Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-09-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 septembre 1858 25 septembre 1858
Description : 1858/09/25 (A3,N55). 1858/09/25 (A3,N55).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203101c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/05/2012
SAMEDI 25 SEPTEMBRE. JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 485
traité signé; on n'en connaît pas encore le texte; mais il est
à présumer que les conditions adoptées seront telles qu'un
mouvement industriel immense devra être produit par cet
événement en Europe, et particulièrement en Angleterre. Si,
comme on doit le penser, les ports de la Chine sont doréna-
vant ouverts aux importations étrangères, il y aura dans ces
contrées si peuplées un incalculable courant de consomma-
tion; et par conséquent un nombre considérable de navires,
sur lesquels on n'avait pas compté en établissant les calculs
des revenus probables du canal de Suez, passeront par ce
canal quand il sera établi. Le commerce de l'Angleterre pren-
dra, bien entendu, la plus large part à un mouvement qui
sera dû aux efforts combinés de la France et de la Grande-
Bretagne.
On espère que cette dernière puissance, reconnaissant avec
quelle loyauté, et, disons-le, avec quelle abnégation son alliée
lui prête son concours dans toutes les questions où l'intérêt
de l'Angleterre paraît le plus directement engagé, voudra
aussi, à son tour, faire quelque chose qui soit agréable à la
France et au monde entier, et que son opposition, déjà trop
longue, au projet du canal de Suez, cessera en apprenant un
succès auquel, pour une notable partie, la France a con-
couru.
Alexandrie, 5 septembre 1858.
Les assassins des capitaines grecs, dont ma lettre du 25
août dernier vous entretenait, ayant été jugés et reconnus
coupables, ils ont été condamnés à mort. Les ulémas ont fait
leur possible pour empêcher que l'exécution ait lieu à
Alexandrie, ou tout au moins pour la retarder. Mais le Vice-
roi, jugeant qu'un exemple était nécessaire, a montré une
fermeté louable en ordonnant que les misérables subissent
leur châtiment d'une manière bien publique. On les a donc
pendus tous les trois séparément, dans les trois quartiers les
plus populeux de la ville, le 28 août dernier. Cette exécution
a paru produire un effet salutaire sur l'esprit des Arabes.
Nous avons depuis quelque temps un grand mouvement de
bâtiments de guerre anglais dans notre port, et ces allées et
venues intriguent particulièrement la population indigène.
Le vaisseau anglais Princesse royale est toujours mouillé
en grande rade, ayant à bord , comme je vous l'ai dit, plu-
sieurs centaines de soldats de débarquement en sus de son
nombreux équipage.
Le 24 août, le Ripon a amené ici de Southampton, en
destination des Indes, 219 soldats anglais et quelques officiers,
et hier le vaisseau Urgent a mouillé en rade ayant à bord 817
soldats également pour les Indes. Ces troupes ont été, comme
d'habitude, dirigées immédiatement sur Suez.
M. Sabatier, agent et consul général de France en Egypte,
est arrivé le 1er de ce mois par le bateau autrichien de
Trieste. Comme il n'a pas repris officiellement la gestion
de son consulat général, on en conclut qu'il se rendra prochai-
nement à Djeddah pour remplir la mission qui, dit-on, lui a
été donnée par son gouvernement.
La santé publique est toujours excellente. Les craintes, au
sujet de la peste et du choléra, se sont évanouies, et nos pa-
tentes de santé ont repris une netteté parfaite.
J'espère, par ma prochaine, vous donner des renseigne-
ments exacts sur la situation des travaux du chemin de fer du
Caire à Suez.
On assure qu'une maison de banque de cette ville a reçu du
Vice-roi la commission des rails nécessaires pour établir une
double voie sur le chemin d'Alexandrie au Caire.
P. S. — M. Sabatier vient de reprendre la gestion de son
consulat. Il en donne avis officiel à ses collègues.
Pour extraits, ERNEST DESPLACES.
REVUE DE LA PRESSE.
Le Railway- Times du 4 septembre publie l'article suivant
au sujet de l'ouverture de la Chine :
« La nouvelle de la conclusion d'un traité avec la Chine,
quoique n'étant pas encore officiellement confirmée, nous
fait faire de nouvelles réflexions par rapport à la grande
entreprise de l'union des deux mers. Le commerce a les yeux
constamment fixés sur la Chine. L'ouverture de ce pays
formera une nouvelle ère qui n'aura été dépassée en impor-
tance que par la découverte de l'Amérique. En effet, en
tenant compte des immenses améliorations de la navigation
et de l'accroissement des besoins des peuples d'Europe, on
peut bien se demander si les marchés de l'Orient ne pren-
dront pas dans quelques années le pas sur ceux de l'Occident.
Avec la perspective d'abréger la route de l'Empire Céleste
et de toutes les autres mines aujourd'hui fermées de richesses
commerciales qui abondent dans les mers orientales, il ne
serait pas singulier de s'attendre dans les ports anglais à ur.e
nouvelle impulsion de l'opinion en faveur du canal de Suez.
