Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-10-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 octobre 1858 25 octobre 1858
Description : 1858/10/25 (A3,N57). 1858/10/25 (A3,N57).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62031036
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/05/2012
LUNDI 25 OCTOBRE. JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS, 531
des sociétés savantes .qui se sont occupées de ce projet; les
résolutions de toutes les corporations commerciales qui ont été
appelées à en dire leur avis ; les vœux de plusieurs corps po-
litiques; les discours des hommes d'Etat, et enfin les discus-
sions du Parlement sarde et surtout celles du Parlement bri-
tannique.
» C'est presque une page d'histoire que nous écrivons. Les
faits sont vivants et tout actuels; quelques-uns même ne sont
pas encore tout à fait accomplis au moment où nous devons
les exposer. Nous tâcherons que nos jugements aient quelque
chose de la gravité de l'histoire; et, sans viser plus haut qu'il
ne convient dans cette œuvre fugitive, nous croyons que les
renseignements réunis ici par nous pourront servir un jour
aux futurs historiens de notre temps.
» C'est un spectacle à la fois intéressant et instructif que
nous déroulerons sous les yeux du lecteur qui voudra bien
nous suivre, et la postérité elle-même ne le dédaignera pas.
C'est une chose rare dans les annales du monde qu'une grande
et pacifique pensée conçue par un prince généreux et éclairé,
au profit de la civilisation universelle, poursuivie avec une
énergie invincible par celui à qui ce prince en a confié l'exé-
cution , acclamée dès son apparition par tous les peuples ,
sanctionnée par la science la plus compétenteet combattue
seulement par le gouvernement de la nation à qui cette féconde
idée doit être plus utile qu'au reste de l'univers tout entier.
» Il est curieux d'observer pas à pas les progrès de cette
lutte, qui va se terminer bientôt par un triomphe.
« Nous ne porterons pas le moindre esprit d'hostilité dans
notre polémique contre le cabinet anglais. Nous aurions d'au-
tant plus tort de nous montrer à cette heure irrités contre lui
et contre sa résistance peu justifiable, que son opposition nous
semble désormais à bout. Il a épuisé contre le projet du canal
de Suez toutes les armes dont il pouvait disposer; et il s'est
trouvé que son opposition n'a pu empêcher ce projet de gran-
dir chaque jour et d'arriver enfin à sa réalisation. Nous dirons
donc la vérité sans aucune amertume sur le mauvais vouloir
occulte ou déclaré du gouvernement anglais; nous pouvons
être aujourd'hui d'autant plus calmes à son égard que nous
ne le craignons plus. D'ailleurs, nous ajoutons que, partisans
très-sincères de l'alliance durable des deux grands pays, nous
nous reprocherions comme une faute de raviver, même sur
une question secondaire, des animosités qui heureusement
tendent à s'apaiser de plus en plus.
» Voilà deux motifs suffisants pour être impartiaux envers
le gouvernement anglais. Mais comme la vérité ne doit jamais
perdre ses droits, nous ne cacherons pas les erreurs de quel-
ques hommes d'État dont la conduite dans cette affaire n'a
point été ce qu'elle devait être pour le bien de l'humanité, ni
même pour l'intérêt véritable de l'Angleterre. En croyant être
patriotes, ces hommes d'État ont desservi leur pays; et nous
espérons les en persuader eux-mêmes, si par hasard ce petit
écrit leur tombe sous les yeux.
» Si nous parlons du gouvernement anglais avec une im-
partiale franchise, qui nous est assez facile, nous sommes
dans une situation plus délicate à l'égard de M. Ferd. de Les-
seps, qui a bien voulu nous honorer de son patronage. Mais
que le lecteur se rassure ; nous ne dirons de M. Ferd. de
Lesseps , malgré les sentiments qui nous attachent à lui, que
ce que tout le monde en dit, et nous sommes certains de n'être
point suspects de flatterie , quand nous parlerons, comme il
nous le faudra faire plus d'une fois, de son courage, de son
activité, de sa prudence, qui ne se sont point un seul instant
démentis. C'est lui seul qui, en quatre ans, a amené les choses
au point où elles en sont aujourd'hui, à l'aide de quelques
collaborateurs, parmi lesquels nous occupous le rang le plus
modeste.
