Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-05-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 10 mai 1858 10 mai 1858
Description : 1858/05/10 (A3,N46). 1858/05/10 (A3,N46).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203092v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/05/2012
222 L'ISTHME DE SUEZ, LmWI 10 MAI,
(J'une si belle espérance et qu'une mort inattendue a ravi
sitôt aux sciepces, dans le premier mois de cette année,
M. Lieussou avait rendu , mais à la France, un service
du même oidre, en proposant et faisant accepter une
meilleure combinaison des jetées nécessaires pour faire
d'Alger un des ports à la fois les plus vastes et les plus
sûrs de la Méditerranée.
Avec la perspicacité qui caractérisait son rare talent
d'observation, cet ingénieur conçut la pensée d'un dé-
bouché nouveau pour le canal de Suez dans la Médi-
terranée.
Quelques mots sur la configuration du littoral permet-
tront de juger l'amélioration proposée par l'hydrographe
français.
Entre Damiette et le mont Casius se développe un
vaste golfe, au midi duquel l'ancienne Péluse montre
ses ruines, en arrière du cordon sableux ou Lido, qui
sépare le golfe du lac Menzaleh.
Pour abréger le plus possible le parcours d'une mer à
l'autre, on voulait arriver par la ligne la plus couite au
point le plus rentrant du golfe de Péluse. Mais, dans cette
partie rentrante, le fond de la mer offre la pente la moins
prononcée. Par cela même, les digues nécessaires pour
aller chercher le tirant d'eau de huit mètres qu'aura le
canal, ces digues eussent été beaucoup trop longues et
d'une trop grande dépense.
M. Lieussou se proposa de chercher un remède à cet
inconvénient ; il y parvint en examinant la configura-
tion des lieux, avec l'œil exercé de l'ingénieur émi-
nent.
Dans le golfe que nous venons d'indiquer, un avan-
cement peu prononcé de la plage sépare, 1° du côté de
l'orient, la baie proprement dite de Péluse; 20 du côté
de l'occident, une autre baie qui finit au promontoire de
Damiette.
Dans cette seconde baie, la pente du fond de la mer
est de beaucoup la plus rapide ; c'est là que M. Lieussou,
sans crainte d'allonger un peu le canal, en a fait aboutir
l'entrée; c'est là que les navires trouveront le port arti-
ficiel qui prendra le nom de Saïd.
Des sondages ont justifié ce premier avantage; mais
il restait à constater, par l'expérience, que l'entrée nou-
velle, moins enfoncée dans le golfe, conserverait une
sûreté suffisante à des bâtiments qui pourraient être
obligés de mouiller en avant de cette entrée. C'est ce
qu'on voulut constater authentiquement, au moyen d'un
navire de force considérable qui serait soumis pendant
les plus mauvais temps à des épreuves bien tracées et
soigneusement rapportées.
-" On doit à MM. le capitaine de vaisseau Jaurès et
le contre-amiral Rigault de Geuouilli les instructions
nautiques d'après lesquelles le capitaine Pbiligret a fait
ses observations à bord de la corvette Yand - Becker,
expédiée par ordre du Vice-roi d Egypte.
La direction nouvelle à suivre pour pénétrer dans le
canal ayant été bien établie par des signaux et des
balises, la corvette Yand-Becker dut jeter l'ancre dans
l'alignement que suivra la jetée principale et par une
profondeur de dix mètres d'eau ; c'était à 4,300 mètres
du littoral.
Elle arriva le 8 janvier 1857, et prit cette position
pour soutenir tous les assauts des vents et de la mer
jusqu'aux premiers jours de mai, c'est-à-dire pendaQ*
la plus mauvaise saison de l'hivernage et de l'équiuoxe
du printemps.
A l'endroit choisi pour son mouillage la corvette était
couverte par la pointe de Damiette, qui la garantissait
parfaitement contre les vents d'ouest-nord-ouest. Ces
vents, qui traversent en droite ligne toute la longueur de
la Méditerranée, depuis les côtes d'Espagne, et qui con-
duisent vent arrière à partir de Malte. Même quand ils
soufflent au large avec une extrême violence, ces vents
laissent le mouillage de Saïd dans la sécuri é la plus par,
faite. Le navire, abrité naturellement, ne fatigue pas
sur son ancre.
