Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-09-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 septembre 1858 25 septembre 1858
Description : 1858/09/25 (A3,N55). 1858/09/25 (A3,N55).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203101c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/05/2012
SAMEDI 25 SEPTEMBRE. JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 481%
facilité et la sûreté de l'exécution de cette œuvre gigantesque,
1 et sur les sympathies qui se sont partout manifestées en fa-
veur de l'entreprise, jusqu'en Angleterre même, où une ma-
jorité immense de la nation, par son vote favorable, fait un
contraste inexplicable avec l'opposition de ce gouvernement,
tout cela faisait de son discours un objet de satisfaction
pour l'assemblée ; elle lui a exprimé à l'unanimité sa ferme
volonté de coopérer de son côté de toutes ses forces, afin de
favoriser et de soutenir un projet d'une importance si im-
mense et vers lequel les intérêts vitaux de notre ville et un
grand avenir immanquable attirent irrésistiblement l'opinion
publique.
» Au moment de la séparation de l'assemblée, M. de Les-
seps, qui devait partir le même soir pour Paris, a été invité
par le président à un banquet auquel le podestat, M. Mar-
cello, a pris part également, et à l'occasion duquel on a porté
plusieurs toasts pour terminer ainsi une entrevue désirée et
agréable au plus haut point. »
Ces détails confirment ceux que nous avait transmis
notre correspondant, dont la lettre a paru dans notre
dernier numéro. Le passé de la ville de Venise justifie
suffisamment toutes les espérances que lui donne le pro-
jet du canal de Suez.
R. LINDAU.
L'ILE MAURICE ET LE CANAL DE SUEZ.
Le Cernéen, journal français de l'île Maurice, publie
dans son numéro du 9 août l'excellent article qui suit :
« La question du percement de l'isthme de Suez est peut-
être , à part une éventualité de guerre entre les grandes
puissances européennes, celle de toutes les questions de
politique générale qui intéresse le plus en ce moment notre
colonie.
t Cet intérêt se conçoit aisément. L'île Maurice, rapprochée
désormais de la métropole par le moyen de la vapeur, de-
viendra bientôt, à l'aide du canal des deux mers, le centre
obligé de tout le commerce de l'océan Indien , et le pivot où
devront converger les différentes lignes de paquebots établies
sur le Cap et sur l'Australie. Tous nos produits, c'est-à-dire
plus de deux cents millions de livres de sucre, qui suivent
aujourd'hui la voie si longue et si chanceuse du Cap pour se
rendre en Europe, s'écouleront en un mois ou deux tout au
plus par la mer Rouge et la Méditerranée. De nouveaux dé-
bouchés s'ouvriront nécessairement pour eux ; et dès mainte-
nant on peut prévoir que les ports d'Italie et d'Autriche et
notamment Trieste, se hâteront de s'approvisionner directe-
ment sur notre île, plutôt que de continuer à recourir aux
marchés entrepositaires de Londres et de Marseille.
» Quant aux voyageurs qui suivront cette nouvelle voie, il
est évident que l'avantage sera pour eux encore plus complet
et plus réel. Nos steamers, qui auront reçu au Port-Louis les
nombreux passagers venus du cap de .Bonne-Espérance, de
Natal et des différents ports de l'Australie, ne s'expédieront
plus alors seulement pour Aden ni même pour Suez. Ils
franchiront en quelques heures la distance qui sépare les
deux mers, et se rendront directement à Trieste, à Marseille
ou à Southampton.
» Toutes les personnes qui ont suivi jusqu'à présent cette
route de l'Overland, et que nous avons consultées à cet
égard, nous assurent que, malgré le chemin de fer du désert
et celui du Caire à Alexandrie, il ne faut pas moins de trente
six heures, encore aujourd'hui, pour traverser l'Egypte. Ce
trajet se trouvera nécessairement diminué lorsque le chemin
de fer aura définitivement abouti à Suez et que le pont sur
le Nil aura été construit. Mais pour nous voyageurs de cette
partie extrême de la mer des Indes, nous n'en àurons pas
moins à subir les inconvénients d'un premier transborde-
ment, et quelquefois d'un séjour prolongé à Aden; et ceux
d'un second, d'un troisième et d'un quatrième transborde-
ment à Suez, à Alexandrie et à Malte, avant de pouvoir tou-
cher du pied le sol de la France. ou de l'Angleterre.
» Les avantages d'une traversée directe à travers le canal de
Suez et sur un même steamer, seront considérables sans
doute au point de vue de la commodité des voyageurs. Ils ne
seront cependant que très-secondaires, comparés aux im-
menses résultats qu'aura pour notre commerce et pour le
développement de notre unique industrie, l'ouverture de cette
nouvelle voie de navigation.
,) Ce double bienfait peut nous venir en très-peu d'années.
