Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-06-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 juin 1858 25 juin 1858
Description : 1858/06/25 (A3,N49). 1858/06/25 (A3,N49).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62030953
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 09/04/2012
310 L'ISTHME DE SUEZ, VENDREDI 25 JUIN.
ment le commerce et la civilisation de l'humanité. Il y aurait
quelque consolation à croire que les hommes politiques du
continent ne se contenteront pas de prendre simplement note
des résultats du vote, mais qu'ils liront aussi les discussions.
S'ils font cette lecture, ils arriveront probablement à la con-
clusion que la majorité est en grande partie composée de ceux
qui trouvent plus facile de voter que de réfléchir sur de telles
questions, et que, malgré le poids des chiffres, d'un côté, la
supériorité de l'argumentation et de l'autorité se trouve de
l'autre côté. »
Il est difficile, comme on peut le voir, de trouver un
langage plus loyal, plus ferme et plus sensé. Le Daily-
News tient à honneur de protester, toutes les fois que
l'occasion s'en présente, contre les passions aveugles qui
s'opposent à la grande œuvre du canal de Suez. Il
nous a donné bien des fois des preuves de sa sympathie;
mais jamais il n'a élevé la voix avec plus d'autorité et
de raison.
Notis recommandons particulièrement à nos lecteurs
la fin de cet excellent article. Notre appréciation de la
discussion qui vient d'avoir lieu dans la Chambre des
Communes pourrait être suspecte quoique très-sincère;
on passe en général pour mauvais juge dans sa propre
cause. Mais on écoutera le Daily-News, quand il déclare
que cette discussion si sérieuse et si ardente a été tout
en notre faveur. C'est là ce qui doit nous donner bon
espoir; et précisément parce que nos amis ont eu tous
les avantages du débat, sauf le vote, nous penserions
peut-être un peu différemment du Daily-News, qui
semble voir dans le vote du Parlement une sanction don-
née à la politique de lord Palmerston. D'après nos lettres
de Londres, nous serions plutôt portés à croire que la
Chambre n'a pas voulu s'engager ni dans un sens, ni
dans l'autre. Il paraît que c'est ainsi que M. Disraeli a
présenté la question à ses partisans ; et c'est à l'aide de
cette échappatoire qu'il les a déterminés à donner leur
voix contre la motion de M. Roebuck.
On peut donc avoir la ferme assurance que le vote
de la Chambre des Communes n'a rien de définitif; et
on ne doit pas faire de doute que, dans un débat nou-
veau, le nombre de nos défenseurs dans le Parlement
ne s'accroisse d'une manière considérable. Le Daily-
News aidera puissamment aux conversions par des
articles du genre de celui que nous venons de citer.
G. WAGENER.
Nous trouvons dans le Daily-News du 8 juin quelques
observations sévères sur la politique orientale de lord
Palmerston, que le journal anglais appelle une « mono-
manie » du noble lord.
« Dans toutes les questions qui concernent l'Orient, dit le
Daily-News, lord Palmerston considère la France comme
l'ennemie de l'Angleterre; suivant lui, la France aurait jeté
des vues ambitieuses sur l'Egypte, elle aurait prêté ses ingé-
nieurs pour fortifier la côte, elle aurait mis en avant le projet
de M. de Lesseps pour empêcher des armées turques d'entrer
en Egypte; et tout cèla n'aurait été fait que pour couper les
communications anglaises avec l'Inde. Nous sommes tellement
persuadés de la fausseté de cette manière de voir, que nous ne
pouvons attribuer la persistance du noble lord qu'à une mo-
nomanie ou à une de ces aberrations de l'intelligence qui a
déjà été remarquée dans des débats antérieurs.
» L'Empereur des Français a été jusqu'ici parfaitement
fidèle à l'alliance avec l'Angleterre, et n'a jamais appuyé,
nous en sommes certains, un de ces nombreux projets mis eu
avant pour détruire l'empire turc. Quant à l'Egypte, l'Empe-
reur des Français est un homme politique trop sensé et trop
prudent pour donner cette direction à l'ambition française.
