Presse et revues
24 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-07-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 juillet 1858 25 juillet 1858
Description : 1858/07/25 (A3,N51). 1858/07/25 (A3,N51).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203097x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/05/2012
DIMANCHE 25 JUILLET. JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 371
pôt à Aden. Si les charbonniers qui vont de Sunderland au-
tour du Cap pour livrer leur cargaison à l'embouchure de la
mer Rouge y trouvent leur profit, il ne peut y avoir aucun
empêchement" à transporter du charbon sur la côte de la mer
des Caraïbes et de là à travers l'isthme de Panama sur la côte
du Pacifique. Le voyage du Cap, nous le présuoions, ne sera
plus jamais adopté en vue de la rapidité; et la route de
l'Overland, via Suez, pour l'Australie, n'a aucunement réussi
jusqu'aujourd'hui. Supposons que nous essayions de la route
de Panama; elle nous sauvera au moins de ce labyrinthe de
fautes et d'échecs dans lequel nous nous sommes égarés, et
des spéculateurs, dont le manque de capital et de direction
nous a conduits à tous ces insuccès. Faisons quelque chose,
faisons le bien et sachons atteindre le but. La colonie de
Victoria est riche, libérale et impatiente. Si les exigences de
nos précédents officiels rendent impossible pour nous l'éta-
blissement d'une ligne de vapeurs à travers les deux océans,
et la régularité du service à une vitesse modérée, pourquoi
ne laisserions-nous pas le plus jeune prendre l'affaire en
main? Nos amis aux antipode^ sont très-habiles à trouver
des moyens pour faire leur volonté, et ils semblent avoir
découvert le sage principe d'être quelquefois prodigue pour
obtenir un objet important. »
Ces réflexions du Times sont opportunes; mais il devrait
aussi se rappeler que les colons de l'Australie, après avoir
essayé de la route par le cap Horn ou par l'isthme de Pana-
ma, ont dû y renoncer, et qu'ils ont préféré la voie de l'Over-
land. Il faut croire qu'ils ont raison; car ce sont les plus
intéressés dans la question.
On lit dans le Daily-News du 8 juillet :
« Les 138,108 liv. sterl. en or apportées à Suez par le
vapeur l'Européen sont attendues à Southampton le 16 cou-
rant, à bord du Teviot. Les correspondances annoncent le
départ pour Melbourne, de l'Angleterre, de trois navires, sa-
voir : le 21 avril, le Shooling-Star, avec 41,598 onces d'or;
le 5 mai, le'Heatlier-Bell, avec 75,792 onces; et [le 18 mai,
le Eagle, avec 25,945 onces. Ainsi, avec les 405,000 livres
sterling à bord du vapeur Royal- Charter, encore sur mer,
1,116,000 liv. st. en or australien sont actuellement en route
pour l'Angleterre. » C'est près de 30 millions de francs.
— Le tableau suivant donne la quantité d'or et d'argent
exportée ici de Londres dans les six premiers mois de l'an 1858,
TOTAL
OR. ARGENT. TOTAL. des six premiers
OR. ARGENT. TOBL. mois de
l'année précédente
liv. gf. liv. si. liv. et. liv. st.
Inde, y compris Ceylan. 44,540 2,228,080 2,272,620 5,639,910
Chine et les détroits. 370 702,230 702,600 3,166,180
Cap de Bonne-Espcrance
et l'île Maurice 183,840 25,650 209,490 262,500
Australie , Tasmanie et
Nouvelle-Zélande. „ „ D „
États-Unis 252,630 9,000 261,630
Hambourg, Belgique et
Rotterdam 818,600 1,025,700 1,844,300 411,500
France 5,181,440 216,700 5,398,140 1,985,000
Espagne et la Méditer-
ranée, avec Constan-
tinople 81,840 10,100 91,580 403,300
Indes occidentales 10,180 62,230 72.510 433.500
Bresi). 126,320 56,790 183,110 579,600
Afrique 720 500 1,220 24,000
Totaux. 6,700,220 4,336,980 1 1,037,200 12,906,390
0,1 325 millions de francs.
— Le correspondant du Daily-News à Constantinople lui
rend compte, dans une lettre datée du 30 juin, des résultats
-que l'agent de l'Association pour l'approvisionnement du co-
ton de Manchester a obtenus jusqu'à présent par ses démar-
ches. Cet agent a rencontré des obstacles difficiles à vaincre,
et ce n'est que depuis peu de jours qu'il a reçu la permis-
sion du gouvernement turc de parcourir lui-même les pro-
vinces de l'Empire. En attendant, il n'a pas été inactif, et il
s'est mis en rapport avec tous les agents consulaires pour
avoir des renseignements sur la possibilité de la culture du
coton en Turquie, et pour leur adresser des semences de coton
afin de faire faire des expériences. Les rapports sont tous fa-
vorables en ce qui concerne la nature du sol et du-climat;
mais il paraît que la mauvaise volonté des autorités et les
préjugés de la population sont des obstacles presque invin-
cibles. Le correspondant du Daily-News désespère du succès
de l'entreprise, à moins que l'administration du pays ne soit
complètement réformée.
