et qui possèdent tous les éléments d'un grand
avenir. Sumatra, Bornéo et Célèbes, et mille autres îles qui
constituent ce vaste archipel sans maître, offrent un terrain
immense à des pionniers futurs, et avec l'aide de la science
et de l'industrie, ils donneront l'existence à une nombreuse
population, ils emploieront des marines marchandes et ils
apporteront une abondance de produits divers sur les marchés
du monde.
» Les discours de sir James Brooke ont appelé l'attention
de nos commerçants sur l'importance de cette vaste région.
Toutes nos grandes villes sont maintenant remuées par cette
agitation silencieuse et profonde qui trouve son expression
dans de nombreuses pétitions signées de noms qui repré-
sentent des ressources pécuniaires sans limites et de riches
opérations commerciales. Ces documents opèrent avec une
influence beaucoup plus grande qu'une centaine de démons-
trations plus bruyantes, et il est impossible que l'objet n'en
doive pas être longuement discuté dans la prochaine session
du Parlement. »
— A l'occasion de l'ouverture de l'Assemblée législative de
Ceylan, le 28 juillet, le gouverneur sir Henry George Ward a
prononcé un discours dans lequel il a exposé brièvement la
situation de cette belle colonie. Il a pu signaler un progrès
remarquable, conséquence des excellentes mesures prises par
le gouvernement pour l'exécution des grands travaux publics,
routes, télégraphes, etc., propres à donner lieu à un rapide
développement de la prospérité des colons. Tout est prêt pour
mettre, au premier beau temps, l'île de Ceylan en communi-
cation télégraphique avec le continent de l'Inde, et alors le
port de Galle deviendra une des stations les plus commodes
pour les navires faisant le commerce de l'Inde. La meilleure
preuve de la prospérité de l'île est l'accroissement continu
des revenus, qui, en quatre ans, se sont élevés de 408,041
liv. st. en 1854, à 578,028 liv. st. en 1857 ; il y a tout
lieu d'espérer qu'en 1858 ils dépasseront la somme de
620,000 liv. st., ou 15,500,000 fr., et ils pourront atteindre
le Chiffre de 650,000 liv. st. Pendant la même période, les
dépenses se sont accrues de 393,267 liv. st. à 553,459 liv.,
dont 161,174 liv. st. ont été employeés pour des travaux d'uti-
lité publique.
Ce développement si heureux de la belle colonie singha-
laise avait commencé déjà sous l'administration du vicomte
de Torrington, de 1848 à 1851.
Pour tous les Faits divers, ERNEST DESPLACES.
NOUVELLES D'ÉGYPTE.
(Correspondance particulière de HSTHME DE SUEZ.)
Alexandrie, Il octobre 1858.
Je n'ai absolument rien de saillant à vous apprendre, et
aucun mouvement de troupes anglaises à travers l'Egypte n'a
eu lieu depuis ma dernière lettre.
Il est, dit-on, de nouveau question de l'emprunt, et la
Banque d'Egypte se dispute dans ce moment l'adjudication de
cette affaire avec quelques autres concurrents. Mais le Vice-
roi, qui est toujours au Caire, ne semble pas disposé à traiter
définitivement cette affaire. Son Altesse a recu avant-hier,
avec la pompe accoutumée, la caravane des pèlerins revenant
de la Mecque, et qui est précédée par le chameau sacré, por-
teur du tapis qui a couvert, pendant l'année écoulée, la tombe
du prophète. Cette cérémonie toute religieuse, qui se repro-
duit tous les ans, a le privilége d'attirer une immense popu-
lation , avide de jouir de ce spectacle.
On dit que Son Altesse a l'intention de se rendre sous peu
de jours à Suez, pour inaugurer la ligne de cette ville au Caire.
Nous aurons donc bientôt toute la ligne d'Alexandrie à Suez
ouverte à la circulation. ;
La santé publique continue à être excellente.
