Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-07-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 juillet 1858 10 juillet 1858
Description : 1858/07/10 (A3,N50). 1858/07/10 (A3,N50).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203096h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/10/2012
SAMEDI 10 JUILLET. JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 351
i son neveu , le cheik Daham-el-Gaïchich-ben-Haddad. Omer
Pacha les a reçus honorablement. Après leur avoir dit qu'il
1 ne tolérerait jamais les actes de pillage et de déprédation, il
leur fit, pour le cas présent, des conditions qu'ils acceptèrent.
Les Anézis, restés au sud de Bagdad, pourront librement
t passer l'Euphrate et rentrer dans le Chammyia, à charge par
ï eux de donner mille chameaux et quatre mille moutons, qui
seront livrés aux Chammars-Djerba, comme compensation
de ce qu'ils ont perdu dans la dernière guerre. Après s'être
engagé à ne point inquiéter les caravanes circulant entre
Bagdad et Damas, le cheik Abd-ul iYIahçin-ben-Haddad, appelé
à Bagdad, a reçu des mains d'Orner Pacha l'investiture du
, commandement sur sa tribu.
» Les troupes campées hors de la ville sur la route de Hillah
ont été rappelées, et sont rentrées à Bagdad le 29 courant.
» Fer Khan, cheik des Chammars-Djerba, arrivé à Bagdad
r le 19 de ce mois, a aussi reçu l'investiture, plus, le grade
de colonel, avec un traitement de cinq mille piastres par mois;
il est obligé de tenir toujours à la disposition du gouverneur
général un régiment complet de cavalerie arabe.
» Toutes ces questions une fois réglées, Omer Pacha a pu
s'occuper des affaires administratives, et il a voulu tout d'a-
bord se rendre un compte exact des ressources du pays. Par ses
ordres, on a commencé, la semaine dernière, le recensement
de Bagdad. Cette mesure a fort effrayé toute la population,
qui, loin d'en reconnaître l'utilité, se figure qu'elle n'est prise
que dans le but de faire une levée de soldats. Aussi les juifs,
qui forment presque le tiers de la population , c'est-à-dire
plus de vingt mille âmes, n'ont-ils déclaré que quatre cents en-
fants environ au-dessous de douze à treize ans, pris seule-
ment dans la classe la plus pauvre, ce qui est matériellement
inadmissible. Cette fraude ne tardera pas à être reconnue.
! Nul doute qu'Omer Pacha, par quelques avis transmis aux
rabbins, ne dissipe facilement la panique qui s'est emparée
de la population juive.
Une autre mesure, que chacun approuvera, a excité les
inquiétudes des chrétiens et des israélites de Bagdad. Vous
pourrez apprécier par là les difficultés que rencontre toute
innovation dans ce pays. Omer Pacha a donné l'ordre que
tout enfant, à quelque rite qu'il appartînt, fût envoyé à l'é-
cole. Il n'en a pas fallu davantage pour jeter l'émoi dans la
population non-musulmane : chrétiens et israélites se sont
imaginé que le gouverneur général veut les forcer de livrer
leurs enfants au clergé turc pour les convertir à l'islamisme.
En général, les chrétiens et les juifs de Bagdad sont d'un
naturel craintif et d'un esprit étroit; loin de comprendre que
c'est pour donner un développement utile à l'instruction pu-
blique que le gouverneur exige la formation de nouvelles
écoles dans chaque religion, ils s'abandonnent à des ter-
reurs déplorables.
t « Nos rapports avec le golfe Persique ne tarderont pas à
s'améliorer aussi par suite des récents événements. Les Arabes
qui entravaient nos communications par eau ne se soucient
pas de faire connaissance avec les chechhanédjis d'Orner
Pacha, et tout porte à croire que la navigation se fera en
toute sécurité entre Bassorah èt Bagdad. Déjà, depuis l'arri-
vée du serdar Ekrem, les Arabes Beni-Lam et les Abou-
Mohammed, sur les rives du Tigre, sont devenus plus trai-
tables, ce qui facilite l'arrivage des grandes barques de mar-
chandises qui n'osaient partir de Bassorah. Du 20 au 28, il
en est arrivé une douzaine à Bagdad, et nous espérons que
dans peu de jours d'autres arriveront, et occasionneront une
baisse sensible dans le prix du sucre, du café, du beurre, etc.,
qui est beaucoup trop élevé.
