Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-10-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 octobre 1858 10 octobre 1858
Description : 1858/10/10 (A3,N56). 1858/10/10 (A3,N56).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203102s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/10/2012
DlJiAXCHE 10 OCTOBRE.
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS.
511
quenteht depuis vingt, ans, et qui, l'année dernière, ont été à
eux seuls au nombre de 113 sur la rade de Suez.
Pour tous les Faits divers ,
ERNEST DESPLACES.
NOUVELLES D'ÉGYPTE.
(Correspondance particulière de TISTHME DE SUEZ.)
Alexandrie, 12 septembre 1858.
J'ai omis de vous dire, dans ma dernière lettre du 7 cou-
rant, qu'en même temps que M. Fréd. Bruce, frère et secrétaire
de lord Elgin, se rendait en Angleterre, voie d'Egypte, pour
présenter à la signature de la reine de la Grande-Bretagne
le traité de paix avec la Chine, le même traité, conçu exacte-
ment dans les mêmes termes, était emporté par M. de
Bellecourt, envoyé par M. le baron Gros, plénipotentiaire
français, pour soumettre le traité à la signature de l'empe-
reur Napoléon 111. Le commerce continue à fonder de grandes
espérances sur le mouvement commercial que l'ouverture
des ports de la Chine devra entraîner.
Le 9 de ce mois, nous avons encore reçu un nouveau con-
voi de troupes anglaises pour les Indes. C'est le vapeur de
guerre Persévérance, venant de Corfou, qui nous a apporté
907 soldats et quelques officiers. Ces militaires ont été im-
médiatement dirigés sur Suez, comme d'habitude.
Les travaux du chemin de fer du Caire à Suez avancent
avec rapidité. La ligne est ouverte maintenant jusqu'à la
quatorzième station. De cette station à Suez tous les nivelle-
ments sont faits, et il ne reste plus qu'à poser les rails pour
que la ligne soit complète. J'espère pouvoir vous donner dans
quelques jours des renseignements plus détaillés. On pense
qu'avant deux mois tout sera achevé.
On espère que la nouvelle Compagnie russe inaugurera
bientôt le service de ses bateaux jusqu'à Alexandrie. Ce ser-
vice fonctionne déjà entre Odessa et les divers ports de la
côte de Syrie.
La santé publique continue à être parfaite.
Alexandrie, 24 septembre 1858.
La dernière lettre que j'ai eu l'honneur de vous écrire
portait la date du 12 courant. Trois jours après, le Gabari,
bateau à vapeur de la Compagnie la Medjidié, est arrivé à
Suez, venant de Djeddah. Ce navire avait à bord Ismaël-
Pacha, commissaire extraordinaire de la Porte, de retour de
sa mission. Ce personnage conduit avec lui -trente-six pri-
sonniers compromis dans les déplorables événements du
17 juin, et qui devront passer en jugement à Constantinople.
M. Sabatier, agent et consul général de France en Egypte,
qui, ainsi que vous le savez, doit remplir une mission de son
gouvernement à Djeddah, est parti depuis deux jours pour se
rendre au Caire et de là à Suez, où, dit-on, il doit prendre
passage à bord du Cyclops, qui le conduira à sa destination.
M. Sabatier est parti accompagné de M. Emerat.
Le vapeur de guerre anglais Médina, capitaine Spratt,
vient d'arriver dans notre port venant de Candie. Il attendra
ici le navire porteur du câble sous-marin destiné à relier
Alexandrie à Constantinople.
On dit que l'immersion du câble commencera bientôt.
Avant-hier, le transport de guerre anglais à vapeur Jura
est arrivé de Southampton et Gibraltar, avec huit cent vingt-
neuf soldats anglais et leurs officiers destinés pour les Indes. Ils
ont été de suite dirigés sur Suez, de même que les transports
précédents.
Le conservateur des monuments historiques de l'Egypte,
M. Mariette, est de retour de son voyage en France. On dit
que les découvertes faites dernièrement sont fort intéressantes.
Voici les notes que l'on m'a données au sujet de la statue
dont je vous parlais dans ma lettre du 1er août.
Cette statue, qui représente non pas Isis, comme on l'avait
dit d'abord, mais la reine Amnéritis, qui paraît avoir exercé
la suprême puissance en Égypte vers la fin de la vingt-
cinquième dynastie, a été apportée à Alexandrie, et elle est
déposée au palais de Gabari. Elle est en bel albâtre oriental
et posée sur un socle antique de granit gris. Ce monument
est du style le plus fin, et on croit que rien ne peut lui être
comparé au musée du Louvre. Les magnifiques statues du
musée de Turin peuvent seules en donner une idée.
