Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-09-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 10 septembre 1858 10 septembre 1858
Description : 1858/09/10 (A3,N54). 1858/09/10 (A3,N54).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203100z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/05/2012
VENDREDI 10 SEPTEMBRE. JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 443
» Je porte un premier toast à la santé de Sa Majesté
l'empereur Alexandre! (Hourras prolongés.)
» Je propose un second toast à la noblesse russe, dont les
rangs ont toujours été ouverts à tous les mérites, à toutes
les distinctions, et dont nous avons ici parmi nous un des
plus illustres représentants, le gouverneur général de la
Nouvelle-Russie, comte Strogonoff. » (Hourras répétés.)
M. Kassinoff, grand maréchal de la noblesse de
Cherson, a pris ensuite la parole, et il a dit :
« Il m'est agréable, comme Russe, de vous exprimer,
monsieur, toute l'émotion que j'éprouve en vous voyant
parmi nous. La sympathie du peuple russe pour vos com-
patriotes, monsieur, est un fait significatif et désormais his-
torique. Il n'y a pas longtemps encore, le soldat français
applaudissait au soldat russe, alors son ennemi, et dans la
lutte sanglante, au pied des murs croulants de Sébastopol,
le soldat russe trouvait moyen de serrer la main du soldat
français. Les siècles s'écoulaient; et les esprits les plus élevés
considéraient le percement de l'isthme de Suez comme un
rêve poétique qui ne pouvait être réalisé. Vous, monsieur,
par vos efforts énergiques, par vos calculs exacts et pré-
voyants, par votre zèle persévérant pour le bien public, vous
lèverez les obstacles que les siècles ont crus insurmontables ;
et ce qui n'était qu'un rêve sera bientôt une réalité. Per-
mettez-moi de vous assurer, monsieur, que tout Russe porte
le plus vif intérêt au grand et beau projet que vous avez con-
çu , de même qu'il sympathise avec vos compatriotes dans
toutes leurs entreprises pour le bien de l'humanité, ainsi que
dans la propagation d'un véritable et sage progrès. Messieurs,
je propose encore un toast à la santé de notre hôte illustre,
monsieur de Lesseps. » ( Hourras prolongés. )
M. de Lesseps a répondu au maréchal de la noblesse
du district, M. Kassinoff :
« Je suis heureux de m'associer, comme Français, aux
chaleureuses paroles de M. le maréchal de la noblesse, qui
vient de nous parler d'une guerre où chacun a recueilli sa
part de gloire, et dont certainement un des meilleurs résul-
tats a été d'augmenter l'estime et l'affection réciproques de
nos deux nations.
» A l'armée russe! » (Hourras!) (Journal d'Odessa.)
On lit dans le Constitutionnel du 2G août :
« Nos correspondances nous permettent d'ajouter quelques
détails aux renseignements que nous avons déjà publiés sur
la réception que les autorités et le commerce d'Odessa ont
faite à M. de Lesseps. Ainsi que nous l'avons dit, un premier
banquet a été offert à notre compatriote à bord du IVladimir,
magnifique navire à vapeur appartenant à la Compagnie
russe de navigation et de commerce. Ce bâtiment était pa-
voisé aux couleurs de toutes les nations. Les premières nota-
bililés de la province assistaient au repas. C'étaient le gou-
verneur général de la Nouvelle-Russie et de la Bessarabie,
comte Strogonoff; l'aide-de-camp général de Bezak ; le gou-
verneur de la ville d'Odessa, baron Mestmacher; le directeur
de la banque impériale de Saint-Pétersbourg, M. Yourieff.
Le corps consulaire était également à cette fête. Au dessert,
M. Novosselski, directeur de la Société russe de navigation et
de commerce, a proposé un toast au fondateur de l'entreprise
du percement de l'isthme de Suez, entreprise qui présente,
a-t-il dit, « le plus haut intérêt pour la Russie, et promet un
» grand et nouveau développement à l'activité du pavillon
» commercial de l'empire russe. )
M. de Lesseps a porté d'abord la santé de l'empereur
Alexandre qui « a compris dès le début de son règne que la
» puissance de son vaste empire ne pouvait être fondée que
n sur la prospérité, le bien-être et le progrès de sa popula-
» tion. » Puis il a bu au succès de la Compagnie de naviga-
tion, en faisant ressortir tout ce qu'il y a de fécond dans la
double entreprise qui consiste non-seulement à ouvrir une
communication régulière entre les ports de l'Euxin et l'Eu-
rope occidentale par la Méditerranée, mais encore à réunir
par la navigation à vapeur la mer Caspienne à la mer Noire,
par la jonction du Don et du Volga.
