Presse et revues
24 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-07-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 juillet 1858 10 juillet 1858
Description : 1858/07/10 (A3,N50). 1858/07/10 (A3,N50).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203096h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/10/2012
358 L'ISTHME DE SUEZ, SAMEDI 10 JUILLET.
méro. Il l'analyse dans ses points principaux, et il termine
ainsi :
Il Le public, qui a maintenant sous les yeux toutes les
pièces du procès, appréciera,
» Quant à nous, il nous paraît évident que MM. les ingé-
nieurs anglais ayant déclaré qu'ils ne faisaient pas une pro-
position formelle de leur système, c'était le retirer, et la Com-
mission internationale avait -parfaitement le droit de croire
que ses objections contre ce système avaient été acceptées par
ces messieurs. Il en était tellement ainsi que les ingénieurs
anglais demandèrent, après réflexion, que cet incident tout
entier fût rayé des procès-verbaux; et voilà comment, si les
discussions sténographiées le reproduisent tout au long, il
n'apparaît pas en quoi que ce soit dans les procès-verbaux
imprimés. (Rapport de la Commission internationale pour le
percement de l'isthme de Suez, pages 340 et 346.)
» Encore une fois, c'est au public d'apprécier.
» Nous comptons bien d'ailleurs revenir, s'il le faut, sur ce
sujet. » SCHILLER aîné. »
Le Moniteur de la Flotte du 1er juillet traite de la com-
munication électrique entre l'Angleterre et les Indes, et il
montre toutes les fautes que le Cabinet anglais a commises
dans cette question, par haine du canal de Suez et de la voie
de la mer Rouge.
Le Moniteur de la Flotte a reproduit aussi notre troisième
Lettre sur la mer Rouge.
Le Moniteur de la Flotte du 4 juillet revient sur la situation
prise par M. Stephenson dans l'affaire du canal de Suez, et
il insiste sur les renseignements donnés par lui en les com-
plétant par de nouveaux.
Pour extraits : ERNEST DESPLACES.
VARIÉTÉS.
LA POLITIQUE ET LE COMMERCE DE L'EUROPE
EN CHINE.
Dans un précédent article sur une brochure anonyme,
formée du recueil des lettres publiées dans le Daily-
News, relativement à la Chine , nous avons donné un
aperçu du commerce anglais avec l'Empire du Milieu.
Ces détails statistiques étaient extraits du premier cha-
pitre de ce petit ouvrage, si substantiel et si exact. Dans
le deuxième chapitre, l'auteur fait un rapide exposé de
toutes les fautes que les Européens ont commises dès
leurs premiers rapports avec les Chinois, et qui ont été
cause des sentiments hostiles de la population contre les
étrangers.
Nous ne faisons ici que résumer les idées de l'au-
teur, qui, comme nous l'avons dit, a résidé longtemps
en Chine.
Il y a trois siècles, peu d'années après la découverte
de la route de l'Inde par Vasco de Gama, ses compa-
triotes se mirent à faire le métier de forbans, pillant et
dévastant les côtes du Céleste Empire. Les Chinois,
exaspérés par de longues souffrances, surprirent la
flotte des pirates dans leur repaire, à Ning-po, et les
massacrèrent tous, ainsi que les gens qui étaient en re-
lations avec eux. La conséquence des méfaits des Portu-
gais, qui, on le sait, se sont répétés à trois siècles d'in-
tervalle et au même endroit, fut une haine générale et
ineffaçable contre tous les étrangers.
Une autre faute des Européens fut la conduite des
missionnaires, qui, par leurs discordes et leurs tenta-
tives d'établir en Asie l'autorité du pape, blessaient la
susceptibilité du gouvernement, en portant réellement
atteinte à son autorité. Aussi l'empereur Young-Tching,
en 1723, expulsa-t-il tous les missionnaires, sauf deux
ou trois jésuites ,qu'il garda comme astronomes. Tous
les éléments chrétiens furent exterminés par une ter-
rible persécution , et il n'y a que peu de temps que
l'entrée de l'Empire a été de nouveau permise aux
missionnaires. -
A ces deux fautes, sont venues s'en ajouter d'autres.
