Presse et revues
32 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-09-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 septembre 1858 10 septembre 1858
Description : 1858/09/10 (A3,N54). 1858/09/10 (A3,N54).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203100z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/05/2012
VENDREDI 10 SEPTEMBRE. JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 455
nomies que l'on réalisera pour chaque espèce de mar-
chandise par la nouvelle voie du canal. M. Morelli
divise les divers produits de l'Orient en deux catégories:
la première composée des produits encombrants que
l'on transporte par des navires à voiles, tels que les
bois, les graines et farines, le riz, le sucre, l'huile de
poisson; la seconde composée des autres produits ex-
pédiés par la vapeur via Suez. En adoptant les chiffres
des importations de 1853, l'auteur trouve que les frais
de transports maritimes de l'Orient en Occident s'élè-
vent par an, pour la voie de l'Atlantique, où on n'emploie
que la voile, à 1,135,017,050 fr., et pour la voie de
Suez à 309,168,548 fr., de sorte qu'il y aurait une éco-
nomie de 825,848,502 fr. en faveur de la voie de Suez.
On a supposé que les bénéfices des commerçants montent
par an à 20 du prix de revient de la marchandise,
tous les frais compris; or les frais diminuant de plus de
800 millions, il y aura pour les consommateurs une
économie de 165,169,700 fr., ou de 20010 en sus de la
somme de 825,848,502 fr., ce qui fait en tout une éco-
nomie de 991,018,202 fr. sur la seule importation.
Cette somme se partage entre les différents pays dans
la proportion de leur commerce avec l'Orient; c'est ce
dernier calcul que M. Morelli a entrepris dans le 4e ta-
bleau de sa brochure. Enfin le dernier tableau résume
les chiffres, éléments principaux de ces calculs compa-
ratifs; nous le reproduisons en entier, en faisant remar-
quer que l'auteur adopte pour l'exportation exactement
les mêmes chiffres que pour l'importation, comme si la
balance commerciale était rigoureusement établie, de
façon que l'importation comprend la moitié du mouve-
ment commercial total qui a été de 3,041,232 tonneaux
en 1853.
PRODUITS OIUKNTAIA lAIPOHTtS E.V OCCIIIKXT
il Dn lotal de 1,520,616 tonneau],
.:'--
par l'Atlantique. par Suez.
fi. fr.
1" Prix de prodoction 2,689,091,771 2,689,091,771
2" Profits sur l'achat et la vente dans les pays
de production 34i,689,940 344,689,940
3°Fraitdifersdanttetpay'deprodnction. 344,689,940 344,689,940
4" Frais de transport intérieur dans les pays de
production 68,427,750 68,427,750
Prix dans les ports d'ewharqocmput des pays
de prodoction 3,446,899,401 3,446,899,401
6" Fr»ls des transports maritimes 1,135,017,050 309,168,545
Prix dans les ports de débarqoement pour les
pays consommateurs 4,581,016)451 3,756,067,949
6" Profits sur les achats et ventes dans les pays
consommateurs 458,191,645 375,606,794
7<'Fraitditendan<)espai'6Cont<)mma8" Frais de transports intérieurs dans les pays
de consommation 68,427,750 68,427,750
Prix de consommation 5,566,727,491 4,57o,709,287
Il y a donc pour l'importation aussi bien que pour
l'exportation une économie de 991,018,204 fr. par la
voie de Suez, c'est-à-dire une économie totale de
1,982,030,408 fr. Nous avons encore à faire remar-
quer que les évaluations 2, 3, 6 et 7 ont été trouvées,
en portant les divers frais et profits à 10 0/0 du prix
des marchandises, et les évaluations 4 et 8, en suppo-
sant un parcours moyen de 500 kilomètres, sur lequel
le tonneau payerait 0 fr. 09 c. par kilomètre.
Il est vrai qu'en réalité les exportations et les impor-
tations sont loin d'être égales par leur valeur, et les
Anglais payent la plus grande partie des produits orien-
taux avec de l'argent. M. Morelli attribue cette diffé-
rence à l'exploitation oppressive des indigènes par les
Hollandais et par les Anglais, et au trafic inique de
l'opium par ces derniers en Chine. C'est une manière
de voir propre à M. Morelli; elle ne sera pas partagée
très-généralement, nous le croyons, parce que cette ex-
plication ne rend pas suffisamment compte des faits.
