Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-06-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 juin 1858 10 juin 1858
Description : 1858/06/10 (A3,N48). 1858/06/10 (A3,N48).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203094p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/10/2012
296 L'ISTHME DE SUEZ. JEUDI 10 JUIN.
avec la Chine nous réveille brusquement en nous faisant
comprendre que les choses qui se passent à la plus grande
distance sont très-souvent de l'intélèt le plus proche, et que
nous ne pouvons assurer notre prospérité intérieure qu'en
prenant soin de ce qui nous concerne au dehors. C'est avec
raison qu'un homme d'Etat fort expérimenté a dit que nous
dépendons du commerce plus que toute autre grande nation,
pour le travail de notre population, la prospérité et le pou-
voir matériel que nous possédons comme nation. Ainsi, si
l'on peut démontrer que la Chine, par rapport à son impor-
tance commerciale pour nous, se trouve au premier rang de'
toutes les nations, il est prouvé aussi que nous ne pouvons
prêter trop d'attention à l'amélioration de nos relations qui
dépendent en grande partie de l'issue des événements ac-
tuels. Citons des faits.
» En 1850, la valeur totale des importations anglaises s'est
élevée à 129,517,568 liv. st., et celle des exportations à
82,526,509 liv. st., distribuées ainsi qu'il suit sur les princi-
paux pays :
mrOBTATIONS EXPORTATIONS
provenant de pays du TOTAL.
élraogen. Royaome-Uoi.
1° États - Unis (y compris la Hv. It. liv. t. liv. Il.
Callforuie)..,.,. 36,047,773 21,307,995 57,355,768
2° France (Algérie et colonies). 10,386,522 6,462,083 16,848,005
3° Vi¡ks allséaIÎ'Ilies. 5,302,739 10, 13 1, 8 13 15,437,552
4° Hollande (et colonies). 7,433,442 r..,72S,2:;3' 13,161,695
5° Chine (avec Hong-kong ).. 9,421,648 2,226,123 11,647,771
6° I:ussie.,.,.,. 9,999,579 1,562,345 11,561,924
7° Espagne (et colonies) 7,340,091 3,887,005 11,227,096
80 Prusse.,. 4,534,815 933,715 5,468,530
La Chine occupe ici la cinquième place; mais le commerce
d'importation de Chine est en voie de progrès rapide, et si
l'on avait pris les chiffres de 1857, la Chine aurait eu la
deuxième place par rapport au total du mouvement commer-
cial. En 1857, il a été importé de Chine 9,398,911 livres de
soie, d'une valeur de 9,20 i,517 liv. st., et 86,200,414 livres
de thé, valant 5,123,080 liv. st., ce qui fait un total de
14,326,597 liv. st. à l'importation, contre 2 millions de liv.
, st. à l'exportation.
m Considérons maintenant les pays au point de vue de
l'importation de matières premières pour l'industrie, et d'ar-
ticles de luxe devenus des articles de nécessité. Il faut certai-
nement accorder la première place aux Etats-Unis, à cause
des 780,040,016 livres de coton qu'ils ont fournies sur un
total de 1,023,826,528 livres consomméei par les fabriques
anglaises. C'est de cette industrie que dépend le plus grand
nombre d'existences, et l'article le plus important de notre
commerce. Sans vouloir attribuer à la Chine une égale im-
portance, il faut néanmoins rappeler qu'elle envoie tous les ans
8 à 10 milliorts de livres de soie, valant vingt fois plus qu'une
semblable quantité de coton et formant une provision extrê-
mement considérable pour une autre industrie, qui n'est infé-
rieure, au point de vue national, qu'aux seules industries
du coton et des métaux.
» Nous avons encore un mot à dire sur le thé, et, par
contre, des vins de France et du tabac d'Amérique ou des co-
lonies espagnoles, et tombant sous la même catégorie d'arti-
cles de luxe d'un usage très - général. C'est encore le thé
qui, de ces trois produits, est le plus généralement con-
sommé; et en Angleterre la non-importation de celle feuille
précieuse serait une véritable calamité pour toutes les familles,
Mais si de plus nous tenons compte des 8 millions de livres
sterling de produits anglu-indiens envoyés en Chine, et de
13,080,662 liv. st. de produits anglais et irlandais exportés
du Royaume-Uni dans nos possessions indiennes, exporta-
tions essentiellement provoquées et payées par le commerce
de la Chine, la distance entre la Chine et ses rivaux les Etats-
Unis diminue considérablement.