» Le public peut donc, en toute sécurité, se fier à tout ce
qu'il va lire, et nos jugements, fondés snr les. faits les plus
incontestables, ne seront altérés ni par l'amitié ni par la haine :
Nec injuria nec beneficio.
» Ces réserves faites, nous entrons en matière; et nous
commencerons par la concession que S. A. Mohammed Saïd-
Pacha, vice-roi d'Egypte, a faite à M. Ferd. de Lesseps. C'est
le fondement de tout l'édifice. )
Nous analyserons plus tard cet opuscule, qui résume
clairement toutes les phases qu'a subies notre grande
entreprise depuis quatre ans. A ce point de vue nous ne
craignons pas de dire que l'ouvrage de notre gérant
peut être très-utile.
G. WAGENER.
LA MALLE D'AUSTRALIE.
L'amirauté anglaise vient de publier les conditions à rem-
plir par les entrepreneurs de la malle d'Australie. D'après ce
document, il y aura par mois une malle à l'aller et une autre
au retour, via Gibraltar, Malte et Suez; les vapeurs touche-
ront à King-George's-Sound pour déposer les dépêches de
l'Australie occidentale; ensuite à l'île des Kangourous sur la
côte sud, pour débarquer la malle d'Adélaïde; ils iront en-
suite à Port-Philippe avec les lettres de Melbourne, et ils ter-
mineront leur voyage à Sydney. Au retour ils toucheront à
ces diverses stations dans l'ordre inverse.
La durée du voyage de Londres à Sydney est fixée à cin-
quante-cinq jours, et le service doit commencer au mois de
février 1859. On espère que cet arrangement obtiendra l'ap-
probation de toutes les colonies, et quand il sera exécuté,
le gouvernement invitera les armateurs à faire des soumis-
sions pour un service additionnel via Panama.
Mais il semble que les termes du contrat imposé par le
gouvernement aux entrepreneurs du service postal de l'Aus-
tralie sont peu faits pour contenter le public commerçant.
Du moins M. Edward Wilson adresse au Times du 8 octobre
une lettre dans laquelle il désapprouve entièrement ces con-
ditions, et à ce qu'il paraît avec beaucoup de raison. « C'est
d'abord une grande faute que de ne faire partir tous les
mois qu'une seule malle par la route de Suez, et d'attendre
l'organisation d'un second service par la route de Panama,
qui est beaucoup plus longue. C'est sans doute pour ne pas
rendre impossible dès l'abord ce dernier service que l'on a
fixé la durée du voyage de Sydney à Londres via Gibraltar à
cinquante - cinq jours , terme beaucoup trop long selon
M. Wilson. En supprimant deux jours pour le voyage de
Sydney à Melbourne et cinq jours pour le détour par Gibral-
tar, on aurait quarante-huit jours pour le transport de-la
malle de Melbourne à Londres, tandis que suivant M. Wil-
son ce transport peut être effectué en quarante et un jours et
demi; et ces termes resteraient en vigueur pendant sept ans,
malgré tous les progrès que la navigation à vapeur fait an-
nuellement. Mais ce qu'il y a de plus grave dans la note du
gouvernement, c'est un article qui admet la soumission de
services auxiliaires s'attachant à quelque grand service déjà
existant. En d'autres termes, la Compagnie Péninsulaire, qui
a déjà le monopole des mers de l'Inde, est invitée à présenter
quelque projet d'embranchement de sa ligne principale, et
qui partirait d'un port quelconque de la dernière. Naturelle-
des sociétés savantes .qui se sont occupées de ce projet; les
résolutions de toutes les corporations commerciales qui ont été
appelées à en dire leur avis ; les vœux de plusieurs corps po-
litiques; les discours des hommes d'Etat, et enfin les discus-
sions du Parlement sarde et surtout celles du Parlement bri-
tannique.
