Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-05-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 mai 1858 25 mai 1858
Description : 1858/05/25 (A3,N47). 1858/05/25 (A3,N47).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62030938
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/10/2012
254 L'ISTHME DE SUEZ, MARDI 25 MAI.
de Canton, on tie pense pas à acquérir de nouveaux ter-
ritoires en Chine. Enfin le Times termine son article ainsi
qu'il suit :
a Nous doutons fort qu'une nouvelle conquête ou acquisition,
dans quelque partie du monde que ce soit, puisse être réelle-
ment populaire parmi nous. La seule mention d'une expé-
dition vers l'Affshanislan est déjà quelque chose d'alarmant,
et tout ce que l'on a pensé du Pégu pendant les derniers
troubles, c'est qu'il a été étonnant que nous n'y ayons pas
ouvert de marché. Si l'occupation de Périm pouvait réelle-
ment avoir été considérée comme une acquisition de terri-
toire, elle aurait probablement provoqué quelque reproche
violent; on n'y a pas fait attention, uniquement parce que
cette île était tout à fait inconnue. Des stations bien plus im-
portantes n'attirent même que peu d'attention. Des correspon-
dants nous écrivent d'Aden, et demandent si l'Angleterre
connaît réellement la position ou la situation de cet établisse-
ment. Nous craignons d'être obligés de répondre que la
question n'intéresse que fort peu de personnes. La vérité est
que nous regardons seulement les résultats, et que nous vou-
drions bien nous les assurer par la voie qui implique le
moins d'obligations possible. Nous ne cherchons pas CI de
l'influence » ni en Egypte, ni en Abyssinie, Nubie ou Tom-
bouctou. Ce qu'il nous faut, c'est d'avoir le passage le plus
facile de la Méditerranée à la mer Rouge et de la mer Rouge
dans l'Inde. Les lecteurs attentifs des dernières discussions
ont vu clairement que l'Inde elle-même n'est plus considérée
par tous les pays comme une perle de grande valeur. Si elle
n'était pas à nous, nous ne chercherions probablement pas
à la conquérir; mais comme nous l'avons eue, et que nous y
sommes établis, nous devons accomplir notre devoir envers
ses populations. Cette position, plutôt que l'évidenle impossi-
bilité de nous retirer, a été le diapason des arguments de la
nation. Nous ne pourrions pas abandonner l'Inde à l'anarchie
et à la ruine. Nous devons accomplir notre mission ; avec
quelle récompense et quel profit, le temps seul pourra le faire
voir. Tel est le vrai tableau de la domination anglaise dans
l'OMent. Il
N'est-il pas curieux que le Times, qui naguère attaquait
si violemment le canal de Suez, en soit encore à deman-
der le passage le plus facile de la Méditerranée dans la
mer Rouge? Le passage le plus facile, c'est trop évi-
demment le canal maritime qui doit unir les deux mers
et permettre aux navires de passer de l'une dans l'autre,
sans les embarras de deux transbordements à Alexandrie
et à Suez. Rien n'est plus clair. Mais le Times se ferme
les yeux pour ne point voir; ou plutôt il voit si bien qu'il
demande précisément ce qu'on lui offre. Par malheur,
le concessionnaire du canal de Suez est Français; et le
Times, avec une passion peu honorable, qu'il prend
pour du patriotisme, préfère inj urier le projet qui résout
le problème plutôt que de le soutenir et d'en hâter la
réalisation. Mais la force des choses est telle que le Times
lui:même est obligé de la reconnaître. Seulement il ne
s'aperçoit pas de sa méprise et de la contradiction étrange
où il tombe. De deux choses l'une : qu'il se contente du
passage actuel tout insuffisant qu'il est, ou qu'il cesse
d'attaquer le canal maritime qui permettra, comme il le
désire, de passer sans peine de la Méditerranée dans la
mer Rouge.
G. WAGENEU.
LES ANGLAIS A BORNÉO.
Ainsi que nous le prévoyions dans notre dernier nu-
méro, la visite de sir James Brooke, radja de Sarawak ,
en Angleterre, n'a pas tardé à porter ses fruits. Nous em-
pruntons au Manchester Guardian du 29 avril le récit
des résultats qu'a produits cette visite.
A l'occasion du banquet offert à sir James Brooke par
les commerçants de Manchester, il a été résolu d'adres-
ser au Parlement une pétition afin de l'inviter à prendre
des arrangements avec sir James Brooke pour la cession
de ses droits sur Sarawak, et pour la consolidation de
l'influence anglaise dans ce pays. Voici le texte de la pé-
tition signée par le maire de Manchester et un grand
nombre de commerçants et d'industriels :
« Vos pétitionnaires soussignés ont un grand intérêt au dé-
veloppement du commerce extérieur de l Angleterre. C'est
une condition essentielle du progrès de ce commerce que la
confiance publique soit fortifiée partout. En cherchant de nou*
veaux débouchés pour notre commerce et en ouvrant de nou-
veaux marchés pour nos industries, il faut que la vie et la
propriété des sujets anglais qui y prennent part soient garan-
ties, et leurs droits, protégés contre toute agression par l'appui
du gouvernement de leur patrie. Les dépendances de ia Com-
pagnie des Indes dans les mers de l'Inde et de la Chine, sont
d'une extrême imporlaye pour le commerce anglais, et c'est
le principal devoir du gouvernement de prendre dans ces mers
éloignées une position qui établisse une surveillance efficace de
la navigation et garantisse le libre mouvement de nos navires.