» Passons maintenant à la question, drs revenus. Ici la
Chine dépasse les États-Unis autant qu'elle est dépassée par
eux au point de vue commercial. La quantité de thé entrée
pour la consommation intérieure s'est élevée, en 1857, à
67,071,187 livres, qui ont payé, pour droit d'entrée, une
somme de 5,868,728 liv. st., à laquelle il faut encore ajouter
un revenu net de 3,030,513 liv. st., perçu sur l'opium par le
gouvernement de l'Inde. En tenant compte de la soie, des
drogues, etc., le revenu total prélevé sur les articles de Chine
s'élève à près de 9 millions de liv. st. Après la Chine vien-
nent les États-Unis avec 3,774,579 liv. st. pour les droits
imposés au tabac, dont le total perçu sur toutes les prove-
nances s'élève à 5,210,106 liv. st., et ensuite la France avec
environ 2 millions de liv. st. pour les vins, les eaux-de-vie,
des articles de luxe et autres marchandises.
a Enfin le commerce de Chine a ce caractère tout particu-
lier, c'est que l'on ne peut obtenir nulle autre part la mar-
chandise d'importation la plus considérable, le thé, tandis
qu'il y a beaucoup de pays qui produisent le vin et le tabac.
» Les résultats de cet aperçu peuvent être résumés en quel-
ques mots. En comprenant le commerce de l'Inde anglaise
avec la Chine et la Grande-Bretagne, et le commerce direct
entre la Chine et l'Angleterre, la Chine se place immédiate-
ment après les États-Unis par rapport à la valeur et à I impor-
tance de son commerce. La Chine, considérée à part de l'Inde,
ne consomme, il est vrai, qu'une petite quantité de nos pro-
duits, tandis que les Etats-Unis sont notre plus fort con-
sommateur. Mais, comparée à tout autre pays étranger, la
Chine a le plus grand commerce; deux ou trois pays seule-
ment approchent de la même somme. Notre commerce avec
la Russie est peut-être le plus important après celui de la
Chine ; ce pays nous fournit de larges provisions de matières
premières; mais, comme la Chine, il prend comparativement
peu de nos produits, et en outre ne contribue pas fortement
aux revenus de la douane. Par rapport à ces derniers, la
Chine a incontestablement le pas sur les autres pays, ainsi
que, par suite de cette circonstance, elle est l'unique source
d'un des plus importants articles de consommation univer-
selle. »
Ces vues, toutes générales qu'elles sont, offrent le
plus grand intérêt, et bien qu'elles soient exclusivement
anglaises, elles nous montrent la place que la Chine tient
déjà dans le commerce des nations, et la place bien plus
considérable encore qu'elle y tiendra bientôt. L'auteur
que nous venons de citer envisage la question qu'il traite
sous le point de vue commercial.. C'est aussi de cette
façon que nous devons l'étudier en ce qui regarde spé-
cialement le canal de Suez. Mais cette immense question
a bien d'autres faces que nous ne manquerons pas non
plus d'étudier bientôt en citant d'autres passages de cette
brochure remarquable.
G. WAGENER.
Le Gérant, ERNEST DESPLACES.
Ptaw. TYPCCRAPHIK PB HENRI PLON, IMPRIMEUR DB LBUPBBBUR, RUII GARANCIÈBE, 8.
avec la Chine nous réveille brusquement en nous faisant
comprendre que les choses qui se passent à la plus grande
distance sont très-souvent de l'intélèt le plus proche, et que
nous ne pouvons assurer notre prospérité intérieure qu'en
prenant soin de ce qui nous concerne au dehors. C'est avec
raison qu'un homme d'Etat fort expérimenté a dit que nous
dépendons du commerce plus que toute autre grande nation,
pour le travail de notre population, la prospérité et le pou-
voir matériel que nous possédons comme nation. Ainsi, si
l'on peut démontrer que la Chine, par rapport à son impor-
tance commerciale pour nous, se trouve au premier rang de'
toutes les nations, il est prouvé aussi que nous ne pouvons
prêter trop d'attention à l'amélioration de nos relations qui
dépendent en grande partie de l'issue des événements ac-
tuels. Citons des faits.
» En 1850, la valeur totale des importations anglaises s'est
élevée à 129,517,568 liv. st., et celle des exportations à
82,526,509 liv. st., distribuées ainsi qu'il suit sur les princi-
paux pays :
mrOBTATIONS EXPORTATIONS
provenant de pays du TOTAL.
élraogen. Royaome-Uoi.
1° États - Unis (y compris la Hv. It. liv. t. liv. Il.
Callforuie)..,.,. 36,047,773 21,307,995 57,355,768
2° France (Algérie et colonies). 10,386,522 6,462,083 16,848,005
3° Vi¡ks allséaIÎ'Ilies. 5,302,739 10, 13 1, 8 13 15,437,552
4° Hollande (et colonies). 7,433,442 r..,72S,2:;3' 13,161,695
5° Chine (avec Hong-kong ).. 9,421,648 2,226,123 11,647,771
6° I:ussie.,.,.,. 9,999,579 1,562,345 11,561,924
7° Espagne (et colonies) 7,340,091 3,887,005 11,227,096
80 Prusse.,. 4,534,815 933,715 5,468,530
La Chine occupe ici la cinquième place; mais le commerce
d'importation de Chine est en voie de progrès rapide, et si
l'on avait pris les chiffres de 1857, la Chine aurait eu la
deuxième place par rapport au total du mouvement commer-
cial. En 1857, il a été importé de Chine 9,398,911 livres de
soie, d'une valeur de 9,20 i,517 liv. st., et 86,200,414 livres
de thé, valant 5,123,080 liv. st., ce qui fait un total de
14,326,597 liv. st. à l'importation, contre 2 millions de liv.