Dans des temps plus récents, depuis 1833, on a tou-
jours commis l'erreur de vouloir prendre les Chinois
par la douceur, de faire des demandes qui n'étaient
aucunement en rapport avec les moyens d'action ; et, en
fait de guerre, au lieu d'infliger un sévère châtiment
aux insolents Cantonnais, de tout temps auteurs des
différends avec la Chine, on a eu le tort de faire souffrir,
par le blocus et l'état de guerre, les innocentes popula-
tions du nord , qui ne soupçonnaient pas même ce qui
s'était passé à Canton, et qui prenaient les Européens
tout simplement pour des pirates. Lorsque, enfin, le
gouvernement chinois fut réduit à accepter les condi-
tions des Anglais, ces derniers ne surent pas même que
demander; et quinze ans d'expérience ont prouvé l'in-
suffisance et l'inutilité des articles du traité.
Les événements actuels présentent une de ces rares
occasions de refaire complétement le passé en tout ce
que l'expérience a prouvé être injuste ou compromet-
tant, et de recommencer une nouvelle carrière. Il faut
donc rechercher quelles sont les questions les plus im-
portantes pour les intérêts de l'Europe, et quelle est la
politique à suivre pour atteindre le but qu'on se propose.
C'est l'objet des chapitres suivants dans la brochure
dont nous rendons compte.
Le trait principal de l'attitude des Chinois envers les
Européens est une grande méfiance, résultant du mer-
veilleux instinct du danger qui les menace à la suite de
tout contact avec la race européenne. Ils ne connaissent
la politique occidentale que parce qu'elle a accompli en
Orient; et qu'y voient-ils? Des envahissements partout,
aux îles Philippines, aux îles de la Sonde, dans l'Inde
et aux frontières du nord, sur le fleuve Amour; partout
des populations pauvres et misérables, en grande partie
soumises aux vainqueurs venus d'Occident, et quelque-
fois exploitées d'une manière indigne. Un pareil tableau
n'est pas fait pour donner une grande confiance aux
pays qui se trouvent entourés de tous les côtés par ces
envahisseurs et oppresseurs étrangers, et c'est ainsi que
s'explique le mépris universel des Chinois pour la race
avide et cruelle des Européens. Les Cantonnais con-
naissent les étrangers mieux que les autres provinces
du Céleste Empire ; mais ces relations intimes n'ont
aucunement contribué à diminuer chez eux la haine
méro. Il l'analyse dans ses points principaux, et il termine
ainsi :
Il Le public, qui a maintenant sous les yeux toutes les
pièces du procès, appréciera,
» Quant à nous, il nous paraît évident que MM. les ingé-
nieurs anglais ayant déclaré qu'ils ne faisaient pas une pro-
position formelle de leur système, c'était le retirer, et la Com-
mission internationale avait -parfaitement le droit de croire
que ses objections contre ce système avaient été acceptées par
ces messieurs. Il en était tellement ainsi que les ingénieurs
anglais demandèrent, après réflexion, que cet incident tout
entier fût rayé des procès-verbaux; et voilà comment, si les
discussions sténographiées le reproduisent tout au long, il
n'apparaît pas en quoi que ce soit dans les procès-verbaux
imprimés. (Rapport de la Commission internationale pour le
percement de l'isthme de Suez, pages 340 et 346.)
» Encore une fois, c'est au public d'apprécier.
» Nous comptons bien d'ailleurs revenir, s'il le faut, sur ce
sujet. » SCHILLER aîné. »
Le Moniteur de la Flotte du 1er juillet traite de la com-
munication électrique entre l'Angleterre et les Indes, et il
montre toutes les fautes que le Cabinet anglais a commises
dans cette question, par haine du canal de Suez et de la voie
de la mer Rouge.
Le Moniteur de la Flotte a reproduit aussi notre troisième
Lettre sur la mer Rouge.
Le Moniteur de la Flotte du 4 juillet revient sur la situation
prise par M. Stephenson dans l'affaire du canal de Suez, et
il insiste sur les renseignements donnés par lui en les com-
plétant par de nouveaux.
Pour extraits : ERNEST DESPLACES.
VARIÉTÉS.
LA POLITIQUE ET LE COMMERCE DE L'EUROPE
EN CHINE.
Dans un précédent article sur une brochure anonyme,
formée du recueil des lettres publiées dans le Daily-
News, relativement à la Chine , nous avons donné un
aperçu du commerce anglais avec l'Empire du Milieu.