L'inondation du Nil a été parfaite cette année. On est donc
tout à fait assuré d'une bonne récolte.
On continue avec une grande activité les travaux du che-
min de fer du Caire à Suez. On est toujours d'opinion que la
voie pourra être ouverte à la circulation dans deux mois
au plus tard.
La santé publique cohtinue, grâce à Dieu, à être ex-
cellente.
M. Ruyssenaers est parti le 21 par le bateau des message-
ries impériales le Méandre.
Il circule sur place bien des bruits auxquels on ne peut
donner aucune source officielle, et je vous les répète, sans
nullement lés gararltir. Ainsi, on dit qu'une révolte aurait
éclaté à la Mecque contre les troupes du Sultan qui y tiennent
garnison, et que quatre cents soldats turcs auraient été tués
dans ces événements. �
On dit encore que Y Yémen, bateau à vapeur de la maison
Pastré frères, qui navigue depuis quelque temps sur la mer
Rouge, aurait eu une révolte à bord parmi deux cents passa-
gers pèlerins environ qu'il transportait à Suez, et que le ca-
pitaine de l'Yémen se serait débarrassé des plus mutins, en
les faisant passer à bord d'une frégate de la compagnie des
Indes qu'il aurait rencontrée fort à propos.
Enfin, on dit qu'à Candie, lorsqu'on a appris l'exécution
à Alexandrie des trois Turcs qui avaient assassiné en mer deux
capitaines grecs, et dont ma lettre du 21 août vous parlait,
l'irritation contre les chrétiens aurait été portée à son comble.
Mais, je vous le répète, tous ces bruits n'ont aucune source
authentique.
Pour extraits, ERNEST DESPLACES.
REVUE DE LA PRESSE.
te Daily-Aews du 21 septembre publie la traduction de la
brochure de M. Conrad. Nos lecteurs l'ont trouvée dans notre
dernier numéro, et ils ont pu juger combien cette réfutation
est solide, en même temps qu'elle est un modèle de clarté,
avantage qui n'est nulle part indifférent et qui est considérable
dans des questions techniques.
Le Building-News du 27 septembre reproduit, d'après le
Daily-News, la répartition du capital de la Compagnie uni-
verselle de Suez entre les diverses nations.
Le Daily-l'elegraph fait, entre l'affaire de Villafrauca et
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS.
511
quenteht depuis vingt, ans, et qui, l'année dernière, ont été à
eux seuls au nombre de 113 sur la rade de Suez.
Pour tous les Faits divers ,
ERNEST DESPLACES.
NOUVELLES D'ÉGYPTE.
(Correspondance particulière de TISTHME DE SUEZ.)
Alexandrie, 12 septembre 1858.
J'ai omis de vous dire, dans ma dernière lettre du 7 cou-
rant, qu'en même temps que M. Fréd. Bruce, frère et secrétaire
de lord Elgin, se rendait en Angleterre, voie d'Egypte, pour
présenter à la signature de la reine de la Grande-Bretagne
le traité de paix avec la Chine, le même traité, conçu exacte-
ment dans les mêmes termes, était emporté par M. de
Bellecourt, envoyé par M. le baron Gros, plénipotentiaire
français, pour soumettre le traité à la signature de l'empe-
reur Napoléon 111. Le commerce continue à fonder de grandes
espérances sur le mouvement commercial que l'ouverture
des ports de la Chine devra entraîner.
Le 9 de ce mois, nous avons encore reçu un nouveau con-
voi de troupes anglaises pour les Indes. C'est le vapeur de
guerre Persévérance, venant de Corfou, qui nous a apporté
907 soldats et quelques officiers. Ces militaires ont été im-
médiatement dirigés sur Suez, comme d'habitude.
Les travaux du chemin de fer du Caire à Suez avancent
avec rapidité. La ligne est ouverte maintenant jusqu'à la
quatorzième station. De cette station à Suez tous les nivelle-
ments sont faits, et il ne reste plus qu'à poser les rails pour
que la ligne soit complète. J'espère pouvoir vous donner dans
quelques jours des renseignements plus détaillés. On pense
qu'avant deux mois tout sera achevé.
On espère que la nouvelle Compagnie russe inaugurera
bientôt le service de ses bateaux jusqu'à Alexandrie. Ce ser-
vice fonctionne déjà entre Odessa et les divers ports de la
côte de Syrie.