Il manque encore un anneau à-la chaîne de l'influence anglaise
dans ces régions. La position désirée peut être trouvée dans le
territoire de la côte nord-ouest de Bornéo, actuellement sou-
mis au radja de Sarawak. L'énergie, l'esprit d'entreprise et la
rare habileté administrative du souverain, sujet anglais, ont
conquis cette importante position pour J'avanlage de 1 Angle-
terre, si elle consent à s'en servir. Avec la côte nord-ouest de
Bornéo, placée sous le contrôle direct.de la Couronne, l'An-
- gleterre posséderait de fait les portes de la seule grande route
de Chine, dont le commerce est destiné à prendre une immense
extension. Ce serait faire un grand tort à ce commerce et por-
ter un coup à la suprématie de l'Angleterre, si malheureuse-
ment on laissait passer cette position entre les mains des Hol-
landais ou de quelque autre puissance européenne. Il semble
à vos pétitionnaires que le temps est venu d'agir; tout re-
tard serait funeste aux grands intérêts quf sont en jeu, en même
temps qu'il compromettrait la vie et la propriété des Anglais
qui se sont embarqués dans des entreprises lointaines en pleine
confiance dans la bonne foi et la justice de 1 Angleterre, et de
son respect pour les traités.
Vos pétitionnaires sollicitent donc humblement que la
Chambre prenne les mesures qui lui semblent nécessaires :
1° Pour mettre la future administration des établissements
dans les Détroits sous le contrôle direct du ministère des colo-
nies de Sa Majesté; 2° pour assurer au commerce anglais les
« nombreux avantages du pays de Sarawak; 3° pour inviter le
gouvernement exécutif à conclure des arrangements avec sir
James Brooke, radja actuel de Sarawak, pour la cession de ses
droits et poltvoirs, soit en faisant de ce pays une colonie an-
glaise, soit en le mettant dans la dépendance immédiate du
nouveau gouvernement des Détroits. »
Il est assez probable, malgré les conseils du Times
de Canton, on tie pense pas à acquérir de nouveaux ter-
ritoires en Chine. Enfin le Times termine son article ainsi
qu'il suit :
a Nous doutons fort qu'une nouvelle conquête ou acquisition,
dans quelque partie du monde que ce soit, puisse être réelle-
ment populaire parmi nous. La seule mention d'une expé-
dition vers l'Affshanislan est déjà quelque chose d'alarmant,
et tout ce que l'on a pensé du Pégu pendant les derniers
troubles, c'est qu'il a été étonnant que nous n'y ayons pas
ouvert de marché. Si l'occupation de Périm pouvait réelle-
ment avoir été considérée comme une acquisition de terri-
toire, elle aurait probablement provoqué quelque reproche
violent; on n'y a pas fait attention, uniquement parce que
cette île était tout à fait inconnue. Des stations bien plus im-
portantes n'attirent même que peu d'attention. Des correspon-
dants nous écrivent d'Aden, et demandent si l'Angleterre
connaît réellement la position ou la situation de cet établisse-
ment. Nous craignons d'être obligés de répondre que la
question n'intéresse que fort peu de personnes. La vérité est
que nous regardons seulement les résultats, et que nous vou-
drions bien nous les assurer par la voie qui implique le
moins d'obligations possible. Nous ne cherchons pas CI de
l'influence » ni en Egypte, ni en Abyssinie, Nubie ou Tom-
bouctou. Ce qu'il nous faut, c'est d'avoir le passage le plus
facile de la Méditerranée à la mer Rouge et de la mer Rouge
dans l'Inde. Les lecteurs attentifs des dernières discussions
ont vu clairement que l'Inde elle-même n'est plus considérée
par tous les pays comme une perle de grande valeur. Si elle
n'était pas à nous, nous ne chercherions probablement pas
à la conquérir; mais comme nous l'avons eue, et que nous y
sommes établis, nous devons accomplir notre devoir envers
ses populations. Cette position, plutôt que l'évidenle impossi-
bilité de nous retirer, a été le diapason des arguments de la
nation. Nous ne pourrions pas abandonner l'Inde à l'anarchie
et à la ruine. Nous devons accomplir notre mission ; avec
quelle récompense et quel profit, le temps seul pourra le faire
voir. Tel est le vrai tableau de la domination anglaise dans
l'OMent. Il
N'est-il pas curieux que le Times, qui naguère attaquait
si violemment le canal de Suez, en soit encore à deman-
der le passage le plus facile de la Méditerranée dans la
mer Rouge? Le passage le plus facile, c'est trop évi-
demment le canal maritime qui doit unir les deux mers
et permettre aux navires de passer de l'une dans l'autre,
sans les embarras de deux transbordements à Alexandrie
et à Suez. Rien n'est plus clair. Mais le Times se ferme
les yeux pour ne point voir; ou plutôt il voit si bien qu'il
demande précisément ce qu'on lui offre. Par malheur,
le concessionnaire du canal de Suez est Français; et le
Times, avec une passion peu honorable, qu'il prend
pour du patriotisme, préfère inj urier le projet qui résout
le problème plutôt que de le soutenir et d'en hâter la
réalisation. Mais la force des choses est telle que le Times
lui:même est obligé de la reconnaître. Seulement il ne
s'aperçoit pas de sa méprise et de la contradiction étrange
où il tombe. De deux choses l'une : qu'il se contente du
passage actuel tout insuffisant qu'il est, ou qu'il cesse
d'attaquer le canal maritime qui permettra, comme il le
désire, de passer sans peine de la Méditerranée dans la
mer Rouge.