Cette première manifestation des sentiments avec lesquels
on envisage en Russie la prochaine exécution du canal de
Suez a été promptement suivie d'une autre fête d'un carac-
tère encore plus général. Le 30 juillet, un nouveau banquet
a été donné à M. de Lesseps, dans la salle de la Bourse
d'Odessa, par le corps commercial de cette ville. Tous les
négociants russes et ceux de toutes les nations établis à
Odessa s'y trouvaient réunis. Les principales autorités sanc-
tionnaient également cette assemblée de leur présence.
M. le conseiller de commerce Loghinoff a proposé un toast
où l'on remarque le passage suivant. (Suit un extrait du
discours que nous donnons plus haut.)
Ces témoignages de sympathie pour notre compatriote et
pour la grande entreprise à laquelle il attache son nom ont
été accompagnés des expressions les plus bienveillantes pour
la France, notamment dans le discours de M. Novosselski.
M. de Lesseps n'a pas besoin, tout le monde le sait, qu'on
l'exhorte à la persévérance. Il a donné des preuves d'une per-
sistance et d'une énergie des plus remarquables. Mais l'appui
moral qu'il rencontre ainsi , et qui ne lui a pas manqué,
même en Angleterre, de la part des associations libres de
toute influence ministérielle, n'en est pas moins des plus pré-
cieux pour lui. Il assure le triomphe de ses efforts et le succès
de son entreprise, n P. Dunois.
Par une coïncidence assez singulière, Odessa vient de
nouer tout récemment quelques relations avec l'Aus-
tralie, quelque grandes que soient aujourd'hui les dis-
tances. M. le maire d'Odessa a rappelé, dans un des
banquets offerts à M. Ferd. de Lesseps, qu'un charge-
ment d'avoine d'une certaine espèce avait été expédié
d'Odessa à Londres, et que de Londres il avait été en-
voyé en Australie. L'essai tenté a parfaitement réussi;
et un second chargement a été demandé et vient d-e partir.
Cette expédition , fort importante par les conséquences
qu'elle peut avoir, prendra nécessairement par le cap de
Bonne-Espérance. Elle serait deux ou trois fois plus ra-
pide si le canal de Suez était ouvert.
R. LINDAU.
M. FERD. DE LESSEPS A TRIESTE ET A VENISE.
Nous recevons de deux de nos correspondants de
Trieste et Venise les lettres suivantes, qui donnent des
détails intéressants sur le passage de M. Ferd. de Les-
seps dans ces villes, de retour de son voyage à Con-
stantinople.
( Correspondance particulière de /'ISTHME DE SUEZ.)
Trieste, 27 août 1858.
Hier, la Chambre de Commerce de notre ville, convoquée
» Je porte un premier toast à la santé de Sa Majesté
l'empereur Alexandre! (Hourras prolongés.)
» Je propose un second toast à la noblesse russe, dont les
rangs ont toujours été ouverts à tous les mérites, à toutes
les distinctions, et dont nous avons ici parmi nous un des
plus illustres représentants, le gouverneur général de la
Nouvelle-Russie, comte Strogonoff. » (Hourras répétés.)
M. Kassinoff, grand maréchal de la noblesse de
Cherson, a pris ensuite la parole, et il a dit :
« Il m'est agréable, comme Russe, de vous exprimer,
monsieur, toute l'émotion que j'éprouve en vous voyant
parmi nous. La sympathie du peuple russe pour vos com-
patriotes, monsieur, est un fait significatif et désormais his-
torique. Il n'y a pas longtemps encore, le soldat français
applaudissait au soldat russe, alors son ennemi, et dans la
lutte sanglante, au pied des murs croulants de Sébastopol,
le soldat russe trouvait moyen de serrer la main du soldat
français. Les siècles s'écoulaient; et les esprits les plus élevés
considéraient le percement de l'isthme de Suez comme un
rêve poétique qui ne pouvait être réalisé. Vous, monsieur,
par vos efforts énergiques, par vos calculs exacts et pré-
voyants, par votre zèle persévérant pour le bien public, vous
lèverez les obstacles que les siècles ont crus insurmontables ;
et ce qui n'était qu'un rêve sera bientôt une réalité. Per-
mettez-moi de vous assurer, monsieur, que tout Russe porte
le plus vif intérêt au grand et beau projet que vous avez con-
çu , de même qu'il sympathise avec vos compatriotes dans
toutes leurs entreprises pour le bien de l'humanité, ainsi que
dans la propagation d'un véritable et sage progrès. Messieurs,
je propose encore un toast à la santé de notre hôte illustre,
monsieur de Lesseps. » ( Hourras prolongés. )
M. de Lesseps a répondu au maréchal de la noblesse
du district, M. Kassinoff :
« Je suis heureux de m'associer, comme Français, aux
chaleureuses paroles de M. le maréchal de la noblesse, qui
vient de nous parler d'une guerre où chacun a recueilli sa
part de gloire, et dont certainement un des meilleurs résul-
tats a été d'augmenter l'estime et l'affection réciproques de
nos deux nations.