Ces efforts de l'Association de Manchester méritent une -
grande attention. L'Angleterre cherche par tous les moyens à
s'affranchir de la nécessité de s'approvisionner de coton dans
les Etats-Unis de l'Amérique du Nord. Elle demande du coton
à toutes les parties du monde qui peuvent le produire. Elle en
tire déjà une quantité notable de ses possessions indiennes;
mais la production n'y est encore que très-faible; et ce qui
s'oppose à ce qu'elle s'étende, c'est la difficulté des transports.
Il paraît en outre que le cqton indien n'a pas toutes les qua-
lités requises. Nous ne savons si les recherches de l'Associa-
tion en Turquie pourront avoir de bons résultats. Il serait
plus simple, peut-être, de pousser à l'accroissement de la
production en Egypte.
Mais on sait d'ailleurs que les besoins de l'Angleterre sont
énormes, et qu'il lui faut chaque année, pour ses manufac-
tures, plus de 2 millions de balles de coton.
Pour tous les faits divers :
ERNEST DESPLACES.
NOUVELLES D'ÉGYPTE
(Correspondance particulière de /'ISTHME DE SUEZ.)
Alexandrie, le 12 juillet 1858.
Je vous ai écrit quelques mots avant hier , pour vous don-
ner les détails à ma connaissance sur les malheureux événe-
ments de Djeddah.
Le départ de M. de Lesseps pour Constantinople est tou-
jours fixé à après*demain, le 14 courant.
Vous aurez probablement entendu parler de propositions
d'emprunt, qui auraient été faites dans ces derniers temps
au gouvernement [égyptien. Le bruit a circulé en effet ici
quelle gouvernement, dans l'intention de donner un nouveau
développement aux grands travaux publics qui sont en voie
d'exécution, avait eu un moment l'intention d'effectuer un
emprunt, qui aurait été garanti par les revenus de certaines
administrations. Mais je peux vous assurer qu'il n'est plus
question d'emprunt pour le moment, lequel n'est pas regardé
comme favorable pour des opérations de ce genre.
Une nouvelle qui a circulé aussi sur notre place ces jours
derniers, et qui a pris une certaine consistance, c'est que
le gouvernement, dans le but d'aider dans leurs opérations
quelques-unes des maisons qui sont en relations d'affaires
pôt à Aden. Si les charbonniers qui vont de Sunderland au-
tour du Cap pour livrer leur cargaison à l'embouchure de la
mer Rouge y trouvent leur profit, il ne peut y avoir aucun
empêchement" à transporter du charbon sur la côte de la mer
des Caraïbes et de là à travers l'isthme de Panama sur la côte
du Pacifique. Le voyage du Cap, nous le présuoions, ne sera
plus jamais adopté en vue de la rapidité; et la route de
l'Overland, via Suez, pour l'Australie, n'a aucunement réussi
jusqu'aujourd'hui. Supposons que nous essayions de la route
de Panama; elle nous sauvera au moins de ce labyrinthe de
fautes et d'échecs dans lequel nous nous sommes égarés, et
des spéculateurs, dont le manque de capital et de direction
nous a conduits à tous ces insuccès. Faisons quelque chose,
faisons le bien et sachons atteindre le but. La colonie de
Victoria est riche, libérale et impatiente. Si les exigences de
nos précédents officiels rendent impossible pour nous l'éta-
blissement d'une ligne de vapeurs à travers les deux océans,
et la régularité du service à une vitesse modérée, pourquoi
ne laisserions-nous pas le plus jeune prendre l'affaire en
main? Nos amis aux antipode^ sont très-habiles à trouver
des moyens pour faire leur volonté, et ils semblent avoir
découvert le sage principe d'être quelquefois prodigue pour
obtenir un objet important. »
Ces réflexions du Times sont opportunes; mais il devrait
aussi se rappeler que les colons de l'Australie, après avoir
essayé de la route par le cap Horn ou par l'isthme de Pana-
ma, ont dû y renoncer, et qu'ils ont préféré la voie de l'Over-
land. Il faut croire qu'ils ont raison; car ce sont les plus
intéressés dans la question.
On lit dans le Daily-News du 8 juillet :
« Les 138,108 liv. sterl. en or apportées à Suez par le
vapeur l'Européen sont attendues à Southampton le 16 cou-
rant, à bord du Teviot. Les correspondances annoncent le
départ pour Melbourne, de l'Angleterre, de trois navires, sa-
voir : le 21 avril, le Shooling-Star, avec 41,598 onces d'or;
le 5 mai, le'Heatlier-Bell, avec 75,792 onces; et [le 18 mai,
le Eagle, avec 25,945 onces. Ainsi, avec les 405,000 livres
sterling à bord du vapeur Royal- Charter, encore sur mer,
1,116,000 liv. st. en or australien sont actuellement en route
pour l'Angleterre. » C'est près de 30 millions de francs.
