Presse et revues
40 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-06-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 juin 1858 25 juin 1858
Description : 1858/06/25 (A3,N49). 1858/06/25 (A3,N49).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62030953
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 09/04/2012
330 L'ISTHME DE SUEZ, VENDREDI 25 JUIN.
question, n'a nullement cherché à empêcher un élan dont il
a vu, avec intérêt, au contraire, la manifestation non équi-
voque. En France, tout le monde est d'accord, et M. Disraeli
en est à coup sûr convaincu. Il aurait donc dû, pour la
dignité de son caractère et de sa haute position, se dispenser
d'introduire un aussi pitoyable argument dans une discussion,
à la vérité, dépourvue de toute franchise.
n L'Autriche a été aussi présentée comme hostile avec le
Sultan au projet de M. de Lesseps. C'est toujours la même
tactique sans bonne foi. On ne s'attendait pas à voir l'Autriche
rangée parmi les adversaires du projet, parce que chacun
sait l'immense intérêt de cette puissance à voir se réaliser
une œuvre dont elle retirerait de si grands avantages. L'Au-
triche est le plus avisé des gouvernements, et elle n'a pas l'ha-
bitude des grands sacrifices. Or l'avenir de son port de Trieste,
l'avenir de Venise, celui de son commerce nous garantissent
son adhésion à un projet qui compte parmi ses défenseurs
des hommes aussi importants que lord JohnRusselet MM. Gih-
son et Gladstone. La partie ne serait donc pas perdue en An-
gleterre. » L. MÉRY.
L'Écho de l'Aveyron, Rodez, le 8 juin, blâme très-vivement
le vote de la Chambre des Communes dans la séance du
1er juin. Cet article est signé : YIGROUX.
La Gazette de Lyon du 10 juin publie une note de M. le
colonel Duhamel, maire du 2e arrondissement de Lyon, sur
les débats du 1er juin dans le sein du Parlement anglais.
M. Duhamel pense que l'opposition de l'Angleterre ne doit
pas arrêter le reste de l'Europe.
VEcho de Vésone, Périgueux, le 12 juin, pense aussi que
les promoteurs du canal de Suez peuvent commencer les
travaux en Égypte sans attendre davantage. Le Vice-roi a le
droit de faire construire un canal tout aussi bien que, d'après
le conseil des Anglais, il a fait construire un chemin de fer.
Le Courrier de la Drôme, Valence, 13 juin, analyse la
lettre de M. Ferd. de Lesseps à M. Ch. Manby.
Un correspondant qui écrit de Cannes au Var fait une
brillante description de l'apparition de l'escadre de la Médi-
terranée dans les eaux de la Napoule, du golfe Jouan et de
Nice, pendant la dernière bourrasque de mistral.
Le correspondant de notre confrère fait ressortir avec un
légitime à-propos les avantages qu'offre le littoral, de l'Es-
térel à Nice, pour les évolutions de nos vaisseaux , lorsque
l'impétueux vent du nord-ouest désole les campagnes. Il en
tire cette conséquence que l'attention du gouvernement devrait
être plus spécialement fixée sur ce point du littoral, en pré-
sence des éventualités du percement de l'isthme de Suez.
On lit dans le Courrier de la Vienne, Poitiers, 8 juin :
u Il semblait que les études complémentaires, le temps, la
réflexion et le nouveau rapport de M. Ch. Dupin à l'Académie
des sciences, dussent modifier l'opinion de lord Palmerston et
de ses amis sur la canalisation de l'isthme de Suez.
Le Courrier de la Vienne reproduit ensuite des considérations
analogues à celles de quelques autres journaux des départements
sur le maintien de l'alliance anglo-française. Il lui semble que
la question du canal de Suez était une excellente occasion qu'il
fallait s'empresser de saisir dans l'intérêt de cette alliance si
nécessaire aux deux peuples.
Nous ne pouvons qu'approuver complétement les réflexions
pacifiques du Courrier de la Vienne. Il termine ainsi cet ar-
ticle, que nous voudrions pouvoir reproduire plus au long.