La santé publique continue à être parfaite.
Alexandrie, 24 septembre 1858.
La dernière lettre que j'ai eu l'honneur de vous écrire
portait la date du 12 courant. Trois jours après, le Gabari,
bateau à vapeur de la Compagnie la Medjidié, est arrivé à
Suez, venant de Djeddah. Ce navire avait à bord Ismaël-
Pacha, commissaire extraordinaire de la Porte, de retour de
sa mission. Ce personnage conduit avec lui -trente-six pri-
sonniers compromis dans les déplorables événements du
17 juin, et qui devront passer en jugement à Constantinople.
M. Sabatier, agent et consul général de France en Egypte,
qui, ainsi que vous le savez, doit remplir une mission de son
gouvernement à Djeddah, est parti depuis deux jours pour se
rendre au Caire et de là à Suez, où, dit-on, il doit prendre
passage à bord du Cyclops, qui le conduira à sa destination.
M. Sabatier est parti accompagné de M. Emerat.
Le vapeur de guerre anglais Médina, capitaine Spratt,
vient d'arriver dans notre port venant de Candie. Il attendra
ici le navire porteur du câble sous-marin destiné à relier
Alexandrie à Constantinople.
On dit que l'immersion du câble commencera bientôt.
Avant-hier, le transport de guerre anglais à vapeur Jura
est arrivé de Southampton et Gibraltar, avec huit cent vingt-
neuf soldats anglais et leurs officiers destinés pour les Indes. Ils
ont été de suite dirigés sur Suez, de même que les transports
précédents.
Le conservateur des monuments historiques de l'Egypte,
M. Mariette, est de retour de son voyage en France. On dit
que les découvertes faites dernièrement sont fort intéressantes.
Voici les notes que l'on m'a données au sujet de la statue
dont je vous parlais dans ma lettre du 1er août.
Cette statue, qui représente non pas Isis, comme on l'avait
dit d'abord, mais la reine Amnéritis, qui paraît avoir exercé
la suprême puissance en Égypte vers la fin de la vingt-
cinquième dynastie, a été apportée à Alexandrie, et elle est
déposée au palais de Gabari. Elle est en bel albâtre oriental
et posée sur un socle antique de granit gris. Ce monument
est du style le plus fin, et on croit que rien ne peut lui être
comparé au musée du Louvre. Les magnifiques statues du
musée de Turin peuvent seules en donner une idée.
L'inondation du Nil a été parfaite cette année. On est donc
tout à fait assuré d'une bonne récolte.
On continue avec une grande activité les travaux du che-
min de fer du Caire à Suez. On est toujours d'opinion que la
voie pourra être ouverte à la circulation dans deux mois
au plus tard.
La santé publique cohtinue, grâce à Dieu, à être ex-
cellente.
M. Ruyssenaers est parti le 21 par le bateau des message-
ries impériales le Méandre.
Il circule sur place bien des bruits auxquels on ne peut
donner aucune source officielle, et je vous les répète, sans
nullement lés gararltir. Ainsi, on dit qu'une révolte aurait
éclaté à la Mecque contre les troupes du Sultan qui y tiennent
garnison, et que quatre cents soldats turcs auraient été tués
dans ces événements. �
On dit encore que Y Yémen, bateau à vapeur de la maison
Pastré frères, qui navigue depuis quelque temps sur la mer
Rouge, aurait eu une révolte à bord parmi deux cents passa-
gers pèlerins environ qu'il transportait à Suez, et que le ca-
pitaine de l'Yémen se serait débarrassé des plus mutins, en
les faisant passer à bord d'une frégate de la compagnie des
Indes qu'il aurait rencontrée fort à propos.
Enfin, on dit qu'à Candie, lorsqu'on a appris l'exécution
à Alexandrie des trois Turcs qui avaient assassiné en mer deux
capitaines grecs, et dont ma lettre du 21 août vous parlait,
l'irritation contre les chrétiens aurait été portée à son comble.
Mais, je vous le répète, tous ces bruits n'ont aucune source
authentique.
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te Daily-Aews du 21 septembre publie la traduction de la
brochure de M. Conrad. Nos lecteurs l'ont trouvée dans notre
dernier numéro, et ils ont pu juger combien cette réfutation
est solide, en même temps qu'elle est un modèle de clarté,
avantage qui n'est nulle part indifférent et qui est considérable
dans des questions techniques.
Le Building-News du 27 septembre reproduit, d'après le
Daily-News, la répartition du capital de la Compagnie uni-
verselle de Suez entre les diverses nations.
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