» Le nouveau defterdar de la province, Moukhliss-Efendi,
est arrivé à Bagdad le 5 de ce mois avec cent dix charges de
mulet, portant une somme de dix millions de piastres. Les
troupes régulières en auront certainement une part pour sol-
der leur arriéré, et la plus grande sera sans doute employée
aux grands travaux qu'Omer-Pacha se propose d'entreprendre,
et dont je vous donnerai connaissance lorsqu'ils s'exécuteront.
» L'ex-mal-mudiri, caïmakam de l'Irak, Moustafa-Efendi,
est parti de Bagdad, il y a huit jours, pour se rendre à Cou-
stantinople.
» Les rapports du gouverneur général avec le corps con-
sulaire sont excellents. Les dîners se succèdent en l'honneur
d'Omer-Pacha; le naïb, M. Tastu, consul de France, le ma-
jor Kembell, consul d'Angleterre, le moiiacébedji, ont reçu
successivement le serdar Ekrem. Le gouverneur a donné une
fort belle fête, dans un jardin sis hors de la ville, aux con-
suls de France, d'Angleterre et de Perse et aux principaux
fonctionnaires de la province. »
On peut voir par tous ces renseignements dus, selon
toute apparence, à un témoin oculaire, quel est l'état
habituel de ces contrées. C'est dans ces contrées cepen-
dant qu'on voulait faire passer le chemin de fer de la
vallée de l'Euphrate qui devait relier Souédié à Bassorah.
Il est clair que pour construire ce chemin d'abord, et en-
suite pour le conserver et l'entretenir, il aurait fallu,
comme on l'a dit, une armée de 25 ou 30,000 hommes
tout au moins. C'est sans doute la Compagnie des Indes
qui aurait fourni les forces indispensables ; mais alors
c'était une véritable prise de possession du territoire et
une sorte de démembrement de l'Empire turc. Cette dif-
ficulté considérable a été cause, avec bien d'autres, que
tous les hommes politiques un peu clairvoyants et sé-
rieux ont désapprouvé le chemin de l'Euphrate. Le Ca-
binet de lord Palmerston y a cependant dépensé de longs
efforts, aussi inutiles que persévérants, jusqu'au joue
où la vérité est venue éclater à la tribune du Parlement
anglais.
G. WAGENER.
FAITS DIVERS.
Les nouvelles des Indes continuent à être peu favorables j
elles vont jusqu'au 4 juin, Bombay. Malgré quelques succès
partiels, la situation ne s'améliore pas ; et il paraît que les
chaleurs exercent de grands ravages dans les troupes euro-
péennes, ainsi qu'il était facile de le prévoir. Les rebelles, de
leur côté, n'ont rien tenté d'important depuis les dernières
nouvelles. Mais il paraît à craindre cependant que la garnison
de Lucknow, décimée par les fièvres , ne soit forcée de faire
retraite. Ce serait un échec très-grave pour les armes an-
glaises.
Les plénipotentiaires des puissances alliées sont toujours
dans le Pei-Ho sur la route de Péking, avec des forces assez
considérables. Ils paraissent avoir le projet d'intercepter les
approvisionnements de la capitale de la Chine, et ce projet
est d'une réalisation assez facile. Il est probable que le prochain
courrier nous apportera la nouvelle de quelque événement dé-
cisif.
— Nous puisons dans la Gazette de Triesteàu 14 juin quel-
ques détails sur la situation actuelle du Lloyd autrichien.
i son neveu , le cheik Daham-el-Gaïchich-ben-Haddad. Omer
Pacha les a reçus honorablement. Après leur avoir dit qu'il
1 ne tolérerait jamais les actes de pillage et de déprédation, il
leur fit, pour le cas présent, des conditions qu'ils acceptèrent.
