Presse et revues
24 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-10-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 octobre 1858 10 octobre 1858
Description : 1858/10/10 (A3,N56). 1858/10/10 (A3,N56).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203102s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/10/2012
DIMANCHE 10 OCTOBRE.
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS.
513
ploiter le pays ouvert au commerce de l'Europe; on parle
déjà d'un chemin de fer en Chine. La Russie une fois ferme-
ment décidée à faire cette route, les capitaux se trouveront
aussi bien que pour le chemin de fer stratégique du Sud.
Mais l'exécution de cette voie ferrée ne prendrait guère plus de
temps que celle du canal de Suez. Les Américains de leur
côté ne resteront pas inactifs pour puiser dans la nouvelle
source de richesses commerciales, et le canal de Panama sera
bientôt réalisé, selon toute probabilité. Les Anglais se trouve-
raient ainsi entre deux pressions qui les poussent toutes deux
vers le même point : Suez ! Pour les Anglais, ces enfants
d'Israël de notre temps, il n'y a qu'une seule route, comme
pour les Israélites de l'Ancien Testament, qui les conduise
dans la terre promise, la route du désert.
» Mais les événements en Europe ne plaident pas moins
éloquemment l'urgence du canal de Suez. L'établissement
des Russes à Villefranche doit faire comprendre aux Anglais
que le temps est passé, ou passera bientôt, où la restriction
absolue des autres marines commerciales pouvait valoir pour
la première maxime de la politique commerciale anglaise. Les
autres nations aussi éprouvenUle désir d'augmenter l'activité
de leurs marines et de les mettre à ce degré de développement
indispensable pour prendre part au commerce universel. Ne
serait-ce pas alors l'intérêt d'une politique sage de favoriser
ces tendances qui ne peuvent plus être supprimées, et de pa-
ralyser ainsi des influences, dangereuses? Le développement
des marines militaires de l'Autriche et de la Turquie ne serait-
il pas un excellent contre-poids contre celles de la France et
de la Russie? La situation est telle que l'on ne peut simple-
ment écarter les éléments nouveaux; il faut en tenir compte,
et tel devrait être la tâche des hommes d'État anglais. v
La Gazette de Cologne du 21 septembre publie ensuite
la circulaire de M. de Lesseps, la réponse de M. Paléocapa
aux ingénieurs anglais, et la réponse de M. Conrad à la lettre
de M. Stéphenson.
La Gazette de Cologne du 30 septembre reproduit notre
article : La Bible et l'isthme de Suez.
M. Cipriano Segundo Montesino, membre de la Commis-
sion internationale, publie dans le Museô universal, Madrid,
30 septembre, un excellent article, résumant l'historique des
projets de canalisation de l'isthme de Suez et exposant le pro-
jet de la Commission internationale.
Nous remercions M. Montesino de cette nouvelle preuve de
sympathie.
Le Diario de Barcelone écrit dans son bulletin politique :
« Il est à remarquer que les événements politiques des
derniers temps, tels que l'insurrection de l'Inde et la guerre
en Chine, sont autant d'arguments faits pour démontrer aux
Anglais, ou plutôt au gouvernement anglais, combien sa ré-
sistance au canal de Suez est déraisonnable, et combien sa
prétention est contraire aux véritables intérêts de la nation
anglaise. Heureusement une pareille opposition ne durera pas
longtemps; car en Angleterre tous les intérêts légitimes ont
les moyens de réclamer en leur faveur, et peuvent être sûrs
d'obtenir plus tôt ou plus tard le puissant appui de l'opinion
publique, devant laquelle disparaissent tous les obstacles..
La Gaceta de los caminos de hierro, de Madrid, reprodui-
sant la circulaire de M. de Lesseps aux agents de la Compa-
gnie du canal, dit :
« Tous les hommes intelligents sont d'accord pour donner
à cette grande entreprise l'appui qu'elle mérite, et nous avons
la confiance qu'il en sera de même non-seulement à Barce-
nelone, mais aussi dans la capitale et les autres ports de la
Méditerrannée, où M. de Lesseps et son entreprise rencontre-
ront un appui bienveillant et efficace.
» Nous savons d'avance que la réception qui sera faite à
M. de Lesseps à Barcelone, où il a laissé des souvenirs si
agréables, égalera, si elle ne doit pas les surpasser, les ma-
gnifiques réceptions d'Odessa, de Trieste, de Venise et de
Vienne. Ce qui nous le garantit, ce sont les démonstrations
qui lui ont été faites déjà par la Société économique de Bar-
celone, la Chambre de commerce, la municipalité et d'autres
corporations de Barcelone, ainsi que les grands avantages
que la capitale de la province pourra tirer de l'ouverture de
l'isthme de Suez. )
0 Commercio de Porto (Portugal) reproduit la circulaire
de M. de Lesseps aux agents de la Compagnie du canal de
Suez.
Le Bullettino dell' Istmo di Suez du 30 septembre reproduit
les divers documents sur le séjour de M. de Lesseps à Odessa,
Trieste et Venise, la brochure de M. Conrad et l'analyse du
mémoire de M. Morelli sur l'importance commerciale du
canal de Suez.
