Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-06-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 juin 1858 25 juin 1858
Description : 1858/06/25 (A3,N49). 1858/06/25 (A3,N49).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62030953
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 09/04/2012
L'ISTHME DE SUEZ, VENDREDI 25 JUIN.
la relever pour que le publie ne croie pas que l'Acadé-
mie des sciences soit en effet sortie de son domaine,
comme le dit le journal anglais. Ce qu'il y a de plus pi-
quant, c'est que l'auteur de cette singulière méprise se
vante d'assister régulièrement aux séances de l'Acadé-
mie. Il est possible qu'il y assiste; mais certainement il
ne sait pas ce qui s'y passe.
ERNEST DESPLAGES.
LA « GAZETTE UNIVERSELLE ALLEMANDE » DE LEIPZIG
KT LE CAXAL I)IÏ Sl'EZ.
Nos lecteurs se rappellent qu'en réponse à une lettre
de M. Szarvady, la direction de la Gazette universelle
allemande de Leipzig avait déclaré qu'elie exposerait
prochainement ses propres vues sur l'affaire du canal de
Suez. Cet exposé se trouve dans le numéro du 11) mai ;
et nous croyons devoir en présenter un résumé. La Ga-
zelte de Leipzig se donne beaucoup de peine pour devi-
ner le mot de l'énigme de la résistance des hommes
d'Etat anglais, qu'elle ne trouve aucunement expliquée
d'une manière nette et précise par les déclarations éva-
sives de lord Palmerston et de M. Disraeli.
« Pourquoi donc, dit l'auteur de l'article, peut-on avec
raison demander, pourquoi donc les ministres anglais, whigs
et tories, refusent-ils tous également les immenses avantages
du canal de Suez? La réponse n'est pas simple. On a dit que
c'était pour des considérations commerciales; mais cela ne
suffit pas; ces considérations peuvent contribuer à cette ré-
sistance, mais elles ne sont pas décisives; les Anglais con-
naissent trop bien leur supériorité pour craindre la concur-
rence. D'ailleurs leurs seuls concurrents sérieux en Orient
sont les Américains. Les objections du gouvernement anglais
sont, à n'en pas douter, de nature purement politique. La
France est devenue une rivale trop redoutable pour qu'il y
ait lieu de s'étonner si l'Angleterre ne veut pas lui ouvrir le
chemin de ses colonies. Il est vrai que la flotte française sui-
vrait toujours la route du Cap pour entrer dans les mers du
Sud; mais le canal serait un excellent auxiliaire pour s'éta-
blir solidement dans les mers de l'Inde, danger d'autant plus
grand pour l'Angleterre que la Russie s'approche de plus en
plus de l'Inde.
» Toutefois ces dangers sont éloignés, tandis qu'il y en a
un de plus proche dans les localités mêmes que traverse le
nouveau canal. L'Egypte, pays le plus riche sur la côte sud-
est de la Méditerranée, marché naturel et historique entre
l'Orient et l'Occident, la clef de l'Asie orientale et des im-
menses colonies des Anglais, occupe une place élevée dans la
politique britannique. Du moment que ce pays cesse d'être
une annexe impuissante de la Turquie, il faut qu'il passe im-
médiatement en la possession des Anglais, si la puissance de
l'Angleterre veut rester solidement assise dans la Méditer-
ranée et dans l'Inde. On connaît les efforts que la Grande-
Bretagne a faits de tout temps pour maintenir l'Egypte sous
le sceptre de la Sublime Porte et pour ne pas la laisser tom-
ber entre les mains d'une autre puissance. Les anciennes vel-
léités de la France de s'emparer de l'Egypte pourraient se
réveiller de nouveau, et comme elle possède dans la Méditer-
ranée une flotte puissante, elle pourrait y porter un coup
terrible à la position de l'Angleterre en Orient.
» Mais ce n'est là seulement qu'un cas extrême. Les An-
glais craignent encore plus et dans un plus prochain avenir
que l'élément français ne s'établisse en Egypte, grâce au canal,
et sur la mer Rouge, d'une manière dangereuse pour eux. On
sait de quelle manière insolente le Times a déj t vidé toute sa
colère sur l'activité des Français en Egypte. Pour dire la vé-
rité, les promoteurs du canal ne sont pas plus des aventu-
riers, comme dit la feuille anglaise, que leur projet n'est une
chimère. Mais M. de Lesseps est un homme d'État français. De
plus, M. de Lesseps ne veut pas faire le canal exclusivement
avec des capitaux français, mais avec des capitaux européens et
avec le concours d'une compagnie européenne; cependant
cette compagnie siégerait à Paris, et M. de Lesseps restera pen-
dant dix ans président de la direction. Cela suifit pour don-
ner à l'entreprise un caractère français, pour la placer sous
l'influence française et la soumettre à la volonté du gouverne-
ment impérial. Qui trouverait à redire si le gouvernement an-
glais ne veut pas entendre parler, dans ces circonstances,
d'une affaire aussi importante pour sa nation?
