Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-07-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 10 juillet 1858 10 juillet 1858
Description : 1858/07/10 (A3,N50). 1858/07/10 (A3,N50).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203096h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/10/2012
SAMEDI 10 JUILLET. JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 343
» que temps par un journal français de votre localité, a parlé
» de manière à vouloir faire accroire que sa réalisation crée-
» rait une ère nouvelle pour cette cité commerçante. Et en-
» core, le télégraphe sous-marin auquel on travaille, et qui
» reliera l'ancien avec le nouveau monde, aura un avantage
» incontestable pour Smyrne, à cause de ses grands rapports
n commerciaux avec les Etats-Unis, tandis que le canal en
» question n'aurait d'autre effet que celui de faire parvenir
» un peu plus tôt en Chine quelques caisses d'opium! Je
» compte par la suite vous adresser quelques lettres au sujet
» de ce télégraphe; mais j'attendrai pour cela que la compa-
I) gnie fonde d'abord un journal spécial; car je tiens à être
n reproduit comme la correspondance en question. La com-
» pagnie ne l'a pas fait jusqu'à présent, que je sache, ce qui
» ferait penser qu'elle croit son entreprise assez bonne pour
» se passer de ce moyen de réclame. »
En effet, les plaisanteries que le Journal de Constan-
tinople se fait adresser de Smyrne pourraient être plus
légères et d'un meilleur goût. Elles pourraient surtout
être un peu plus claires. Nous n'y répondrons pas, bien
entendu ; et notre défense est en bonnes mains, puisque
la Presse d'Orient s'en est chargée. Nous nous conten-
tons parfaitement de la réponse qu'elle a faite à son
confrère de Constantinople, et que nos lecteurs ont pu
voir dans notre dernier numéro.
Mais il faut vraiment vouloir fermer les yeux à la
lumière pour nier que le canal de Suez, quand il sera
parcouru par trois ou quatre mille navires, n'aura au-
cune influence sur le commerce et la navigation de
l'Asie Mineure, et de Smyrne en particulier. Nous nous
en tenons, pour notre part, à l'adresse du clergé de
Syrie à M. Ferdinand de Lesseps et aux lettres de notre
correspondant de Beyrouth. Nos lecteurs se rappellent
que ces documents irréfutables ont paru dans nos nu-
méros du 25 juin 1857, page 212, et du 10 novem-
bre 1857, page 457.
ERNEST DESPLACES.
Nous avons reçu de Trieste, juin 1858, la lettre sui-
vante d'un de nos correspondants qui a pris la peine de
répondre au Journal de Constantinople et à Y Impartial
de Smyrne :
« On ne s'attendait guère à voir les organes des intérêts
orientaux combattre le projet du percement de l'isthme de
Suez. UImpartial de Smyrne et le Journal de Constanti-
nople nous ont ménagé cette surprise, en fournissant leur
contingent aux attaques isolées, mais implacables, qui s'a-
charnent après une entreprise glorieuse. On ne saurait assez
regretter que ces deux journaux comprennent si peu leur
mission et méconnaissent si manifestement le devoir qui leur
est moralement imposé d'éclairer et de guider l'opinion. En
Orient plus que partout ailleurs, ce devoir, cette mission de-
vraient être scrupuleusement remplis, le niveau moyen de
l'esprit public n'étant pas suffisamment élevé dans toutes les
classes de la société.
» Une ère nouvelle s'est ouverte pour la Turquie. Le sultan
Abd-ul-Medgid a inauguré des réformes dont l'application
consciencieuse transformera le pays et aplanira toutes les
voies au progrès. Désormais toutes les races dont se compose
la population de l'Empire sont conviées à participer aux
bienfaits de la civilisation. La ligne de conduite du journa-
lisme en Orient se trouve donc naturellement tracée. Les or-
ganes de la publicité sont appelés non pas à suivre l'impul-
sion vigoureusement imprimée, mais à marcher à sa tête, à
lui servir d'éclaireurs, à lui frayer le chemin. Le Journal de
Constantinople, Y Impartial de Smyrne, se disposent à décli-
ner cette noble tâche. Ils suivent à peine le mouvement, au
lieu d'avancer les premiers. Ils se font remorquer, et encore
ne s'y prêtent-ils que de mauvaise grâce. Faudrait-il donc
l'apprendre à ces feuilles? La régénération de l'Orient est in-
timement liée à l'exécution du canal de Suez. Des millions
d'hommes végètent dans l'ignorance et dans un état demi-
barbare en Syrie, en Arabie. La Porte est à tout propos
forcée de recourir aux armes pour étouffer les révolutions de
populations turbulentes. Il est de notoriété publique que la
répression de ces troubles exige souvent de grands sacrifices
et qu'ils puisent toute leur force dans le manque de moyens
de communications aisées ou rapides. Eh bien , les chemins de
fer et le canal de Suez auront la gloire un jour de remédier à
cet état de choses en portant la paix, le repos, les lumières,
la prospérité dans des régions aussi fertiles que délaissées. A
l'apparition des flottes du monde civilisé, les rivages de la
mer Rouge, abandonnés à eux-mêmes aujourd'hui, s'anime-
ront d'une vie nouvelle. Les pavillons de. toutes les nations du
globe viendront flotter en vue des côtes de l'Arabie, paraîtront
dans les ports, vivifieront le commerce, l' industrie, l'agricul-
ture, rappelleront à l'activité des populations vigoureuses et
intelligentes. Les productions innombrables de l'Asie Mineure,
enlevées par les locomotives, embarquées sur les navires,
franchiront le canal des deux mers pour s'échanger contre les
produits de l'extrême Orient.
