Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-08-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 août 1858 10 août 1858
Description : 1858/08/10 (A3,N52). 1858/08/10 (A3,N52).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203098b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/05/2012
396 L'ISTHME DE SUEZ, MARDI 10 AOÛT.
missaire impérial. Mais en informant M. le baron Gros et lord
Elgin de sa nomination, il se borna à déclarer que , par ordre
de l'empereur, il venait savoir ce qu'ils demandaient, pour en
référer à Pékin, et avoir ses instructions.
» Les demandes des représentants des puissances avaient
été si clairement formulées, que l'on pouvait considérer cette
persistance du gouvernement chinois à déplacer la question
comme une fin de non-recevoir. Néanmoins, ne voulant re-
pousser aucune des chances qui pouvaient s'offrir encore, les
commissaires de France et d'Angleterre consentirent à accor-
der de nouveaux délais, qui se prolongèrent jusqu'au 12 mai,
et qui donnaient à la cour de Pékin tout le temps de peser les
déterminations qu'elle allait prendre.
» Ils n'obtinrent qu'une réponse évasive, qui équivalait à
un nouveau refus. Une pareille situation ne pouvait durer plus
longtemps. Les plénipotentiaires de France et d'Angleterre
devaient aviser aux moyens d'en sortir le plus promptement
possible; et après s'être concertés, à cet effet, avec les ami-
raux, ils adressèrent, le 20 mai au matin, au gouverneur gé-
néral du Tchéli, une communication portant qu'ils avaient
pris la résolution de s'avancer vers la capitale pour traiter di-
rectement avec le gouvernement chinois.
» Ils ajoutaient que les amiraux commandant les forces na-
vales de France et d'Angleterre étaient dans l'obligation, pour
garantir la sécurité des représentants des deux puissances ,
d'exiger que le commissaire impérial leur remît les forts des
deux rives du Pei-ho, ainsi que la batterie qui se trouvait au
coude de la rivière. Si dans deux heures ils n'étaient pas remis
aux amiraux, ils seraient attaqués et pris.
» Telles sont les conditions dans lesquelles s'est accompli
ce brillant fait d'armes, qui livre aux deux escadres l'embou-
chure du Pei-ho, et qui permet aux commissaires de France
et d'Angleterre d'en remonter librement le cours, afin de se
rapprocher davantage encore de la capitale du Céleste Empire,
si le gouvernement chinois hésite plus longtemps à entrer en
négociation. »
Le Aloniteur universel publie, à la suite de cette note,
le rapport de M. le contre-amiral Rigault de Genouilly.
L'espace nous empêche de reproduire cette pièce tout
entière, quelque intéressante qu'elle soit; nous l'ana-
lysons.
Le combat livré le 20 mai 1858 par les alliés, aux em-
bouchures du Pei-ho, a été court et décisif, malgré une
résistance inaccoutumée de la part des Chinois. Suivant
le rapport de l'amiral français, les forts du nord ont été
attaqués par trois canonnières, une anglaise et deux
françaises , et les forts du sud par quatre canonnières ,
parmi lesquelles le Slaney, portant les pavillons des deux
amiraux. Les troupes de débarquement suivirent dans
les canonnières de second ordre. Au moment où les trois
premiers bâtiments passèrent à une petite distance de-
vant les forts du sud, les Chinois ouvrirent un feu très-
vif, auquel les alliés répondirent par une grêle de bou-
lets , d'obus et de mitraille, et par le feu des hommes
armés de carabines. Maigre cette pluie de projectiles, les
Chinois tinrent encore bon ; les troupes appartenaient à
la garde de l'Empereur. Néanmoins les canons ennemis
furent réduits au silence dans l'espace d'une heure, et
les troupes de débarquement purent s'emparer facile-
ment de tous les ouvrages au nord et au sud de la ri-
vière. Malheureusement l'explosion d'une poudrière,
dans le fort du nord, ensevelit plusieurs hommes sous ses
décombres, et en brûla un grand nombre d'une manière
horrible. Les pertes des Français se sont élevées à 4 of-
ficiers tués par les boulets, et plusieurs officiers, marins
ou soldats, blessés, tant à bord qu'à terre. Les Anglais
ont eu 1 officier et 4 hommes tués, et 2 officiers et
15 hommes blessés.
