Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-09-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 septembre 1858 25 septembre 1858
Description : 1858/09/25 (A3,N55). 1858/09/25 (A3,N55).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203101c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/05/2012
478 L'ISTHME DE SUEZ, SAMEDI 25 SEPTEMBRE.
zaléh; enfin, le canal devrait être fermé par des écluses et se-
rait dès lors sujet aux inconvénients inhérents aux canaux
ordinaires.
On comprend que la Commission internationale ait adopté
l'alimentation par l'eau de la mer, mode où elle trouvait la
solution de la question d'autant plus simple, que la reconnais-
sance des niveaux relatifs des deux mers, et des fluctuations
de ces niveaux sous l'influence des marées et des vents, a per-
mis de déterminer le régime que prendront les eaux du
canal.
D'après les calculs de l'ingénieur Lieussou, membre et se-
crétaire de la Commission, approuvés par elle et par l'Institut
impérial de France, le régime du canal sera comme suit :
M. Conrad donne ici le tableau des pentes et des vi-
tesses-limites dans le canal interrompu par les Lacs
Amers.
Nous ne reproduisons pas ce tableau, qui est d'ac-
cord avec celui que M. Ferdinand de Lesseps a donné
dans ses Documents, tom. III, pages 236 et 237, et qui
est dû à la science de M. Lieussou.
Puis M. Conrad continue :
Les plus grandes vitesses par seconde que les eaux puissent
prendre sur le fond et qu'elles n'atteindront que dans des cir-
constances tout à fait exceptionnelles, et pour un instant,
sont donc :
Pour la section sud du canal, creusée
dans l'argile (J) -j- lm.16 et—0'97
Pour la section nord du canal, creusée
dans le sable + Om.35 et - Om,23
On peut voir, par ce tableau , que l'opinion que le canal
deviendrait un fossé à eau stagnante, est complètement er-
ronée. C'est ce qui ressort encore mieux du profil des pentes
ci-jointes pour les cas les plus ordinaires.
M. Conrad a donné la carte de ce profil à la fin de sa
brochure.
Les lacs Amers, qui ont une surface de 330 millions de
mètres carrés, conserveront, une fois remplis par les eaux de
la mer, un niveau constant, et formeront un modérateur
suffisant pour les vitesses du courant.
Ce système adopté, les écluses aux extrémités du canal, qui
exigeraient des frais énormes, et qui, sans présenter aucun
secours contre les embarras de sable et de vase, retarderaient
toujours la marche des navires, devenaient inutiles.
C'est donc sur de bonnes raisons et d'après de bons prin-
cipes que la Commission a adopté un canal creusé dans le sol
à une profondeur de 8 mètres, sans écluses, interrompu par
la vaste nappe d'eau des lacs Amers. Dans les procès-verbaux
n° 5 et n° 8, et dans le § X du rapport, la Commission inter-
nationale a prouvé que l'établissement des nouveaux ports de
Suez et de Saïd ne présente que les difficultés ordinaires à
ces sortes d'ouvrages, et qu'on y trouvera des rades excel-
lentes. Les avantages de la rade de Suez sont connus, et ceux
de la rade de Péluse ou de Tinéh sont suffisamment démon-
trés par le rapport du capitaine Philigret.
H.
Tout ce qui précède a été discuté longuement dans les
séances de la Commission internationale, et aucune voix ne
s'est élevée alors contre la possibilité de l'exécution du projet
(1) Le signe + exprime la pente du sud au nord, de Suez à Saïd;
le signe — exprime la pente du nord au sud , de Saïd à Suez.
adopté. Notre honorable collègue M. Mac-Clean a bien pré-
senté à la Commission une note de M. Rendel énumérant les
avantages comparatifs de deux systèmes, c'est-à-dire à niveau
bas (low level) et à niveau élevé (hiSh level) (1); mais en
même temps il a donné à entendre qu'en produisant cette
note il n'avait d'autre intention que d'appeler l'attention de la
Commission et de s'éclairer lui-même sur la possibilité d'ali-
menter le canal soit par l'eau de la mer, soit par l'eau douce.
Cette question nous avait déjà occupés en Egypte; mais
dès lors même ce projet n'avait trouvé d'autre défenseur que
l'honorable membre qui en avait fait la proposition. Lorsque
cette note a été produite devant la Commission, le projet a
été rejeté également par tous les autres membres de la Com-
mission. Après avoir été discutée, la proposition a été retirée
par les membres qui l'avaient présentée, et dès ce moment il
n'a plus été fait aucune observation contre le projet de la
Commission.
