Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-07-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 10 juillet 1858 10 juillet 1858
Description : 1858/07/10 (A3,N50). 1858/07/10 (A3,N50).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203096h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/10/2012
SAMEDI 10 JUILLET. - JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 341
lisées, et en désapprouvant l'opposition injustifiable qui
nous est faite.
ERNEST DESPLACES.
LE a SPECTATOR » ET LE CANAL DE SUEZ.
Le Spectator, revue hebdomadaire de Londres, pu-
blie dans son numéro du 5. juin un long article sur la
position relative des divers partis du Parlement, notam-
ment sur la position de lord Palmerston et celle du
parti libéral de lord John Russell. Ce journal est con-
vaincu que le chef de l'ancien Cabinet et ses collègues
ont prouvé par leur attitude qu'ils ont perdu de vue les
tendances et les vœux de leur parti et de la grande majo-
rité de leurs compatriotes.
« Les débats sur le canal de Suez, dit le Spectator, et sur la
motion du capitaine Vivian, ont donné deux preuves remar-
quables de cette différence fondamentale de sympathie. Mis à
l'épreuve par ces deux questions, lord Palmerston et quel-
ques-uns de ses derniers collègues n'ont pas été à la hauteur
du poste de chefs du parti libéral reconstruit de nouveau. Lord
John Russell au contraire s'est montré beaucoup plus digne
de ce poste. Mais il sera bon de considérer l'esprit des deux
discussions et les principes débattus. Nous serons ainsi à
même de faire comprendre pourquoi nous regardons ces votes
de lord John Russell comme si importants ; il en a lui-même
bien apprécié la portée et l'effet.
Parlons d'abord du canal de Suez.
Il est malheureux au plus haut degré et illibéral au plus
haut point, que la sécurité et la politique de l'empire anglais
soient représentées par des hommes d'État responsables comme
tenant à l'empêchement de quelque grande entreprise indus-
trielle dans une partie quelconque du monde. Ce n'est peut-
être pas aller trop loin que de dire que jamais le Parlement et
les gouvernements n'ont donné autant de motifs à l'accusation de
nos ennemis du continent, à savoir, que l'Angleterre ne vit qu'en
empêchant l'élan des autres nations, qu'ils ne l'ont fait par le
vote de mardi soir sur le canal de Suez, vote qui a été émis par
suite de la fausse direction des ministres du Cabinet actuel et
du Cabinet ancien, et surtout par l'influence de lord Palmer-
ston. Les arguments sont trop frivoles pour être pris en con-
sidération. Il est extrêmement malheureux que des hommes
d'Etat mêlent des arguments de bourse dans une discussion
politique. Si le projet est une bulle de savon , qu'on la laisse
crever, sans imposer à l'Angleterre ce caractère méprisable de
faire des empêchements égoïstes, comme dans le vote sur le
canal. La seule et vraie raison de ce vote a été précisément
celle que lord Palmerston indiquait, la confiance aveugle dans
ceux qui ont gouverné l'Angleterre. Il a dit à la Chambre
« qu'eux., la classe ministérielle, considéraient le projet
comme mauvais, et il a demandé si l'on pouvait supposer
« qu'eux » ne le sussent pas mieux que les autres, et qu'ils
n'eussent pas à cœur les intérêts du pays. Ce n'est pas un ar-
gument pour un Parlement anglais ; et nous sommes très-
contents de voir que lord John Russell ait voté avec une faible
minorité, et que, malgré ce petit sacrifice de prestige parle-
mentaire qui en résulte toujours, il ait protesté contre cette
puérile manière de voir en diplomatie. C'est sur ces motifs
pitoyables que se base l'opposition au canal de Suez, et lord
John Russell a bien fait de s'élever aussi contre la prétention
d'infaillibilité des classes officielles, dont il est, après tout, le
membre le plus distingué. »
On voit par ce langage du Spectator quel effet a pro-
duit sur la presse en Angleterre le vote du 1er juin. On
l'a jugé parfaitement illibéral, aussi bien qu'on peut le
faire sur le continent, et le Spectator ne se trompe point
dans son appréciation si forte et si exacte. Nous croyons
aussi qu'il ne se trompe pas davantage dans ce qu'il dit
de lord John Russell et de l'avenir qui lui est réservé.
G. WAGENER.
LA « GAZETTE DE TRIESTE" ET LE CANAL DE SUEZ.
