Presse et revues
24 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-07-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 juillet 1858 25 juillet 1858
Description : 1858/07/25 (A3,N51). 1858/07/25 (A3,N51).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203097x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/05/2012
3"2 L'ISTHME DE SUEZ, DIMANCHE 25 JUILLET.
avec lui, a pensé, à l'instar de ce qui se fait en Europe,
à émettre des bons du trésor à quatre, huit et douze mois et
portant intérêts.
Je sais qu'on étudie cette question dans ce moment, et s'il
y avait quelque chose de nouveau , je vous en donnerais avis
par ma prochaine lettre.
D'autres lettres reçues d'Alexandrie nous donnent
à penser que l'opération financière dont il s'agit doit
être aujourd'hui accomplie. Elle sera d'une très-grande
utilité pour l'Egypte ; et avec les ressources immenses
dont le gouvernement dispose, elle sera d'une exécution
très-facile.
Alexandrie, 28 juin 1858.
S. A. le Vice-roi a reçu ces jours derhiers, des mains de
M. le baron Testa, consul général de S. M. le roi de Suède
et de Norvège, le grand coidon de l'ordre de l'Epée, qui lui a
èté conféré par le roi Oscar 1er, Cette cérémonie, qui a té-
moigné, comme les précédentes, de l'estime que les souve-
rains des divers Etats d'Europe portent au Vice-roi, a eu lieu
avec la pompe usitée en pareil cas.
Je crois vous avoir parlé, dans une de mes précédentes let-
tres, du projet du gouvernement d'établir dans une localité
voisine à la fois du centre des affaires, de l'embarcadère du
chemin de fer ainsi que du canal du Mahmoudiéh, un vaste
entrepôt pour la douane, et un môle devant servir à l'embar-
quement des produits destinés à l'exportation, de même qu'à
la réception des marchandises d'importation.
Ce travail est aujourd'hui en pleine voie d'exécution, et le
commerce en retirera de grands avantages et de notables éco-
nomies de temps et d'argent. Une fois ce travail achevé, les
marchandises d'entrée se trouveront ainsi à portée soit du
chemin de fer, soit du canal, ou, au moyen des écluses, elles
pénétreront au cœur de l'Egypte, tandis que les marchan-
dises de sortie, arrivant de l'intérieur, se trouveront à proxi-
mité des navires destinés à les transporler en Europe.
La Compagnie la Medjidié vient de voir arriver à Suez le
Gabari, un de ses steamers destinés aux voyages de la mer
Rougo. Par mesure d'économie, le capitaine de ce steamer a
fait, à la voile, le trajet d'Aden à Suez, sur cette mer qu'on
disait si dangereuse. Les capitaines de steamers la trouvent,
au contraire, comme on voit, si calme et si exempte d'orages,
qu'ils aiment mieux profiter de leur voilure, pour économiser
leur charbon, que d'employer la vapeur pour y naviguer. On
dit que les princes marocains, dont ma lettre du 31 mai vous
annonçait l'arrivée, prendront passage sur le steamer dont il
est question pour accomplir leur pèlerinage à la Mecque. Le
service, en effet, va être organisé immédiatement entre Suez
et Djeddah (port le plus voisin de la Mecque), et la Compagnie
la Medjidié profitera ainsi du retour des pèlerins, qui s'opérera
, dans quelques semaines. La ressource de ces paquebots sera
précieuse pour les pèlerins, qui pourront ainsi effectuer com-
modément et promptement un voyage qu'ils étaient jusqu'à
présent forcés de faire lentement et péniblement sur de mau-
vaises barques arabes.
Depuis bientôt trois ans que les épidémies ont cessé d'exer-
cer leurs ravages en Egypte, on a pu constater un fait assez
remarquable et qui prouve l'état physiquement prospère de la
population, c'est une différence notable en faveur des nais-
sances sur les décès. Dans le dernier semestre qui vient de
s'écouler, la proportion a été, en moyenne, de trois nais-
sances pour un décès, et cela principalement dans les campa-
gnes.
Les décès sont aujourd'hui forcément constatés, puisque la
sépulture ne peut avoir lieu qu'après visite et sur déclaration
du médecin , taudis que quelques naissances peuvent encore
échapper à l'inscription, par suite de négligence, ou bien par
suite de préjugés religieux, interdisant de dévoiler ce qui se
passe dans les harems. Il s'ensuit que l'excédant des nais-
sances sur les décès pourrait être augmenté, mais non dimi-
nué. C'est là certainement un symptôme de bien-être du pays
qui répond aux déclamations de certaines feuilles. Les regis-
tres de l'administration sanitaire où les décès et les nais-
sances sont enregistrées ofnriettemeut, jour par jour, com-
blent la regrettable lacune qui existait dans ce pays, — l'ab-
sence d'un état civil régulièrement tenu. Les archives de
cette administration donnent maintenant d'une manière fort
exacte les mouvements de la population.