» Le cabinet Derby et plusieurs ministres ont formelle-
ment déclaré qu'ils envisageraient cette affaire au même point
de vue.
» On comprend difficilement, ainsi que le démontre le
Journal des Debats, que l'ouverture du canal de Suez puisse
préparer l'indépendance de l'Egypte, quand elle met ce pays
en communication directe et abrégée avec Constantinople. On
ne comprend pas davantage comment le canal de Suez pour-
rait créer un danger pour l'empire anglais de l'Inde, puisque,
s'il offrait des facilités de plus à l'attaque, il fournirait aussi
des facilités de plus à la défense. »
L'Océan, journal du droit national, Brest, 7 juin, analyse
la discussion du 1er juin dans la Chambre des Communes, et
reproduit en partie l'article du Journal des Débats.
On lit dans la correspondance parisienne du Mémorial de
la Loire, Saint-Étienne, 8 juin :
« M. de Lesseps est arrivé hier à Paris. La seconde partie
de son voyage a été moins dramatique et moins périlleuse que
la première. Quant à l'objet de sa présence ici, c'est toujours
la mise à bonne fin du gigantesque projet de la canalisation
de l'isthme de Suez. Je crois qu'il est curieux et utile en même
temps, à propos de l'opposition que fait à l'exécution de ce
projet le gouvernement anglais, de rappeler la conduite que
tint, vers 1851, ce même gouvernement, lorsqu'il s'agit de
l'établissement de la voie ferrée qui relie Suez à Alexandrie.
Le Sultan refusait le firman nécessaire pour l'exécution des
travaux; mais l'ambassadeur anglais à Constantinople, qui
était déjà lord Stratford Redcliffe, fit observer qu'aux termes
de l'acte de suzeraineté du Vice-roi d'Egypte, le gouvernement
égyptien avait le droit d'exécuter tous les travaux et chemins
qui pourraient concourir à la prospérité du pays. Lord Strat-
ford ajoutait qu'à défaut du consentement du Sultan, l'Angle-
terro n'hésiterait pas à appuyer le pacha d'Egypte "contre
toute tentative d'empêchement de la part du gouvernement
turc. Celui-ci se le tint pour dit, et la voie de fer fut com-
mencée et achevée.
» Ces précédents ne sont-ils pas la condamnation la plus
frappante des résistances actuelles du Sultan, résistances ap-
puyées par le gouvernement anglais au percement de l'isthme
de Suez? »
La France centrale, Blois, 8 juin, réfute, dans un article
très-vif signé Jullien, les arguments des adversaires du canal
de Suez, dans la séance du 1er juin, au Parlement anglais.
M. Léonce Roumain de la Rassaye exprime des opinions
toutes semblables et aussi énergiques dans le Messager de
l'Ouest, Rennes, 8 juin.
Voici comment l'Observateur, presse commerciale, Paris,
5 juin, apprécie le vote du Parlement anglais :
« La Chambre des Communes a repoussé, par une forte
majorité, la proposition de M. Roebuck, ayant pour but de
faire ceser l'opposition systématique du gouvernement à l'égard
du canal de l'isthme de Suez. D'après la haute influence qu'exer-
cent sur l'opinion publique quelques membres de la minorité
qui ont voté pour la motion, nous sommes en droit de con-
clure que la lumière se fera prochainement de l'autre côté de
la Manche, et que l'Angleterre, la France et l'Europe entière
concourront en commun à cette œuvre non moins civilisatrice
qu'éminemment utile. Le vote du Parlement anglais, loin de
nous décourager, nous donne la certitude de voir s'opérer pro-
chainement, dans les idées anglaises, un revirement sur cette
grave question. Déjà, si nous en croyons certains bruits, M. de
Lesseps, arrivé de Constantinople et partant demain pour
Londres, aurait obtenu le consentement tacite de la Porte, en
même temps que le Vice-roi d'Egypte aurait fait commencer
les travaux préparatoires ; on ajoute même que l'Angleterre
ne serait pas éloignée d'adopter une politique d'abstention.