La Gazette de Trieste du 19 juin présente les consi-
dérations suivantes dans un article intitulé : Le grand
Océan :
te Ce qu'il y a de particulier dans l'histoire moderne, c'est
qu'elle ne tourne plus, comme dans les derniers siècles, pres-
que exclusivement autour de l'océan Atlantique; elle revient
à la Méditerranée, jadis le centre de l'histoire ancienne et
du moyen âge. Mais en même temps une mer toute nouvelle,
la plus grande de toutes, le « grand Océan n, devient la base
du développement humain. Le changement qui s'y est opéré
dans les dernières années est vraiment merveilleux; une nou-
velle vie renaît sur ses bords, dans toutes ses îles. Cependant
l'importance de ces nouveaux fondements océaniques de l'hu-
manité ne ressortira dans toute son étendue que quand la
civilisation aura établi entre les mers de l'Est et la Méditerra-
née cette communication que la nature a si clairement indi-
quée. Il ne faut pas que la Méditerranée ne reste en commu-
nication avec le grand Océan que par l'Atlantique; il faut
aussi, à tout prix, qu'elle soit émancipée de cette dépendance
atlantique dans les grandes relations commerciales.
La Méditerranée et surtout l'océan Indien n'acquerront toute
leur valeur que par leur union. Bientôt on verra qu'il est ab-
surde de prétendre que le canal de Suez ne payera pas sa dé--
pense. Sur les seules côtes de l'Arabie et de l'Afrique orientale,
on verra, à la suite des relations avec l'Europe, se former et
se développer un nouveau monde civilisé, qui influera d'une
manière incalculable sur les revenus du canal de Suez. Il est
tout à fait concevable et naturel que les États atlantiques ne
croient pas avoir le même intérêt à ce canal universel. Il est
permis à l'Angleterre de calculer si elle perd ou si elle gagne
dans ses intérêts les plus proches ; même les villes commer-
çantes de l'Allemagne du Nord peuvent avoir des doutes dans
une politique myope et égoïste. Mais l'Autriche ne peut pas
ressentir cette hésitation. Si l'Empire ne cherchait pas de toute
sa force à réaliser le canal universel de Suez qui doit être le
point de départ d'une ère nouvelle, il serait indigne d'un
grand avenir qui, dans ce cas, lui manquerait assurément. »
Ces réflexions si nettes et si vives de la Gazette de
Trieste méritent d'être remarquées, et nous devons
croire qu'elles sont en parfait accord avec les sentiments
du gouvernement autrichien. Il y a plus de trente ans
que l'Autriche poursuit ardemment cette grande idée,
dont l'utilité devient de jour en jour plus manifeste.
L'Autriche n'abandonnera pas cette intelligente politi-
que , et les intérêts considérables qu'elle a dans l'Adria-
tique en répondent, aussi bien que les déclarations de
ses journaux.
ERNEST DESPLACES.
lisées, et en désapprouvant l'opposition injustifiable qui
nous est faite.
ERNEST DESPLACES.
LE a SPECTATOR » ET LE CANAL DE SUEZ.
Le Spectator, revue hebdomadaire de Londres, pu-
blie dans son numéro du 5. juin un long article sur la
position relative des divers partis du Parlement, notam-
ment sur la position de lord Palmerston et celle du
parti libéral de lord John Russell. Ce journal est con-
vaincu que le chef de l'ancien Cabinet et ses collègues
ont prouvé par leur attitude qu'ils ont perdu de vue les
tendances et les vœux de leur parti et de la grande majo-
rité de leurs compatriotes.
« Les débats sur le canal de Suez, dit le Spectator, et sur la
motion du capitaine Vivian, ont donné deux preuves remar-
quables de cette différence fondamentale de sympathie. Mis à
l'épreuve par ces deux questions, lord Palmerston et quel-
ques-uns de ses derniers collègues n'ont pas été à la hauteur
du poste de chefs du parti libéral reconstruit de nouveau. Lord
John Russell au contraire s'est montré beaucoup plus digne
de ce poste. Mais il sera bon de considérer l'esprit des deux
discussions et les principes débattus. Nous serons ainsi à
même de faire comprendre pourquoi nous regardons ces votes
de lord John Russell comme si importants ; il en a lui-même
bien apprécié la portée et l'effet.
Parlons d'abord du canal de Suez.