Pendant l'action, les Chinois ont tenté de diriger sur
les bâtiments alliés une longue file de jonques remplies
de paille enflammée; heureusement, ces brûlots ont
touché terre, et les jonques ont brûlé sur place, sans
faire de mal. En remontant la rivière, on rencontra, à
l'extrémité du village Takas, une estacade semblable,
formée par plusieurs lignes de jonques, amarrées avec
des chaînes. Les amiraux résolurent de les laisser, pour
se garantir contre les brûlots que l'on pourrait lancer du
haut de la rivière , et les firent garder par deux canon-
nières.
Le 21 mai au matin, un mandarin inférieur se pré-
senta de la part des commissaires, pour renouer les né-
gociations rompues. Mais les ambassadeurs et les amiraux
lui ont fait répondre que le temps des retards et des
tergiversations était passé, et qu'ils iraient traiter à Pé-
king. J
Nous n'insisterons pas aujourd'hui sur l'importance de
ces grands événements ; nous y reviendrons plus tard, et
nous indiquerons les conséquences qu'ils doivent avoir
au point de vue spécial du canal de Suez.
ERNEST DESPLACES.
VOverland China Arail du 7 juin publie la pièce sui-
vante :
« L'amiral Seymour a adressé au gouverneur de Hong-
kong, sir John Bowring, le rapport suivant : --
» A bord du Coromandel, dans la rivière Pei-ho.
r> Le 22 mai 1858.
« MOXSIEUR,
» J'ai l'honneur d'informer Votre Excellence que je suis
arrivé dans le golfe de Pé-tché-li, le 24 du mois dernier, pour
prêter mon appui aux ambassadeurs de France et d'Angleterre
dans leurs demandes auprès du gouvernement chinois; etque,
les négociations n'ayant pas eu de résultats, les canonnières
des puissances alliées ont attaqué les forts à l'entrée de la ri-
vière, le 20 de ce mois, et les ont pris avec des pertes peu
considérables. La position était forte, et les différents ouvrages
étaient garnis de 138 pièces de canon, défendues par un corps
de troupes nombreux.
« Aujourd'hui, nous remontons la rivière, pour que les am-
bassadeurs puissent essayer d'ouvrir de nouvelles négociations
plus près de la capitale.
» J'ai l'honneur, etc.,
» SEYMOUR. »
Les journaux anglais publient aussi le rapport officiel
de l'amiral Seymour. Nous ne le reproduisons pas, faute
d'espace. D.
missaire impérial. Mais en informant M. le baron Gros et lord
Elgin de sa nomination, il se borna à déclarer que , par ordre
de l'empereur, il venait savoir ce qu'ils demandaient, pour en
référer à Pékin, et avoir ses instructions.
» Les demandes des représentants des puissances avaient
été si clairement formulées, que l'on pouvait considérer cette
persistance du gouvernement chinois à déplacer la question
comme une fin de non-recevoir. Néanmoins, ne voulant re-
pousser aucune des chances qui pouvaient s'offrir encore, les
commissaires de France et d'Angleterre consentirent à accor-
der de nouveaux délais, qui se prolongèrent jusqu'au 12 mai,
et qui donnaient à la cour de Pékin tout le temps de peser les
déterminations qu'elle allait prendre.
» Ils n'obtinrent qu'une réponse évasive, qui équivalait à
un nouveau refus. Une pareille situation ne pouvait durer plus
longtemps. Les plénipotentiaires de France et d'Angleterre
devaient aviser aux moyens d'en sortir le plus promptement
possible; et après s'être concertés, à cet effet, avec les ami-
raux, ils adressèrent, le 20 mai au matin, au gouverneur gé-
néral du Tchéli, une communication portant qu'ils avaient
pris la résolution de s'avancer vers la capitale pour traiter di-
rectement avec le gouvernement chinois.
» Ils ajoutaient que les amiraux commandant les forces na-
vales de France et d'Angleterre étaient dans l'obligation, pour
garantir la sécurité des représentants des deux puissances ,
d'exiger que le commissaire impérial leur remît les forts des
deux rives du Pei-ho, ainsi que la batterie qui se trouvait au
coude de la rivière. Si dans deux heures ils n'étaient pas remis
aux amiraux, ils seraient attaqués et pris.