Cette impulsion, bien qu'elle ne se manifeste pas encore pu-
bliquement, n'en est pas moins réelle; mais nous pouvons
être sûrs que l'on ne perdra pas de temps pour aller à la
recherche du trafic et des avantages qu'un pays aussi riche
que la Chine ne manquera pas de fournir. La coopération
cordiale des deux puissances alliées écarte toute idée de riva-
lités et jalousies sur les marchés pour l'ouverture desquels
elles se sont alliées. Pays libre pour tous, et non un apanage
ou une colonie pour un seul, on sera bientôt d'accord qu'il
faut abréger la route de la Chine. Après le commencement
des travaux du canal, qui aura certainement lieu avant la
ratification et la mise en pratique des traités, il y aura peu
de contestations sur l'attitude que le gouvernement anglais
prendra à l'égard de l'entreprise. Quoique ce soit une
chose de peu de conséquence que l'Angleterre contribue au
capital de l'entreprise, ou n'y contribue pas, nous pouvons
être sûrs que les marchands anglais n'iront pas demander
conseil dans Downing-street pour savoir s'ils doivent ou non
profiter des avantages offerts par l'union des deux mers.
D'un autre côté, la certitude d'un trafic qui doit dépasser
tous les calculs préliminaires ne peut manquer d'augmenter
encore, si c'est possible, l'énergie des auteurs du projet; nous
pouvons donc nous attendre sous peu à apprendre que le
désert est plein de quelques légions de travailleurs, de puis-
santes machines, et que des matériaux sont apportés de tous
côtés. L'estimation de la durée des travaux à six ans reste in-
tacte; quant à ce que l'Inde, la Chine, le Japon , la Nouvelle-
Zélande et l'Australie seront devenues à cette époque, il serait
difficile de prédire autre chose que leur importance toujours
croissante au delà de toute prévision. Au lieu de deux navires
passant journellement à travers le bosphore moderne, il y
en aura probablement vingt, n
Dans une correspondance du Times du 7 septembre, datée
de Paris, 5 septembre, nous lisons ce qui suit sur le but du
voyage de lord Stratford de Redcliffe à Constantinople. Nous
laissons au journal anglais toute la responsabilité de cette
explication :
« Il est plaisant de voir les mêmes écrivains qui criaient
si fort sur l'occupation anglaise du rocher de Périm comme
étant un démembrement de l'empire turc proposer mainte-
traité signé; on n'en connaît pas encore le texte; mais il est
à présumer que les conditions adoptées seront telles qu'un
mouvement industriel immense devra être produit par cet
événement en Europe, et particulièrement en Angleterre. Si,
comme on doit le penser, les ports de la Chine sont doréna-
vant ouverts aux importations étrangères, il y aura dans ces
contrées si peuplées un incalculable courant de consomma-
tion; et par conséquent un nombre considérable de navires,
sur lesquels on n'avait pas compté en établissant les calculs
des revenus probables du canal de Suez, passeront par ce
canal quand il sera établi. Le commerce de l'Angleterre pren-
dra, bien entendu, la plus large part à un mouvement qui
sera dû aux efforts combinés de la France et de la Grande-
Bretagne.
On espère que cette dernière puissance, reconnaissant avec
quelle loyauté, et, disons-le, avec quelle abnégation son alliée
lui prête son concours dans toutes les questions où l'intérêt
de l'Angleterre paraît le plus directement engagé, voudra
aussi, à son tour, faire quelque chose qui soit agréable à la
France et au monde entier, et que son opposition, déjà trop
longue, au projet du canal de Suez, cessera en apprenant un
succès auquel, pour une notable partie, la France a con-
couru.
Alexandrie, 5 septembre 1858.
Les assassins des capitaines grecs, dont ma lettre du 25
août dernier vous entretenait, ayant été jugés et reconnus
coupables, ils ont été condamnés à mort. Les ulémas ont fait
leur possible pour empêcher que l'exécution ait lieu à
Alexandrie, ou tout au moins pour la retarder. Mais le Vice-
roi, jugeant qu'un exemple était nécessaire, a montré une
fermeté louable en ordonnant que les misérables subissent
leur châtiment d'une manière bien publique. On les a donc
pendus tous les trois séparément, dans les trois quartiers les
plus populeux de la ville, le 28 août dernier. Cette exécution
a paru produire un effet salutaire sur l'esprit des Arabes.
Nous avons depuis quelque temps un grand mouvement de
bâtiments de guerre anglais dans notre port, et ces allées et
venues intriguent particulièrement la population indigène.
Le vaisseau anglais Princesse royale est toujours mouillé
en grande rade, ayant à bord , comme je vous l'ai dit, plu-
sieurs centaines de soldats de débarquement en sus de son
nombreux équipage.
Le 24 août, le Ripon a amené ici de Southampton, en
destination des Indes, 219 soldats anglais et quelques officiers,
et hier le vaisseau Urgent a mouillé en rade ayant à bord 817
soldats également pour les Indes. Ces troupes ont été, comme
d'habitude, dirigées immédiatement sur Suez.