C'est encore là un bienfait qu'on doit au règne de l'illustre
Méhémet-Ali, créateur d'une administration sanitaire reconnue
par les établissements de la santé publique en Europe, et
dont le Vice-roi actuel comprend l'importance.
Les travaux du barrage du Nil continuent. Une partie des
portes qui seront opposées au passage des eaux est attendue
très-prochainement d'Europe; on travaille également avec
toute l'activité possible à l'achèvement de la voie ferrée entre
le Caire et Suez.
Le Nil a devancé cette année-ci l'époque de sa crue, qui
n'a lieu d'ordinaire que vers le commencement de juillet. Le
premier mouvement de cette crue a été observé depuis une
dizaine de jours. Au dire des anciens du pays, quand le Nil
est précoce, l'inondation est excellente. La population s'at-
tend donc, cette année-ci, à de bonnes récoltes.
In minéralogiste napolitain, M. J. de Franchis, a décou-
vert, dit-on, dans la haute Égypte, des gisements importants
de charbon et de lignite, ce qui serait une source de richesse
immense pour le pays, qui est obligé de faire venir, à grands
frais, son charbon de l'étranger. S. A. le Vice-roi vient d'or-
donner que toutes les ressources nécessaires en hommes et en
instruments seraient mises à la disposition de M. de Franchis
pour arriver à connaître l'importance de la découverte. Des
ordres précis ont été donnés eu même temps aux gouverneurs
des diverses localités où se feront les travaux préparatoires
pour que M. de Franchis trouve partout aide et protection.
M. de Franchis est parti depuis deux jours pour se rendre
sur les lieux où les travaux préparatoires s'effectueront.
On annonce que M. de Lesseps a dû s'embarquer hier,
27 courant, à Trieste, sur un des bateaux du Lloyd autrichien,
pour Alexandrie. Son arrivée ici sera saluée parles nombreux
amis que son caractère si honorable Uii a fails, et qui tous
regardent comme gagnée la cause de la grande œuvre à la-
quelle M. de Lesseps s'est dévoué.
Alexandrie, 2 juillet 1858.
Le bateau australien part plus tôt qu'on ne le pensait. Il est
donc impossible que cette lettre vous porte les détails de la
réceplion qui se prépare pour M. de Lesseps, que nous atten-
dons d'un moment à l'autre; mais je vous dirai en quelques
mots les dispositions qui ont été prises pour cette réception,
et peut-être aurai-je à vous dire aussi, au bas de cette lettre,
que M. de Lesseps est arrivé.
On peut calculer, d'après les préparatifs dont nous avons
connaissance, que la colonie Européenne veut faire à M. de
avec lui, a pensé, à l'instar de ce qui se fait en Europe,
à émettre des bons du trésor à quatre, huit et douze mois et
portant intérêts.
Je sais qu'on étudie cette question dans ce moment, et s'il
y avait quelque chose de nouveau , je vous en donnerais avis
par ma prochaine lettre.
D'autres lettres reçues d'Alexandrie nous donnent
à penser que l'opération financière dont il s'agit doit
être aujourd'hui accomplie. Elle sera d'une très-grande
utilité pour l'Egypte ; et avec les ressources immenses
dont le gouvernement dispose, elle sera d'une exécution
très-facile.
Alexandrie, 28 juin 1858.
S. A. le Vice-roi a reçu ces jours derhiers, des mains de
M. le baron Testa, consul général de S. M. le roi de Suède
et de Norvège, le grand coidon de l'ordre de l'Epée, qui lui a
èté conféré par le roi Oscar 1er, Cette cérémonie, qui a té-
moigné, comme les précédentes, de l'estime que les souve-
rains des divers Etats d'Europe portent au Vice-roi, a eu lieu
avec la pompe usitée en pareil cas.
Je crois vous avoir parlé, dans une de mes précédentes let-
tres, du projet du gouvernement d'établir dans une localité
voisine à la fois du centre des affaires, de l'embarcadère du
chemin de fer ainsi que du canal du Mahmoudiéh, un vaste
entrepôt pour la douane, et un môle devant servir à l'embar-
quement des produits destinés à l'exportation, de même qu'à
la réception des marchandises d'importation.
Ce travail est aujourd'hui en pleine voie d'exécution, et le
commerce en retirera de grands avantages et de notables éco-
nomies de temps et d'argent. Une fois ce travail achevé, les
marchandises d'entrée se trouveront ainsi à portée soit du
chemin de fer, soit du canal, ou, au moyen des écluses, elles
pénétreront au cœur de l'Egypte, tandis que les marchan-
dises de sortie, arrivant de l'intérieur, se trouveront à proxi-
mité des navires destinés à les transporler en Europe.