Ce qu'il y a de plus remarqnable, c'est que le yent
d'ouest-nord-ouest, dont nous signalons la route et
l'innocuité, est celui qui, dans toutes les saisons, domine
le plus sur les côtes d'Egypte. C'est celui que signalent
son impétuosité et les plus fortes tempêtes.
Lorsque les vents tournent au septentrion depuis le
nord-ouest jusqu'au nord-est, ce qui conduit vent arrière
les navires qui sont partis de Beyrouth, de Chypre ou de
Smyrne, il arrive souvent qu'annoncés. de loin par la
marche accélérée des nuages, ils font sentir leur effet au
mouillage par des lames prolongées, mais peu pro-
fondes, alors l'on reste très en sûreté dans la baie de
Saïd.
Il en résulte que les vents modérés de la partie du
nord, c'est-à-dire du large, ne pénètrent que rarement
dans cette baie avec des effets violents. Il faut connaître,
cependant, l'effet que peut produire une tempête amer
née par un vent du large.
Pareille tempête est arrivée dans le temps fixé pour
les épreuves. Le 18 février s'élève un vent d'ouest-nor^T
ouest qui, par degrés, tourne vers Je nord, et, dit le
journal nautique, ce vent souffle avec fureur: il conti-
nue seize heures de suite dans cette direction perpendi-
culaire à la côte.
Ici, messieurs, il faut simplement copier le journal
écrit au milieu du mauvais temps.
a La corvette ne fatigue pas. Le vent qui vient droit
du large occasionne une très-forte mer à la plage et se
fait sentir par les fonds de cinq mètres; mais, étant au
mouillage de la corvette par un fond de dix mètres, la
mer est longue et surtout ne brise que très-rarement. Ce
mouillage (à dix mètres de fond ) est donc de beaucoup
préférable, et l'on devra attacher la plus grande impor-*
tance à avoir cette même distance de terre, c'est-à-dire
trois milles environ. La tenue (de l'ancre) y est excel-
lente, et, par des relèvements, j'ai pu me convaincre de
sa bonté, » dit M. le capitaine Philigret.
Ainsi les vents qui jeltent à la côte, les plus dange-
reux dans une rade ouverte, et très-ouverte, les vents du
large, en soufflant avec fureur et pendant seize heures,
n'ont pas même fait chasser sensiblement le navire sur
(J'une si belle espérance et qu'une mort inattendue a ravi
sitôt aux sciepces, dans le premier mois de cette année,
M. Lieussou avait rendu , mais à la France, un service
du même oidre, en proposant et faisant accepter une
meilleure combinaison des jetées nécessaires pour faire
d'Alger un des ports à la fois les plus vastes et les plus
sûrs de la Méditerranée.
Avec la perspicacité qui caractérisait son rare talent
d'observation, cet ingénieur conçut la pensée d'un dé-
bouché nouveau pour le canal de Suez dans la Médi-
terranée.
Quelques mots sur la configuration du littoral permet-
tront de juger l'amélioration proposée par l'hydrographe
français.
Entre Damiette et le mont Casius se développe un
vaste golfe, au midi duquel l'ancienne Péluse montre
ses ruines, en arrière du cordon sableux ou Lido, qui
sépare le golfe du lac Menzaleh.
Pour abréger le plus possible le parcours d'une mer à
l'autre, on voulait arriver par la ligne la plus couite au
point le plus rentrant du golfe de Péluse. Mais, dans cette
partie rentrante, le fond de la mer offre la pente la moins
prononcée. Par cela même, les digues nécessaires pour
aller chercher le tirant d'eau de huit mètres qu'aura le
canal, ces digues eussent été beaucoup trop longues et
d'une trop grande dépense.
M. Lieussou se proposa de chercher un remède à cet
inconvénient ; il y parvint en examinant la configura-
tion des lieux, avec l'œil exercé de l'ingénieur émi-
nent.
Dans le golfe que nous venons d'indiquer, un avan-
cement peu prononcé de la plage sépare, 1° du côté de
l'orient, la baie proprement dite de Péluse; 20 du côté
de l'occident, une autre baie qui finit au promontoire de
Damiette.
Dans cette seconde baie, la pente du fond de la mer
est de beaucoup la plus rapide ; c'est là que M. Lieussou,
sans crainte d'allonger un peu le canal, en a fait aboutir
l'entrée; c'est là que les navires trouveront le port arti-
ficiel qui prendra le nom de Saïd.
