Presse et revues
32 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-09-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 septembre 1858 10 septembre 1858
Description : 1858/09/10 (A3,N54). 1858/09/10 (A3,N54).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203100z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/05/2012
VENDREDI 10 SEPTEMBRE. JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. - 445
après l'envoi de votre liste d'inscriptions, sera partagée entre
les souscripteurs des autres pays dont les demandes ont déjà
dépassé leur total de répartition.
Les demandes spontanées de concours financier résultant
des listes d'inscriptions que j'ai reçues depuis trois ans de la
France, de la Turquie et de l'Egypte seulement, et au sujet
desquelles aucun engagement n'a été pris de ma part, dé-
passent déjà le chiffre de 140 millions de francs. J'ai reçu en
outre plusieurs offres de soumissions pour exécuter les travaux
conformément aux décisions de la Commission scientifique
internationale, avec la proposition d'être remboursé au fur et
à mesure de la livraison des travaux, moitié en argent et
moitié en actions au pair de la Compagnie du canal.
Je vous remets ci-joint un modèle d'inscription à remplir
en double expédition, dont l'une restera entre vos mains, et
l'autre sera rendue par vous au souscripteur avec votre an-
notation datée.
Vous voudrez bien clore votre liste de manière qu'elle
puisse m'être envoyée à Paris avant la fin d'octobre prochain.
La question économique ou financière du canal peut,
suivant moi, se résumer ainsi :
Capital social 200 millions de francs.
Dépenses totales d'exécution de tous les travaux , indiqués
par la Commission scientifique internationale, et à terminer
en cinq ou six ans, 160 millions, non compris les intérêts
annuels à 5 p. 100, des versements opérés successivement
par les actionnaires avant l'ouverture du canal.
Le revenu brut du canal a été évalué annuellement à
30 millions de francs pour le seul droit de passage des bâti-
ments, à raison de trois millions de tonneaux de charge et de
dix francs par tonneau. Ce revenu sera augmenté par l'ac-
croissement obligé de la navigation générale , ainsi que par
les droits de navigation sur le canal secondaire d'eau douce
et par le produit des terrains cultivés, bâtis ou boisés.
Le bénéfice de la navigation générale obtenu par l'abré-
viation de la distance est de 25 francs par mille lieues et par
tonneau. L'abréviation moyenne pour tous les pays est de
trois mille lieues jusqu'à Bombay ou Ceylan ; elle est de
lieues pour
Il faut observer que le tonnage des navires de commerce
doublant aujourd'hui le cap de Bonne-Espérance dépasse le
chiffre de quatre millions de tonneaux, que l'année dernière
3,600,000 tonneaux ont transité par les détroits des Darda-
nelles et du Bosphore , et que cette même année le seul port
de Liverpool en Angleterre a eu un mouvement de quatre
millions de tonneaux.
Les terrains concédés à la Compagnie s'élèvent à soixante-
trois mille hectares, immédiatement cultivables après l'exé-
cution du canal d'eau douce, et à environ soixante-dix mille hec-
tares à construire, à boiser ou à faire cultiver dans l'avenir.
Quatre-vingt-dix cartes cadastrales élaborées avec le plus
grand soin depuis quatre ans, et sur lesquelles ont été rele-
vées trente-mille cotes de nivellement, viennent d'être ter-
minées et sont annexées à un procès-verbal de réception qui
a été légalement dressé en Egypte.
Je suis d'opinion que le canal d'eau douce, dont la prise
d'eau sera au Caire et qui viendra s'arrêter au lac Timsah avec
embranchement d'irrigation sur Suez et sur Péluse, pourra
être accompli en une année, qu'ensuite il sera possible, en
deux ou trois années, d'établir une ouverture ou une com-
munication maritime entre les deux mers suffisante pour les
neuf dixièmes de la navigation commerciale actuelle et que,
par conséquent, avec quatre-vingts millions de francs ou les
deux cinquièmes du capital social, nous pourrons arriver à
obtenir des revenus importants avant le complet achèvement
de tous les travaux projetés.
J'espère que le premier conseil d'administration pourra se
réunir à Paris dans les premiers jours de novembre pour
fixer la quotité des appels de fonds, ainsi que pour décider
le commencement d'exécution des travaux.
Vous pourrez m'adresser vos lettres à Paris, où pendant
mes absences M. Barthélémy Saint-Hilaire, secrétaire gé-
néral de la Compagnie, correspondra avec vous et vous
transmettra régulièrement tous les avis et documents qui
seront de nature à vous intéresser.
Vous êtes autorisé, si vous le jugez utile, à faire publier
en langue. et à distribuer l'acte de concession et les statuts
de la Compagnie universelle du canal de Suez.
Agréez, etc., etc.
Signé : FERD. DE LESSEPS.
