Presse et revues
24 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-07-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 juillet 1858 25 juillet 1858
Description : 1858/07/25 (A3,N51). 1858/07/25 (A3,N51).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203097x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/05/2012
DIMANCHE 25 JUILLET, JOURNAL DE L'UNION DES. DEUX MERS. 367
se prononce en termes énergiques contre la ligne de
l'Euphrate, à cause du voisinage des tribus arabes qui
ôtent toute sécurité au service télégraphique. Nous comp-
tons revenir bientôt sur cette question, qui nous intéresse
à bien des titres.
G. W\GE\ER.
NOUVELLES DE L'ILE PÉRIM.
Nous recevons d'un de nos correspondants, parti ré-
cemment pour les Indes, la lettre suivante sur la situation
actuelle des Anglais à Périm :
A bord de la Némésis, en vue de l'île Périm,
le 25 juin 1858.
J'ai eu l'occasion de vous adresser quelques lignes, il y a
cinq jours, en partant de Suez. Permettez-moi de vous écrire
encore un mot aujourd'hui au sujet de Périm , en vue de
laquelle nous sommes en ce moment.
La distance qui sépare cette île de la grande terre d'Arabie
est bien positivement de deux milles anglais. La Ncmésis file
en ce moment onze nœuds et demi; et nous venons de mettre
trois quarts d'heure pour dépasser les points nord et sud de
la portée du canon des batteries qui vont être établies sur
l'ile. Nous avons rangé la terre de Périm à une distance d'un
quart de mille. Dès que la Xémësis a pu être aperçue de l'ile,
le capitaine a fait hisser son pavillon national. Nous avons
remarqué également, sur une tour ronde, en pierres blan-
ches, élevée sur un monticule au milieu de l'île, un pavillon
blanc à bord rouges et bleus , ayant l'air d'un yacht très-usé
-et très-déchiré par le vent. Dans une sorte de petite plaine,
du côté de la passe est, et près de l'endroit où seront élevées
les batteries du petit canal, nous avons très-bien distingué
des tentes et des hommes ayant l'air d'aller et de venir, et de
travailler. La plupart d'entre eux étaient vêtus de blouses
blanches, comme les soldats anglais en service. De l'autre
côté de l'ile, dans le sud-ouest, nous avons aperçu la mâture
d'un navire au mouillage, dans le port ouvert sur cette partie
de Périm. Des personnes du bord m'ont assuré que les
hommes en blouses blanches étaient occupés à recueillir du
guano, et que le navire était là pour charger cet engrais.
Des officiers de l'armée de l'Inde me disent au contraire que
ces hommes sont des soldats, des cipayes de la garnison
d'Aden, récemment révoltés, et que l'on a déposés sur Périm.
Deux ou trois des monticules du milieu de l'ile sont sillonnés
de sentiers très-bien marqués, ce qui doit faire supposer
qu'il y a un très-grand mouvement de va et-vient entre la
partie du sud-ouest, ou est le port, et la partie est, qui borde
le petit canal.
J'ai tenu à vous donner ces brèves informations sur le petit
rocher qui occupe à si juste titre la politique de l'Europe.
Quelque insuffisantes qu'elles soient, peut-être vous paraîtront-
elles utiles à connaître, au point de vue de nos intérêts géné-
raux en Egypte et dans la mer Rouge.
Ces détails nous paraissent en effet fort intéressants ,
et nous en remercions notre correspondant, qui, en pas-
sant devant l'île Périm, a bien voulu penser à notre
grande entreprise. Nous sommes certains que nos lec-
teurs lui en sauront gré ainsi que nous.
ERXEST DESPLACES.
RÉSULTAT DE L'ENQUETE
SUR L'EXVOI DES TROUPES AXGLAISES AUX INDES.
Le Times du 8 juillet publie les conclusions du rap-
port de la Commission d'enquête nommée par le Parle-
ment le 8 février 1858, relativement à l'envoi des ren-
forts dans les Indes orientales. Voici ces conclusions
très-importantes :
1" L'enquête que la Commission a été chargée de faire peut
être divisée en trois parties : la première, concernant la route
de l'Overland ; la seconde, l'emploi de vapeurs, comparative-
ment aux navires à voiles, pour le transport de troupes autour
du cap de Donne-Espérance; et la troisième, concernant l'u-
sage fait pendant l'insurrection des ressources militaires de
l'Angleterre et des colonies.
2° La Cour des Directeurs paraît, dès la première nouvelle
du soulèvement de Mirout, avoir compris les avantages de la
route de l'Overland, et n'avoir pas perdu de temps pour re-
commander qu'on la suivît ; mais des considérations politiques
ou autres ont détourné les ministres de donner leur assenti-
ment.