Le service de la Compagnie la Medjidié sur la mer Rouge
est devenu fort actif, et on dit que les résultats des opérations
de cette Compagnie sont déjà fort beaux. Je vous envoie inclus
le tableau du mouvement du port d'Alexandrie pendant les
deux derniers mois d'août et de septembre. Le commerce a
repris une certaine animation depuis quelque temps, et la
confiance a reparu.
Mouvement d'exportation du port d'Alexandrie -pendant
les mois d'août et de septembre 1858.
Pendant les deux mois d'août et de septembre derniers,
177 navires ont quitté le port d'Alexandrie.
131 sont partis en charge,
46 — sur lest.
Ces 177 navires se répartissent de la manière suivante :
Anglais. 77 dont 52 à voile et 25 à vapeur.
Français. 25 — 15 — 10 —
Autrichiens. 29 — 20 — 9
Ottomans. 8 — 1 - -7
Égyptiens. 1 — -
Grecs.* 12 — 12 - —
Prussiens. 7 — 7 - »
Danois. 7 — 7 - »
Suédois 5 - 5 -
Américains. 2 - 2 -
Toscans. 1 - 1 - -
Belges. 1 - 1 - -
Hollandais. 1 - 1 -
Napolitains. J - 1 -
- - -
Total des navires. 177 dont 125 à voile et 52 à vapeur.
Les 131 navires chargés ont emporté, savoir ;
111,485 ardebs blé,
137,658 — fèves et orge,
12,016 balles coton,
à destination pour l'Angleterre;
15,266 ardebs blé,
485 — fèves,
2,889 balles coton,
à destination pour la France;
d'appeler l'attention du gouvernement sur l'archipel de la
Sonde, où la race anglo-saxonne possède déjà un excellent
pied-à-terre dans là possession de sir James Brooke, dont
nous venons de parler :
a Bien que situées sur la grande route du commerce, dit la
feuille anglaise, ces îles et péninsules immenses sont à peu
près inconnues dans leur intérieur. Le microcosme d'un va-
peur oriental prête bien l'oreille à des histoires de chiens
volants, de serpents prodigieux et d'une population de canni-
bales; mais le passager a le regard tourné vers sa destination
et donne peu de pensées à ces pays primitifs qu'il rencontre
sur sa route. Et cependant il longe les limites d'un empire
futur, qui, dans un avenir peu éloigné, est destiné à prendre
une place dans l'histoire du monde. Un pays où il y a du
charbon et des métaux en abondance, où le sol est d'une fer-
tilité fabuleuse, où la pluie et le soleil alternent dans toute
l'année, ne peut manquer d'acquérir une grande importance
politique et financière entre les mains de possesseurs civilisés.
Tout le commerce de l'extrême Orient passe à travers les
chemins qui séparent ces fragments d'un coin de terre brisé
en morceaux, et qui possèdent tous les éléments d'un grand
avenir. Sumatra, Bornéo et Célèbes, et mille autres îles qui
constituent ce vaste archipel sans maître, offrent un terrain
immense à des pionniers futurs, et avec l'aide de la science
et de l'industrie, ils donneront l'existence à une nombreuse
population, ils emploieront des marines marchandes et ils
apporteront une abondance de produits divers sur les marchés
du monde.
» Les discours de sir James Brooke ont appelé l'attention
de nos commerçants sur l'importance de cette vaste région.