G. WAGENEU.
LES ANGLAIS A BORNÉO.
Ainsi que nous le prévoyions dans notre dernier nu-
méro, la visite de sir James Brooke, radja de Sarawak ,
en Angleterre, n'a pas tardé à porter ses fruits. Nous em-
pruntons au Manchester Guardian du 29 avril le récit
des résultats qu'a produits cette visite.
A l'occasion du banquet offert à sir James Brooke par
les commerçants de Manchester, il a été résolu d'adres-
ser au Parlement une pétition afin de l'inviter à prendre
des arrangements avec sir James Brooke pour la cession
de ses droits sur Sarawak, et pour la consolidation de
l'influence anglaise dans ce pays. Voici le texte de la pé-
tition signée par le maire de Manchester et un grand
nombre de commerçants et d'industriels :
« Vos pétitionnaires soussignés ont un grand intérêt au dé-
veloppement du commerce extérieur de l Angleterre. C'est
une condition essentielle du progrès de ce commerce que la
confiance publique soit fortifiée partout. En cherchant de nou*
veaux débouchés pour notre commerce et en ouvrant de nou-
veaux marchés pour nos industries, il faut que la vie et la
propriété des sujets anglais qui y prennent part soient garan-
ties, et leurs droits, protégés contre toute agression par l'appui
du gouvernement de leur patrie. Les dépendances de ia Com-
pagnie des Indes dans les mers de l'Inde et de la Chine, sont
d'une extrême imporlaye pour le commerce anglais, et c'est
le principal devoir du gouvernement de prendre dans ces mers
éloignées une position qui établisse une surveillance efficace de
la navigation et garantisse le libre mouvement de nos navires.
Il manque encore un anneau à-la chaîne de l'influence anglaise
dans ces régions. La position désirée peut être trouvée dans le
territoire de la côte nord-ouest de Bornéo, actuellement sou-
mis au radja de Sarawak. L'énergie, l'esprit d'entreprise et la
rare habileté administrative du souverain, sujet anglais, ont
conquis cette importante position pour J'avanlage de 1 Angle-
terre, si elle consent à s'en servir. Avec la côte nord-ouest de
Bornéo, placée sous le contrôle direct.de la Couronne, l'An-
- gleterre posséderait de fait les portes de la seule grande route
de Chine, dont le commerce est destiné à prendre une immense
extension. Ce serait faire un grand tort à ce commerce et por-
ter un coup à la suprématie de l'Angleterre, si malheureuse-
ment on laissait passer cette position entre les mains des Hol-
landais ou de quelque autre puissance européenne. Il semble
à vos pétitionnaires que le temps est venu d'agir; tout re-
tard serait funeste aux grands intérêts quf sont en jeu, en même
temps qu'il compromettrait la vie et la propriété des Anglais
qui se sont embarqués dans des entreprises lointaines en pleine
confiance dans la bonne foi et la justice de 1 Angleterre, et de
son respect pour les traités.
Vos pétitionnaires sollicitent donc humblement que la
Chambre prenne les mesures qui lui semblent nécessaires :
1° Pour mettre la future administration des établissements
dans les Détroits sous le contrôle direct du ministère des colo-
nies de Sa Majesté; 2° pour assurer au commerce anglais les
« nombreux avantages du pays de Sarawak; 3° pour inviter le
gouvernement exécutif à conclure des arrangements avec sir
James Brooke, radja actuel de Sarawak, pour la cession de ses
droits et poltvoirs, soit en faisant de ce pays une colonie an-
glaise, soit en le mettant dans la dépendance immédiate du
nouveau gouvernement des Détroits. »
Il est assez probable, malgré les conseils du Times
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.82%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.82%.
- Collections numériques similaires Thématique : ingénierie, génie civil Thématique : ingénierie, génie civil /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCthèm02"Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp11" Corpus : ports et travaux maritimes Corpus : ports et travaux maritimes /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp16"
- Auteurs similaires Desplaces Ernest Desplaces Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Desplaces Ernest" or dc.contributor adj "Desplaces Ernest")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 6/16
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k62030938/f6.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k62030938/f6.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k62030938/f6.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k62030938
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k62030938
Facebook
Twitter