L'Egypte est essentiellement un pays qui forme un point de
transit; toute puissance qui chercherait à s'en emparer trou-
verait immédiatement toutes les autres puissances réunies
contre elle. C'est donc un mélange très-gratuit de calomnies
et de déraison, que de penser que les Français, et surtout
l'Empereur actuel, pourraient conquérir l'Egypte. Elle est
gardée par la jalousie mutuelle de toutes les puissances euro-
péennes. Elle est bien mieux entre les mains qui la tiennent
actuellement par traité et avec la sanction de l'Europe, que
dans toutes autres mains. Elle est tributaire de la Turquie;
mais sous tous les autres rapports, elle est indépendante du
Sultan. L'idée que, si l'Europe ne pouvait maintenir l'Egypte
indépendante des différentes puissances, la Turquie pourrait
le faire, est une autre face de ce que nous appelons la « mo-
nomanie » de lord Palmerston; car, quelles qu'aient été et
soient encore les chances pour l'Egypte de faire des conquêtes,
il n'y en aura certes jamais pour les Turcs de reconquérir
l'Egypte.
» Ainsi donc l'argument que la France avait inventé le pro-
jet du canal pour élever une barrière contre des armées tur-
ques, est quelque chose de si ridicule et de si absurde, que
même un musulman ne saurait conserver son sérieux et sa
gravité s'il entendait parler de cette billevesée. »
On voit quelle est la pensée du Daily-News ; nous
l'approuvons complétement dans les passages que nous
venons de citer. Seulement la rivalité dont on parle aussi
entre le chemin de fer égyptien et le canal de Suez n'exisle
point, du moins de la part des promoteurs du canal. Ils
savent très-bien que le chemin de fer a son utilité spé-
ciale tout comme le canal aura la sienne, et ils ont ap-
plaudi à la résolution de S. A. le Vice-roi qui a décrété
l'achèvement du chemin de fer du Caire à Suez en même
temps qu'il décrétait le canal maritime.
G. WAGENER.
JUGEMENT DE LA PRESSE EUROPÉENNE
SUR LA DISCUSSION DE LA MOTION DE M. ROEBUCK.
Nous venons de donner plus haut des articles de
journaux anglais sur la discussion du 1er juin. Nous
croyons devoir donner à la suite quelques articles des
journaux du continent, sans préjudice de ce que contien-
dra notre revue ordinaire de la Presse. Notre cause a sus-
cité de nouveau, dans cette grave occasion, les témoi-
gnages de sympathie auxquels nous sommes habitués
de la part de nos confrères de l'Europe, de Paris et des
départements. Ces manifestations nous sont bien pré-
cieuses, et nous pouvons à bon droit nous en montrer
aussi fiers que reconnaissants.
Le Journal des Débats du 4 juin apprécie dans
ment le commerce et la civilisation de l'humanité. Il y aurait
quelque consolation à croire que les hommes politiques du
continent ne se contenteront pas de prendre simplement note
des résultats du vote, mais qu'ils liront aussi les discussions.
S'ils font cette lecture, ils arriveront probablement à la con-
clusion que la majorité est en grande partie composée de ceux
qui trouvent plus facile de voter que de réfléchir sur de telles
questions, et que, malgré le poids des chiffres, d'un côté, la
supériorité de l'argumentation et de l'autorité se trouve de
l'autre côté. »
Il est difficile, comme on peut le voir, de trouver un
langage plus loyal, plus ferme et plus sensé. Le Daily-
News tient à honneur de protester, toutes les fois que
l'occasion s'en présente, contre les passions aveugles qui
s'opposent à la grande œuvre du canal de Suez. Il
nous a donné bien des fois des preuves de sa sympathie;
mais jamais il n'a élevé la voix avec plus d'autorité et
de raison.
Notis recommandons particulièrement à nos lecteurs
la fin de cet excellent article. Notre appréciation de la
discussion qui vient d'avoir lieu dans la Chambre des
Communes pourrait être suspecte quoique très-sincère;
on passe en général pour mauvais juge dans sa propre
cause. Mais on écoutera le Daily-News, quand il déclare
que cette discussion si sérieuse et si ardente a été tout
en notre faveur. C'est là ce qui doit nous donner bon
espoir; et précisément parce que nos amis ont eu tous
les avantages du débat, sauf le vote, nous penserions
peut-être un peu différemment du Daily-News, qui
semble voir dans le vote du Parlement une sanction don-
née à la politique de lord Palmerston. D'après nos lettres
de Londres, nous serions plutôt portés à croire que la
Chambre n'a pas voulu s'engager ni dans un sens, ni
dans l'autre. Il paraît que c'est ainsi que M. Disraeli a
présenté la question à ses partisans ; et c'est à l'aide de
cette échappatoire qu'il les a déterminés à donner leur
voix contre la motion de M. Roebuck.
