Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-10-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 octobre 1858 10 octobre 1858
Description : 1858/10/10 (A3,N56). 1858/10/10 (A3,N56).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203102s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/10/2012
DIMANCHE 10 OCTOBRE.
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS.
517
jeune, savant et hardi voyageur s'était proposé d'explo-
rer les pays encore inconnus du Darfour et du Ouadaï.
Afin de se préparer pour une expédition aussi difficile et
ainsi périlleuse, il parcourut d'abord l'Egypte et les pays
de la mer Rouge. Après son retour au Caire au prin-
temps de 1858, il fit les préparatifs nécessaires à son
voyage, envoya une partie de son bagage à Kartoum et
se disposa à partir par Suez, Souakin et Dacca, lors-
qu'il fut surpris tout à coup par un mal de dent très-
violent, suivi quelques jours- plus tard du tétanos.
Malgré tous les efforts des médecins les plus habiles,
le jeune homme mourut dans la force de l'âge et de la
santé le 15 mars 1858. Pendant son séjour en Egypte,
il adressa à plusieurs reprises d'excellents mémoires
aux feuilles scientifiques de l'Allemagne, entre autres
celui dont nous allons faire une analyse aussi complète
que possible, tout en omettant les détails déjà connus
de nos lecteurs par les belles lettres sur la mer Rouge,
qu'un de nos abonnés a bien voulu nous adresser.
M. de Neimans reconnaît pleinement la haute im-
portance du golfe Arabique au point de vue commer-
cial. Dans cette conviction et en présence du projet de
la canalisation-de l'isthme de Suez, il voudrait que ses
compatriotes de l'Allemagne méridionale, dont l'indus-
trie ressent de plus en plus le besoin d'élargir ses dé-
bouchés, jetassent à temps les fondements nécessaires
pour se trouver prêts à tirer plus tard tous les profits
possibles de cette entreprise ; et c'est pour leur donner
les renseignements désirables qu'il fait une exposition
détaillée de l'état actuel du commerce dans ces parages.
En descendant la côte orientale du golfe Arabique,
on rencontre au nord :
I. LE HEDJAS.
Les Arabes désignent par ce nom cette partie de
l'ouest de la péninsule arabe qui s'étend depuis la
côte de Syrie, le long de la mer Rouge, jusqu'au vil-
lage d'Hali, sur la frontière de l'Yémen et du pays
des montagnards d'Assyr. Vers l'intérieur il est impos-
sible de tracer une ligne de délimitation bien certaine
à travers les tribus des Bédouins demeurant entre le
Hedjas et le Nedjd.
Formant la continuation du désert syriaque, le pays,
à l'exception d'un petit nombre d'endroits, est une
vaste surface pierreuse et aride, qui offre au voyageur
l'aspect le plus triste. Pauvre et stérile au plus haut
degré, ne produisant qu'une faible quantité de dattes,
il manque de tout, jusqu'aux céréales et au bois si in-
dispensables à la vie des hommes. Aussi la population
est-elle très-clairsemée, et forcée de tirer la plus
grande partie de ses approvisionnements de la côte
égyptienne. Les produits de l'Hedjas sont le henneh
(pour teindre les ongles en rouge), des chapelets en
jusr (espèce de corail noir), et des peignes taillés en
bois d'ébène.
Les deux villes remarquables sont la Mecque et
Médine, très-fréquentées comme les « lieux saints »
de l'islamisme. C'est à elles seules que le Hedjas doit
son importance actuelle.
La foule des pèlerins et marchands, accourant dés
différentes parties du monde vers la Mecque, a fait de
Djeddah, au point de vue commercial, le port le plus
intéressant depuis des siècles sur le bord de la mer
Rouge.
Les marchands de Mascate, de l'Inde, de Singapore
et des côtes de l'Afrique orientale y arrivent par mer,
tandis que les marchands de Perse, de Syrie et d'Egypte
y envoient leurs marchandises par les caravanes venant
de la Mecque. Les caravanes des Maugrébins (de Tu-.
nis, Alger, Maroc) , ainsi que celles des Indiens, ont
cessé d'y venir depuis des années. En revanche, le com-
merce s'est considérablement accru par le nombre tou-
jours croissant des pèlerins de l'Afrique centrale, par-
ticulièrement du Darfour, du Ouadaï et de Tombouctou.