On sait déjà d'après les débats récents qui ont eu lieu à la
Chambre des Communes, que le Parlement, comme le gou-
vernement anglais, persiste dans son opposition contre le
canal de Suez. De son côté, l'Europe persiste à vouloir et à
demander l'accomplissement de cette entreprise. La question
est de savoir qui l'emportera définitivement de l'Angleterre
ou de l'Europe.
» Le dernier vote du Parlement anglais a eu, toutefois,
un résultat très-important. Il s'agissait, on s'en souvient,
d'amener la Chambre à déclarer « que la puissance et l'in-
fluence de l'Angleterre ne devaient pas être employées à
détourner le Sultan de donner son consentement à l'ouver-
ture d'un canal à travers l'isthme de Suez. ) Malgré l'appui
que sont venus prêter à celte motion des hommes d'État et
des orateurs aussi considérés que lord John Russell, M. Glad-
stone, M. Gibson, M. Bright, elle a finalement échoué de-
vant la coalition du nouveau et de l'ancien ministère repré-
senté par lord Palmerston. Néanmoins, et en dépit de cet
échec, on peut dire que les noms des orateurs qui ont sou-
tenu la motion, prouvent que le canal de Suez peut compter
maintenant sur l'adhésion des libéraux, des peelites et des
radicaux réunis. C'est un progrès utile à constater.
» L'argument le plus sérieux qui ait été mis en avant cette
fois par le ministère, a eu du moins le mérite de la nouveauté.
M. Disraeli, en répondant il lord John Russell, s'est placé
sur le terrain de la politique actuelle; il s'est attaché à faire
ressortir que le concours de tous les gouvernements euro-
péens n'était pas encore acquis d'une manière certaine à
l'établissement du canal; et il a rappelé que la France n'avait
pas exprimé nettement son opinion à cet égard.
» Il est évident, en effet, que jusqu'ici le gouvernement
français ne s'est pas prononcé officiellement sur la question.
Mais quelle conclusion peut-on en tirer? Peut-on affirmer
que le gouvernement français soit, non pas hostile, mais
même indifférent à cette entreprise? Or, il en est des gou-
vernements de l'Autriche, de la Hollande, de la Prusse, de
la Russie, du Piémont et de l'Espagne, comme du gouverne-
ment de la France : ils attendent l'instant opportun pour se
prononcer officiellement.
» La meilleure preuve, au surplus, que l'Angleterre sent
parfaitement qu'elle est à bout de ses moyens d'opposition
contre le canal, et qu'elle ne peut empêcher longtemps en-
core l'exécution de ce gigantesque travail, c'est l'activité
presque fiévreuse qu'elle déploie pour s'installer à Périm. De-
puis un an qu'elle a pris possession de cette île importante,
facilité et la sûreté de l'exécution de cette œuvre gigantesque,
1 et sur les sympathies qui se sont partout manifestées en fa-
veur de l'entreprise, jusqu'en Angleterre même, où une ma-
jorité immense de la nation, par son vote favorable, fait un
contraste inexplicable avec l'opposition de ce gouvernement,
tout cela faisait de son discours un objet de satisfaction
pour l'assemblée ; elle lui a exprimé à l'unanimité sa ferme
volonté de coopérer de son côté de toutes ses forces, afin de
favoriser et de soutenir un projet d'une importance si im-
mense et vers lequel les intérêts vitaux de notre ville et un
grand avenir immanquable attirent irrésistiblement l'opinion
publique.
» Au moment de la séparation de l'assemblée, M. de Les-
seps, qui devait partir le même soir pour Paris, a été invité
par le président à un banquet auquel le podestat, M. Mar-
cello, a pris part également, et à l'occasion duquel on a porté
plusieurs toasts pour terminer ainsi une entrevue désirée et
agréable au plus haut point. »
Ces détails confirment ceux que nous avait transmis
notre correspondant, dont la lettre a paru dans notre
dernier numéro. Le passé de la ville de Venise justifie
suffisamment toutes les espérances que lui donne le pro-
jet du canal de Suez.
R. LINDAU.
L'ILE MAURICE ET LE CANAL DE SUEZ.
Le Cernéen, journal français de l'île Maurice, publie
dans son numéro du 9 août l'excellent article qui suit :
« La question du percement de l'isthme de Suez est peut-
être , à part une éventualité de guerre entre les grandes
puissances européennes, celle de toutes les questions de
politique générale qui intéresse le plus en ce moment notre
colonie.
t Cet intérêt se conçoit aisément. L'île Maurice, rapprochée
désormais de la métropole par le moyen de la vapeur, de-
viendra bientôt, à l'aide du canal des deux mers, le centre
obligé de tout le commerce de l'océan Indien , et le pivot où
devront converger les différentes lignes de paquebots établies
sur le Cap et sur l'Australie. Tous nos produits, c'est-à-dire
plus de deux cents millions de livres de sucre, qui suivent
aujourd'hui la voie si longue et si chanceuse du Cap pour se
rendre en Europe, s'écouleront en un mois ou deux tout au
plus par la mer Rouge et la Méditerranée. De nouveaux dé-
bouchés s'ouvriront nécessairement pour eux ; et dès mainte-
nant on peut prévoir que les ports d'Italie et d'Autriche et
notamment Trieste, se hâteront de s'approvisionner directe-
ment sur notre île, plutôt que de continuer à recourir aux
marchés entrepositaires de Londres et de Marseille.