Ces détails statistiques étaient extraits du premier cha-
pitre de ce petit ouvrage, si substantiel et si exact. Dans
le deuxième chapitre, l'auteur fait un rapide exposé de
toutes les fautes que les Européens ont commises dès
leurs premiers rapports avec les Chinois, et qui ont été
cause des sentiments hostiles de la population contre les
étrangers.
Nous ne faisons ici que résumer les idées de l'au-
teur, qui, comme nous l'avons dit, a résidé longtemps
en Chine.
Il y a trois siècles, peu d'années après la découverte
de la route de l'Inde par Vasco de Gama, ses compa-
triotes se mirent à faire le métier de forbans, pillant et
dévastant les côtes du Céleste Empire. Les Chinois,
exaspérés par de longues souffrances, surprirent la
flotte des pirates dans leur repaire, à Ning-po, et les
massacrèrent tous, ainsi que les gens qui étaient en re-
lations avec eux. La conséquence des méfaits des Portu-
gais, qui, on le sait, se sont répétés à trois siècles d'in-
tervalle et au même endroit, fut une haine générale et
ineffaçable contre tous les étrangers.
Une autre faute des Européens fut la conduite des
missionnaires, qui, par leurs discordes et leurs tenta-
tives d'établir en Asie l'autorité du pape, blessaient la
susceptibilité du gouvernement, en portant réellement
atteinte à son autorité. Aussi l'empereur Young-Tching,
en 1723, expulsa-t-il tous les missionnaires, sauf deux
ou trois jésuites ,qu'il garda comme astronomes. Tous
les éléments chrétiens furent exterminés par une ter-
rible persécution , et il n'y a que peu de temps que
l'entrée de l'Empire a été de nouveau permise aux
missionnaires. -
A ces deux fautes, sont venues s'en ajouter d'autres.
Dans des temps plus récents, depuis 1833, on a tou-
jours commis l'erreur de vouloir prendre les Chinois
par la douceur, de faire des demandes qui n'étaient
aucunement en rapport avec les moyens d'action ; et, en
fait de guerre, au lieu d'infliger un sévère châtiment
aux insolents Cantonnais, de tout temps auteurs des
différends avec la Chine, on a eu le tort de faire souffrir,
par le blocus et l'état de guerre, les innocentes popula-
tions du nord , qui ne soupçonnaient pas même ce qui
s'était passé à Canton, et qui prenaient les Européens
tout simplement pour des pirates. Lorsque, enfin, le
gouvernement chinois fut réduit à accepter les condi-
tions des Anglais, ces derniers ne surent pas même que
demander; et quinze ans d'expérience ont prouvé l'in-
suffisance et l'inutilité des articles du traité.
Les événements actuels présentent une de ces rares
occasions de refaire complétement le passé en tout ce
que l'expérience a prouvé être injuste ou compromet-
tant, et de recommencer une nouvelle carrière. Il faut
donc rechercher quelles sont les questions les plus im-
portantes pour les intérêts de l'Europe, et quelle est la
politique à suivre pour atteindre le but qu'on se propose.
C'est l'objet des chapitres suivants dans la brochure
dont nous rendons compte.
Le trait principal de l'attitude des Chinois envers les
Européens est une grande méfiance, résultant du mer-
veilleux instinct du danger qui les menace à la suite de
tout contact avec la race européenne. Ils ne connaissent
la politique occidentale que parce qu'elle a accompli en
Orient; et qu'y voient-ils? Des envahissements partout,
aux îles Philippines, aux îles de la Sonde, dans l'Inde
et aux frontières du nord, sur le fleuve Amour; partout
des populations pauvres et misérables, en grande partie
soumises aux vainqueurs venus d'Occident, et quelque-
fois exploitées d'une manière indigne. Un pareil tableau
n'est pas fait pour donner une grande confiance aux
pays qui se trouvent entourés de tous les côtés par ces
envahisseurs et oppresseurs étrangers, et c'est ainsi que
s'explique le mépris universel des Chinois pour la race
avide et cruelle des Européens. Les Cantonnais con-
naissent les étrangers mieux que les autres provinces
du Céleste Empire ; mais ces relations intimes n'ont
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