On peut donc avoir la ferme assurance que le vote
de la Chambre des Communes n'a rien de définitif; et
on ne doit pas faire de doute que, dans un débat nou-
veau, le nombre de nos défenseurs dans le Parlement
ne s'accroisse d'une manière considérable. Le Daily-
News aidera puissamment aux conversions par des
articles du genre de celui que nous venons de citer.
G. WAGENER.
Nous trouvons dans le Daily-News du 8 juin quelques
observations sévères sur la politique orientale de lord
Palmerston, que le journal anglais appelle une « mono-
manie » du noble lord.
« Dans toutes les questions qui concernent l'Orient, dit le
Daily-News, lord Palmerston considère la France comme
l'ennemie de l'Angleterre; suivant lui, la France aurait jeté
des vues ambitieuses sur l'Egypte, elle aurait prêté ses ingé-
nieurs pour fortifier la côte, elle aurait mis en avant le projet
de M. de Lesseps pour empêcher des armées turques d'entrer
en Egypte; et tout cèla n'aurait été fait que pour couper les
communications anglaises avec l'Inde. Nous sommes tellement
persuadés de la fausseté de cette manière de voir, que nous ne
pouvons attribuer la persistance du noble lord qu'à une mo-
nomanie ou à une de ces aberrations de l'intelligence qui a
déjà été remarquée dans des débats antérieurs.
» L'Empereur des Français a été jusqu'ici parfaitement
fidèle à l'alliance avec l'Angleterre, et n'a jamais appuyé,
nous en sommes certains, un de ces nombreux projets mis eu
avant pour détruire l'empire turc. Quant à l'Egypte, l'Empe-
reur des Français est un homme politique trop sensé et trop
prudent pour donner cette direction à l'ambition française.
L'Egypte est essentiellement un pays qui forme un point de
transit; toute puissance qui chercherait à s'en emparer trou-
verait immédiatement toutes les autres puissances réunies
contre elle. C'est donc un mélange très-gratuit de calomnies
et de déraison, que de penser que les Français, et surtout
l'Empereur actuel, pourraient conquérir l'Egypte. Elle est
gardée par la jalousie mutuelle de toutes les puissances euro-
péennes. Elle est bien mieux entre les mains qui la tiennent
actuellement par traité et avec la sanction de l'Europe, que
dans toutes autres mains. Elle est tributaire de la Turquie;
mais sous tous les autres rapports, elle est indépendante du
Sultan. L'idée que, si l'Europe ne pouvait maintenir l'Egypte
indépendante des différentes puissances, la Turquie pourrait
le faire, est une autre face de ce que nous appelons la « mo-
nomanie » de lord Palmerston; car, quelles qu'aient été et
soient encore les chances pour l'Egypte de faire des conquêtes,
il n'y en aura certes jamais pour les Turcs de reconquérir
l'Egypte.
» Ainsi donc l'argument que la France avait inventé le pro-
jet du canal pour élever une barrière contre des armées tur-
ques, est quelque chose de si ridicule et de si absurde, que
même un musulman ne saurait conserver son sérieux et sa
gravité s'il entendait parler de cette billevesée. »
On voit quelle est la pensée du Daily-News ; nous
l'approuvons complétement dans les passages que nous
venons de citer. Seulement la rivalité dont on parle aussi
entre le chemin de fer égyptien et le canal de Suez n'exisle
point, du moins de la part des promoteurs du canal. Ils
savent très-bien que le chemin de fer a son utilité spé-
ciale tout comme le canal aura la sienne, et ils ont ap-
plaudi à la résolution de S. A. le Vice-roi qui a décrété
l'achèvement du chemin de fer du Caire à Suez en même
temps qu'il décrétait le canal maritime.
G. WAGENER.
JUGEMENT DE LA PRESSE EUROPÉENNE
SUR LA DISCUSSION DE LA MOTION DE M. ROEBUCK.
Nous venons de donner plus haut des articles de
journaux anglais sur la discussion du 1er juin. Nous
croyons devoir donner à la suite quelques articles des
journaux du continent, sans préjudice de ce que contien-
dra notre revue ordinaire de la Presse. Notre cause a sus-
cité de nouveau, dans cette grave occasion, les témoi-
gnages de sympathie auxquels nous sommes habitués
de la part de nos confrères de l'Europe, de Paris et des
départements. Ces manifestations nous sont bien pré-
cieuses, et nous pouvons à bon droit nous en montrer
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