Toutes nos grandes villes sont maintenant remuées par cette
agitation silencieuse et profonde qui trouve son expression
dans de nombreuses pétitions signées de noms qui repré-
sentent des ressources pécuniaires sans limites et de riches
opérations commerciales. Ces documents opèrent avec une
influence beaucoup plus grande qu'une centaine de démons-
trations plus bruyantes, et il est impossible que l'objet n'en
doive pas être longuement discuté dans la prochaine session
du Parlement. »
— A l'occasion de l'ouverture de l'Assemblée législative de
Ceylan, le 28 juillet, le gouverneur sir Henry George Ward a
prononcé un discours dans lequel il a exposé brièvement la
situation de cette belle colonie. Il a pu signaler un progrès
remarquable, conséquence des excellentes mesures prises par
le gouvernement pour l'exécution des grands travaux publics,
routes, télégraphes, etc., propres à donner lieu à un rapide
développement de la prospérité des colons. Tout est prêt pour
mettre, au premier beau temps, l'île de Ceylan en communi-
cation télégraphique avec le continent de l'Inde, et alors le
port de Galle deviendra une des stations les plus commodes
pour les navires faisant le commerce de l'Inde. La meilleure
preuve de la prospérité de l'île est l'accroissement continu
des revenus, qui, en quatre ans, se sont élevés de 408,041
liv. st. en 1854, à 578,028 liv. st. en 1857 ; il y a tout
lieu d'espérer qu'en 1858 ils dépasseront la somme de
620,000 liv. st., ou 15,500,000 fr., et ils pourront atteindre
le Chiffre de 650,000 liv. st. Pendant la même période, les
dépenses se sont accrues de 393,267 liv. st. à 553,459 liv.,
dont 161,174 liv. st. ont été employeés pour des travaux d'uti-
lité publique.
Ce développement si heureux de la belle colonie singha-
laise avait commencé déjà sous l'administration du vicomte
de Torrington, de 1848 à 1851.
Pour tous les Faits divers, ERNEST DESPLACES.
NOUVELLES D'ÉGYPTE.
(Correspondance particulière de HSTHME DE SUEZ.)
Alexandrie, Il octobre 1858.
Je n'ai absolument rien de saillant à vous apprendre, et
aucun mouvement de troupes anglaises à travers l'Egypte n'a
eu lieu depuis ma dernière lettre.
Il est, dit-on, de nouveau question de l'emprunt, et la
Banque d'Egypte se dispute dans ce moment l'adjudication de
cette affaire avec quelques autres concurrents. Mais le Vice-
roi, qui est toujours au Caire, ne semble pas disposé à traiter
définitivement cette affaire. Son Altesse a recu avant-hier,
avec la pompe accoutumée, la caravane des pèlerins revenant
de la Mecque, et qui est précédée par le chameau sacré, por-
teur du tapis qui a couvert, pendant l'année écoulée, la tombe
du prophète. Cette cérémonie toute religieuse, qui se repro-
duit tous les ans, a le privilége d'attirer une immense popu-
lation , avide de jouir de ce spectacle.
On dit que Son Altesse a l'intention de se rendre sous peu
de jours à Suez, pour inaugurer la ligne de cette ville au Caire.
Nous aurons donc bientôt toute la ligne d'Alexandrie à Suez
ouverte à la circulation. ;
La santé publique continue à être excellente.
Le service de la Compagnie la Medjidié sur la mer Rouge
est devenu fort actif, et on dit que les résultats des opérations
de cette Compagnie sont déjà fort beaux. Je vous envoie inclus
le tableau du mouvement du port d'Alexandrie pendant les
deux derniers mois d'août et de septembre. Le commerce a
repris une certaine animation depuis quelque temps, et la
confiance a reparu.
Mouvement d'exportation du port d'Alexandrie -pendant
les mois d'août et de septembre 1858.
Pendant les deux mois d'août et de septembre derniers,
177 navires ont quitté le port d'Alexandrie.
131 sont partis en charge,
46 — sur lest.
Ces 177 navires se répartissent de la manière suivante :
Anglais. 77 dont 52 à voile et 25 à vapeur.
Français. 25 — 15 — 10 —
Autrichiens. 29 — 20 — 9
Ottomans. 8 — 1 - -7
Égyptiens. 1 — -
Grecs.* 12 — 12 - —
Prussiens. 7 — 7 - »
Danois. 7 — 7 - »
Suédois 5 - 5 -
Américains. 2 - 2 -
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Belges. 1 - 1 - -
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Les 131 navires chargés ont emporté, savoir ;
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137,658 — fèves et orge,
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