MARSEILLE ET LE CANAL DE SUEZ.
Le Nouvelliste de Marseille du 26 août publie l'ar-
ticle suivant:
« Dans le discours par lequel M. le préfet a saisi le Con-
seil général des questions qui intéressent notre département,
nous remarquons le passage suivant :
« De nouveaux éléments de prospérité s'ouvrent devant
-nous; le percement de l'isthme de Suez, cette communi-
» cation si vivement désirée, donnera à nos ports une im-
» portance dont il est difficile de mesurer dès à présent
» l'étendue. »
» Nous ne doutons pas que cette mention ne fournisse au
conseil général, si dévoué dans la mission qu'il remplit,
l'occasion de renouveler le vœu qu'il a formé l'année der-
nière pour le percement de l'isthme de Suez.
» Parmi tous les projets qui occupent l'attention publique,
celui-ci se distingue par son utilité immédiate et générale.
Il se présente dans les perspectives de notre avenir comme
une force d'impulsion qui recèle les plus brillantes pro-
messes. Lorsque la mer Rouge ne sera plus qu'à six ou huit
jours de notre port, lorsque nos trafiquants ne seront plus
découragés par l'énormité des frais d'expédition ni par les
dangers d'une navigation lointaine, le commerce marseillais
prendra des développements plus considérables; les échanges
se multiplieront; et notre marine marchande, si chétive au-
près de celle de l'Angleterre, se mettra au niveau des néces-
sités nouvelles. Nos chantiers de construction, si peu animés
en ce moment, acquerront une plus grande activité et de-
viendront une branche importante de notre industrie locale.
» Ce n'est pas tout; nos établissements industriels ne
seront plus, comme aujourd'hui, limités à quelques spécia-
lités; ils s'étendront à toutes les fabrications qui alimentent
le commerce, lorsqu'ils auront pour débouchés les rivages de
l'océan Indien. Ce qu'il y a de plus remarquable et de plus
heureux dans ce projet, c'est que, tout en donnant à Mar-
seille une large part dans les avantages qu'il doit produire,
il ne porte préjudice à aucun intérêt, à aucune localité, à
aucune nation. Loin de là, comme le soleil, il luit pour tout
le monde; et partout où il y aura un germe d'industrie, il le
fécondera.
» Jusqu'à ce jour les contrées asiatiques étaient pour ainsi
dire inaccessibles. L'Angleterre elle-même, malgré qu'elle
y fût maîtresse d'un territoire de 1,300 lieues d'étendue, ne
retirait du monopole qu'elle y exerçait que d'insuffisants
après l'envoi de votre liste d'inscriptions, sera partagée entre
les souscripteurs des autres pays dont les demandes ont déjà
dépassé leur total de répartition.
Les demandes spontanées de concours financier résultant
des listes d'inscriptions que j'ai reçues depuis trois ans de la
France, de la Turquie et de l'Egypte seulement, et au sujet
desquelles aucun engagement n'a été pris de ma part, dé-
passent déjà le chiffre de 140 millions de francs. J'ai reçu en
outre plusieurs offres de soumissions pour exécuter les travaux
conformément aux décisions de la Commission scientifique
internationale, avec la proposition d'être remboursé au fur et
à mesure de la livraison des travaux, moitié en argent et
moitié en actions au pair de la Compagnie du canal.
Je vous remets ci-joint un modèle d'inscription à remplir
en double expédition, dont l'une restera entre vos mains, et
l'autre sera rendue par vous au souscripteur avec votre an-
notation datée.
Vous voudrez bien clore votre liste de manière qu'elle
puisse m'être envoyée à Paris avant la fin d'octobre prochain.
La question économique ou financière du canal peut,
suivant moi, se résumer ainsi :
Capital social 200 millions de francs.
Dépenses totales d'exécution de tous les travaux , indiqués
par la Commission scientifique internationale, et à terminer
en cinq ou six ans, 160 millions, non compris les intérêts
annuels à 5 p. 100, des versements opérés successivement
par les actionnaires avant l'ouverture du canal.
Le revenu brut du canal a été évalué annuellement à
30 millions de francs pour le seul droit de passage des bâti-
ments, à raison de trois millions de tonneaux de charge et de
dix francs par tonneau. Ce revenu sera augmenté par l'ac-
croissement obligé de la navigation générale , ainsi que par
les droits de navigation sur le canal secondaire d'eau douce
et par le produit des terrains cultivés, bâtis ou boisés.
Le bénéfice de la navigation générale obtenu par l'abré-
viation de la distance est de 25 francs par mille lieues et par
tonneau. L'abréviation moyenne pour tous les pays est de
trois mille lieues jusqu'à Bombay ou Ceylan ; elle est de
lieues pour
Il faut observer que le tonnage des navires de commerce
doublant aujourd'hui le cap de Bonne-Espérance dépasse le
chiffre de quatre millions de tonneaux, que l'année dernière
3,600,000 tonneaux ont transité par les détroits des Darda-
nelles et du Bosphore , et que cette même année le seul port
de Liverpool en Angleterre a eu un mouvement de quatre
millions de tonneaux.