M. Sabatier, agent et consul général de France en Egypte,
est arrivé le 1er de ce mois par le bateau autrichien de
Trieste. Comme il n'a pas repris officiellement la gestion
de son consulat général, on en conclut qu'il se rendra prochai-
nement à Djeddah pour remplir la mission qui, dit-on, lui a
été donnée par son gouvernement.
La santé publique est toujours excellente. Les craintes, au
sujet de la peste et du choléra, se sont évanouies, et nos pa-
tentes de santé ont repris une netteté parfaite.
J'espère, par ma prochaine, vous donner des renseigne-
ments exacts sur la situation des travaux du chemin de fer du
Caire à Suez.
On assure qu'une maison de banque de cette ville a reçu du
Vice-roi la commission des rails nécessaires pour établir une
double voie sur le chemin d'Alexandrie au Caire.
P. S. — M. Sabatier vient de reprendre la gestion de son
consulat. Il en donne avis officiel à ses collègues.
Pour extraits, ERNEST DESPLACES.
REVUE DE LA PRESSE.
Le Railway- Times du 4 septembre publie l'article suivant
au sujet de l'ouverture de la Chine :
« La nouvelle de la conclusion d'un traité avec la Chine,
quoique n'étant pas encore officiellement confirmée, nous
fait faire de nouvelles réflexions par rapport à la grande
entreprise de l'union des deux mers. Le commerce a les yeux
constamment fixés sur la Chine. L'ouverture de ce pays
formera une nouvelle ère qui n'aura été dépassée en impor-
tance que par la découverte de l'Amérique. En effet, en
tenant compte des immenses améliorations de la navigation
et de l'accroissement des besoins des peuples d'Europe, on
peut bien se demander si les marchés de l'Orient ne pren-
dront pas dans quelques années le pas sur ceux de l'Occident.
Avec la perspective d'abréger la route de l'Empire Céleste
et de toutes les autres mines aujourd'hui fermées de richesses
commerciales qui abondent dans les mers orientales, il ne
serait pas singulier de s'attendre dans les ports anglais à ur.e
nouvelle impulsion de l'opinion en faveur du canal de Suez.
Cette impulsion, bien qu'elle ne se manifeste pas encore pu-
bliquement, n'en est pas moins réelle; mais nous pouvons
être sûrs que l'on ne perdra pas de temps pour aller à la
recherche du trafic et des avantages qu'un pays aussi riche
que la Chine ne manquera pas de fournir. La coopération
cordiale des deux puissances alliées écarte toute idée de riva-
lités et jalousies sur les marchés pour l'ouverture desquels
elles se sont alliées. Pays libre pour tous, et non un apanage
ou une colonie pour un seul, on sera bientôt d'accord qu'il
faut abréger la route de la Chine. Après le commencement
des travaux du canal, qui aura certainement lieu avant la
ratification et la mise en pratique des traités, il y aura peu
de contestations sur l'attitude que le gouvernement anglais
prendra à l'égard de l'entreprise. Quoique ce soit une
chose de peu de conséquence que l'Angleterre contribue au
capital de l'entreprise, ou n'y contribue pas, nous pouvons
être sûrs que les marchands anglais n'iront pas demander
conseil dans Downing-street pour savoir s'ils doivent ou non
profiter des avantages offerts par l'union des deux mers.
D'un autre côté, la certitude d'un trafic qui doit dépasser
tous les calculs préliminaires ne peut manquer d'augmenter
encore, si c'est possible, l'énergie des auteurs du projet; nous
pouvons donc nous attendre sous peu à apprendre que le
désert est plein de quelques légions de travailleurs, de puis-
santes machines, et que des matériaux sont apportés de tous
côtés. L'estimation de la durée des travaux à six ans reste in-
tacte; quant à ce que l'Inde, la Chine, le Japon , la Nouvelle-
Zélande et l'Australie seront devenues à cette époque, il serait
difficile de prédire autre chose que leur importance toujours
croissante au delà de toute prévision. Au lieu de deux navires
passant journellement à travers le bosphore moderne, il y
en aura probablement vingt, n
Dans une correspondance du Times du 7 septembre, datée
de Paris, 5 septembre, nous lisons ce qui suit sur le but du
voyage de lord Stratford de Redcliffe à Constantinople. Nous
laissons au journal anglais toute la responsabilité de cette
explication :
« Il est plaisant de voir les mêmes écrivains qui criaient
si fort sur l'occupation anglaise du rocher de Périm comme
étant un démembrement de l'empire turc proposer mainte-
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.9%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.9%.
- Collections numériques similaires Thématique : ingénierie, génie civil Thématique : ingénierie, génie civil /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCthèm02"Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp11" Corpus : ports et travaux maritimes Corpus : ports et travaux maritimes /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp16"
- Auteurs similaires Desplaces Ernest Desplaces Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Desplaces Ernest" or dc.contributor adj "Desplaces Ernest")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 13/24
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6203101c/f13.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6203101c/f13.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6203101c/f13.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6203101c
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6203101c
Facebook
Twitter