La Sferza, Venise, 25 septembre, publie encore un article
de l'infatigable M. Efozoli qui enregistre avec un zèle inébran-
lable tous les succès et tous les progrès de l'affaire du perce-
ment de l'isthme de Suez. Parmi ces succès il compte la bril-
lante réception faite à M. de Lesseps par les autorités
d'Odessa, et l'échec complet des efforts de M. Stéphenson pour
présenter comme impraticable une entreprise qui avait pour
défenseurs des Conrad, des Paléocapa, des Négrelli et tant
d'autres ingénieurs de haut mérite. Nous renouvelons nos sin-
cères remercîments à l'honorable M. Bozoli.
L'Écho universel, journal des Pays-Bas, la Haye, 13 sep-
tembre , consacre un article remarquable à la brochure de
M. Conrad ; et cet article commence ainsi :
« Il est dans la destinée des grandes conceptions de l'esprit
humain d'être vivement controversées avant de passer dans
les faits accomplis. Les chemins de fer ont eu à lutter long-
temps avec la routine et encore aujourd'hui des obstacles de
toute nature s'opposent à l'essor qu'ils sont susceptibles de
prendre pour l'avantage et l'agrément des hommes. On ne
saurait donc s'étonner que la grande entreprise à la réalisation
de laquelle M. Ferdinand de Lesseps s'est consacré, le perce-
ment de l'isthme de Suez, se trouve aux prises avec une oppo-
sition aussi tenace qu'injustifiable, de la part du gouvernement
d'un pays qui a l'habitude de mieux apprécier les fécondes
conceptions de la science et de l'énergie contemporaines.
» C'est, en effet, en Angleterre que se sont fait entendre
les seules voix discordantes contre le canal de Suez. Lord
Palmerston, à plusieurs reprises, l'a attaqué sans succès dans
le Parlement, en s'appuyant de l'opinion de l'ingénieur Ro-
bert Stéphenson, qui, lui-même, a cru devoir contester la
possibilité de l'entreprise par des raisons qui démontrent de
sa part plus de mauvaise humeur que de connaissances hy-
drographiques.
» Ces attaques, quoiqu'elles ne s'appuient sur aucun fait
sérieux, ne pouvaient pas rester sans réponse. M. de Lesseps
y a répondu dans le temps. Aujourd'hui, le' président de la
Commission internationale, M. Conrad, intervient lui-même
dans le débat, avec l'autorité que lui donne sa longue expé-
rience des travaux hydrauliques. Dans une -
nà Oilt
vient de paraître à la Haye, M. Conrad examiné toutes les
s 'e'
assertions avancées par M. Stéphenson contre a P-0icibil~i-É -40
assertions avancées par M. Stéphenson contre/^ ppïsïbiîifë^
canal de Suez et les réduit à néant, en s'étophant pour ainsi ~g
r
dire de les voir avancer par un ingénieuse -réputatioif V*'/
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JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS.
513
ploiter le pays ouvert au commerce de l'Europe; on parle
déjà d'un chemin de fer en Chine. La Russie une fois ferme-
ment décidée à faire cette route, les capitaux se trouveront
aussi bien que pour le chemin de fer stratégique du Sud.
Mais l'exécution de cette voie ferrée ne prendrait guère plus de
temps que celle du canal de Suez. Les Américains de leur
côté ne resteront pas inactifs pour puiser dans la nouvelle
source de richesses commerciales, et le canal de Panama sera
bientôt réalisé, selon toute probabilité. Les Anglais se trouve-
raient ainsi entre deux pressions qui les poussent toutes deux
vers le même point : Suez ! Pour les Anglais, ces enfants
d'Israël de notre temps, il n'y a qu'une seule route, comme
pour les Israélites de l'Ancien Testament, qui les conduise
dans la terre promise, la route du désert.
» Mais les événements en Europe ne plaident pas moins
éloquemment l'urgence du canal de Suez. L'établissement
des Russes à Villefranche doit faire comprendre aux Anglais
que le temps est passé, ou passera bientôt, où la restriction
absolue des autres marines commerciales pouvait valoir pour
la première maxime de la politique commerciale anglaise. Les
autres nations aussi éprouvenUle désir d'augmenter l'activité
de leurs marines et de les mettre à ce degré de développement
indispensable pour prendre part au commerce universel. Ne
serait-ce pas alors l'intérêt d'une politique sage de favoriser
ces tendances qui ne peuvent plus être supprimées, et de pa-
ralyser ainsi des influences, dangereuses? Le développement
des marines militaires de l'Autriche et de la Turquie ne serait-
il pas un excellent contre-poids contre celles de la France et
de la Russie? La situation est telle que l'on ne peut simple-
ment écarter les éléments nouveaux; il faut en tenir compte,
et tel devrait être la tâche des hommes d'État anglais. v
La Gazette de Cologne du 21 septembre publie ensuite
la circulaire de M. de Lesseps, la réponse de M. Paléocapa
aux ingénieurs anglais, et la réponse de M. Conrad à la lettre
de M. Stéphenson.