Les procès-verbaux des séances de la Commission attestent
que cette note n'a jamais été considérée comme une proposi-
tion formelle, et qu'elle a été bien et dûment retirée par les
honorables proposants.
Ce fait, dont les procès-verbaux des séances de la Commis-
sion font foi, je puis, comme président, en garantir l'exacti-
tude.
J'apprécie beaucoup les vues pratiques de M. Rendel et
particulièrement celles de notre honorable collègue M. Mac-
Clean, et lorsque la note a été produite, je l'ai lue avec la
plus grande attention; j'en ai étudié alors toutes les consé-
quences. Je ne demandais même pas mieux que d'être con-
vaincu que nous avions tort; et si l'idée d'un canal à niveau
élevé m'avait paru préférable , je me serais certes rangé
parmi ses défenseurs.
Les raisons données pour le système Rendel-Mac-Clean
sont encore toutes fraîches dans mes souvenirs; et, je le ré-
pète, elles n'ont pu me convaincre alors non plus que mes
collègues de la Commission. Une foule d'objections générales
se présentaient aussitôt. Je n'ai qu'à copier mes notes d'alors :
1. Pourquoi faire un canal artificiel quand la nature permet
une opération simple et rationnelle?
2. Pourquoi chercher le niveau d'un canal en l'exhaussant,
quand on peut le trouver en creusant dans le sol?
3. Le niveau des deux mers ne diffère que de peu de chose :
l'idée la plus naturelle est donc d'unir ces niveaux plu-
tôt que d'en entraver l'union par un niveau intermé-
diaire plus élevé.
4. 11 faut des digues le long du désert; la filtration y serait
énorme.
5. Il serait presque impossible de se procurer les terres pour
élever des digues d'une assez forte épaisseur pour em-
pêcher les filtrations. Le creusement du canal n'y suf-
firait certes pas; il faudrait apporter les terres d'une
très-grande distance. Et que de frais énormes avant de
satisfaire à toutes les conditions de sécurité contre les
filtrations !
6. Les digues offriraient d'ailleurs peu de garanties dans le
désert contre la malveillance et autres hasards désas-
treux.
7. Là tupture des digues entraînerait un chômage plus ou
moins long, cas qui doit toujours être prévenu dans un
canal maritime de cette importance.
(1) Cette note était intitulée : posed for constructins
Comparative avantages of the two systems proposed for constructing
a direct canal between the Mediterranean and Red sea..
zaléh; enfin, le canal devrait être fermé par des écluses et se-
rait dès lors sujet aux inconvénients inhérents aux canaux
ordinaires.
On comprend que la Commission internationale ait adopté
l'alimentation par l'eau de la mer, mode où elle trouvait la
solution de la question d'autant plus simple, que la reconnais-
sance des niveaux relatifs des deux mers, et des fluctuations
de ces niveaux sous l'influence des marées et des vents, a per-
mis de déterminer le régime que prendront les eaux du
canal.
D'après les calculs de l'ingénieur Lieussou, membre et se-
crétaire de la Commission, approuvés par elle et par l'Institut
impérial de France, le régime du canal sera comme suit :
M. Conrad donne ici le tableau des pentes et des vi-
tesses-limites dans le canal interrompu par les Lacs
Amers.
Nous ne reproduisons pas ce tableau, qui est d'ac-
cord avec celui que M. Ferdinand de Lesseps a donné
dans ses Documents, tom. III, pages 236 et 237, et qui
est dû à la science de M. Lieussou.
Puis M. Conrad continue :
Les plus grandes vitesses par seconde que les eaux puissent
prendre sur le fond et qu'elles n'atteindront que dans des cir-
constances tout à fait exceptionnelles, et pour un instant,
sont donc :
Pour la section sud du canal, creusée
dans l'argile (J) -j- lm.16 et—0'97
Pour la section nord du canal, creusée
dans le sable + Om.35 et - Om,23
On peut voir, par ce tableau , que l'opinion que le canal
deviendrait un fossé à eau stagnante, est complètement er-
ronée. C'est ce qui ressort encore mieux du profil des pentes
ci-jointes pour les cas les plus ordinaires.
M. Conrad a donné la carte de ce profil à la fin de sa
brochure.
Les lacs Amers, qui ont une surface de 330 millions de
mètres carrés, conserveront, une fois remplis par les eaux de
la mer, un niveau constant, et formeront un modérateur
suffisant pour les vitesses du courant.