» Telles sont les conditions dans lesquelles s'est accompli
ce brillant fait d'armes, qui livre aux deux escadres l'embou-
chure du Pei-ho, et qui permet aux commissaires de France
et d'Angleterre d'en remonter librement le cours, afin de se
rapprocher davantage encore de la capitale du Céleste Empire,
si le gouvernement chinois hésite plus longtemps à entrer en
négociation. »
Le Aloniteur universel publie, à la suite de cette note,
le rapport de M. le contre-amiral Rigault de Genouilly.
L'espace nous empêche de reproduire cette pièce tout
entière, quelque intéressante qu'elle soit; nous l'ana-
lysons.
Le combat livré le 20 mai 1858 par les alliés, aux em-
bouchures du Pei-ho, a été court et décisif, malgré une
résistance inaccoutumée de la part des Chinois. Suivant
le rapport de l'amiral français, les forts du nord ont été
attaqués par trois canonnières, une anglaise et deux
françaises , et les forts du sud par quatre canonnières ,
parmi lesquelles le Slaney, portant les pavillons des deux
amiraux. Les troupes de débarquement suivirent dans
les canonnières de second ordre. Au moment où les trois
premiers bâtiments passèrent à une petite distance de-
vant les forts du sud, les Chinois ouvrirent un feu très-
vif, auquel les alliés répondirent par une grêle de bou-
lets , d'obus et de mitraille, et par le feu des hommes
armés de carabines. Maigre cette pluie de projectiles, les
Chinois tinrent encore bon ; les troupes appartenaient à
la garde de l'Empereur. Néanmoins les canons ennemis
furent réduits au silence dans l'espace d'une heure, et
les troupes de débarquement purent s'emparer facile-
ment de tous les ouvrages au nord et au sud de la ri-
vière. Malheureusement l'explosion d'une poudrière,
dans le fort du nord, ensevelit plusieurs hommes sous ses
décombres, et en brûla un grand nombre d'une manière
horrible. Les pertes des Français se sont élevées à 4 of-
ficiers tués par les boulets, et plusieurs officiers, marins
ou soldats, blessés, tant à bord qu'à terre. Les Anglais
ont eu 1 officier et 4 hommes tués, et 2 officiers et
15 hommes blessés.
Pendant l'action, les Chinois ont tenté de diriger sur
les bâtiments alliés une longue file de jonques remplies
de paille enflammée; heureusement, ces brûlots ont
touché terre, et les jonques ont brûlé sur place, sans
faire de mal. En remontant la rivière, on rencontra, à
l'extrémité du village Takas, une estacade semblable,
formée par plusieurs lignes de jonques, amarrées avec
des chaînes. Les amiraux résolurent de les laisser, pour
se garantir contre les brûlots que l'on pourrait lancer du
haut de la rivière , et les firent garder par deux canon-
nières.
Le 21 mai au matin, un mandarin inférieur se pré-
senta de la part des commissaires, pour renouer les né-
gociations rompues. Mais les ambassadeurs et les amiraux
lui ont fait répondre que le temps des retards et des
tergiversations était passé, et qu'ils iraient traiter à Pé-
king. J
Nous n'insisterons pas aujourd'hui sur l'importance de
ces grands événements ; nous y reviendrons plus tard, et
nous indiquerons les conséquences qu'ils doivent avoir
au point de vue spécial du canal de Suez.
ERNEST DESPLACES.
VOverland China Arail du 7 juin publie la pièce sui-
vante :
« L'amiral Seymour a adressé au gouverneur de Hong-
kong, sir John Bowring, le rapport suivant : --
» A bord du Coromandel, dans la rivière Pei-ho.
r> Le 22 mai 1858.
« MOXSIEUR,
» J'ai l'honneur d'informer Votre Excellence que je suis
arrivé dans le golfe de Pé-tché-li, le 24 du mois dernier, pour
prêter mon appui aux ambassadeurs de France et d'Angleterre
dans leurs demandes auprès du gouvernement chinois; etque,
les négociations n'ayant pas eu de résultats, les canonnières
des puissances alliées ont attaqué les forts à l'entrée de la ri-
vière, le 20 de ce mois, et les ont pris avec des pertes peu
considérables. La position était forte, et les différents ouvrages
étaient garnis de 138 pièces de canon, défendues par un corps
de troupes nombreux.
« Aujourd'hui, nous remontons la rivière, pour que les am-
bassadeurs puissent essayer d'ouvrir de nouvelles négociations
plus près de la capitale.
» J'ai l'honneur, etc.,
» SEYMOUR. »
Les journaux anglais publient aussi le rapport officiel
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