Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-07-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 juillet 1858 25 juillet 1858
Description : 1858/07/25 (A3,N51). 1858/07/25 (A3,N51).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203097x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/05/2012
362 L'ISTHME DE SUEZ, DIMANCHE 25 JUILLET.
h Le navire de Sa Majesté, le Cyclops, est arrivé à Suez de
Djeddah le 3 de ce mois.
» Dflus la soirée du 15 juin, la population mahométane de
Djeddah t'est soulevée et a massacré les chrétiens. Parmi les -
victimes se trouvent M. Page, le vice-consul anglais, M. Eveil-
lard, consul français, et sa femme, et vingt autres personnes
£ n||ron. Les consulats anglais et français ont été pillés.
» Le Cyclops était à l'ancre à environ deux milles de la
ville; pendant la nuit, quelques Grecs ont atteint le navire à
ïa nage. Le matin, deux barques qui avaient été envoyées
tfSfs la ville ont été attaquées, et elles ont dû faire feu sur
cefax qui essayaient d'intercepter leur retraite. Le 19, le gou-
verneur général de l'Hedjaz, qui se trouvait à la Mecque, est
arrivé avec 800 hommes.
» Le Cyclops a quitté Djeddah le 24 juin, ayant à bord les
chrétiens qui avaient pu se sauver, parmi lesquels se trouvaient
la fille du consul de France et le drogman français, tous deux
grièvement blessés, et vingt-quatre autres personnes. »
Cet affreux événement peut avoir les conséquences les
plus graves; et il est clair que la répression que vont
iëxercer la France et l'Angleterre doit être assez exem-
plaire pour qu'à l'avenir les chrétiens soient en sûreté
sur les bords de la mer Rouge. On a remarqué avec rai-
son que depuis la guerre de Crimée le fanatisme mu-
sulman semble avoir redoublé d'ardeur. Les vieux
croyants s'indignent, à ce qu'on prétend , des réformes
que le Sultan projette et réalise; et dans ces derniers
temps, divers symptômes très-significatifs ont pu donner
de la consistance à cette opinion. Le mahométisme n'est
pas menace par la civilisation occidentale, puisqu'il vient
d'être au contraire sauvé par elle; mais dans l'esprit
du vulgaire ce contact avec la civilisation chrétienne a
paru une sorte de souillure, et l'on s'en venge par des
meurtres et des violences de toutes sortes sur les chré-
tiens établis dans les pays musulmans.
Quant à la mer Rouge, la question prend d'autant
plus de gravité que cette mer acquiert chaque jour plus
■ d'importance. Le commerce européen n'y aurait plus
aucune sécurité, si des barbaries pareilles à celles qui
viennent d'être commises à Djeddah n'étaient pas répri-
mées avec la dernière rigueur. Il est bien probable,
comme l'indiquent déjà les journaux anglais, que la
France et l'Angleterre, toutes deux atteintes par la ca-
tastrophe de Djeddah , vont agir de concert dans cette
grave occasion.
ERNEST DESPLACES.
On lit dans le Moniteur universel du 16 juillet :
« La correspondance arrivée ce matin fait connaître les
scènes affreuses dont Djeddah a été le théâtre dans la soirée
du 15 juin. Une multitude, saisie d'un fanatisme furieux,
jlesJLflortée sur le consulat d'Angleterre, et, après avoir égorgé
ilsul de Sa Majesté Britannique, elle a envahi la
jy n laire de France et a fait subir le même sort à l'a-
* a M. Éveillardj et à "sa femme. Les consulats ont
k ~Mlie~ et mplétement dévastés. Une partie de la popula-
r.ji^Éu^étieme de la ville a été à son tour égorgée, et le reste
C ~a~& 4chapnj! qu'à la faveur de la nuit.
actes d'atroce barbarie, qui dépassent ceux des plus
mauvais jours du fanatisme musulman, et qu'on aurait crus
désormais impossibles, ont causé en France et en Angleterre
la plus pénible impression. Ils commandent une éclatante et
prompte satisfaction; le gouvernement de l'Empereur et celui
de Sa Majesté Britannique prennent des mesures de concert
pour qu'elle soit telle que l'exigent l'honneur de leurs pavillons
et l'énormité de l'attentat dont leurs agents ont été victimes..
» Le gouvernement ottoman est également intéressé à ce 1
que justice soit faite, et son empressement dans cette grave 1
circonstance ne saurait être mis en doute. Nous apprenons ;
déjà qu'à la première nouvelle des 'événements il a résolu
d'envoyer immédiatement à Djeddah un officier général auto-
risé à rechercher les coupables et à leur infliger un châtiment <
exemplaire, sans avoir besoin d'en référer à Constantinople. i) -
La Chambre des Communes, dans la séance du
]2 juillet, s'est préoccupée des événements de Djeddah.
Voici l'analyse de cet incident, d'après le Times : nous
parlerons plus tard de la Chambre des Lords.