3° La Commission ne peut juger de la valeur de ces objec-
tions politiques, parce qu'elle croit ne pas avoir à s'en en-
quérir; mais ces objections cessèrent de prévaloir dans la
première semaine du mois de septembre, où le caractère plus
sérieux de la guerre et l'état avancé de la saison pour les na-
vires en partance vers Calcutta, amenèrent une demande for-
melle de la part de la Cour des Directeurs et le consentement
du Cabinet.
4° Il aurait été désirable, indépendamment des considéra-
tions politiques, de profiter de la route de l'Overland le plus
tôt possible; et en mettant de côté de telles considérations, il
est fort à regretter que les mesures prises en septembre pour
le transport de détachements de troupes par cette route
n'aient pas été adoptées plus tôt. Cependant, le transport d'un
nombreux corps de troupes aurait exigé des arrangements pré-
liminaires, et l'examen de la Commission permet de douter
que des renforts considérables aient pu être envoyés dans les
mois de juillet et d'août, avec quelque probabilité de les faire
arriver dans l'Inde assez en avance sur ceux envoyés autour
du Cap, pour donner un grand avantage à la route de Suez
sur celle du Cap.
5° Quoique la route de l'Overland puisse être avantageuse
en cas d'urgence, il ne serait pas à conseiller de la considérer
comme la route ordinaire pour l'envoi des troupes dans
l'Inde.
Go Si l'on avait employé des vapeurs en plus grand nombre,
les renforts seraient arrivés plus tôt que par les navires à
voiles; mais la Commission n'a aucune preuve qu'au moment
où il y avait urgence on eût pu avoir une plus grande quantité
de transports à vapeur, tandis qu'il a été prouvé qu'il existait
des doutes graves sur la possibilité de trouver sur la route du
Cap des provisions de charbon suffisantes pour un plus grand
nombre de vapeurs qu'on n'en a réellement employé.
7° A l'avenir, dans des cas urgents, on devrait toujours em-
ployer des vapeurs autant que possible; mais pour l'envoi des
troupes de remplacement ordinaire, la Commission ne recom-
manderait pas d'adopter un mode de transport si coûteux.
Les 8" et ge paragraphes contiennent les éloges du gouver-
neur du Cap et des autorités du Canada pour l'activité et le
zèle qu'ils ont déployés dans l'envoi de troupes, de chevaux et
de provisions de toute espèce.
Enfin le l OP, paragraphe est ainsi conçu : « En général, vu
se prononce en termes énergiques contre la ligne de
l'Euphrate, à cause du voisinage des tribus arabes qui
ôtent toute sécurité au service télégraphique. Nous comp-
tons revenir bientôt sur cette question, qui nous intéresse
à bien des titres.
G. W\GE\ER.
NOUVELLES DE L'ILE PÉRIM.
Nous recevons d'un de nos correspondants, parti ré-
cemment pour les Indes, la lettre suivante sur la situation
actuelle des Anglais à Périm :
A bord de la Némésis, en vue de l'île Périm,
le 25 juin 1858.
J'ai eu l'occasion de vous adresser quelques lignes, il y a
cinq jours, en partant de Suez. Permettez-moi de vous écrire
encore un mot aujourd'hui au sujet de Périm , en vue de
laquelle nous sommes en ce moment.
La distance qui sépare cette île de la grande terre d'Arabie
est bien positivement de deux milles anglais. La Ncmésis file
en ce moment onze nœuds et demi; et nous venons de mettre
trois quarts d'heure pour dépasser les points nord et sud de
la portée du canon des batteries qui vont être établies sur
l'ile. Nous avons rangé la terre de Périm à une distance d'un
quart de mille. Dès que la Xémësis a pu être aperçue de l'ile,
le capitaine a fait hisser son pavillon national. Nous avons
remarqué également, sur une tour ronde, en pierres blan-
ches, élevée sur un monticule au milieu de l'île, un pavillon
blanc à bord rouges et bleus , ayant l'air d'un yacht très-usé
-et très-déchiré par le vent. Dans une sorte de petite plaine,
du côté de la passe est, et près de l'endroit où seront élevées
les batteries du petit canal, nous avons très-bien distingué
des tentes et des hommes ayant l'air d'aller et de venir, et de
travailler. La plupart d'entre eux étaient vêtus de blouses
blanches, comme les soldats anglais en service. De l'autre
côté de l'ile, dans le sud-ouest, nous avons aperçu la mâture
d'un navire au mouillage, dans le port ouvert sur cette partie
de Périm. Des personnes du bord m'ont assuré que les
hommes en blouses blanches étaient occupés à recueillir du
guano, et que le navire était là pour charger cet engrais.