» C'est presque une page d'histoire que nous écrivons. Les
faits sont vivants et tout actuels; quelques-uns même ne sont
pas encore tout à fait accomplis au moment où nous devons
les exposer. Nous tâcherons que nos jugements aient quelque
chose de la gravité de l'histoire; et, sans viser plus haut qu'il
ne convient dans cette œuvre fugitive, nous croyons que les
renseignements réunis ici par nous pourront servir un jour
aux futurs historiens de notre temps.
» C'est un spectacle à la fois intéressant et instructif que
nous déroulerons sous les yeux du lecteur qui voudra bien
nous suivre, et la postérité elle-même ne le dédaignera pas.
C'est une chose rare dans les annales du monde qu'une grande
et pacifique pensée conçue par un prince généreux et éclairé,
au profit de la civilisation universelle, poursuivie avec une
énergie invincible par celui à qui ce prince en a confié l'exé-
cution , acclamée dès son apparition par tous les peuples ,
sanctionnée par la science la plus compétenteet combattue
seulement par le gouvernement de la nation à qui cette féconde
idée doit être plus utile qu'au reste de l'univers tout entier.
» Il est curieux d'observer pas à pas les progrès de cette
lutte, qui va se terminer bientôt par un triomphe.
« Nous ne porterons pas le moindre esprit d'hostilité dans
notre polémique contre le cabinet anglais. Nous aurions d'au-
tant plus tort de nous montrer à cette heure irrités contre lui
et contre sa résistance peu justifiable, que son opposition nous
semble désormais à bout. Il a épuisé contre le projet du canal
de Suez toutes les armes dont il pouvait disposer; et il s'est
trouvé que son opposition n'a pu empêcher ce projet de gran-
dir chaque jour et d'arriver enfin à sa réalisation. Nous dirons
donc la vérité sans aucune amertume sur le mauvais vouloir
occulte ou déclaré du gouvernement anglais; nous pouvons
être aujourd'hui d'autant plus calmes à son égard que nous
ne le craignons plus. D'ailleurs, nous ajoutons que, partisans
très-sincères de l'alliance durable des deux grands pays, nous
nous reprocherions comme une faute de raviver, même sur
une question secondaire, des animosités qui heureusement
tendent à s'apaiser de plus en plus.
» Voilà deux motifs suffisants pour être impartiaux envers
le gouvernement anglais. Mais comme la vérité ne doit jamais
perdre ses droits, nous ne cacherons pas les erreurs de quel-
ques hommes d'État dont la conduite dans cette affaire n'a
point été ce qu'elle devait être pour le bien de l'humanité, ni
même pour l'intérêt véritable de l'Angleterre. En croyant être
patriotes, ces hommes d'État ont desservi leur pays; et nous
espérons les en persuader eux-mêmes, si par hasard ce petit
écrit leur tombe sous les yeux.
» Si nous parlons du gouvernement anglais avec une im-
partiale franchise, qui nous est assez facile, nous sommes
dans une situation plus délicate à l'égard de M. Ferd. de Les-
seps, qui a bien voulu nous honorer de son patronage. Mais
que le lecteur se rassure ; nous ne dirons de M. Ferd. de
Lesseps , malgré les sentiments qui nous attachent à lui, que
ce que tout le monde en dit, et nous sommes certains de n'être
point suspects de flatterie , quand nous parlerons, comme il
nous le faudra faire plus d'une fois, de son courage, de son
activité, de sa prudence, qui ne se sont point un seul instant
démentis. C'est lui seul qui, en quatre ans, a amené les choses
au point où elles en sont aujourd'hui, à l'aide de quelques
collaborateurs, parmi lesquels nous occupous le rang le plus
modeste.