» Le ministère Palmerston a fait, en occupant l'île Périm,
une démarche qui prouve qu'à Londres on est résolu à oser
tout pour rester maître de la situation. On ne s'arrêtera pro-
bablement pas à cette première prise de possession, et quand
on aura toutes les garanties d'une domination exclusive dans
la mer Rouge, le canal de Suez se fera, mais avec des capi-
taux anglais et sous les auspices de l'Angleterre. »
Après l'Angleterre, la Gazette universelle allemande
s'occupe de l'Autriche. De ce fait que l'internonce d'Au-
triche à Constantinople n'est pas intervenu en faveur du
canal, et que YOst-Deutsche Post s'est prononcée d'une
manière peu favorable, la Gazette universelle de Leipzig
tire la conclusion qu'en Autriche aussi il y a des consi-
dérations politiques qui, si elles ne s'opposent pas di-
rectement , du moins ne sont pas favorables, à l'établis-
sement du canal.
Enfin l'article que nous résumons finit ainsi :
« Aucun homme intelligent ne refusera de reconnaître les
mérites du projet de M. de Lesseps, et en Allemagne moins
que dans tout autre pays. Mais nous autres Allemands, qui
avons en grande partie un faible intérêt pratique et immé-
diat à cette affaire , ne pouvons pas désirer non plus que
l'exécution du canal devienne, pour l'ambition et la jalousie
de la France, un moyen de troubler la position et les grandes
entreprises des Anglais dans les mers de l'Orient. »
Nous avons tenu à donner des passages textuels de
cet article, bien que les citations soient assez délicates
pour que nos lecteurs pussent pleinement juger de la
question telle que la pose la Gazette universelle alle-
mande.
Mais nous ne comprenons pas que la Gazette
croie nécessaire de chercher le mot d'une énigme qui a
été donné avec toute la publicité possible. Dans la pre-
mière réponse de lord Palmerston , cet homme d'Etat
n'a pas craint de dire que le projet était hostile à 1 An-
gleterre et qu'il le repoussait à ce titre. Voilà en quel-
ques mots le résumé de tout l'article de la Gazette uni-
verselle allemande. Il est vrai que plus tard lord
Palmerston lui-même a senti qu'il s'était placé sur un
mauvais terrain ; et au lieu de parler de l'intérêt de l'An-
gleterre, il s'est borné à invoquer l'intérêt de la Tur-
quie.
Nous ne croyons pas que ce dernier argument de lord
la relever pour que le publie ne croie pas que l'Acadé-
mie des sciences soit en effet sortie de son domaine,
comme le dit le journal anglais. Ce qu'il y a de plus pi-
quant, c'est que l'auteur de cette singulière méprise se
vante d'assister régulièrement aux séances de l'Acadé-
mie. Il est possible qu'il y assiste; mais certainement il
ne sait pas ce qui s'y passe.
ERNEST DESPLAGES.
LA « GAZETTE UNIVERSELLE ALLEMANDE » DE LEIPZIG
KT LE CAXAL I)IÏ Sl'EZ.
Nos lecteurs se rappellent qu'en réponse à une lettre
de M. Szarvady, la direction de la Gazette universelle
allemande de Leipzig avait déclaré qu'elie exposerait
prochainement ses propres vues sur l'affaire du canal de
Suez. Cet exposé se trouve dans le numéro du 11) mai ;
et nous croyons devoir en présenter un résumé. La Ga-
zelte de Leipzig se donne beaucoup de peine pour devi-
ner le mot de l'énigme de la résistance des hommes
d'Etat anglais, qu'elle ne trouve aucunement expliquée
d'une manière nette et précise par les déclarations éva-
sives de lord Palmerston et de M. Disraeli.
« Pourquoi donc, dit l'auteur de l'article, peut-on avec
raison demander, pourquoi donc les ministres anglais, whigs
et tories, refusent-ils tous également les immenses avantages
du canal de Suez? La réponse n'est pas simple. On a dit que
c'était pour des considérations commerciales; mais cela ne
suffit pas; ces considérations peuvent contribuer à cette ré-
sistance, mais elles ne sont pas décisives; les Anglais con-
naissent trop bien leur supériorité pour craindre la concur-
rence. D'ailleurs leurs seuls concurrents sérieux en Orient
sont les Américains. Les objections du gouvernement anglais
sont, à n'en pas douter, de nature purement politique. La
France est devenue une rivale trop redoutable pour qu'il y
ait lieu de s'étonner si l'Angleterre ne veut pas lui ouvrir le
chemin de ses colonies. Il est vrai que la flotte française sui-
vrait toujours la route du Cap pour entrer dans les mers du
Sud; mais le canal serait un excellent auxiliaire pour s'éta-
blir solidement dans les mers de l'Inde, danger d'autant plus
grand pour l'Angleterre que la Russie s'approche de plus en
plus de l'Inde.