Dans le septième chapitre, M. Morelli examine quelles
sont les voies de transit que suivent et que suivront à
l'avenir les produits de l'Orient dans les divers pays de
l'Occident. Chaque port de l'Europe aura à desservir
une certaine partie du pays qui se trouve derrière lui.
Il serait assez difficile d'assigner à chacun de ces ports
la quote-part qu'il aura dans le commerce général de
l'Orient, une fois que le canal de Suez sera ouvert.
Néanmoins, M. Morelli n'hésite pas à le faire; et en
prenant pour base les chiffres des importations ac-
tuelles, il les distribue selon ses idées sur les divers
ports, et il calcule ensuite, d'après un tarif moyen, les
frais de transport de cette quantité de marchandises sur
les voies de transit dans l'intérieur des pays desservis
par le port en question. Les chiffres de M. Morelli et
les procédés par lesquels il y arrive nous paraissent
trop peu exacts pour que nous puissions les adopter
sans réserve; il se base en grande partie sur des hypo-
thèses qu'il conviendrait d'établir plus solidement qu'il
ne l'a fait.
Enfin la dernière partie de la brochure traite du
projet du canal de Suez en lui-même, et de l'opposition
anglaise. Après avoir démontré les désavantages qu'au-
rait la voie de l'Euphrate sur celle de Suez, l'auteur
propose des modifications au projet de la Commission
internationale. Il veut deux voies navigables, l'une pour
l'aller, l'autre pour le retour, afin que les navires ne
puissent pas se heurter l'un contre l'autre dans la nuit ;
et il croit les rades de Saïd et de Suez assez sûres pour
supprimer les grandes jetées que propose la Commission
internationale. De cette manière et en adoptant un tracé
plus direct, il espère réaliser une économie de 80 mil-
lions. L'auteur conclut par quelques observations géné-
rales et par un résumé des résultats auxquels il est par-
venu.
L'analyse précédente, que nous n'avons pas voulu
développer davantage, doit suffire néanmoins pour dé-
montrer combien le travail de M. Morelli est sérieux.
Il est fort étendu, et il a certainement exigé de l'auteur
les plus patientes et les plus louables recherches. Nous
ne disons pas que nous acceptons pleinement toutes les
idées de M. Morelli ; mais au lieu de le combattre sur
quelques points de détail, nous préférons de beaucoup
le remercier cordialement du labeur qu'il a consacré à
notre grande entreprise.
nomies que l'on réalisera pour chaque espèce de mar-
chandise par la nouvelle voie du canal. M. Morelli
divise les divers produits de l'Orient en deux catégories:
la première composée des produits encombrants que
l'on transporte par des navires à voiles, tels que les
bois, les graines et farines, le riz, le sucre, l'huile de
poisson; la seconde composée des autres produits ex-
pédiés par la vapeur via Suez. En adoptant les chiffres
des importations de 1853, l'auteur trouve que les frais
de transports maritimes de l'Orient en Occident s'élè-
vent par an, pour la voie de l'Atlantique, où on n'emploie
que la voile, à 1,135,017,050 fr., et pour la voie de
Suez à 309,168,548 fr., de sorte qu'il y aurait une éco-
nomie de 825,848,502 fr. en faveur de la voie de Suez.
On a supposé que les bénéfices des commerçants montent
par an à 20 du prix de revient de la marchandise,
tous les frais compris; or les frais diminuant de plus de
800 millions, il y aura pour les consommateurs une
économie de 165,169,700 fr., ou de 20010 en sus de la
somme de 825,848,502 fr., ce qui fait en tout une éco-
nomie de 991,018,202 fr. sur la seule importation.
Cette somme se partage entre les différents pays dans
la proportion de leur commerce avec l'Orient; c'est ce
dernier calcul que M. Morelli a entrepris dans le 4e ta-
bleau de sa brochure. Enfin le dernier tableau résume
les chiffres, éléments principaux de ces calculs compa-
ratifs; nous le reproduisons en entier, en faisant remar-
quer que l'auteur adopte pour l'exportation exactement
les mêmes chiffres que pour l'importation, comme si la
balance commerciale était rigoureusement établie, de
façon que l'importation comprend la moitié du mouve-
ment commercial total qui a été de 3,041,232 tonneaux
en 1853.