Les terrains concédés à la Compagnie s'élèvent à soixante-
trois mille hectares, immédiatement cultivables après l'exé-
cution du canal d'eau douce, et à environ soixante-dix mille hec-
tares à construire, à boiser ou à faire cultiver dans l'avenir.
Quatre-vingt-dix cartes cadastrales élaborées avec le plus
grand soin depuis quatre ans, et sur lesquelles ont été rele-
vées trente-mille cotes de nivellement, viennent d'être ter-
minées et sont annexées à un procès-verbal de réception qui
a été légalement dressé en Egypte.
Je suis d'opinion que le canal d'eau douce, dont la prise
d'eau sera au Caire et qui viendra s'arrêter au lac Timsah avec
embranchement d'irrigation sur Suez et sur Péluse, pourra
être accompli en une année, qu'ensuite il sera possible, en
deux ou trois années, d'établir une ouverture ou une com-
munication maritime entre les deux mers suffisante pour les
neuf dixièmes de la navigation commerciale actuelle et que,
par conséquent, avec quatre-vingts millions de francs ou les
deux cinquièmes du capital social, nous pourrons arriver à
obtenir des revenus importants avant le complet achèvement
de tous les travaux projetés.
J'espère que le premier conseil d'administration pourra se
réunir à Paris dans les premiers jours de novembre pour
fixer la quotité des appels de fonds, ainsi que pour décider
le commencement d'exécution des travaux.
Vous pourrez m'adresser vos lettres à Paris, où pendant
mes absences M. Barthélémy Saint-Hilaire, secrétaire gé-
néral de la Compagnie, correspondra avec vous et vous
transmettra régulièrement tous les avis et documents qui
seront de nature à vous intéresser.
Vous êtes autorisé, si vous le jugez utile, à faire publier
en langue. et à distribuer l'acte de concession et les statuts
de la Compagnie universelle du canal de Suez.
Agréez, etc., etc.
Signé : FERD. DE LESSEPS.
MARSEILLE ET LE CANAL DE SUEZ.
Le Nouvelliste de Marseille du 26 août publie l'ar-
ticle suivant:
« Dans le discours par lequel M. le préfet a saisi le Con-
seil général des questions qui intéressent notre département,
nous remarquons le passage suivant :
« De nouveaux éléments de prospérité s'ouvrent devant
-nous; le percement de l'isthme de Suez, cette communi-
» cation si vivement désirée, donnera à nos ports une im-
» portance dont il est difficile de mesurer dès à présent
» l'étendue. »
» Nous ne doutons pas que cette mention ne fournisse au
conseil général, si dévoué dans la mission qu'il remplit,
l'occasion de renouveler le vœu qu'il a formé l'année der-
nière pour le percement de l'isthme de Suez.
» Parmi tous les projets qui occupent l'attention publique,
celui-ci se distingue par son utilité immédiate et générale.
Il se présente dans les perspectives de notre avenir comme
une force d'impulsion qui recèle les plus brillantes pro-
messes. Lorsque la mer Rouge ne sera plus qu'à six ou huit
jours de notre port, lorsque nos trafiquants ne seront plus
découragés par l'énormité des frais d'expédition ni par les
dangers d'une navigation lointaine, le commerce marseillais
prendra des développements plus considérables; les échanges
se multiplieront; et notre marine marchande, si chétive au-
près de celle de l'Angleterre, se mettra au niveau des néces-
sités nouvelles. Nos chantiers de construction, si peu animés
en ce moment, acquerront une plus grande activité et de-
viendront une branche importante de notre industrie locale.
» Ce n'est pas tout; nos établissements industriels ne
seront plus, comme aujourd'hui, limités à quelques spécia-
lités; ils s'étendront à toutes les fabrications qui alimentent
le commerce, lorsqu'ils auront pour débouchés les rivages de
l'océan Indien. Ce qu'il y a de plus remarquable et de plus
heureux dans ce projet, c'est que, tout en donnant à Mar-
seille une large part dans les avantages qu'il doit produire,
il ne porte préjudice à aucun intérêt, à aucune localité, à
aucune nation. Loin de là, comme le soleil, il luit pour tout
le monde; et partout où il y aura un germe d'industrie, il le
fécondera.
» Jusqu'à ce jour les contrées asiatiques étaient pour ainsi
dire inaccessibles. L'Angleterre elle-même, malgré qu'elle
y fût maîtresse d'un territoire de 1,300 lieues d'étendue, ne
retirait du monopole qu'elle y exerçait que d'insuffisants
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