La Gazette de Cologne du 30 septembre reproduit notre
article : La Bible et l'isthme de Suez.
M. Cipriano Segundo Montesino, membre de la Commis-
sion internationale, publie dans le Museô universal, Madrid,
30 septembre, un excellent article, résumant l'historique des
projets de canalisation de l'isthme de Suez et exposant le pro-
jet de la Commission internationale.
Nous remercions M. Montesino de cette nouvelle preuve de
sympathie.
Le Diario de Barcelone écrit dans son bulletin politique :
« Il est à remarquer que les événements politiques des
derniers temps, tels que l'insurrection de l'Inde et la guerre
en Chine, sont autant d'arguments faits pour démontrer aux
Anglais, ou plutôt au gouvernement anglais, combien sa ré-
sistance au canal de Suez est déraisonnable, et combien sa
prétention est contraire aux véritables intérêts de la nation
anglaise. Heureusement une pareille opposition ne durera pas
longtemps; car en Angleterre tous les intérêts légitimes ont
les moyens de réclamer en leur faveur, et peuvent être sûrs
d'obtenir plus tôt ou plus tard le puissant appui de l'opinion
publique, devant laquelle disparaissent tous les obstacles..
La Gaceta de los caminos de hierro, de Madrid, reprodui-
sant la circulaire de M. de Lesseps aux agents de la Compa-
gnie du canal, dit :
« Tous les hommes intelligents sont d'accord pour donner
à cette grande entreprise l'appui qu'elle mérite, et nous avons
la confiance qu'il en sera de même non-seulement à Barce-
nelone, mais aussi dans la capitale et les autres ports de la
Méditerrannée, où M. de Lesseps et son entreprise rencontre-
ront un appui bienveillant et efficace.
» Nous savons d'avance que la réception qui sera faite à
M. de Lesseps à Barcelone, où il a laissé des souvenirs si
agréables, égalera, si elle ne doit pas les surpasser, les ma-
gnifiques réceptions d'Odessa, de Trieste, de Venise et de
Vienne. Ce qui nous le garantit, ce sont les démonstrations
qui lui ont été faites déjà par la Société économique de Bar-
celone, la Chambre de commerce, la municipalité et d'autres
corporations de Barcelone, ainsi que les grands avantages
que la capitale de la province pourra tirer de l'ouverture de
l'isthme de Suez. )
0 Commercio de Porto (Portugal) reproduit la circulaire
de M. de Lesseps aux agents de la Compagnie du canal de
Suez.
Le Bullettino dell' Istmo di Suez du 30 septembre reproduit
les divers documents sur le séjour de M. de Lesseps à Odessa,
Trieste et Venise, la brochure de M. Conrad et l'analyse du
mémoire de M. Morelli sur l'importance commerciale du
canal de Suez.
La Sferza, Venise, 25 septembre, publie encore un article
de l'infatigable M. Efozoli qui enregistre avec un zèle inébran-
lable tous les succès et tous les progrès de l'affaire du perce-
ment de l'isthme de Suez. Parmi ces succès il compte la bril-
lante réception faite à M. de Lesseps par les autorités
d'Odessa, et l'échec complet des efforts de M. Stéphenson pour
présenter comme impraticable une entreprise qui avait pour
défenseurs des Conrad, des Paléocapa, des Négrelli et tant
d'autres ingénieurs de haut mérite. Nous renouvelons nos sin-
cères remercîments à l'honorable M. Bozoli.
L'Écho universel, journal des Pays-Bas, la Haye, 13 sep-
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M. Conrad ; et cet article commence ainsi :
« Il est dans la destinée des grandes conceptions de l'esprit
humain d'être vivement controversées avant de passer dans
les faits accomplis. Les chemins de fer ont eu à lutter long-
temps avec la routine et encore aujourd'hui des obstacles de
toute nature s'opposent à l'essor qu'ils sont susceptibles de
prendre pour l'avantage et l'agrément des hommes. On ne
saurait donc s'étonner que la grande entreprise à la réalisation
de laquelle M. Ferdinand de Lesseps s'est consacré, le perce-
ment de l'isthme de Suez, se trouve aux prises avec une oppo-
sition aussi tenace qu'injustifiable, de la part du gouvernement
d'un pays qui a l'habitude de mieux apprécier les fécondes
conceptions de la science et de l'énergie contemporaines.
» C'est, en effet, en Angleterre que se sont fait entendre
les seules voix discordantes contre le canal de Suez. Lord
Palmerston, à plusieurs reprises, l'a attaqué sans succès dans
le Parlement, en s'appuyant de l'opinion de l'ingénieur Ro-
bert Stéphenson, qui, lui-même, a cru devoir contester la
possibilité de l'entreprise par des raisons qui démontrent de
sa part plus de mauvaise humeur que de connaissances hy-
drographiques.
» Ces attaques, quoiqu'elles ne s'appuient sur aucun fait
sérieux, ne pouvaient pas rester sans réponse. M. de Lesseps
y a répondu dans le temps. Aujourd'hui, le' président de la
Commission internationale, M. Conrad, intervient lui-même
dans le débat, avec l'autorité que lui donne sa longue expé-
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