Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-09-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 10 septembre 1858 10 septembre 1858
Description : 1858/09/10 (A3,N54). 1858/09/10 (A3,N54).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203100z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/05/2012
452 L'ISTHME DE SUEZ, VENDREDI 10 SEPTEMBRE.
» En lisant cette réponse on verra qu'une grande partie
de mes observations étaient complètement superflues.
» En effet, tandis que MM. Mac*CIean et Manby affirment
que j'avais mal compris ou .défiguré le sens des paroles dites
dans le Parlement par M. Stéphenson, qui n'aurait déclaré
impossible ni le projet de M. de Lesseps, ni celui qu'ils lui
préfèrent, et tandis qu'ils ajoutent : ,c Nous nous joignons de
tout cœur aux observations de M. Paléocapa sur l'importance
commerciale du projet », c'est-à-dire qu'ils reconnaissent
à .l'entreprise une importance suffisante pour assurer une
large compensation aux capitaux engagés, tandis que telles
étaient les déclarations de MM. Mac-Clean et Manby, dis-je,
voilà M. Robert Stéphenson qui répète franchement et
ouvertement : « Qu'il est -impossible de maintenir le canal
» dans de telles conditions qu'il puisse répondre au but
n désiré, et que les capitaux qui s'embarqueraient par aven-
» 'ture dans l'entreprise de M. de Lesseps seraient indubi-
tablement perdus. »
» Il me semble que ceux parmi nous qui accueillent si
facilement les oppositions faites au percement de l'isthme,
comme s'il s'agissait d'une œuvre contraire aux intérêts ita-
liens, en s'appuyant sur les opinions d'ingénieurs anglais
d'une grande capacité incontestable, devraient se convaincre
que les contradictions évidentes que l'on rencontre dans ces
opinions doivent diminuer, sinon leur ôter tout à fait cette
autorité qu'ils voudraient leur attribuer. » P. PALÉOCAPA.
Nous avons promis, dans notre dernier numéro, de
revenir sur le mémoire de M. Paléocapa, intitulé : Mé-
moire hydrographique sur les bouches du Danube, et
qui vient de paraître, traduit de l'italien, par les soins
de M. le colonel Ménabréa, membre de la Commission
technique internationale, convoquée auprès de la Con-
férence de Paris pour résoudre les questions relatives à
la navigation du Danube. 00
Cette question ne nous regarde pas directement; mais
nous avons deux motifs pour en parler ici.
D'abord rien de ce qui vient de M. Paléocapa ne peut
nous rester indifférent, et son autorité comme membre
de la Commission internationale pour le percement de
l'isthme de Suez nous a été trop honorablement utile et
nous est trop précieuse pour que nous puissions rien né-
gliger de ce qui est de nature à l'accroître et à l'illustrer
encore. Le mémoire dont nous parlons est un chef-
d'œuvre de logique et de science ; et la Conférence de
Paris y a trouvé la solution technique de la question des
bouches du Danube. Jamais le talent de l'ingénieur ne
s'est montré avec plus de puissance et d'efficacité dans
une des questions les plus délicates de l'hydraulique
pratique.
Lors donc que M. Paléocapa se prononce sur la ques-
tion de la stabilité du port Saïd, dans la rade de Péluse,
contre M. Stéphenson et contre M. le capitaine Spratt,
on doit savoir de quel poids est l'avis d'un tel juge.
M. Paléocapa a consumé sa vie dans des travaux hy-
drauliques. M. Stéphenson n'en a jamais fait, et nous
doutons que M. le capitaine Spratt, fort habile hydro-
graphe d'ailleurs, en ait fait davantage. Il n'est pas be-
soin d'insister pour qu'on voie de quel côté la balance
doit nécessairement pencher.
Tel est notre premier motif pour dire ici quelque!
mots du travail de M. Paléocapa.
Mais nous en avons un second non moins fort : c'est
que la question des bouches du Danube ressemble beau-
coup à celle des bouches du Nil. Ce n'est pas seulement
parce que le Nil comme le Danube charrie à la mer une
énorme quantité de matières, mais c'est que le régime
des eaux de la mer Noire est très-analogue à celui de la
Méditerranée. C'est ce que Polybe, cité par M. Paléocapa,
a remarqué voilà plus de vingt siècles. Un courant tout
pareil va de gauche à droite, pour le spectateur qui re-
garde la mer ; et il est à croire que des conditions sem-
blables amènent de semblables résultats.