» A l'armée russe! » (Hourras!) (Journal d'Odessa.)
On lit dans le Constitutionnel du 2G août :
« Nos correspondances nous permettent d'ajouter quelques
détails aux renseignements que nous avons déjà publiés sur
la réception que les autorités et le commerce d'Odessa ont
faite à M. de Lesseps. Ainsi que nous l'avons dit, un premier
banquet a été offert à notre compatriote à bord du IVladimir,
magnifique navire à vapeur appartenant à la Compagnie
russe de navigation et de commerce. Ce bâtiment était pa-
voisé aux couleurs de toutes les nations. Les premières nota-
bililés de la province assistaient au repas. C'étaient le gou-
verneur général de la Nouvelle-Russie et de la Bessarabie,
comte Strogonoff; l'aide-de-camp général de Bezak ; le gou-
verneur de la ville d'Odessa, baron Mestmacher; le directeur
de la banque impériale de Saint-Pétersbourg, M. Yourieff.
Le corps consulaire était également à cette fête. Au dessert,
M. Novosselski, directeur de la Société russe de navigation et
de commerce, a proposé un toast au fondateur de l'entreprise
du percement de l'isthme de Suez, entreprise qui présente,
a-t-il dit, « le plus haut intérêt pour la Russie, et promet un
» grand et nouveau développement à l'activité du pavillon
» commercial de l'empire russe. )
M. de Lesseps a porté d'abord la santé de l'empereur
Alexandre qui « a compris dès le début de son règne que la
» puissance de son vaste empire ne pouvait être fondée que
n sur la prospérité, le bien-être et le progrès de sa popula-
» tion. » Puis il a bu au succès de la Compagnie de naviga-
tion, en faisant ressortir tout ce qu'il y a de fécond dans la
double entreprise qui consiste non-seulement à ouvrir une
communication régulière entre les ports de l'Euxin et l'Eu-
rope occidentale par la Méditerranée, mais encore à réunir
par la navigation à vapeur la mer Caspienne à la mer Noire,
par la jonction du Don et du Volga.
Cette première manifestation des sentiments avec lesquels
on envisage en Russie la prochaine exécution du canal de
Suez a été promptement suivie d'une autre fête d'un carac-
tère encore plus général. Le 30 juillet, un nouveau banquet
a été donné à M. de Lesseps, dans la salle de la Bourse
d'Odessa, par le corps commercial de cette ville. Tous les
négociants russes et ceux de toutes les nations établis à
Odessa s'y trouvaient réunis. Les principales autorités sanc-
tionnaient également cette assemblée de leur présence.
M. le conseiller de commerce Loghinoff a proposé un toast
où l'on remarque le passage suivant. (Suit un extrait du
discours que nous donnons plus haut.)
Ces témoignages de sympathie pour notre compatriote et
pour la grande entreprise à laquelle il attache son nom ont
été accompagnés des expressions les plus bienveillantes pour
la France, notamment dans le discours de M. Novosselski.
M. de Lesseps n'a pas besoin, tout le monde le sait, qu'on
l'exhorte à la persévérance. Il a donné des preuves d'une per-
sistance et d'une énergie des plus remarquables. Mais l'appui
moral qu'il rencontre ainsi , et qui ne lui a pas manqué,
même en Angleterre, de la part des associations libres de
toute influence ministérielle, n'en est pas moins des plus pré-
cieux pour lui. Il assure le triomphe de ses efforts et le succès
de son entreprise, n P. Dunois.
Par une coïncidence assez singulière, Odessa vient de
nouer tout récemment quelques relations avec l'Aus-
tralie, quelque grandes que soient aujourd'hui les dis-
tances. M. le maire d'Odessa a rappelé, dans un des
banquets offerts à M. Ferd. de Lesseps, qu'un charge-
ment d'avoine d'une certaine espèce avait été expédié
d'Odessa à Londres, et que de Londres il avait été en-
voyé en Australie. L'essai tenté a parfaitement réussi;
et un second chargement a été demandé et vient d-e partir.
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Nous recevons de deux de nos correspondants de
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