» Est-ce à la Turquie , est-ce surtout à Smyrne que peut
répugner cet avenir brillant, qui n'a rien d'exagéré? Smyrne
dont la décadence commerciale frappe les yeux, Smyrne, dont
la magnifique position est destinée à lui rendre tout son éclat
passé, Smyrne, disons-nous, atteindra par la jonction des
deux mers à la plus haute prospérité et jouera un des rôles
les plus importants des cités commerçantes de la Méditer-
ranée. On ne peut s'empêcher, à cet égard, de jignaler la
fausse bonhomie du Journal de Constantinople, qui vient
nous débiter, dans une correspondance de Smyrne, u que le
» percement de l'isthme de Suez ne servira qu'à faire parvc-
» iiir un peu plus tôt en Chine quelques caisses d'opium, » et
qui s'imagine naïvement qu'on croira à sa bonne foi. C'est là
une mauvaise plaisanterie, indigne d'un journal sérieux, et
qui ne mériterait seulement pas d'être relevée.
» Quant au côté politique de l'entreprise de canalisation,
il nous semble que la conduite loyale du Vicc-roi d'Egypte
durant les campagnes du Danube et de Crimée, et la guerre
actuelle des Indes parlent assez en faveur de la réalisation du
projet. Mais nous n'avons voulu nous attacher qu'à combattre
les tendances peu généreuses du Journal de Constantinople
et de Y Impartial de Smyrne, dans une question qui touche de
si près aux intérêts vitaux du pays où ils se publient. Espé-
rons que ces journaux, qui devraient être des organes de la
civilisation en Orient, renonceront à une tactique mesquine
que l'Europe aurait le droit de juger sévèrement. »
Un de vos abonnés.
SUR LA CANALISATION DE L'ISTHME DE SUEZ
PAR M. JOSEPH MORELLI, AVOCAT.
On nous adresse sur l'entreprise du canal de Suez un
» que temps par un journal français de votre localité, a parlé
» de manière à vouloir faire accroire que sa réalisation crée-
» rait une ère nouvelle pour cette cité commerçante. Et en-
» core, le télégraphe sous-marin auquel on travaille, et qui
» reliera l'ancien avec le nouveau monde, aura un avantage
» incontestable pour Smyrne, à cause de ses grands rapports
n commerciaux avec les Etats-Unis, tandis que le canal en
» question n'aurait d'autre effet que celui de faire parvenir
» un peu plus tôt en Chine quelques caisses d'opium! Je
» compte par la suite vous adresser quelques lettres au sujet
» de ce télégraphe; mais j'attendrai pour cela que la compa-
I) gnie fonde d'abord un journal spécial; car je tiens à être
n reproduit comme la correspondance en question. La com-
» pagnie ne l'a pas fait jusqu'à présent, que je sache, ce qui
» ferait penser qu'elle croit son entreprise assez bonne pour
» se passer de ce moyen de réclame. »
En effet, les plaisanteries que le Journal de Constan-
tinople se fait adresser de Smyrne pourraient être plus
légères et d'un meilleur goût. Elles pourraient surtout
être un peu plus claires. Nous n'y répondrons pas, bien
entendu ; et notre défense est en bonnes mains, puisque
la Presse d'Orient s'en est chargée. Nous nous conten-
tons parfaitement de la réponse qu'elle a faite à son
confrère de Constantinople, et que nos lecteurs ont pu
voir dans notre dernier numéro.
Mais il faut vraiment vouloir fermer les yeux à la
lumière pour nier que le canal de Suez, quand il sera
parcouru par trois ou quatre mille navires, n'aura au-
cune influence sur le commerce et la navigation de
l'Asie Mineure, et de Smyrne en particulier. Nous nous
en tenons, pour notre part, à l'adresse du clergé de
Syrie à M. Ferdinand de Lesseps et aux lettres de notre
correspondant de Beyrouth. Nos lecteurs se rappellent
que ces documents irréfutables ont paru dans nos nu-
méros du 25 juin 1857, page 212, et du 10 novem-
bre 1857, page 457.
ERNEST DESPLACES.