» Toutefois ces dangers sont éloignés, tandis qu'il y en a
un de plus proche dans les localités mêmes que traverse le
nouveau canal. L'Egypte, pays le plus riche sur la côte sud-
est de la Méditerranée, marché naturel et historique entre
l'Orient et l'Occident, la clef de l'Asie orientale et des im-
menses colonies des Anglais, occupe une place élevée dans la
politique britannique. Du moment que ce pays cesse d'être
une annexe impuissante de la Turquie, il faut qu'il passe im-
médiatement en la possession des Anglais, si la puissance de
l'Angleterre veut rester solidement assise dans la Méditer-
ranée et dans l'Inde. On connaît les efforts que la Grande-
Bretagne a faits de tout temps pour maintenir l'Egypte sous
le sceptre de la Sublime Porte et pour ne pas la laisser tom-
ber entre les mains d'une autre puissance. Les anciennes vel-
léités de la France de s'emparer de l'Egypte pourraient se
réveiller de nouveau, et comme elle possède dans la Méditer-
ranée une flotte puissante, elle pourrait y porter un coup
terrible à la position de l'Angleterre en Orient.
» Mais ce n'est là seulement qu'un cas extrême. Les An-
glais craignent encore plus et dans un plus prochain avenir
que l'élément français ne s'établisse en Egypte, grâce au canal,
et sur la mer Rouge, d'une manière dangereuse pour eux. On
sait de quelle manière insolente le Times a déj t vidé toute sa
colère sur l'activité des Français en Egypte. Pour dire la vé-
rité, les promoteurs du canal ne sont pas plus des aventu-
riers, comme dit la feuille anglaise, que leur projet n'est une
chimère. Mais M. de Lesseps est un homme d'État français. De
plus, M. de Lesseps ne veut pas faire le canal exclusivement
avec des capitaux français, mais avec des capitaux européens et
avec le concours d'une compagnie européenne; cependant
cette compagnie siégerait à Paris, et M. de Lesseps restera pen-
dant dix ans président de la direction. Cela suifit pour don-
ner à l'entreprise un caractère français, pour la placer sous
l'influence française et la soumettre à la volonté du gouverne-
ment impérial. Qui trouverait à redire si le gouvernement an-
glais ne veut pas entendre parler, dans ces circonstances,
d'une affaire aussi importante pour sa nation?
» Le ministère Palmerston a fait, en occupant l'île Périm,
une démarche qui prouve qu'à Londres on est résolu à oser
tout pour rester maître de la situation. On ne s'arrêtera pro-
bablement pas à cette première prise de possession, et quand
on aura toutes les garanties d'une domination exclusive dans
la mer Rouge, le canal de Suez se fera, mais avec des capi-
taux anglais et sous les auspices de l'Angleterre. »
Après l'Angleterre, la Gazette universelle allemande
s'occupe de l'Autriche. De ce fait que l'internonce d'Au-
triche à Constantinople n'est pas intervenu en faveur du
canal, et que YOst-Deutsche Post s'est prononcée d'une
manière peu favorable, la Gazette universelle de Leipzig
tire la conclusion qu'en Autriche aussi il y a des consi-
dérations politiques qui, si elles ne s'opposent pas di-
rectement , du moins ne sont pas favorables, à l'établis-
sement du canal.
Enfin l'article que nous résumons finit ainsi :
« Aucun homme intelligent ne refusera de reconnaître les
mérites du projet de M. de Lesseps, et en Allemagne moins
que dans tout autre pays. Mais nous autres Allemands, qui
avons en grande partie un faible intérêt pratique et immé-
diat à cette affaire , ne pouvons pas désirer non plus que
l'exécution du canal devienne, pour l'ambition et la jalousie
de la France, un moyen de troubler la position et les grandes
entreprises des Anglais dans les mers de l'Orient. »
Nous avons tenu à donner des passages textuels de
cet article, bien que les citations soient assez délicates
pour que nos lecteurs pussent pleinement juger de la
question telle que la pose la Gazette universelle alle-
mande.
Mais nous ne comprenons pas que la Gazette
croie nécessaire de chercher le mot d'une énigme qui a
été donné avec toute la publicité possible. Dans la pre-
mière réponse de lord Palmerston , cet homme d'Etat
n'a pas craint de dire que le projet était hostile à 1 An-
gleterre et qu'il le repoussait à ce titre. Voilà en quel-
ques mots le résumé de tout l'article de la Gazette uni-
verselle allemande. Il est vrai que plus tard lord
Palmerston lui-même a senti qu'il s'était placé sur un
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