Des sondages ont justifié ce premier avantage; mais
il restait à constater, par l'expérience, que l'entrée nou-
velle, moins enfoncée dans le golfe, conserverait une
sûreté suffisante à des bâtiments qui pourraient être
obligés de mouiller en avant de cette entrée. C'est ce
qu'on voulut constater authentiquement, au moyen d'un
navire de force considérable qui serait soumis pendant
les plus mauvais temps à des épreuves bien tracées et
soigneusement rapportées.
-" On doit à MM. le capitaine de vaisseau Jaurès et
le contre-amiral Rigault de Geuouilli les instructions
nautiques d'après lesquelles le capitaine Pbiligret a fait
ses observations à bord de la corvette Yand - Becker,
expédiée par ordre du Vice-roi d Egypte.
La direction nouvelle à suivre pour pénétrer dans le
canal ayant été bien établie par des signaux et des
balises, la corvette Yand-Becker dut jeter l'ancre dans
l'alignement que suivra la jetée principale et par une
profondeur de dix mètres d'eau ; c'était à 4,300 mètres
du littoral.
Elle arriva le 8 janvier 1857, et prit cette position
pour soutenir tous les assauts des vents et de la mer
jusqu'aux premiers jours de mai, c'est-à-dire pendaQ*
la plus mauvaise saison de l'hivernage et de l'équiuoxe
du printemps.
A l'endroit choisi pour son mouillage la corvette était
couverte par la pointe de Damiette, qui la garantissait
parfaitement contre les vents d'ouest-nord-ouest. Ces
vents, qui traversent en droite ligne toute la longueur de
la Méditerranée, depuis les côtes d'Espagne, et qui con-
duisent vent arrière à partir de Malte. Même quand ils
soufflent au large avec une extrême violence, ces vents
laissent le mouillage de Saïd dans la sécuri é la plus par,
faite. Le navire, abrité naturellement, ne fatigue pas
sur son ancre.
Ce qu'il y a de plus remarqnable, c'est que le yent
d'ouest-nord-ouest, dont nous signalons la route et
l'innocuité, est celui qui, dans toutes les saisons, domine
le plus sur les côtes d'Egypte. C'est celui que signalent
son impétuosité et les plus fortes tempêtes.
Lorsque les vents tournent au septentrion depuis le
nord-ouest jusqu'au nord-est, ce qui conduit vent arrière
les navires qui sont partis de Beyrouth, de Chypre ou de
Smyrne, il arrive souvent qu'annoncés. de loin par la
marche accélérée des nuages, ils font sentir leur effet au
mouillage par des lames prolongées, mais peu pro-
fondes, alors l'on reste très en sûreté dans la baie de
Saïd.
Il en résulte que les vents modérés de la partie du
nord, c'est-à-dire du large, ne pénètrent que rarement
dans cette baie avec des effets violents. Il faut connaître,
cependant, l'effet que peut produire une tempête amer
née par un vent du large.
Pareille tempête est arrivée dans le temps fixé pour
les épreuves. Le 18 février s'élève un vent d'ouest-nor^T
ouest qui, par degrés, tourne vers Je nord, et, dit le
journal nautique, ce vent souffle avec fureur: il conti-
nue seize heures de suite dans cette direction perpendi-
culaire à la côte.
Ici, messieurs, il faut simplement copier le journal
écrit au milieu du mauvais temps.
a La corvette ne fatigue pas. Le vent qui vient droit
du large occasionne une très-forte mer à la plage et se
fait sentir par les fonds de cinq mètres; mais, étant au
mouillage de la corvette par un fond de dix mètres, la
mer est longue et surtout ne brise que très-rarement. Ce
mouillage (à dix mètres de fond ) est donc de beaucoup
préférable, et l'on devra attacher la plus grande impor-*
tance à avoir cette même distance de terre, c'est-à-dire
trois milles environ. La tenue (de l'ancre) y est excel-
lente, et, par des relèvements, j'ai pu me convaincre de
sa bonté, » dit M. le capitaine Philigret.
Ainsi les vents qui jeltent à la côte, les plus dange-
reux dans une rade ouverte, et très-ouverte, les vents du
large, en soufflant avec fureur et pendant seize heures,
n'ont pas même fait chasser sensiblement le navire sur
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