La Compagnie la Medjidié vient de voir arriver à Suez le
Gabari, un de ses steamers destinés aux voyages de la mer
Rougo. Par mesure d'économie, le capitaine de ce steamer a
fait, à la voile, le trajet d'Aden à Suez, sur cette mer qu'on
disait si dangereuse. Les capitaines de steamers la trouvent,
au contraire, comme on voit, si calme et si exempte d'orages,
qu'ils aiment mieux profiter de leur voilure, pour économiser
leur charbon, que d'employer la vapeur pour y naviguer. On
dit que les princes marocains, dont ma lettre du 31 mai vous
annonçait l'arrivée, prendront passage sur le steamer dont il
est question pour accomplir leur pèlerinage à la Mecque. Le
service, en effet, va être organisé immédiatement entre Suez
et Djeddah (port le plus voisin de la Mecque), et la Compagnie
la Medjidié profitera ainsi du retour des pèlerins, qui s'opérera
, dans quelques semaines. La ressource de ces paquebots sera
précieuse pour les pèlerins, qui pourront ainsi effectuer com-
modément et promptement un voyage qu'ils étaient jusqu'à
présent forcés de faire lentement et péniblement sur de mau-
vaises barques arabes.
Depuis bientôt trois ans que les épidémies ont cessé d'exer-
cer leurs ravages en Egypte, on a pu constater un fait assez
remarquable et qui prouve l'état physiquement prospère de la
population, c'est une différence notable en faveur des nais-
sances sur les décès. Dans le dernier semestre qui vient de
s'écouler, la proportion a été, en moyenne, de trois nais-
sances pour un décès, et cela principalement dans les campa-
gnes.
Les décès sont aujourd'hui forcément constatés, puisque la
sépulture ne peut avoir lieu qu'après visite et sur déclaration
du médecin , taudis que quelques naissances peuvent encore
échapper à l'inscription, par suite de négligence, ou bien par
suite de préjugés religieux, interdisant de dévoiler ce qui se
passe dans les harems. Il s'ensuit que l'excédant des nais-
sances sur les décès pourrait être augmenté, mais non dimi-
nué. C'est là certainement un symptôme de bien-être du pays
qui répond aux déclamations de certaines feuilles. Les regis-
tres de l'administration sanitaire où les décès et les nais-
sances sont enregistrées ofnriettemeut, jour par jour, com-
blent la regrettable lacune qui existait dans ce pays, — l'ab-
sence d'un état civil régulièrement tenu. Les archives de
cette administration donnent maintenant d'une manière fort
exacte les mouvements de la population.
C'est encore là un bienfait qu'on doit au règne de l'illustre
Méhémet-Ali, créateur d'une administration sanitaire reconnue
par les établissements de la santé publique en Europe, et
dont le Vice-roi actuel comprend l'importance.
Les travaux du barrage du Nil continuent. Une partie des
portes qui seront opposées au passage des eaux est attendue
très-prochainement d'Europe; on travaille également avec
toute l'activité possible à l'achèvement de la voie ferrée entre
le Caire et Suez.
Le Nil a devancé cette année-ci l'époque de sa crue, qui
n'a lieu d'ordinaire que vers le commencement de juillet. Le
premier mouvement de cette crue a été observé depuis une
dizaine de jours. Au dire des anciens du pays, quand le Nil
est précoce, l'inondation est excellente. La population s'at-
tend donc, cette année-ci, à de bonnes récoltes.
In minéralogiste napolitain, M. J. de Franchis, a décou-
vert, dit-on, dans la haute Égypte, des gisements importants
de charbon et de lignite, ce qui serait une source de richesse
immense pour le pays, qui est obligé de faire venir, à grands
frais, son charbon de l'étranger. S. A. le Vice-roi vient d'or-
donner que toutes les ressources nécessaires en hommes et en
instruments seraient mises à la disposition de M. de Franchis
pour arriver à connaître l'importance de la découverte. Des
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des diverses localités où se feront les travaux préparatoires
pour que M. de Franchis trouve partout aide et protection.
M. de Franchis est parti depuis deux jours pour se rendre
sur les lieux où les travaux préparatoires s'effectueront.
On annonce que M. de Lesseps a dû s'embarquer hier,
27 courant, à Trieste, sur un des bateaux du Lloyd autrichien,
pour Alexandrie. Son arrivée ici sera saluée parles nombreux
amis que son caractère si honorable Uii a fails, et qui tous
regardent comme gagnée la cause de la grande œuvre à la-
quelle M. de Lesseps s'est dévoué.
Alexandrie, 2 juillet 1858.
Le bateau australien part plus tôt qu'on ne le pensait. Il est
donc impossible que cette lettre vous porte les détails de la
réceplion qui se prépare pour M. de Lesseps, que nous atten-
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