— Le tableau suivant donne la quantité d'or et d'argent
exportée ici de Londres dans les six premiers mois de l'an 1858,
TOTAL
OR. ARGENT. TOTAL. des six premiers
OR. ARGENT. TOBL. mois de
l'année précédente
liv. gf. liv. si. liv. et. liv. st.
Inde, y compris Ceylan. 44,540 2,228,080 2,272,620 5,639,910
Chine et les détroits. 370 702,230 702,600 3,166,180
Cap de Bonne-Espcrance
et l'île Maurice 183,840 25,650 209,490 262,500
Australie , Tasmanie et
Nouvelle-Zélande. „ „ D „
États-Unis 252,630 9,000 261,630
Hambourg, Belgique et
Rotterdam 818,600 1,025,700 1,844,300 411,500
France 5,181,440 216,700 5,398,140 1,985,000
Espagne et la Méditer-
ranée, avec Constan-
tinople 81,840 10,100 91,580 403,300
Indes occidentales 10,180 62,230 72.510 433.500
Bresi). 126,320 56,790 183,110 579,600
Afrique 720 500 1,220 24,000
Totaux. 6,700,220 4,336,980 1 1,037,200 12,906,390
0,1 325 millions de francs.
— Le correspondant du Daily-News à Constantinople lui
rend compte, dans une lettre datée du 30 juin, des résultats
-que l'agent de l'Association pour l'approvisionnement du co-
ton de Manchester a obtenus jusqu'à présent par ses démar-
ches. Cet agent a rencontré des obstacles difficiles à vaincre,
et ce n'est que depuis peu de jours qu'il a reçu la permis-
sion du gouvernement turc de parcourir lui-même les pro-
vinces de l'Empire. En attendant, il n'a pas été inactif, et il
s'est mis en rapport avec tous les agents consulaires pour
avoir des renseignements sur la possibilité de la culture du
coton en Turquie, et pour leur adresser des semences de coton
afin de faire faire des expériences. Les rapports sont tous fa-
vorables en ce qui concerne la nature du sol et du-climat;
mais il paraît que la mauvaise volonté des autorités et les
préjugés de la population sont des obstacles presque invin-
cibles. Le correspondant du Daily-News désespère du succès
de l'entreprise, à moins que l'administration du pays ne soit
complètement réformée.
Ces efforts de l'Association de Manchester méritent une -
grande attention. L'Angleterre cherche par tous les moyens à
s'affranchir de la nécessité de s'approvisionner de coton dans
les Etats-Unis de l'Amérique du Nord. Elle demande du coton
à toutes les parties du monde qui peuvent le produire. Elle en
tire déjà une quantité notable de ses possessions indiennes;
mais la production n'y est encore que très-faible; et ce qui
s'oppose à ce qu'elle s'étende, c'est la difficulté des transports.
Il paraît en outre que le cqton indien n'a pas toutes les qua-
lités requises. Nous ne savons si les recherches de l'Associa-
tion en Turquie pourront avoir de bons résultats. Il serait
plus simple, peut-être, de pousser à l'accroissement de la
production en Egypte.
Mais on sait d'ailleurs que les besoins de l'Angleterre sont
énormes, et qu'il lui faut chaque année, pour ses manufac-
tures, plus de 2 millions de balles de coton.
Pour tous les faits divers :
ERNEST DESPLACES.
NOUVELLES D'ÉGYPTE
(Correspondance particulière de /'ISTHME DE SUEZ.)
Alexandrie, le 12 juillet 1858.
Je vous ai écrit quelques mots avant hier , pour vous don-
ner les détails à ma connaissance sur les malheureux événe-
ments de Djeddah.
Le départ de M. de Lesseps pour Constantinople est tou-
jours fixé à après*demain, le 14 courant.
Vous aurez probablement entendu parler de propositions
d'emprunt, qui auraient été faites dans ces derniers temps
au gouvernement [égyptien. Le bruit a circulé en effet ici
quelle gouvernement, dans l'intention de donner un nouveau
développement aux grands travaux publics qui sont en voie
d'exécution, avait eu un moment l'intention d'effectuer un
emprunt, qui aurait été garanti par les revenus de certaines
administrations. Mais je peux vous assurer qu'il n'est plus
question d'emprunt pour le moment, lequel n'est pas regardé
comme favorable pour des opérations de ce genre.
Une nouvelle qui a circulé aussi sur notre place ces jours
derniers, et qui a pris une certaine consistance, c'est que
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