M. LIDDELL demande si l'attention du gouvernement a été
appelée sur le massacre des chrétiens à Djeddah, et si le gou-
vernement a pris quelques mesures en conséquence.
M. S. FITZGERALD répond : La seule information que le gou-
vernement ait reçue de l'événement tragique de Djeddah,
c'est la dépêche que tout le monde a entre les mains. Je n'ai
aucun motif pour douter que la nouvelle ne soit malheureu-
sement trop vraie. Immédiatement au reçu de cette commu-
nication, lord Malmesbury a envoyé une dépêche à Malte, où
elle précédera l'arrivée de la malle des Indes, ordonnant au
commandant du Cyclops de se rendre de suite à Djeddah et
d'user de tous les moyens en son pouvoir pour que justice
soit faite des auteurs de cet affreux attentat. En même temps
, des instructions ont été envoyées au capitaine Watson, com-
mandant la flotte de l'Inde, d'expédier deux navires à Djeddah,
afin de coopérer à toute mesure, et ce, par les moyens les
plus puissants et les plus efficaces, s'il est nécessaire, de con-
cert avec le commandant dar Cyclops.
(iCorrespondance particulière de F ISTHME DE SUEZ.)
Suez, 5 juillet 1858.
« Vous aurez sans doute connaissance du coup terrible qui
vient d'être porté au commerce de la mer Rouge par le mas-
sacre des chrétiens à Djeddah. -
» M. Page, consul anglais, a été la première victime. Après
lui avoir fait plusieurs blessures, les assassins l'ont jeté par
une fenêt. e du deuxième étage, et il a été coupé par morceaux
au pied de son mât de pavillon, qu'on abattait.
» M. Eveillard, consul de France, et son épouse ont été
assassinés au consulat; mademoiselle Élisa, leur fille, a reçu
un coup de yatagan à la joue, en couvrant le corps de son
père. M. Emerat, le chancelier, s'est jeté sur le premier as-
sassin qu'il a rencontré sur les escaliers, lui a arraché son
poignard, puis l'a égorgé ; ensuite il en a frappé autant qu'il
a pu, jusqu'à ce qu'il soit tombé sous cinq blessures. Il a été
emporté sans connaissance. Il est arrivé hier avec la corvette
anglaise, qui a ramené aussi la fille du consul de France et
les quelques chrétiens échappés. -
» Mes correspondants et anciens amis, la maison Sava
Grecs protégés anglais, ont été massacrés avec les trois frères, le
caissier, le teneur de livres, un magasinier, deux femmes es-
claves; une petite de Sava a été vendue cinq talaris. Huit
morts dans cette seule maison! La caisse a été bnscc, les let-
h Le navire de Sa Majesté, le Cyclops, est arrivé à Suez de
Djeddah le 3 de ce mois.
» Dflus la soirée du 15 juin, la population mahométane de
Djeddah t'est soulevée et a massacré les chrétiens. Parmi les -
victimes se trouvent M. Page, le vice-consul anglais, M. Eveil-
lard, consul français, et sa femme, et vingt autres personnes
£ n||ron. Les consulats anglais et français ont été pillés.
» Le Cyclops était à l'ancre à environ deux milles de la
ville; pendant la nuit, quelques Grecs ont atteint le navire à
ïa nage. Le matin, deux barques qui avaient été envoyées
tfSfs la ville ont été attaquées, et elles ont dû faire feu sur
cefax qui essayaient d'intercepter leur retraite. Le 19, le gou-
verneur général de l'Hedjaz, qui se trouvait à la Mecque, est
arrivé avec 800 hommes.
» Le Cyclops a quitté Djeddah le 24 juin, ayant à bord les
chrétiens qui avaient pu se sauver, parmi lesquels se trouvaient
la fille du consul de France et le drogman français, tous deux
grièvement blessés, et vingt-quatre autres personnes. »
Cet affreux événement peut avoir les conséquences les
plus graves; et il est clair que la répression que vont
iëxercer la France et l'Angleterre doit être assez exem-
plaire pour qu'à l'avenir les chrétiens soient en sûreté
sur les bords de la mer Rouge. On a remarqué avec rai-
son que depuis la guerre de Crimée le fanatisme mu-
sulman semble avoir redoublé d'ardeur. Les vieux
croyants s'indignent, à ce qu'on prétend , des réformes
que le Sultan projette et réalise; et dans ces derniers
temps, divers symptômes très-significatifs ont pu donner
de la consistance à cette opinion. Le mahométisme n'est
pas menace par la civilisation occidentale, puisqu'il vient
d'être au contraire sauvé par elle; mais dans l'esprit
du vulgaire ce contact avec la civilisation chrétienne a
paru une sorte de souillure, et l'on s'en venge par des
meurtres et des violences de toutes sortes sur les chré-
tiens établis dans les pays musulmans.