Mais dans tout ce mouvement, le commerce le plus
important est le commerce européen, qui se fait par
Suez.
L'administration de l'Hedjas est en partie entre les
mains du pacha turc, gouverneur général de tout le
littoral de la mer Rouge, en partie entre celles du
grand chérif de la Mecque. Cette division du pouvoir
et la rivalité des deux chefs ont eu pour résultat une
anarchie complète, telle que les tribus arabes, même
dans les environs immédiats des ports occupés militaire-
ment, ne reconnaissent pas du tout l'autorité de la
Turquie, et reconnaissent celle du grand chérif seule-
ment quand cela leur plaît.
Le pouvoir des gouverneurs turcs dans les villes se
borne à la perception des droits imposés à l'importation
et à l'exportation des marchandises. L'exercice des
métiers et la propriété foncière ne sont pas sujets à des
impositions, à cause de la « sainteté » du territoire du
Hedjas. Le revenu de toutes les douanes s'élève sous
l'administration actuelle à la somme de quatre-vingt-
dix mille thalaris ( thalers autrichiens de Marie-Thérèse,
cinq francs soixante centimes ), à laquelle les douanes
de Djeddah contribuent pour la somme de soixante-
dix-sept mille thalaris par an.
Les frais d'administration sont de huit cent cinquante
mille à neuf cent mille thalaris par an, y compris, outre
l'état militaire de 3,500 hommes, l'apanage de 400
bourses, payables tous les ans au grand chérif comme
prix de sa soumission. Afin d'assurer la tranquillité du
pays, et pour empêcher le pillage des pèlerins, le gou-
vernement paye, sous le nom de K subventions,)! des
tributs annuels à diverses peuplades de montagnards et
de Bédouins. Néanmoins, pendant l'année courante
(1857), des incidents de cette espèce étaient à l'ordre
du jour, sous la déplorable administration du gouver-
neur général Mahmoud-Pacha.
Il n'y a pas ou très-peu de maisons de commerce
européennes à Djeddah et dans le Hedjas; mais il y a un
grand nombre de commerçants indiens, sujets anglais.
La France et l'Angleterre entretiennent à Djeddah des
consulats, pour sauvegarder leurs intérêts.
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS.
517
jeune, savant et hardi voyageur s'était proposé d'explo-
rer les pays encore inconnus du Darfour et du Ouadaï.
Afin de se préparer pour une expédition aussi difficile et
ainsi périlleuse, il parcourut d'abord l'Egypte et les pays
de la mer Rouge. Après son retour au Caire au prin-
temps de 1858, il fit les préparatifs nécessaires à son
voyage, envoya une partie de son bagage à Kartoum et
se disposa à partir par Suez, Souakin et Dacca, lors-
qu'il fut surpris tout à coup par un mal de dent très-
violent, suivi quelques jours- plus tard du tétanos.
Malgré tous les efforts des médecins les plus habiles,
le jeune homme mourut dans la force de l'âge et de la
santé le 15 mars 1858. Pendant son séjour en Egypte,
il adressa à plusieurs reprises d'excellents mémoires
aux feuilles scientifiques de l'Allemagne, entre autres
celui dont nous allons faire une analyse aussi complète
que possible, tout en omettant les détails déjà connus
de nos lecteurs par les belles lettres sur la mer Rouge,
qu'un de nos abonnés a bien voulu nous adresser.
M. de Neimans reconnaît pleinement la haute im-
portance du golfe Arabique au point de vue commer-
cial. Dans cette conviction et en présence du projet de
la canalisation-de l'isthme de Suez, il voudrait que ses
compatriotes de l'Allemagne méridionale, dont l'indus-
trie ressent de plus en plus le besoin d'élargir ses dé-
bouchés, jetassent à temps les fondements nécessaires
pour se trouver prêts à tirer plus tard tous les profits
possibles de cette entreprise ; et c'est pour leur donner
les renseignements désirables qu'il fait une exposition
détaillée de l'état actuel du commerce dans ces parages.