question, n'a nullement cherché à empêcher un élan dont il
a vu, avec intérêt, au contraire, la manifestation non équi-
voque. En France, tout le monde est d'accord, et M. Disraeli
en est à coup sûr convaincu. Il aurait donc dû, pour la
dignité de son caractère et de sa haute position, se dispenser
d'introduire un aussi pitoyable argument dans une discussion,
à la vérité, dépourvue de toute franchise.
n L'Autriche a été aussi présentée comme hostile avec le
Sultan au projet de M. de Lesseps. C'est toujours la même
tactique sans bonne foi. On ne s'attendait pas à voir l'Autriche
rangée parmi les adversaires du projet, parce que chacun
sait l'immense intérêt de cette puissance à voir se réaliser
une œuvre dont elle retirerait de si grands avantages. L'Au-
triche est le plus avisé des gouvernements, et elle n'a pas l'ha-
bitude des grands sacrifices. Or l'avenir de son port de Trieste,
l'avenir de Venise, celui de son commerce nous garantissent
son adhésion à un projet qui compte parmi ses défenseurs
des hommes aussi importants que lord JohnRusselet MM. Gih-
son et Gladstone. La partie ne serait donc pas perdue en An-
gleterre. » L. MÉRY.
L'Écho de l'Aveyron, Rodez, le 8 juin, blâme très-vivement
le vote de la Chambre des Communes dans la séance du
1er juin. Cet article est signé : YIGROUX.
La Gazette de Lyon du 10 juin publie une note de M. le
colonel Duhamel, maire du 2e arrondissement de Lyon, sur
les débats du 1er juin dans le sein du Parlement anglais.
M. Duhamel pense que l'opposition de l'Angleterre ne doit
pas arrêter le reste de l'Europe.
VEcho de Vésone, Périgueux, le 12 juin, pense aussi que
les promoteurs du canal de Suez peuvent commencer les
travaux en Égypte sans attendre davantage. Le Vice-roi a le
droit de faire construire un canal tout aussi bien que, d'après
le conseil des Anglais, il a fait construire un chemin de fer.
Le Courrier de la Drôme, Valence, 13 juin, analyse la
lettre de M. Ferd. de Lesseps à M. Ch. Manby.
Un correspondant qui écrit de Cannes au Var fait une
brillante description de l'apparition de l'escadre de la Médi-
terranée dans les eaux de la Napoule, du golfe Jouan et de
Nice, pendant la dernière bourrasque de mistral.
Le correspondant de notre confrère fait ressortir avec un
légitime à-propos les avantages qu'offre le littoral, de l'Es-
térel à Nice, pour les évolutions de nos vaisseaux , lorsque
l'impétueux vent du nord-ouest désole les campagnes. Il en
tire cette conséquence que l'attention du gouvernement devrait
être plus spécialement fixée sur ce point du littoral, en pré-
sence des éventualités du percement de l'isthme de Suez.
On lit dans le Courrier de la Vienne, Poitiers, 8 juin :
u Il semblait que les études complémentaires, le temps, la
réflexion et le nouveau rapport de M. Ch. Dupin à l'Académie
des sciences, dussent modifier l'opinion de lord Palmerston et
de ses amis sur la canalisation de l'isthme de Suez.
Le Courrier de la Vienne reproduit ensuite des considérations
analogues à celles de quelques autres journaux des départements
sur le maintien de l'alliance anglo-française. Il lui semble que
la question du canal de Suez était une excellente occasion qu'il
fallait s'empresser de saisir dans l'intérêt de cette alliance si
nécessaire aux deux peuples.
Nous ne pouvons qu'approuver complétement les réflexions
pacifiques du Courrier de la Vienne. Il termine ainsi cet ar-
ticle, que nous voudrions pouvoir reproduire plus au long.