» Le public peut donc, en toute sécurité, se fier à tout ce
qu'il va lire, et nos jugements, fondés snr les. faits les plus
incontestables, ne seront altérés ni par l'amitié ni par la haine :
Nec injuria nec beneficio.
» Ces réserves faites, nous entrons en matière; et nous
commencerons par la concession que S. A. Mohammed Saïd-
Pacha, vice-roi d'Egypte, a faite à M. Ferd. de Lesseps. C'est
le fondement de tout l'édifice. )
Nous analyserons plus tard cet opuscule, qui résume
clairement toutes les phases qu'a subies notre grande
entreprise depuis quatre ans. A ce point de vue nous ne
craignons pas de dire que l'ouvrage de notre gérant
peut être très-utile.
G. WAGENER.
LA MALLE D'AUSTRALIE.
L'amirauté anglaise vient de publier les conditions à rem-
plir par les entrepreneurs de la malle d'Australie. D'après ce
document, il y aura par mois une malle à l'aller et une autre
au retour, via Gibraltar, Malte et Suez; les vapeurs touche-
ront à King-George's-Sound pour déposer les dépêches de
l'Australie occidentale; ensuite à l'île des Kangourous sur la
côte sud, pour débarquer la malle d'Adélaïde; ils iront en-
suite à Port-Philippe avec les lettres de Melbourne, et ils ter-
mineront leur voyage à Sydney. Au retour ils toucheront à
ces diverses stations dans l'ordre inverse.
La durée du voyage de Londres à Sydney est fixée à cin-
quante-cinq jours, et le service doit commencer au mois de
février 1859. On espère que cet arrangement obtiendra l'ap-
probation de toutes les colonies, et quand il sera exécuté,
le gouvernement invitera les armateurs à faire des soumis-
sions pour un service additionnel via Panama.
Mais il semble que les termes du contrat imposé par le
gouvernement aux entrepreneurs du service postal de l'Aus-
tralie sont peu faits pour contenter le public commerçant.
Du moins M. Edward Wilson adresse au Times du 8 octobre
une lettre dans laquelle il désapprouve entièrement ces con-
ditions, et à ce qu'il paraît avec beaucoup de raison. « C'est
d'abord une grande faute que de ne faire partir tous les
mois qu'une seule malle par la route de Suez, et d'attendre
l'organisation d'un second service par la route de Panama,
qui est beaucoup plus longue. C'est sans doute pour ne pas
rendre impossible dès l'abord ce dernier service que l'on a
fixé la durée du voyage de Sydney à Londres via Gibraltar à
cinquante - cinq jours , terme beaucoup trop long selon
M. Wilson. En supprimant deux jours pour le voyage de
Sydney à Melbourne et cinq jours pour le détour par Gibral-
tar, on aurait quarante-huit jours pour le transport de-la
malle de Melbourne à Londres, tandis que suivant M. Wil-
son ce transport peut être effectué en quarante et un jours et
demi; et ces termes resteraient en vigueur pendant sept ans,
malgré tous les progrès que la navigation à vapeur fait an-
nuellement. Mais ce qu'il y a de plus grave dans la note du
gouvernement, c'est un article qui admet la soumission de
services auxiliaires s'attachant à quelque grand service déjà
existant. En d'autres termes, la Compagnie Péninsulaire, qui
a déjà le monopole des mers de l'Inde, est invitée à présenter
quelque projet d'embranchement de sa ligne principale, et
qui partirait d'un port quelconque de la dernière. Naturelle-
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.94%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.94%.
- Collections numériques similaires Thématique : ingénierie, génie civil Thématique : ingénierie, génie civil /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCthèm02"Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp11" Corpus : ports et travaux maritimes Corpus : ports et travaux maritimes /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp16"
- Auteurs similaires Desplaces Ernest Desplaces Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Desplaces Ernest" or dc.contributor adj "Desplaces Ernest")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 11/24
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k62031036/f11.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k62031036/f11.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k62031036/f11.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k62031036
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k62031036
Facebook
Twitter