Quant à la mer Rouge, la question prend d'autant
plus de gravité que cette mer acquiert chaque jour plus
■ d'importance. Le commerce européen n'y aurait plus
aucune sécurité, si des barbaries pareilles à celles qui
viennent d'être commises à Djeddah n'étaient pas répri-
mées avec la dernière rigueur. Il est bien probable,
comme l'indiquent déjà les journaux anglais, que la
France et l'Angleterre, toutes deux atteintes par la ca-
tastrophe de Djeddah , vont agir de concert dans cette
grave occasion.
ERNEST DESPLACES.
On lit dans le Moniteur universel du 16 juillet :
« La correspondance arrivée ce matin fait connaître les
scènes affreuses dont Djeddah a été le théâtre dans la soirée
du 15 juin. Une multitude, saisie d'un fanatisme furieux,
jlesJLflortée sur le consulat d'Angleterre, et, après avoir égorgé
ilsul de Sa Majesté Britannique, elle a envahi la
jy n laire de France et a fait subir le même sort à l'a-
* a M. Éveillardj et à "sa femme. Les consulats ont
k ~Mlie~ et mplétement dévastés. Une partie de la popula-
r.ji^Éu^étieme de la ville a été à son tour égorgée, et le reste
C ~a~& 4chapnj! qu'à la faveur de la nuit.
actes d'atroce barbarie, qui dépassent ceux des plus
mauvais jours du fanatisme musulman, et qu'on aurait crus
désormais impossibles, ont causé en France et en Angleterre
la plus pénible impression. Ils commandent une éclatante et
prompte satisfaction; le gouvernement de l'Empereur et celui
de Sa Majesté Britannique prennent des mesures de concert
pour qu'elle soit telle que l'exigent l'honneur de leurs pavillons
et l'énormité de l'attentat dont leurs agents ont été victimes..
» Le gouvernement ottoman est également intéressé à ce 1
que justice soit faite, et son empressement dans cette grave 1
circonstance ne saurait être mis en doute. Nous apprenons ;
déjà qu'à la première nouvelle des 'événements il a résolu
d'envoyer immédiatement à Djeddah un officier général auto-
risé à rechercher les coupables et à leur infliger un châtiment <
exemplaire, sans avoir besoin d'en référer à Constantinople. i) -
La Chambre des Communes, dans la séance du
]2 juillet, s'est préoccupée des événements de Djeddah.
Voici l'analyse de cet incident, d'après le Times : nous
parlerons plus tard de la Chambre des Lords.
M. LIDDELL demande si l'attention du gouvernement a été
appelée sur le massacre des chrétiens à Djeddah, et si le gou-
vernement a pris quelques mesures en conséquence.
M. S. FITZGERALD répond : La seule information que le gou-
vernement ait reçue de l'événement tragique de Djeddah,
c'est la dépêche que tout le monde a entre les mains. Je n'ai
aucun motif pour douter que la nouvelle ne soit malheureu-
sement trop vraie. Immédiatement au reçu de cette commu-
nication, lord Malmesbury a envoyé une dépêche à Malte, où
elle précédera l'arrivée de la malle des Indes, ordonnant au
commandant du Cyclops de se rendre de suite à Djeddah et
d'user de tous les moyens en son pouvoir pour que justice
soit faite des auteurs de cet affreux attentat. En même temps
, des instructions ont été envoyées au capitaine Watson, com-
mandant la flotte de l'Inde, d'expédier deux navires à Djeddah,
afin de coopérer à toute mesure, et ce, par les moyens les
plus puissants et les plus efficaces, s'il est nécessaire, de con-
cert avec le commandant dar Cyclops.
(iCorrespondance particulière de F ISTHME DE SUEZ.)
Suez, 5 juillet 1858.
« Vous aurez sans doute connaissance du coup terrible qui
vient d'être porté au commerce de la mer Rouge par le mas-
sacre des chrétiens à Djeddah. -
» M. Page, consul anglais, a été la première victime. Après
lui avoir fait plusieurs blessures, les assassins l'ont jeté par
une fenêt. e du deuxième étage, et il a été coupé par morceaux
au pied de son mât de pavillon, qu'on abattait.
» M. Eveillard, consul de France, et son épouse ont été
assassinés au consulat; mademoiselle Élisa, leur fille, a reçu
un coup de yatagan à la joue, en couvrant le corps de son
père. M. Emerat, le chancelier, s'est jeté sur le premier as-
sassin qu'il a rencontré sur les escaliers, lui a arraché son
poignard, puis l'a égorgé ; ensuite il en a frappé autant qu'il
a pu, jusqu'à ce qu'il soit tombé sous cinq blessures. Il a été
emporté sans connaissance. Il est arrivé hier avec la corvette
anglaise, qui a ramené aussi la fille du consul de France et
les quelques chrétiens échappés. -
» Mes correspondants et anciens amis, la maison Sava
Grecs protégés anglais, ont été massacrés avec les trois frères, le
caissier, le teneur de livres, un magasinier, deux femmes es-
claves; une petite de Sava a été vendue cinq talaris. Huit
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