Il est malheureux au plus haut degré et illibéral au plus
haut point, que la sécurité et la politique de l'empire anglais
soient représentées par des hommes d'État responsables comme
tenant à l'empêchement de quelque grande entreprise indus-
trielle dans une partie quelconque du monde. Ce n'est peut-
être pas aller trop loin que de dire que jamais le Parlement et
les gouvernements n'ont donné autant de motifs à l'accusation de
nos ennemis du continent, à savoir, que l'Angleterre ne vit qu'en
empêchant l'élan des autres nations, qu'ils ne l'ont fait par le
vote de mardi soir sur le canal de Suez, vote qui a été émis par
suite de la fausse direction des ministres du Cabinet actuel et
du Cabinet ancien, et surtout par l'influence de lord Palmer-
ston. Les arguments sont trop frivoles pour être pris en con-
sidération. Il est extrêmement malheureux que des hommes
d'Etat mêlent des arguments de bourse dans une discussion
politique. Si le projet est une bulle de savon , qu'on la laisse
crever, sans imposer à l'Angleterre ce caractère méprisable de
faire des empêchements égoïstes, comme dans le vote sur le
canal. La seule et vraie raison de ce vote a été précisément
celle que lord Palmerston indiquait, la confiance aveugle dans
ceux qui ont gouverné l'Angleterre. Il a dit à la Chambre
« qu'eux., la classe ministérielle, considéraient le projet
comme mauvais, et il a demandé si l'on pouvait supposer
« qu'eux » ne le sussent pas mieux que les autres, et qu'ils
n'eussent pas à cœur les intérêts du pays. Ce n'est pas un ar-
gument pour un Parlement anglais ; et nous sommes très-
contents de voir que lord John Russell ait voté avec une faible
minorité, et que, malgré ce petit sacrifice de prestige parle-
mentaire qui en résulte toujours, il ait protesté contre cette
puérile manière de voir en diplomatie. C'est sur ces motifs
pitoyables que se base l'opposition au canal de Suez, et lord
John Russell a bien fait de s'élever aussi contre la prétention
d'infaillibilité des classes officielles, dont il est, après tout, le
membre le plus distingué. »
On voit par ce langage du Spectator quel effet a pro-
duit sur la presse en Angleterre le vote du 1er juin. On
l'a jugé parfaitement illibéral, aussi bien qu'on peut le
faire sur le continent, et le Spectator ne se trompe point
dans son appréciation si forte et si exacte. Nous croyons
aussi qu'il ne se trompe pas davantage dans ce qu'il dit
de lord John Russell et de l'avenir qui lui est réservé.
G. WAGENER.
LA « GAZETTE DE TRIESTE" ET LE CANAL DE SUEZ.
La Gazette de Trieste du 19 juin présente les consi-
dérations suivantes dans un article intitulé : Le grand
Océan :
te Ce qu'il y a de particulier dans l'histoire moderne, c'est
qu'elle ne tourne plus, comme dans les derniers siècles, pres-
que exclusivement autour de l'océan Atlantique; elle revient
à la Méditerranée, jadis le centre de l'histoire ancienne et
du moyen âge. Mais en même temps une mer toute nouvelle,
la plus grande de toutes, le « grand Océan n, devient la base
du développement humain. Le changement qui s'y est opéré
dans les dernières années est vraiment merveilleux; une nou-
velle vie renaît sur ses bords, dans toutes ses îles. Cependant
l'importance de ces nouveaux fondements océaniques de l'hu-
manité ne ressortira dans toute son étendue que quand la
civilisation aura établi entre les mers de l'Est et la Méditerra-
née cette communication que la nature a si clairement indi-
quée. Il ne faut pas que la Méditerranée ne reste en commu-
nication avec le grand Océan que par l'Atlantique; il faut
aussi, à tout prix, qu'elle soit émancipée de cette dépendance
atlantique dans les grandes relations commerciales.
La Méditerranée et surtout l'océan Indien n'acquerront toute
leur valeur que par leur union. Bientôt on verra qu'il est ab-
surde de prétendre que le canal de Suez ne payera pas sa dé--
pense. Sur les seules côtes de l'Arabie et de l'Afrique orientale,
on verra, à la suite des relations avec l'Europe, se former et
se développer un nouveau monde civilisé, qui influera d'une
manière incalculable sur les revenus du canal de Suez. Il est
tout à fait concevable et naturel que les États atlantiques ne
croient pas avoir le même intérêt à ce canal universel. Il est
permis à l'Angleterre de calculer si elle perd ou si elle gagne
dans ses intérêts les plus proches ; même les villes commer-
çantes de l'Allemagne du Nord peuvent avoir des doutes dans
une politique myope et égoïste. Mais l'Autriche ne peut pas
ressentir cette hésitation. Si l'Empire ne cherchait pas de toute
sa force à réaliser le canal universel de Suez qui doit être le
point de départ d'une ère nouvelle, il serait indigne d'un
grand avenir qui, dans ce cas, lui manquerait assurément. »
Ces réflexions si nettes et si vives de la Gazette de
Trieste méritent d'être remarquées, et nous devons
croire qu'elles sont en parfait accord avec les sentiments
du gouvernement autrichien. Il y a plus de trente ans
que l'Autriche poursuit ardemment cette grande idée,
dont l'utilité devient de jour en jour plus manifeste.
L'Autriche n'abandonnera pas cette intelligente politi-
que , et les intérêts considérables qu'elle a dans l'Adria-
tique en répondent, aussi bien que les déclarations de
ses journaux.
ERNEST DESPLACES.
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