Or, nous devons penser que M. Paléocapa, qui a par-
faitement résolu la question du Danube, ne résout pas
moins bien celle du port Saïd ; et puisque M. Spratt s'est
trompé sur les "embouchures du Kilia et du Saint-
Georges, nous avons tout droit de supposer qu'il ne se
trompe pas moins pour la rade de Péluse.
C'est donc à ce double titre que nous intéresse le
travail si remarquable de M. Paléocapa; et nous au-
rions manqué deux fois à nos devoirs si nous n'avions
pas dit ici tout le bien que nous en pensons.
ERNEST DESPLACES.
RÉPONSE DE M. CONRAD A M. STÉPHENSON.
M. F. W. Conrad, président de la Commission in-
ternationale , et ingénieur qui compte parmi les plus
distingués de l'Europe , vient de répondre à M. Stéphen-
son dans une brochure que nous avons sous les yeux.
Cette réponse, purement technique et d'une netteté
parfaite , nous a paru péremptoire'. Nous en donnerons
des extraits étendus, tout en regrettant de ne pouvoir la
reproduire tout entière.
Voici, en attendant d'autres citations, les conclusions
de M. Conrad :
a Lord Palmerston a dit que par suite des raisons techniques
et géographiques si habilement exposées par son ami, membre
du Parlement pour Whitby, le projet ne peut être exécuté
sans un sacrifice énorme d'hommes et d'argent. Je soutiens,
n'en déplaise à lord Palmerston, et ce n'est pas sans peine
que je me vois forcé de le dire, qu'on ne peut trouver dans
les discours de ceux qui ont soutenu ces opinions, quant à la
question dont il s'agit, l'ombre même d'une raison technique
ni géographique.
» En dépouillant la lettre adressée par M. Stéphenson à la
Gazette autrichienne, en réponse à celle de M. de Négrelli,
de tout ce qui est personnel à notre honorable collègue, on
est tout étonné de reconnaître qu'elle ne présente aucun fait
nouveau sur la question, ni aucune preuve pour ses opinions,
dans lesquelles M. Stéphenson paraît toujours persister, no-
nobstant le rapport de la Commission internationale, qui
n'est pas même nommée dans cette lettre. Notre honorable
collègue M. de Négrelli saura bien répondre à tout ce qui lui
est personnel, et ce qu'il y a de certain à présent, c'est que
M. Stéphenson n'a entrevu que de loin la partie la plus inté-
ressante du terrain qui s'étend du lac Ballah jusqu'à la Médi-
terranée.
» M. Stéphenson prétend n'avoir aucun sentiment d'hosti-
» En lisant cette réponse on verra qu'une grande partie
de mes observations étaient complètement superflues.
» En effet, tandis que MM. Mac*CIean et Manby affirment
que j'avais mal compris ou .défiguré le sens des paroles dites
dans le Parlement par M. Stéphenson, qui n'aurait déclaré
impossible ni le projet de M. de Lesseps, ni celui qu'ils lui
préfèrent, et tandis qu'ils ajoutent : ,c Nous nous joignons de
tout cœur aux observations de M. Paléocapa sur l'importance
commerciale du projet », c'est-à-dire qu'ils reconnaissent
à .l'entreprise une importance suffisante pour assurer une
large compensation aux capitaux engagés, tandis que telles
étaient les déclarations de MM. Mac-Clean et Manby, dis-je,
voilà M. Robert Stéphenson qui répète franchement et
ouvertement : « Qu'il est -impossible de maintenir le canal
» dans de telles conditions qu'il puisse répondre au but
n désiré, et que les capitaux qui s'embarqueraient par aven-
» 'ture dans l'entreprise de M. de Lesseps seraient indubi-
tablement perdus. »
» Il me semble que ceux parmi nous qui accueillent si
facilement les oppositions faites au percement de l'isthme,
comme s'il s'agissait d'une œuvre contraire aux intérêts ita-
liens, en s'appuyant sur les opinions d'ingénieurs anglais
d'une grande capacité incontestable, devraient se convaincre
que les contradictions évidentes que l'on rencontre dans ces
opinions doivent diminuer, sinon leur ôter tout à fait cette
autorité qu'ils voudraient leur attribuer. » P. PALÉOCAPA.
Nous avons promis, dans notre dernier numéro, de
revenir sur le mémoire de M. Paléocapa, intitulé : Mé-
moire hydrographique sur les bouches du Danube, et
qui vient de paraître, traduit de l'italien, par les soins
de M. le colonel Ménabréa, membre de la Commission
technique internationale, convoquée auprès de la Con-
férence de Paris pour résoudre les questions relatives à
la navigation du Danube. 00
Cette question ne nous regarde pas directement; mais
nous avons deux motifs pour en parler ici.