PRODUITS OIUKNTAIA lAIPOHTtS E.V OCCIIIKXT
il Dn lotal de 1,520,616 tonneau],
.:'--
par l'Atlantique. par Suez.
fi. fr.
1" Prix de prodoction 2,689,091,771 2,689,091,771
2" Profits sur l'achat et la vente dans les pays
de production 34i,689,940 344,689,940
3°Fraitdifersdanttetpay'deprodnction. 344,689,940 344,689,940
4" Frais de transport intérieur dans les pays de
production 68,427,750 68,427,750
Prix dans les ports d'ewharqocmput des pays
de prodoction 3,446,899,401 3,446,899,401
6" Fr»ls des transports maritimes 1,135,017,050 309,168,545
Prix dans les ports de débarqoement pour les
pays consommateurs 4,581,016)451 3,756,067,949
6" Profits sur les achats et ventes dans les pays
consommateurs 458,191,645 375,606,794
7<'Fraitditendan<)espai'6Cont<)mma
de consommation 68,427,750 68,427,750
Prix de consommation 5,566,727,491 4,57o,709,287
Il y a donc pour l'importation aussi bien que pour
l'exportation une économie de 991,018,204 fr. par la
voie de Suez, c'est-à-dire une économie totale de
1,982,030,408 fr. Nous avons encore à faire remar-
quer que les évaluations 2, 3, 6 et 7 ont été trouvées,
en portant les divers frais et profits à 10 0/0 du prix
des marchandises, et les évaluations 4 et 8, en suppo-
sant un parcours moyen de 500 kilomètres, sur lequel
le tonneau payerait 0 fr. 09 c. par kilomètre.
Il est vrai qu'en réalité les exportations et les impor-
tations sont loin d'être égales par leur valeur, et les
Anglais payent la plus grande partie des produits orien-
taux avec de l'argent. M. Morelli attribue cette diffé-
rence à l'exploitation oppressive des indigènes par les
Hollandais et par les Anglais, et au trafic inique de
l'opium par ces derniers en Chine. C'est une manière
de voir propre à M. Morelli; elle ne sera pas partagée
très-généralement, nous le croyons, parce que cette ex-
plication ne rend pas suffisamment compte des faits.
Dans le septième chapitre, M. Morelli examine quelles
sont les voies de transit que suivent et que suivront à
l'avenir les produits de l'Orient dans les divers pays de
l'Occident. Chaque port de l'Europe aura à desservir
une certaine partie du pays qui se trouve derrière lui.
Il serait assez difficile d'assigner à chacun de ces ports
la quote-part qu'il aura dans le commerce général de
l'Orient, une fois que le canal de Suez sera ouvert.
Néanmoins, M. Morelli n'hésite pas à le faire; et en
prenant pour base les chiffres des importations ac-
tuelles, il les distribue selon ses idées sur les divers
ports, et il calcule ensuite, d'après un tarif moyen, les
frais de transport de cette quantité de marchandises sur
les voies de transit dans l'intérieur des pays desservis
par le port en question. Les chiffres de M. Morelli et
les procédés par lesquels il y arrive nous paraissent
trop peu exacts pour que nous puissions les adopter
sans réserve; il se base en grande partie sur des hypo-
thèses qu'il conviendrait d'établir plus solidement qu'il
ne l'a fait.
Enfin la dernière partie de la brochure traite du
projet du canal de Suez en lui-même, et de l'opposition
anglaise. Après avoir démontré les désavantages qu'au-
rait la voie de l'Euphrate sur celle de Suez, l'auteur
propose des modifications au projet de la Commission
internationale. Il veut deux voies navigables, l'une pour
l'aller, l'autre pour le retour, afin que les navires ne
puissent pas se heurter l'un contre l'autre dans la nuit ;
et il croit les rades de Saïd et de Suez assez sûres pour
supprimer les grandes jetées que propose la Commission
internationale. De cette manière et en adoptant un tracé
plus direct, il espère réaliser une économie de 80 mil-
lions. L'auteur conclut par quelques observations géné-
rales et par un résumé des résultats auxquels il est par-
venu.
L'analyse précédente, que nous n'avons pas voulu
développer davantage, doit suffire néanmoins pour dé-
montrer combien le travail de M. Morelli est sérieux.
Il est fort étendu, et il a certainement exigé de l'auteur
les plus patientes et les plus louables recherches. Nous
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