Ce système adopté, les écluses aux extrémités du canal, qui
exigeraient des frais énormes, et qui, sans présenter aucun
secours contre les embarras de sable et de vase, retarderaient
toujours la marche des navires, devenaient inutiles.
C'est donc sur de bonnes raisons et d'après de bons prin-
cipes que la Commission a adopté un canal creusé dans le sol
à une profondeur de 8 mètres, sans écluses, interrompu par
la vaste nappe d'eau des lacs Amers. Dans les procès-verbaux
n° 5 et n° 8, et dans le § X du rapport, la Commission inter-
nationale a prouvé que l'établissement des nouveaux ports de
Suez et de Saïd ne présente que les difficultés ordinaires à
ces sortes d'ouvrages, et qu'on y trouvera des rades excel-
lentes. Les avantages de la rade de Suez sont connus, et ceux
de la rade de Péluse ou de Tinéh sont suffisamment démon-
trés par le rapport du capitaine Philigret.
H.
Tout ce qui précède a été discuté longuement dans les
séances de la Commission internationale, et aucune voix ne
s'est élevée alors contre la possibilité de l'exécution du projet
(1) Le signe + exprime la pente du sud au nord, de Suez à Saïd;
le signe — exprime la pente du nord au sud , de Saïd à Suez.
adopté. Notre honorable collègue M. Mac-Clean a bien pré-
senté à la Commission une note de M. Rendel énumérant les
avantages comparatifs de deux systèmes, c'est-à-dire à niveau
bas (low level) et à niveau élevé (hiSh level) (1); mais en
même temps il a donné à entendre qu'en produisant cette
note il n'avait d'autre intention que d'appeler l'attention de la
Commission et de s'éclairer lui-même sur la possibilité d'ali-
menter le canal soit par l'eau de la mer, soit par l'eau douce.
Cette question nous avait déjà occupés en Egypte; mais
dès lors même ce projet n'avait trouvé d'autre défenseur que
l'honorable membre qui en avait fait la proposition. Lorsque
cette note a été produite devant la Commission, le projet a
été rejeté également par tous les autres membres de la Com-
mission. Après avoir été discutée, la proposition a été retirée
par les membres qui l'avaient présentée, et dès ce moment il
n'a plus été fait aucune observation contre le projet de la
Commission.
Les procès-verbaux des séances de la Commission attestent
que cette note n'a jamais été considérée comme une proposi-
tion formelle, et qu'elle a été bien et dûment retirée par les
honorables proposants.
Ce fait, dont les procès-verbaux des séances de la Commis-
sion font foi, je puis, comme président, en garantir l'exacti-
tude.
J'apprécie beaucoup les vues pratiques de M. Rendel et
particulièrement celles de notre honorable collègue M. Mac-
Clean, et lorsque la note a été produite, je l'ai lue avec la
plus grande attention; j'en ai étudié alors toutes les consé-
quences. Je ne demandais même pas mieux que d'être con-
vaincu que nous avions tort; et si l'idée d'un canal à niveau
élevé m'avait paru préférable , je me serais certes rangé
parmi ses défenseurs.
Les raisons données pour le système Rendel-Mac-Clean
sont encore toutes fraîches dans mes souvenirs; et, je le ré-
pète, elles n'ont pu me convaincre alors non plus que mes
collègues de la Commission. Une foule d'objections générales
se présentaient aussitôt. Je n'ai qu'à copier mes notes d'alors :
1. Pourquoi faire un canal artificiel quand la nature permet
une opération simple et rationnelle?
2. Pourquoi chercher le niveau d'un canal en l'exhaussant,
quand on peut le trouver en creusant dans le sol?
3. Le niveau des deux mers ne diffère que de peu de chose :
l'idée la plus naturelle est donc d'unir ces niveaux plu-
tôt que d'en entraver l'union par un niveau intermé-
diaire plus élevé.
4. 11 faut des digues le long du désert; la filtration y serait
énorme.
5. Il serait presque impossible de se procurer les terres pour
élever des digues d'une assez forte épaisseur pour em-
pêcher les filtrations. Le creusement du canal n'y suf-
firait certes pas; il faudrait apporter les terres d'une
très-grande distance. Et que de frais énormes avant de
satisfaire à toutes les conditions de sécurité contre les
filtrations !
6. Les digues offriraient d'ailleurs peu de garanties dans le
désert contre la malveillance et autres hasards désas-
treux.
7. Là tupture des digues entraînerait un chômage plus ou
moins long, cas qui doit toujours être prévenu dans un
canal maritime de cette importance.
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