Des officiers de l'armée de l'Inde me disent au contraire que
ces hommes sont des soldats, des cipayes de la garnison
d'Aden, récemment révoltés, et que l'on a déposés sur Périm.
Deux ou trois des monticules du milieu de l'ile sont sillonnés
de sentiers très-bien marqués, ce qui doit faire supposer
qu'il y a un très-grand mouvement de va et-vient entre la
partie du sud-ouest, ou est le port, et la partie est, qui borde
le petit canal.
J'ai tenu à vous donner ces brèves informations sur le petit
rocher qui occupe à si juste titre la politique de l'Europe.
Quelque insuffisantes qu'elles soient, peut-être vous paraîtront-
elles utiles à connaître, au point de vue de nos intérêts géné-
raux en Egypte et dans la mer Rouge.
Ces détails nous paraissent en effet fort intéressants ,
et nous en remercions notre correspondant, qui, en pas-
sant devant l'île Périm, a bien voulu penser à notre
grande entreprise. Nous sommes certains que nos lec-
teurs lui en sauront gré ainsi que nous.
ERXEST DESPLACES.
RÉSULTAT DE L'ENQUETE
SUR L'EXVOI DES TROUPES AXGLAISES AUX INDES.
Le Times du 8 juillet publie les conclusions du rap-
port de la Commission d'enquête nommée par le Parle-
ment le 8 février 1858, relativement à l'envoi des ren-
forts dans les Indes orientales. Voici ces conclusions
très-importantes :
1" L'enquête que la Commission a été chargée de faire peut
être divisée en trois parties : la première, concernant la route
de l'Overland ; la seconde, l'emploi de vapeurs, comparative-
ment aux navires à voiles, pour le transport de troupes autour
du cap de Donne-Espérance; et la troisième, concernant l'u-
sage fait pendant l'insurrection des ressources militaires de
l'Angleterre et des colonies.
2° La Cour des Directeurs paraît, dès la première nouvelle
du soulèvement de Mirout, avoir compris les avantages de la
route de l'Overland, et n'avoir pas perdu de temps pour re-
commander qu'on la suivît ; mais des considérations politiques
ou autres ont détourné les ministres de donner leur assenti-
ment.
3° La Commission ne peut juger de la valeur de ces objec-
tions politiques, parce qu'elle croit ne pas avoir à s'en en-
quérir; mais ces objections cessèrent de prévaloir dans la
première semaine du mois de septembre, où le caractère plus
sérieux de la guerre et l'état avancé de la saison pour les na-
vires en partance vers Calcutta, amenèrent une demande for-
melle de la part de la Cour des Directeurs et le consentement
du Cabinet.
4° Il aurait été désirable, indépendamment des considéra-
tions politiques, de profiter de la route de l'Overland le plus
tôt possible; et en mettant de côté de telles considérations, il
est fort à regretter que les mesures prises en septembre pour
le transport de détachements de troupes par cette route
n'aient pas été adoptées plus tôt. Cependant, le transport d'un
nombreux corps de troupes aurait exigé des arrangements pré-
liminaires, et l'examen de la Commission permet de douter
que des renforts considérables aient pu être envoyés dans les
mois de juillet et d'août, avec quelque probabilité de les faire
arriver dans l'Inde assez en avance sur ceux envoyés autour
du Cap, pour donner un grand avantage à la route de Suez
sur celle du Cap.
5° Quoique la route de l'Overland puisse être avantageuse
en cas d'urgence, il ne serait pas à conseiller de la considérer
comme la route ordinaire pour l'envoi des troupes dans
l'Inde.
Go Si l'on avait employé des vapeurs en plus grand nombre,
les renforts seraient arrivés plus tôt que par les navires à
voiles; mais la Commission n'a aucune preuve qu'au moment
où il y avait urgence on eût pu avoir une plus grande quantité
de transports à vapeur, tandis qu'il a été prouvé qu'il existait
des doutes graves sur la possibilité de trouver sur la route du
Cap des provisions de charbon suffisantes pour un plus grand
nombre de vapeurs qu'on n'en a réellement employé.
7° A l'avenir, dans des cas urgents, on devrait toujours em-
ployer des vapeurs autant que possible; mais pour l'envoi des
troupes de remplacement ordinaire, la Commission ne recom-
manderait pas d'adopter un mode de transport si coûteux.
Les 8" et ge paragraphes contiennent les éloges du gouver-
neur du Cap et des autorités du Canada pour l'activité et le
zèle qu'ils ont déployés dans l'envoi de troupes, de chevaux et
de provisions de toute espèce.
Enfin le l OP, paragraphe est ainsi conçu : « En général, vu
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