Les Anézis, restés au sud de Bagdad, pourront librement
t passer l'Euphrate et rentrer dans le Chammyia, à charge par
ï eux de donner mille chameaux et quatre mille moutons, qui
seront livrés aux Chammars-Djerba, comme compensation
de ce qu'ils ont perdu dans la dernière guerre. Après s'être
engagé à ne point inquiéter les caravanes circulant entre
Bagdad et Damas, le cheik Abd-ul iYIahçin-ben-Haddad, appelé
à Bagdad, a reçu des mains d'Orner Pacha l'investiture du
, commandement sur sa tribu.
» Les troupes campées hors de la ville sur la route de Hillah
ont été rappelées, et sont rentrées à Bagdad le 29 courant.
» Fer Khan, cheik des Chammars-Djerba, arrivé à Bagdad
r le 19 de ce mois, a aussi reçu l'investiture, plus, le grade
de colonel, avec un traitement de cinq mille piastres par mois;
il est obligé de tenir toujours à la disposition du gouverneur
général un régiment complet de cavalerie arabe.
» Toutes ces questions une fois réglées, Omer Pacha a pu
s'occuper des affaires administratives, et il a voulu tout d'a-
bord se rendre un compte exact des ressources du pays. Par ses
ordres, on a commencé, la semaine dernière, le recensement
de Bagdad. Cette mesure a fort effrayé toute la population,
qui, loin d'en reconnaître l'utilité, se figure qu'elle n'est prise
que dans le but de faire une levée de soldats. Aussi les juifs,
qui forment presque le tiers de la population , c'est-à-dire
plus de vingt mille âmes, n'ont-ils déclaré que quatre cents en-
fants environ au-dessous de douze à treize ans, pris seule-
ment dans la classe la plus pauvre, ce qui est matériellement
inadmissible. Cette fraude ne tardera pas à être reconnue.
! Nul doute qu'Omer Pacha, par quelques avis transmis aux
rabbins, ne dissipe facilement la panique qui s'est emparée
de la population juive.
Une autre mesure, que chacun approuvera, a excité les
inquiétudes des chrétiens et des israélites de Bagdad. Vous
pourrez apprécier par là les difficultés que rencontre toute
innovation dans ce pays. Omer Pacha a donné l'ordre que
tout enfant, à quelque rite qu'il appartînt, fût envoyé à l'é-
cole. Il n'en a pas fallu davantage pour jeter l'émoi dans la
population non-musulmane : chrétiens et israélites se sont
imaginé que le gouverneur général veut les forcer de livrer
leurs enfants au clergé turc pour les convertir à l'islamisme.
En général, les chrétiens et les juifs de Bagdad sont d'un
naturel craintif et d'un esprit étroit; loin de comprendre que
c'est pour donner un développement utile à l'instruction pu-
blique que le gouverneur exige la formation de nouvelles
écoles dans chaque religion, ils s'abandonnent à des ter-
reurs déplorables.
t « Nos rapports avec le golfe Persique ne tarderont pas à
s'améliorer aussi par suite des récents événements. Les Arabes
qui entravaient nos communications par eau ne se soucient
pas de faire connaissance avec les chechhanédjis d'Orner
Pacha, et tout porte à croire que la navigation se fera en
toute sécurité entre Bassorah èt Bagdad. Déjà, depuis l'arri-
vée du serdar Ekrem, les Arabes Beni-Lam et les Abou-
Mohammed, sur les rives du Tigre, sont devenus plus trai-
tables, ce qui facilite l'arrivage des grandes barques de mar-
chandises qui n'osaient partir de Bassorah. Du 20 au 28, il
en est arrivé une douzaine à Bagdad, et nous espérons que
dans peu de jours d'autres arriveront, et occasionneront une
baisse sensible dans le prix du sucre, du café, du beurre, etc.,
qui est beaucoup trop élevé.