Nous avons reçu de Trieste, juin 1858, la lettre sui-
vante d'un de nos correspondants qui a pris la peine de
répondre au Journal de Constantinople et à Y Impartial
de Smyrne :
« On ne s'attendait guère à voir les organes des intérêts
orientaux combattre le projet du percement de l'isthme de
Suez. UImpartial de Smyrne et le Journal de Constanti-
nople nous ont ménagé cette surprise, en fournissant leur
contingent aux attaques isolées, mais implacables, qui s'a-
charnent après une entreprise glorieuse. On ne saurait assez
regretter que ces deux journaux comprennent si peu leur
mission et méconnaissent si manifestement le devoir qui leur
est moralement imposé d'éclairer et de guider l'opinion. En
Orient plus que partout ailleurs, ce devoir, cette mission de-
vraient être scrupuleusement remplis, le niveau moyen de
l'esprit public n'étant pas suffisamment élevé dans toutes les
classes de la société.
» Une ère nouvelle s'est ouverte pour la Turquie. Le sultan
Abd-ul-Medgid a inauguré des réformes dont l'application
consciencieuse transformera le pays et aplanira toutes les
voies au progrès. Désormais toutes les races dont se compose
la population de l'Empire sont conviées à participer aux
bienfaits de la civilisation. La ligne de conduite du journa-
lisme en Orient se trouve donc naturellement tracée. Les or-
ganes de la publicité sont appelés non pas à suivre l'impul-
sion vigoureusement imprimée, mais à marcher à sa tête, à
lui servir d'éclaireurs, à lui frayer le chemin. Le Journal de
Constantinople, Y Impartial de Smyrne, se disposent à décli-
ner cette noble tâche. Ils suivent à peine le mouvement, au
lieu d'avancer les premiers. Ils se font remorquer, et encore
ne s'y prêtent-ils que de mauvaise grâce. Faudrait-il donc
l'apprendre à ces feuilles? La régénération de l'Orient est in-
timement liée à l'exécution du canal de Suez. Des millions
d'hommes végètent dans l'ignorance et dans un état demi-
barbare en Syrie, en Arabie. La Porte est à tout propos
forcée de recourir aux armes pour étouffer les révolutions de
populations turbulentes. Il est de notoriété publique que la
répression de ces troubles exige souvent de grands sacrifices
et qu'ils puisent toute leur force dans le manque de moyens
de communications aisées ou rapides. Eh bien , les chemins de
fer et le canal de Suez auront la gloire un jour de remédier à
cet état de choses en portant la paix, le repos, les lumières,
la prospérité dans des régions aussi fertiles que délaissées. A
l'apparition des flottes du monde civilisé, les rivages de la
mer Rouge, abandonnés à eux-mêmes aujourd'hui, s'anime-
ront d'une vie nouvelle. Les pavillons de. toutes les nations du
globe viendront flotter en vue des côtes de l'Arabie, paraîtront
dans les ports, vivifieront le commerce, l' industrie, l'agricul-
ture, rappelleront à l'activité des populations vigoureuses et
intelligentes. Les productions innombrables de l'Asie Mineure,
enlevées par les locomotives, embarquées sur les navires,
franchiront le canal des deux mers pour s'échanger contre les
produits de l'extrême Orient.
» Est-ce à la Turquie , est-ce surtout à Smyrne que peut
répugner cet avenir brillant, qui n'a rien d'exagéré? Smyrne
dont la décadence commerciale frappe les yeux, Smyrne, dont
la magnifique position est destinée à lui rendre tout son éclat
passé, Smyrne, disons-nous, atteindra par la jonction des
deux mers à la plus haute prospérité et jouera un des rôles
les plus importants des cités commerçantes de la Méditer-
ranée. On ne peut s'empêcher, à cet égard, de jignaler la
fausse bonhomie du Journal de Constantinople, qui vient
nous débiter, dans une correspondance de Smyrne, u que le
» percement de l'isthme de Suez ne servira qu'à faire parvc-
» iiir un peu plus tôt en Chine quelques caisses d'opium, » et
qui s'imagine naïvement qu'on croira à sa bonne foi. C'est là
une mauvaise plaisanterie, indigne d'un journal sérieux, et
qui ne mériterait seulement pas d'être relevée.
» Quant au côté politique de l'entreprise de canalisation,
il nous semble que la conduite loyale du Vicc-roi d'Egypte
durant les campagnes du Danube et de Crimée, et la guerre
actuelle des Indes parlent assez en faveur de la réalisation du
projet. Mais nous n'avons voulu nous attacher qu'à combattre
les tendances peu généreuses du Journal de Constantinople
et de Y Impartial de Smyrne, dans une question qui touche de
si près aux intérêts vitaux du pays où ils se publient. Espé-
rons que ces journaux, qui devraient être des organes de la
civilisation en Orient, renonceront à une tactique mesquine
que l'Europe aurait le droit de juger sévèrement. »
Un de vos abonnés.
SUR LA CANALISATION DE L'ISTHME DE SUEZ
PAR M. JOSEPH MORELLI, AVOCAT.
On nous adresse sur l'entreprise du canal de Suez un
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