» Le cabinet Derby et plusieurs ministres ont formelle-
ment déclaré qu'ils envisageraient cette affaire au même point
de vue.
» On comprend difficilement, ainsi que le démontre le
Journal des Debats, que l'ouverture du canal de Suez puisse
préparer l'indépendance de l'Egypte, quand elle met ce pays
en communication directe et abrégée avec Constantinople. On
ne comprend pas davantage comment le canal de Suez pour-
rait créer un danger pour l'empire anglais de l'Inde, puisque,
s'il offrait des facilités de plus à l'attaque, il fournirait aussi
des facilités de plus à la défense. »
L'Océan, journal du droit national, Brest, 7 juin, analyse
la discussion du 1er juin dans la Chambre des Communes, et
reproduit en partie l'article du Journal des Débats.
On lit dans la correspondance parisienne du Mémorial de
la Loire, Saint-Étienne, 8 juin :
« M. de Lesseps est arrivé hier à Paris. La seconde partie
de son voyage a été moins dramatique et moins périlleuse que
la première. Quant à l'objet de sa présence ici, c'est toujours
la mise à bonne fin du gigantesque projet de la canalisation
de l'isthme de Suez. Je crois qu'il est curieux et utile en même
temps, à propos de l'opposition que fait à l'exécution de ce
projet le gouvernement anglais, de rappeler la conduite que
tint, vers 1851, ce même gouvernement, lorsqu'il s'agit de
l'établissement de la voie ferrée qui relie Suez à Alexandrie.
Le Sultan refusait le firman nécessaire pour l'exécution des
travaux; mais l'ambassadeur anglais à Constantinople, qui
était déjà lord Stratford Redcliffe, fit observer qu'aux termes
de l'acte de suzeraineté du Vice-roi d'Egypte, le gouvernement
égyptien avait le droit d'exécuter tous les travaux et chemins
qui pourraient concourir à la prospérité du pays. Lord Strat-
ford ajoutait qu'à défaut du consentement du Sultan, l'Angle-
terro n'hésiterait pas à appuyer le pacha d'Egypte "contre
toute tentative d'empêchement de la part du gouvernement
turc. Celui-ci se le tint pour dit, et la voie de fer fut com-
mencée et achevée.
» Ces précédents ne sont-ils pas la condamnation la plus
frappante des résistances actuelles du Sultan, résistances ap-
puyées par le gouvernement anglais au percement de l'isthme
de Suez? »
La France centrale, Blois, 8 juin, réfute, dans un article
très-vif signé Jullien, les arguments des adversaires du canal
de Suez, dans la séance du 1er juin, au Parlement anglais.
M. Léonce Roumain de la Rassaye exprime des opinions
toutes semblables et aussi énergiques dans le Messager de
l'Ouest, Rennes, 8 juin.
Voici comment l'Observateur, presse commerciale, Paris,
5 juin, apprécie le vote du Parlement anglais :
« La Chambre des Communes a repoussé, par une forte
majorité, la proposition de M. Roebuck, ayant pour but de
faire ceser l'opposition systématique du gouvernement à l'égard
du canal de l'isthme de Suez. D'après la haute influence qu'exer-
cent sur l'opinion publique quelques membres de la minorité
qui ont voté pour la motion, nous sommes en droit de con-
clure que la lumière se fera prochainement de l'autre côté de
la Manche, et que l'Angleterre, la France et l'Europe entière
concourront en commun à cette œuvre non moins civilisatrice
qu'éminemment utile. Le vote du Parlement anglais, loin de
nous décourager, nous donne la certitude de voir s'opérer pro-
chainement, dans les idées anglaises, un revirement sur cette
grave question. Déjà, si nous en croyons certains bruits, M. de
Lesseps, arrivé de Constantinople et partant demain pour
Londres, aurait obtenu le consentement tacite de la Porte, en
même temps que le Vice-roi d'Egypte aurait fait commencer
les travaux préparatoires ; on ajoute même que l'Angleterre
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