» Quant aux voyageurs qui suivront cette nouvelle voie, il
est évident que l'avantage sera pour eux encore plus complet
et plus réel. Nos steamers, qui auront reçu au Port-Louis les
nombreux passagers venus du cap de .Bonne-Espérance, de
Natal et des différents ports de l'Australie, ne s'expédieront
plus alors seulement pour Aden ni même pour Suez. Ils
franchiront en quelques heures la distance qui sépare les
deux mers, et se rendront directement à Trieste, à Marseille
ou à Southampton.
» Toutes les personnes qui ont suivi jusqu'à présent cette
route de l'Overland, et que nous avons consultées à cet
égard, nous assurent que, malgré le chemin de fer du désert
et celui du Caire à Alexandrie, il ne faut pas moins de trente
six heures, encore aujourd'hui, pour traverser l'Egypte. Ce
trajet se trouvera nécessairement diminué lorsque le chemin
de fer aura définitivement abouti à Suez et que le pont sur
le Nil aura été construit. Mais pour nous voyageurs de cette
partie extrême de la mer des Indes, nous n'en àurons pas
moins à subir les inconvénients d'un premier transborde-
ment, et quelquefois d'un séjour prolongé à Aden; et ceux
d'un second, d'un troisième et d'un quatrième transborde-
ment à Suez, à Alexandrie et à Malte, avant de pouvoir tou-
cher du pied le sol de la France. ou de l'Angleterre.
» Les avantages d'une traversée directe à travers le canal de
Suez et sur un même steamer, seront considérables sans
doute au point de vue de la commodité des voyageurs. Ils ne
seront cependant que très-secondaires, comparés aux im-
menses résultats qu'aura pour notre commerce et pour le
développement de notre unique industrie, l'ouverture de cette
nouvelle voie de navigation.
,) Ce double bienfait peut nous venir en très-peu d'années.
On sait déjà d'après les débats récents qui ont eu lieu à la
Chambre des Communes, que le Parlement, comme le gou-
vernement anglais, persiste dans son opposition contre le
canal de Suez. De son côté, l'Europe persiste à vouloir et à
demander l'accomplissement de cette entreprise. La question
est de savoir qui l'emportera définitivement de l'Angleterre
ou de l'Europe.
» Le dernier vote du Parlement anglais a eu, toutefois,
un résultat très-important. Il s'agissait, on s'en souvient,
d'amener la Chambre à déclarer « que la puissance et l'in-
fluence de l'Angleterre ne devaient pas être employées à
détourner le Sultan de donner son consentement à l'ouver-
ture d'un canal à travers l'isthme de Suez. ) Malgré l'appui
que sont venus prêter à celte motion des hommes d'État et
des orateurs aussi considérés que lord John Russell, M. Glad-
stone, M. Gibson, M. Bright, elle a finalement échoué de-
vant la coalition du nouveau et de l'ancien ministère repré-
senté par lord Palmerston. Néanmoins, et en dépit de cet
échec, on peut dire que les noms des orateurs qui ont sou-
tenu la motion, prouvent que le canal de Suez peut compter
maintenant sur l'adhésion des libéraux, des peelites et des
radicaux réunis. C'est un progrès utile à constater.
» L'argument le plus sérieux qui ait été mis en avant cette
fois par le ministère, a eu du moins le mérite de la nouveauté.
M. Disraeli, en répondant il lord John Russell, s'est placé
sur le terrain de la politique actuelle; il s'est attaché à faire
ressortir que le concours de tous les gouvernements euro-
péens n'était pas encore acquis d'une manière certaine à
l'établissement du canal; et il a rappelé que la France n'avait
pas exprimé nettement son opinion à cet égard.
» Il est évident, en effet, que jusqu'ici le gouvernement
français ne s'est pas prononcé officiellement sur la question.
Mais quelle conclusion peut-on en tirer? Peut-on affirmer
que le gouvernement français soit, non pas hostile, mais
même indifférent à cette entreprise? Or, il en est des gou-
vernements de l'Autriche, de la Hollande, de la Prusse, de
la Russie, du Piémont et de l'Espagne, comme du gouverne-
ment de la France : ils attendent l'instant opportun pour se
prononcer officiellement.
» La meilleure preuve, au surplus, que l'Angleterre sent
parfaitement qu'elle est à bout de ses moyens d'opposition
contre le canal, et qu'elle ne peut empêcher longtemps en-
core l'exécution de ce gigantesque travail, c'est l'activité
presque fiévreuse qu'elle déploie pour s'installer à Périm. De-
puis un an qu'elle a pris possession de cette île importante,
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