» Le nouveau defterdar de la province, Moukhliss-Efendi,
est arrivé à Bagdad le 5 de ce mois avec cent dix charges de
mulet, portant une somme de dix millions de piastres. Les
troupes régulières en auront certainement une part pour sol-
der leur arriéré, et la plus grande sera sans doute employée
aux grands travaux qu'Omer-Pacha se propose d'entreprendre,
et dont je vous donnerai connaissance lorsqu'ils s'exécuteront.
» L'ex-mal-mudiri, caïmakam de l'Irak, Moustafa-Efendi,
est parti de Bagdad, il y a huit jours, pour se rendre à Cou-
stantinople.
» Les rapports du gouverneur général avec le corps con-
sulaire sont excellents. Les dîners se succèdent en l'honneur
d'Omer-Pacha; le naïb, M. Tastu, consul de France, le ma-
jor Kembell, consul d'Angleterre, le moiiacébedji, ont reçu
successivement le serdar Ekrem. Le gouverneur a donné une
fort belle fête, dans un jardin sis hors de la ville, aux con-
suls de France, d'Angleterre et de Perse et aux principaux
fonctionnaires de la province. »
On peut voir par tous ces renseignements dus, selon
toute apparence, à un témoin oculaire, quel est l'état
habituel de ces contrées. C'est dans ces contrées cepen-
dant qu'on voulait faire passer le chemin de fer de la
vallée de l'Euphrate qui devait relier Souédié à Bassorah.
Il est clair que pour construire ce chemin d'abord, et en-
suite pour le conserver et l'entretenir, il aurait fallu,
comme on l'a dit, une armée de 25 ou 30,000 hommes
tout au moins. C'est sans doute la Compagnie des Indes
qui aurait fourni les forces indispensables ; mais alors
c'était une véritable prise de possession du territoire et
une sorte de démembrement de l'Empire turc. Cette dif-
ficulté considérable a été cause, avec bien d'autres, que
tous les hommes politiques un peu clairvoyants et sé-
rieux ont désapprouvé le chemin de l'Euphrate. Le Ca-
binet de lord Palmerston y a cependant dépensé de longs
efforts, aussi inutiles que persévérants, jusqu'au joue
où la vérité est venue éclater à la tribune du Parlement
anglais.
G. WAGENER.
FAITS DIVERS.
Les nouvelles des Indes continuent à être peu favorables j
elles vont jusqu'au 4 juin, Bombay. Malgré quelques succès
partiels, la situation ne s'améliore pas ; et il paraît que les
chaleurs exercent de grands ravages dans les troupes euro-
péennes, ainsi qu'il était facile de le prévoir. Les rebelles, de
leur côté, n'ont rien tenté d'important depuis les dernières
nouvelles. Mais il paraît à craindre cependant que la garnison
de Lucknow, décimée par les fièvres , ne soit forcée de faire
retraite. Ce serait un échec très-grave pour les armes an-
glaises.
Les plénipotentiaires des puissances alliées sont toujours
dans le Pei-Ho sur la route de Péking, avec des forces assez
considérables. Ils paraissent avoir le projet d'intercepter les
approvisionnements de la capitale de la Chine, et ce projet
est d'une réalisation assez facile. Il est probable que le prochain
courrier nous apportera la nouvelle de quelque événement dé-
cisif.
— Nous puisons dans la Gazette de Triesteàu 14 juin quel-
ques détails sur la situation actuelle du Lloyd autrichien.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
- Collections numériques similaires Thématique : ingénierie, génie civil Thématique : ingénierie, génie civil /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCthèm02"Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp11" Corpus : ports et travaux maritimes Corpus : ports et travaux maritimes /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp16"
- Auteurs similaires Desplaces Ernest Desplaces Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Desplaces Ernest" or dc.contributor adj "Desplaces Ernest")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 15/24
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6203096h/f15.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6203096h/f15.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6203096h/f15.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6203096h
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6203096h
Facebook
Twitter