En descendant la côte orientale du golfe Arabique,
on rencontre au nord :
I. LE HEDJAS.
Les Arabes désignent par ce nom cette partie de
l'ouest de la péninsule arabe qui s'étend depuis la
côte de Syrie, le long de la mer Rouge, jusqu'au vil-
lage d'Hali, sur la frontière de l'Yémen et du pays
des montagnards d'Assyr. Vers l'intérieur il est impos-
sible de tracer une ligne de délimitation bien certaine
à travers les tribus des Bédouins demeurant entre le
Hedjas et le Nedjd.
Formant la continuation du désert syriaque, le pays,
à l'exception d'un petit nombre d'endroits, est une
vaste surface pierreuse et aride, qui offre au voyageur
l'aspect le plus triste. Pauvre et stérile au plus haut
degré, ne produisant qu'une faible quantité de dattes,
il manque de tout, jusqu'aux céréales et au bois si in-
dispensables à la vie des hommes. Aussi la population
est-elle très-clairsemée, et forcée de tirer la plus
grande partie de ses approvisionnements de la côte
égyptienne. Les produits de l'Hedjas sont le henneh
(pour teindre les ongles en rouge), des chapelets en
jusr (espèce de corail noir), et des peignes taillés en
bois d'ébène.
Les deux villes remarquables sont la Mecque et
Médine, très-fréquentées comme les « lieux saints »
de l'islamisme. C'est à elles seules que le Hedjas doit
son importance actuelle.
La foule des pèlerins et marchands, accourant dés
différentes parties du monde vers la Mecque, a fait de
Djeddah, au point de vue commercial, le port le plus
intéressant depuis des siècles sur le bord de la mer
Rouge.
Les marchands de Mascate, de l'Inde, de Singapore
et des côtes de l'Afrique orientale y arrivent par mer,
tandis que les marchands de Perse, de Syrie et d'Egypte
y envoient leurs marchandises par les caravanes venant
de la Mecque. Les caravanes des Maugrébins (de Tu-.
nis, Alger, Maroc) , ainsi que celles des Indiens, ont
cessé d'y venir depuis des années. En revanche, le com-
merce s'est considérablement accru par le nombre tou-
jours croissant des pèlerins de l'Afrique centrale, par-
ticulièrement du Darfour, du Ouadaï et de Tombouctou.
Mais dans tout ce mouvement, le commerce le plus
important est le commerce européen, qui se fait par
Suez.
L'administration de l'Hedjas est en partie entre les
mains du pacha turc, gouverneur général de tout le
littoral de la mer Rouge, en partie entre celles du
grand chérif de la Mecque. Cette division du pouvoir
et la rivalité des deux chefs ont eu pour résultat une
anarchie complète, telle que les tribus arabes, même
dans les environs immédiats des ports occupés militaire-
ment, ne reconnaissent pas du tout l'autorité de la
Turquie, et reconnaissent celle du grand chérif seule-
ment quand cela leur plaît.
Le pouvoir des gouverneurs turcs dans les villes se
borne à la perception des droits imposés à l'importation
et à l'exportation des marchandises. L'exercice des
métiers et la propriété foncière ne sont pas sujets à des
impositions, à cause de la « sainteté » du territoire du
Hedjas. Le revenu de toutes les douanes s'élève sous
l'administration actuelle à la somme de quatre-vingt-
dix mille thalaris ( thalers autrichiens de Marie-Thérèse,
cinq francs soixante centimes ), à laquelle les douanes
de Djeddah contribuent pour la somme de soixante-
dix-sept mille thalaris par an.
Les frais d'administration sont de huit cent cinquante
mille à neuf cent mille thalaris par an, y compris, outre
l'état militaire de 3,500 hommes, l'apanage de 400
bourses, payables tous les ans au grand chérif comme
prix de sa soumission. Afin d'assurer la tranquillité du
pays, et pour empêcher le pillage des pèlerins, le gou-
vernement paye, sous le nom de K subventions,)! des
tributs annuels à diverses peuplades de montagnards et
de Bédouins. Néanmoins, pendant l'année courante
(1857), des incidents de cette espèce étaient à l'ordre
du jour, sous la déplorable administration du gouver-
neur général Mahmoud-Pacha.
Il n'y a pas ou très-peu de maisons de commerce
européennes à Djeddah et dans le Hedjas; mais il y a un
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