, st. à l'exportation.
m Considérons maintenant les pays au point de vue de
l'importation de matières premières pour l'industrie, et d'ar-
ticles de luxe devenus des articles de nécessité. Il faut certai-
nement accorder la première place aux Etats-Unis, à cause
des 780,040,016 livres de coton qu'ils ont fournies sur un
total de 1,023,826,528 livres consomméei par les fabriques
anglaises. C'est de cette industrie que dépend le plus grand
nombre d'existences, et l'article le plus important de notre
commerce. Sans vouloir attribuer à la Chine une égale im-
portance, il faut néanmoins rappeler qu'elle envoie tous les ans
8 à 10 milliorts de livres de soie, valant vingt fois plus qu'une
semblable quantité de coton et formant une provision extrê-
mement considérable pour une autre industrie, qui n'est infé-
rieure, au point de vue national, qu'aux seules industries
du coton et des métaux.
» Nous avons encore un mot à dire sur le thé, et, par
contre, des vins de France et du tabac d'Amérique ou des co-
lonies espagnoles, et tombant sous la même catégorie d'arti-
cles de luxe d'un usage très - général. C'est encore le thé
qui, de ces trois produits, est le plus généralement con-
sommé; et en Angleterre la non-importation de celle feuille
précieuse serait une véritable calamité pour toutes les familles,
Mais si de plus nous tenons compte des 8 millions de livres
sterling de produits anglu-indiens envoyés en Chine, et de
13,080,662 liv. st. de produits anglais et irlandais exportés
du Royaume-Uni dans nos possessions indiennes, exporta-
tions essentiellement provoquées et payées par le commerce
de la Chine, la distance entre la Chine et ses rivaux les Etats-
Unis diminue considérablement.
» Passons maintenant à la question, drs revenus. Ici la
Chine dépasse les États-Unis autant qu'elle est dépassée par
eux au point de vue commercial. La quantité de thé entrée
pour la consommation intérieure s'est élevée, en 1857, à
67,071,187 livres, qui ont payé, pour droit d'entrée, une
somme de 5,868,728 liv. st., à laquelle il faut encore ajouter
un revenu net de 3,030,513 liv. st., perçu sur l'opium par le
gouvernement de l'Inde. En tenant compte de la soie, des
drogues, etc., le revenu total prélevé sur les articles de Chine
s'élève à près de 9 millions de liv. st. Après la Chine vien-
nent les États-Unis avec 3,774,579 liv. st. pour les droits
imposés au tabac, dont le total perçu sur toutes les prove-
nances s'élève à 5,210,106 liv. st., et ensuite la France avec
environ 2 millions de liv. st. pour les vins, les eaux-de-vie,
des articles de luxe et autres marchandises.
a Enfin le commerce de Chine a ce caractère tout particu-
lier, c'est que l'on ne peut obtenir nulle autre part la mar-
chandise d'importation la plus considérable, le thé, tandis
qu'il y a beaucoup de pays qui produisent le vin et le tabac.
» Les résultats de cet aperçu peuvent être résumés en quel-
ques mots. En comprenant le commerce de l'Inde anglaise
avec la Chine et la Grande-Bretagne, et le commerce direct
entre la Chine et l'Angleterre, la Chine se place immédiate-
ment après les États-Unis par rapport à la valeur et à I impor-
tance de son commerce. La Chine, considérée à part de l'Inde,
ne consomme, il est vrai, qu'une petite quantité de nos pro-
duits, tandis que les Etats-Unis sont notre plus fort con-
sommateur. Mais, comparée à tout autre pays étranger, la
Chine a le plus grand commerce; deux ou trois pays seule-
ment approchent de la même somme. Notre commerce avec
la Russie est peut-être le plus important après celui de la
Chine ; ce pays nous fournit de larges provisions de matières
premières; mais, comme la Chine, il prend comparativement
peu de nos produits, et en outre ne contribue pas fortement
aux revenus de la douane. Par rapport à ces derniers, la
Chine a incontestablement le pas sur les autres pays, ainsi
que, par suite de cette circonstance, elle est l'unique source
d'un des plus importants articles de consommation univer-
selle. »
Ces vues, toutes générales qu'elles sont, offrent le
plus grand intérêt, et bien qu'elles soient exclusivement
anglaises, elles nous montrent la place que la Chine tient
déjà dans le commerce des nations, et la place bien plus
considérable encore qu'elle y tiendra bientôt. L'auteur
que nous venons de citer envisage la question qu'il traite
sous le point de vue commercial.. C'est aussi de cette
façon que nous devons l'étudier en ce qui regarde spé-
cialement le canal de Suez. Mais cette immense question
a bien d'autres faces que nous ne manquerons pas non
plus d'étudier bientôt en citant d'autres passages de cette
brochure remarquable.
G. WAGENER.
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