D'abord rien de ce qui vient de M. Paléocapa ne peut
nous rester indifférent, et son autorité comme membre
de la Commission internationale pour le percement de
l'isthme de Suez nous a été trop honorablement utile et
nous est trop précieuse pour que nous puissions rien né-
gliger de ce qui est de nature à l'accroître et à l'illustrer
encore. Le mémoire dont nous parlons est un chef-
d'œuvre de logique et de science ; et la Conférence de
Paris y a trouvé la solution technique de la question des
bouches du Danube. Jamais le talent de l'ingénieur ne
s'est montré avec plus de puissance et d'efficacité dans
une des questions les plus délicates de l'hydraulique
pratique.
Lors donc que M. Paléocapa se prononce sur la ques-
tion de la stabilité du port Saïd, dans la rade de Péluse,
contre M. Stéphenson et contre M. le capitaine Spratt,
on doit savoir de quel poids est l'avis d'un tel juge.
M. Paléocapa a consumé sa vie dans des travaux hy-
drauliques. M. Stéphenson n'en a jamais fait, et nous
doutons que M. le capitaine Spratt, fort habile hydro-
graphe d'ailleurs, en ait fait davantage. Il n'est pas be-
soin d'insister pour qu'on voie de quel côté la balance
doit nécessairement pencher.
Tel est notre premier motif pour dire ici quelque!
mots du travail de M. Paléocapa.
Mais nous en avons un second non moins fort : c'est
que la question des bouches du Danube ressemble beau-
coup à celle des bouches du Nil. Ce n'est pas seulement
parce que le Nil comme le Danube charrie à la mer une
énorme quantité de matières, mais c'est que le régime
des eaux de la mer Noire est très-analogue à celui de la
Méditerranée. C'est ce que Polybe, cité par M. Paléocapa,
a remarqué voilà plus de vingt siècles. Un courant tout
pareil va de gauche à droite, pour le spectateur qui re-
garde la mer ; et il est à croire que des conditions sem-
blables amènent de semblables résultats.
Or, nous devons penser que M. Paléocapa, qui a par-
faitement résolu la question du Danube, ne résout pas
moins bien celle du port Saïd ; et puisque M. Spratt s'est
trompé sur les "embouchures du Kilia et du Saint-
Georges, nous avons tout droit de supposer qu'il ne se
trompe pas moins pour la rade de Péluse.
C'est donc à ce double titre que nous intéresse le
travail si remarquable de M. Paléocapa; et nous au-
rions manqué deux fois à nos devoirs si nous n'avions
pas dit ici tout le bien que nous en pensons.
ERNEST DESPLACES.
RÉPONSE DE M. CONRAD A M. STÉPHENSON.
M. F. W. Conrad, président de la Commission in-
ternationale , et ingénieur qui compte parmi les plus
distingués de l'Europe , vient de répondre à M. Stéphen-
son dans une brochure que nous avons sous les yeux.
Cette réponse, purement technique et d'une netteté
parfaite , nous a paru péremptoire'. Nous en donnerons
des extraits étendus, tout en regrettant de ne pouvoir la
reproduire tout entière.
Voici, en attendant d'autres citations, les conclusions
de M. Conrad :
a Lord Palmerston a dit que par suite des raisons techniques
et géographiques si habilement exposées par son ami, membre
du Parlement pour Whitby, le projet ne peut être exécuté
sans un sacrifice énorme d'hommes et d'argent. Je soutiens,
n'en déplaise à lord Palmerston, et ce n'est pas sans peine
que je me vois forcé de le dire, qu'on ne peut trouver dans
les discours de ceux qui ont soutenu ces opinions, quant à la
question dont il s'agit, l'ombre même d'une raison technique
ni géographique.
» En dépouillant la lettre adressée par M. Stéphenson à la
Gazette autrichienne, en réponse à celle de M. de Négrelli,
de tout ce qui est personnel à notre honorable collègue, on
est tout étonné de reconnaître qu'elle ne présente aucun fait
nouveau sur la question, ni aucune preuve pour ses opinions,
dans lesquelles M. Stéphenson paraît toujours persister, no-
nobstant le rapport de la Commission internationale, qui
n'est pas même nommée dans cette lettre. Notre honorable
collègue M. de Négrelli saura bien répondre à tout ce qui lui
est personnel, et ce qu'il y a de certain à présent, c'est que
M. Stéphenson n'a entrevu que de loin la partie la plus inté-
ressante du terrain qui s'étend du lac Ballah jusqu'à la Médi-
terranée.
» M. Stéphenson prétend n'avoir aucun sentiment d'hosti-
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